Accueil🇫🇷Chercher

Grotte de Clamouse

La grotte de Clamouse est située à Saint-Jean-de-Fos dans le département de l'Hérault, au pied de la Séranne (monts de Saint-Guilhem). La grotte s'ouvre à quelques centaines de mètres en amont du Pont du Diable, près du village médiéval de Saint-Guilhem-le-Désert, en rive droite des gorges de l'Hérault.

Grotte de Clamouse
Le Couloir Blanc orné de cristaux d'aragonite.
Localisation
Coordonnées
43° 42′ 34″ N, 3° 33′ 11″ E
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Massif
Localité voisine
Caractéristiques
Altitude de l'entrée
75 m
Longueur connue
4 500 m
Dénivelé
145 m
Type de roche
Cours d'eau
Longueur aménagée
900 m
Site web
GĂ©olocalisation sur la carte : HĂ©rault
(Voir situation sur carte : HĂ©rault)
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
« Fleurs » d'aragonite poussant directement sur de l'argile.
Le « cimetière » au plafond orné de multiples fistuleuses.

Spéléométrie

La dĂ©nivellation de la grotte de Clamouse est de 145 m pour un dĂ©veloppement[N 1] de 4 500 m[1].

Historique

Dès le NĂ©olithique moyen le dĂ©but de la grotte est connu. Un siphon limite l'accès Ă  la suite de la cavitĂ©. DĂ©but aoĂ»t 1945 (le 5), Ă  la suite d'un assèchement partiel, des spĂ©lĂ©ologues du SpĂ©lĂ©o-club de Montpellier pĂ©nètrent le rĂ©seau. La semaine suivante les 350 premiers mètres sont dĂ©couverts mais la rivière n'est pas atteinte et les galeries sont dĂ©pourvues de concrĂ©tions. Le les galeries concrĂ©tionnĂ©es sont rejointes, le dĂ©veloppement atteint 600 mètres. Les Ă©tages supĂ©rieurs sont atteints le et le portant le dĂ©veloppement Ă  trois kilomètres. D'autres galeries sont explorĂ©es dans les annĂ©es suivantes faisant progresser la cavitĂ© Ă  plus de 4 kilomètres[2]. En 1964 la grotte accueille ses premiers visiteurs non spĂ©lĂ©ologues.

GĂ©ologie

La grotte de Clamouse possède l'un des réseaux souterrains les plus étendus du Sud du Massif central. Des colorations à la fluorescéine, réalisées par Henri Paloc, Louis Martin (SCM) et Daniel Caumont (CLPA), ont permis de mieux comprendre l'étendue du réseau, s'étendant à plus de dix-sept kilomètres de sa résurgence sur le causse du Larzac[3].

La grotte s'est lentement formée dans le karst dolomitique, grâce à l'action de l'eau, s'infiltrant dans les fractures de la roche, tout en usant chimiquement, par l'effet de corrosion, ces anfractuosités. Ainsi se sont formés plusieurs niveaux de galeries, correspondant à l'abaissement du lit de la rivière Hérault :

  • Un niveau supĂ©rieur, fossile, Ă  vastes salles, abondamment dĂ©corĂ© par de grands massifs de concrĂ©tions, notamment de fines et Ă©tincelantes cristallisations blanches de calcite et d'aragonite, qui lui ont assurĂ© sa renommĂ©e internationale.
  • Un niveau intermĂ©diaire, encore parfois inondĂ© en pĂ©riode de crue. Il est constituĂ© par un complexe de galeries creusĂ©es par corrosion dans la roche dolomitique et prĂ©sentant des parois dĂ©coupĂ©es en « dentelles de pierre ». Cet ensemble est appelĂ© le « labyrinthe », zone dans laquelle se perdaient les premiers explorateurs.
  • Un niveau infĂ©rieur, noyĂ©, dans lequel circule en permanence l'eau de la rivière souterraine active de la Clamouse, dont le niveau varie en fonction des prĂ©cipitations.

Classement

En 1999, un dossier de 18 sites et 24 grottes à concrétions du sud de la France est proposé pour une inscription sur la liste indicative du patrimoine mondial naturel, antichambre de la liste du patrimoine mondial[4] - [5]. En , un avis défavorable est émis par l'union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Fin 2005, l'état Français pense représenter une demande d'inscription. En 2007, le projet est retiré et l'association de valorisation des cavités françaises à concrétions (AVCFC) regroupant 23 cavités du sud de la France est créée [6].

