Gravier de Gargantua (Port-Mort)
Le gravier de Gargantua est un menhir situé sur la commune de Port-Mort dans le département de l’Eure en France.
Gravier de Gargantua | ||
Gravier de Gargantua en 2016 | ||
Présentation | ||
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Nom local | Gravois de Gargantua | |
Type | Menhir | |
PĂ©riode | NĂ©olithique | |
Faciès culturel | Mégalithisme | |
Protection | Classé MH (1923) | |
Visite | Libre d'accès | |
Caractéristiques | ||
Dimensions | Hauteur 3,5 m | |
Matériaux | calcaire sénonien | |
GĂ©ographie | ||
Coordonnées | 49° 10′ 24″ nord, 1° 23′ 49″ est | |
Pays | France | |
RĂ©gion | Normandie | |
DĂ©partement | Eure | |
Commune | Port-Mort | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Eure
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Localisation
Le mégalithe est situé au bord de la route départementale 313 au nord-ouest de la commune de Port-Mort.
Description
Le Gravier de Gargantua est un bloc de calcaire sénonien haut de 3,50 m sur une largeur de 2,50 m et 0,70 m d’épaisseur[1]. Il était plus haut autrefois mais il fut brisé en deux lors de son déplacement au XIXe siècle et le tronçon enterré d’un mètre de haut fut laissé en place[2].
Historique
Le monument date du Néolithique[3]. Quelques haches polies ou taillées pour le polissage ont été trouvées à Port-Mort[4].
Auguste Le Prévost est le premier à mentionner ce monument en 1832 qu’il décrit comme « un menhir conique de dix pieds de hauteur environ, et de cinq à six de largeur à sa base »[5]. En 1879, le vicomte de Pulligny raconte la mésaventure subie par le mégalithe lors de son déplacement :
« Certes, le passage de la route de Pressagny était d’une utilité générale ; mais il eût été si simple de dévier cette voie de quelques mètres, et de respecter ainsi un édifice remontant à plusieurs milliers d’années. Non-seulement on l’a déplacé, mais encore il a été mutilé. L’ouvrier chargé du travail moyennant 150 francs a trouvé, dit-on, un moyen très ingénieux de gagner cette somme dans une seule journée. Il a tranché le monolithe au ras du sol, et, laissant sous terre un tronçon d’un mètre, il a pu sans peine transporter ce qui restait. [...]
Nous voulons encore ici adresser nos sincères remerciements à notre excellent voisin et ami, le marquis de Graville, frère du propriétaire de ce menhir, qui a pu atténuer les rigueurs de l’administration et obtenir que le monolithe déplacé fût planté dans sa primitive orientation[2]. »
Dans son Inventaire des menhirs et dolmens de France : Eure publié en 1896, Léon Coutil ajoute que M. De Graville a également fait « réparer les angles inférieurs »[1].
Le menhir est finalement classé au titre des monuments historiques par arrêté du le protégeant ainsi d’autres destructions[3].
LĂ©gendes
Les légendes sur l’origine de ce mégalithe sont nombreuses. Par analogie avec ce qui a déjà été observé dans le Morbihan, Léon Coutil y voit une borne signalant la présence d’un dolmen à proximité à l’emplacement de ce qui deviendra le Tombeau de Saint-Ethbin[1]. D’autres justifications utilitaires ont été proposées. Le menhir aurait pu indiquer la présence d’un gué proche pour pouvoir traverser la Seine. D’autres y voient la limite entre le royaume de France et le duché de Normandie au Moyen Âge[6].
Mais comme son nom l’indique, plusieurs légendes attribuent au géant Gargantua la création de ce menhir. En 1832, Auguste Le Prévost en raconte la première version entendue sur place dans sa Notice historique et archéologique sur le département de l’Eure :
« Lorsque Gargantua construisit la Côte Frileuse située près de là , il se sentit incommodé par un gravier qui s’était glissé dans son sabot et qui n’était autre chose que cette énorme pierre. Ayant été obligé d’interrompre son travail pour l’extraire, il jugea à propos de la déposer dans l’endroit où on la voit encore aujourd’hui, plutôt que de l’employer dans sa construction[5]. »
La version rapportée par le vicomte de Pulligny est légèrement différente :
« Gargantua et son père Grangousier, étant un jour en une hôtellerie de la « tant yolie ville » de Mantes, de hardis voleurs enlevèrent leurs chevaux, se sauvant par le chemin qui, côtoyant la Seine, mène de cette ville aux Andelys. Nos voyageurs faisaient donc « grand haste » pour rejoindre les larrons, lorsqu’arrivés au pays de Port-Mort, non loin de Pressagny-l’Orgueilleux, Gargantua se trouva tout à coup « bien empesché », il s’assit au bord de la route et ayant détaché son soulier, il en retira cette pierre qu’il jeta en ce lieu au grand « esbahissement » des gens de Panilleuse qui revenaient du marché[2]. »
Références
- [PDF] Léon Coutil, « Inventaire des menhirs et dolmens de France : Eure », Bulletin de la Société normande d’Études préhistoriques, tome IV, année 1896, éd. Imprimerie Eug. Izambert, Louviers, 1897, p. 45-46.
- [PDF] Vicomte de Pulligny, « L’art préhistorique dans l’Ouest et notamment en Haute Normandie », Recueil de la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure, éd. Imprimerie Charles Hérissey, Évreux, 1879, p. 247.
- « Menhir dit Gravier de Gargantua », notice no PA00099522, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Alphonse-Georges Poulain, « Les stations ou gisements préhistoriques des environs de Vernon (Eure) », Bulletin de la Société préhistorique de France, vol. 25, n°11, 1928, p. 473.
- [PDF] Auguste Le Prévost, « Notice historique et archéologique sur le département de l’Eure », Revue de la Société d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure, tome III, 1832, p. 254.
- Port-Mort Un village pas tout Ă fait comme les autres.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Ressource relative Ă l'architecture :
- (fr) Menhir dit Gravier de Gargantua (MĂ©galithes du monde)
- (en) Menhir dit Gravier de Gargantua (Chateau-Neuf) (The Megalithic Portal)