Grenier (région)
On appelle « grenier » une région ou un pays[1] qui, en raison de la richesse du sol et du climat favorable, produit en grandes quantités du blé ou d'autres céréales et peut en exporter dans les régions ou les pays voisins.
En raison de leur capacité de production agricole, ces régions peuvent être l'objet de conflits politiques féroces pouvant même se transformer en véritables conflits militaires, comme la région de la Haute Mésopotamie (al-Jazira) en Syrie, pendant la guerre civile syrienne (2011-présent), ou l'Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale (1941-1944)[2].
Antiquité classique
Dans l'Antiquité, la Sicile et l'Afrique étaient considérées comme les greniers de la République romaine. Plus tard, l'Égypte fut considérée comme le grenier de l'Empire romain. La Crimée était la source d'une grande quantité de céréales fournies aux cités-États grecques, en particulier Athènes.
Europe
Allemagne
La Prusse-Orientale était considérée comme le grenier du Reich allemand[3].
France
La plaine de Beauce, dans le centre-nord de la France (près d'Orléans et Paris), est connue comme « le grenier à blé de la France »[4]. Cette qualification peut être aujourd'hui appliquée au Bassin Parisien dans son ensemble dont les céréales sont en grande partie exportées par le port de Rouen[5].
Royaume-Uni
L'Angleterre orientale, en particulier l'Est-Anglie, la vallée de York et l'Angleterre du Sud-Est sont considérées comme les principales zones de production agricole du Royaume-Uni, c'est la raison pour laquelle ces régions été surnommées le « grenier à blé » du Royaume-Uni.
Suède
La Scanie est considéré comme le « grenier à blé de la Suède ». Le rendement à l'hectare y est plus élevé que dans toute autre région de Suède et le sol est parmi les plus fertiles au monde. Les plaines scaniennes sont une ressource importante pour le reste du pays, car 25 à 95 % de la production totale de divers types de céréales proviennent de cette région.
Ukraine et Russie
La Région centrale du tchernoziom (terres noires, chernosol dans le référentiel pédologique français) constituait également une grande partie de l'Empire Russe; actuellement c'est la Région économique du Centre-Tchernozem et l'Oblast d'Orel en Russie proprement dite ainsi que l'Ukraine orientale et centrale.
Histoire
À l'époque tsariste, les Provinces ukrainiennes de l'Empire russe étaient appelées « le grenier à blé de l'Empire »[6]. Pendant l'ère soviétique, ce rôle est repris par la République socialiste soviétique
d'Ukraine. De façon inattendue, la région des terres noires est touchée par une famine extrèmement sévère en 1931-1933. Le caractère intentionnel voire génocidaire de cette famine reste discuté[7].
Notes et références
- « GRENIER, subst. masc. », sur CNRTL (consulté le ).
- (en) Timothy D. Snyder, Bloodlands: Europe between Hitler and Stalin, Basic Books, (ISBN 978-0-465-00239-9, OCLC 449858698, lire en ligne)« La nourriture ukrainienne était aussi importante pour la vision nazie d'un empire oriental que pour la défense par Staline de l'intégrité de l'Union soviétique. La « forteresse » ukrainienne de Staline était le « grenier » ukrainien d'Hitler (...) Hitler voulait l'Ukraine « pour que personne ne puisse plus nous affamer, comme lors de la dernière guerre ».
- (de) « Einst Deutschlands Kornkammer : Neusiedler haben keine Beziehung zum Land », sur Ostpreussen-Warte, .
- (en) « Encyclopedia Britannica: Beauce ».
- G. Kindelberger, « L’écoulement de flux de céréales vers le port de Rouen », in Annales des Mines - Réalités industrielles 2015/4 (Novembre 2015), p.35-39
- (en) « Ukraine's fraught relationship with Russia: A brief history », sur The Week, .
- (en) S. G. Wheatcroft, The years of hunger : Soviet agriculture, 1931-1933, Palgrave Macmillan, (ISBN 0-333-31107-8 et 978-0-333-31107-3, OCLC 52251306, lire en ligne)