Concrétions

Outre les concrétions classiques (stalactites et stalagmites), la grotte de Clamouse possède une exceptionnellement grande variété de formations cristallines :

  • les fistuleuses, dont les plus grandes atteignent quatre mètres ;
  • des draperies de très grandes tailles ;
  • des concrĂ©tions de gours, telles que les perles des cavernes, les cristaux de calcite (dents de cochons), ou encore les coupelles de calcite ;
  • on peut Ă©galement observer un type de concrĂ©tions Ă©tonnant, les excentriques, qui se forment Ă  partir d'un dĂ©pĂ´t de calcaire qui se fait uniquement par Ă©vaporation. Ce dĂ©pĂ´t est alors soumis Ă  la manière dont l'eau s'Ă©tale avant de s'Ă©vaporer et aux lois de la croissance cristalline, ainsi qu'aux Ă©ventuels courants d'air favorisant l'Ă©vaporation et aux pressions capillaires pouvant diriger l'expulsion d'eau. La concrĂ©tion croĂ®t alors dans tous les sens de l'espace ;
  • les cristaux d'aragonite sont Ă©galement un type de concrĂ©tionnement particulier. Formant de vĂ©ritables fleurs de pierre, les aragonites rĂ©sultent de conditions de concrĂ©tionnement particulières, Ă©galement de la prĂ©sence de magnĂ©sium dans la roche dolomitique de la grotte.

Ces spéléothèmes font l'objet des plus grands soins à Clamouse. Ainsi, Clamouse est engagée dans le tourisme raisonné et le respect de l'environnement, avec pour mission de concilier la présentation à un large public de ce patrimoine naturel fragile et sa préservation, en limitant au maximum les impacts des actions humaines sur l'environnement.

C'est dans cette optique qu'un vaste chantier de remplacement du parc d'éclairage de la grotte par des matériaux LED s'est achevé début 2010. Clamouse est de ce fait la première grotte touristique en Europe intégralement équipée de LED. Cette technologie permet une baisse de la consommation d'énergie (consommation divisée par quarante-cinq). De même, ceci va engendrer une moindre émission de chaleur (nocive au concrétionnement) et limitera les conditions d'un processus de photosynthèse et par là-même le développement de micro-végétations.

Expériences scientifiques

Michel Siffre a passé plus de deux mois dans la grotte de Clamouse lors du passage à l'an 2000 pour sa troisième expérience « hors du temps ».

Photographies de la grotte

  • Le site de Clamouse en pĂ©riode de crue, toutes les rĂ©surgences sont activĂ©es.
    Le site de Clamouse en période de crue, toutes les résurgences sont activées.
  • Cristaux d'aragonite de la grotte de Clamouse.
    Cristaux d'aragonite de la grotte de Clamouse.
  • Une fistuleuse composĂ©e d'un seul cristal de calcite pure.
    Une fistuleuse composée d'un seul cristal de calcite pure.
  • L'eau se frayant un passage dans la roche corrodĂ©e.
    L'eau se frayant un passage dans la roche corrodée.
  • De minuscules excentriques poussent Ă  la surface des concrĂ©tions.
    De minuscules excentriques poussent à la surface des concrétions.
  • La taille du mannequin donne l'Ă©chelle.
    La taille du mannequin donne l'Ă©chelle.
  • Le majestueux « buffet d'orgue » de la salle Ă  manger.
    Le majestueux « buffet d'orgue » de la salle à manger.
  • Une magnifique aragonite coralloĂŻde.
    Une magnifique aragonite coralloĂŻde.
  • La mĂ©duse, symbole de la grotte, sortant de la noirceur du monde souterrain.
    La méduse, symbole de la grotte, sortant de la noirceur du monde souterrain.

Filmographie

Notes et références

Notes

  1. En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.

Références

  1. Bigot Jean-Yves, « Spéléométrie de la France. Cavités classées par département, par dénivellation et développement. », Spelunca Mémoires n° 27,‎ , p. 160 (ISSN 0249-0544)
  2. Amaury Engel, « Grotte de la Clamouse », Spéléo, Corenc, Spéléo magazine, nos 97-98,‎ , p. 46-49 (ISSN 1629-1573).
  3. Daniel Caumont, « La grotte de la Clamouse et son contexte ».
  4. UICN – Union mondiale pour la nature, « Évaluation UICN des propositions d’inscription de sites naturels et mixtes sur la Liste du patrimoine mondial », sur whc.unesco.org, (consulté le ).
  5. « Ensemble de grottes à concrétions du Sud de la France », sur whc.unesco.org (consulté le ).
  6. « Grotte de Clamouse. », sur frenchcaves.com.

Voir aussi

Bibliographie

  • Amaury Engel, « Grotte de la Clamouse », SpĂ©lĂ©o, Corenc, SpĂ©lĂ©o magazine, nos 97-98,‎ , p. 46-49 (ISSN 1629-1573).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.