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Grande peste de Vienne

La grande peste de Vienne est une Ă©pidĂ©mie de peste ayant lieu au cours de l'annĂ©e 1679 Ă  Vienne. Elle cause un nombre de dĂ©cès Ă©levĂ© mais difficile Ă  dĂ©terminer avec prĂ©cision. Les rapports contemporains donnent des estimations oscillant entre 70 000 et 120 000 morts, tandis que les registres de dĂ©cès encore conservĂ©s rĂ©pertorient environ 8 000 habitants ayant succombĂ© Ă  la maladie. Ce dernier chiffre ne peut cependant ĂŞtre considĂ©rĂ© que comme une limite infĂ©rieure[1].

Grande peste de Vienne
Un hôpital à Vienne pendant la Grande peste de 1679, gravure d'après un dessin de Lodovico Burnacini (1636-1707).
Maladie
Agent infectieux
Localisation
Date d'arrivée
1679
Date de fin
1679
Bilan
Morts
Entre 70 000 et 120 000

La Colonne de la peste (Pestsäule), sur le Graben, commémore cet événement.

Contexte

Vienne, située sur le Danube, est à l'époque un important carrefour commercial entre l'est et l'ouest. En raison de ce trafic, la ville souffre d'épidémies de peste depuis la première vague dite de la « peste noire » au XIVe siècle. Les descriptions indiquent que la ville, surpeuplée et densément construite, n'est pas équipée d'égouts publics ni de systèmes de drainage, des monticules puants d'ordures ménagères jonchant les rues. De plus, les entrepôts de marchandises, dans lesquels sont stockés vêtements, tapis et grain pendant des mois, sont infestés de rats. Les conditions de vie dans la ville sont considérées comme si malsaines et dégoûtantes que la peste est dès cette époque surnommée "mort viennoise" dans certaines régions d'Europe.

Épidémie à Vienne

Les premiers cas de peste dans la ville apparaissent en [1]. Un ordre religieux opérant à Vienne, la Confrérie de la Sainte Trinité, créée des hôpitaux spéciaux pour les enfants et les adultes pendant l'épidémie de 1679. Les soins infirmiers de base fournis dans les hôpitaux sont simples, mais constituent généralement une amélioration considérable en comparaison aux autres mesures médicales et de santé publique de la ville. Les médecins soignent les patients en utilisant des émétiques, des saignées et en appliquant des pommades nocives. Les cadavres des victimes de la peste sont transportés aux abords de la ville et placés dans de grandes fosses ouvertes pour être brûlés. Cependant, les fosses sont exposées à l'air libre pendant plusieurs jours jusqu'à ce qu'elles soient presque pleines, permettant une infection continue de la population des rats de la ville.

Épidémie régionale

Ce que l'histoire a retenu comme la « grande peste de Vienne » n'est en fait qu'un sous-ensemble d'une Ă©pidĂ©mie beaucoup plus importante qui a touchĂ© l'Allemagne, l'Autriche, la BohĂŞme et les rĂ©gions voisines. Cette Ă©pidĂ©mie semble avoir Ă©tĂ© transportĂ©e dans la rĂ©gion depuis deux directions opposĂ©es. Elle sĂ©vissait en Europe de l'Ouest depuis de nombreuses annĂ©es, se dĂ©plaçant vers l'Est par les routes commerciales. La grande peste de Londres de 1665-1666, qui serait originaire des Pays-Bas dans les annĂ©es 1650, tue environ 100 000 personnes et est la première Ă©pidĂ©mie majeure dans une sĂ©rie de dĂ©buts de contagion. En 1666, une grave peste fait rage Ă  Cologne et autour du Rhin, et se prolonge jusqu'en 1670 dans la rĂ©gion. Aux Pays-Bas, la peste sĂ©vit entre 1667 et 1669, mais il n'y a plus de cas confirmĂ©s après 1672. La dernière Ă©pidĂ©mie de peste en France connue Ă  cette Ă©poque date de 1668[2].

Dans les annĂ©es 1675-1684, une nouvelle vague de peste dĂ©bute dans l'Empire ottoman (Turquie et rĂ©gions des Balkans). Elle se propage en Afrique du Nord, en BohĂŞme, en Pologne, en Hongrie, en Autriche et en Saxe, progressant gĂ©nĂ©ralement vers le nord. L'Ă®le de Malte perd 11 000 habitants en 1675.

La peste de Vienne est comparable en termes de gravitĂ© Ă  celles d'autres centres urbains de cette rĂ©gion d'Europe. Par exemple, Prague en 1681 perd 83 000 habitants Ă  cause de la peste. Dresde est touchĂ©e en 1680, Magdebourg et Halle-sur-Saale en 1682. Ă€ Halle-sur-Saale, on enregistre une mortalitĂ© de 4 397 personnes sur une population d'environ 10 000 habitants. De nombreuses villes d'Allemagne du Nord voient leur population diminuer au cours de ces annĂ©es. En 1683, la peste disparaĂ®t d'Allemagne jusqu'Ă  l'Ă©pidĂ©mie de 1707[2].

Lieber Augustin

La grande peste de 1679 a donné naissance à la légende de Lieber Augustin (Cher Augustin). Augustin, un musicien de rue populaire, qui, selon la légende, serait tombé tard dans la nuit, ivre, dans une fosse de corps pestiférés et n'aurait pas contracté la maladie, peut être grâce à l'influence de l'alcool.

On se souvient d'Augustin dans la chanson populaire Oh du lieber Augustin[3].

Fiction

Références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Pest in Wien » (voir la liste des auteurs).
  1. (de) « Pest in Wien », sur wien-konkret.at, (consulté le ).
  2. Joseph Frank Payne, « Plague », Encyclopædia Britannica, p. 696.
  3. « Augustin, Lieber, Straßensänger », sur www.aeiou.at (consulté le ).
  4. Pierre Kyria, « Pavane pour une société défunte », sur lemonde.fr, (consulté le ).

Articles connexes

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