Accueil🇫🇷Chercher

Gouvernement Lomer Gouin

Le mandat du gouvernement de Lomer Gouin, du parti libéral, devenu premier ministre du Québec à la suite de la démission de son prédécesseur Simon-Napoléon Parent, s'étendit du au .

Gouvernement Parent Gouvernement Gouin Gouvernement Taschereau
10e lég. 11e législature 12e législature 13e législature 14e législature 15e législature
1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 1922

Caractéristiques

Lomer Gouin n'est pas bien vu par le clergé au début de son mandat car, à l'époque de ses prédécesseurs Marchand et Parent, il n'avait pas caché qu'il désirait une réforme profonde en éducation. Il doit promettre de ne pas rétablir le ministère de l'Instruction publique pour être accepté. Sa réforme en éducation n'est donc que partielle car elle se limite à la fondation des deux écoles techniques de Montréal et Québec et à celle des Hautes Études Commerciales.

La durée de son gouvernement (15 ans) fait contraste avec les gouvernements précédents dont le plus long n'avait duré que 6 ans. Il se démarque aussi de son prédécesseur par son indépendance vis-à-vis le grand frère fédéral. Il remet d'ailleurs à la mode le principe de l'autonomie provinciale chère à Mercier et n'hésite pas à critiquer Ottawa lorsque les subsides fédéraux lui semblent trop bas.

Comme celui de Parent, le gouvernement Gouin mise sur l'industrialisation et le libéralisme mais en y plaçant cependant certaines balises. Il ne vend plus les ressources hydrauliques mais les loue par bail. En 1910, il met l'embargo sur l'exportation de bois pâte coupé sur les terres publiques : celui-ci doit désormais être transformé en pâte et papier au Québec avant d'être exporté. Cette mesure développe l'industrie de pâtes et papier dans la province.

Le gouvernement Gouin est le premier à faire de la construction de routes pour les automobiles dans les campagnes l'une de ses priorités. Cette mesure encourage la colonisation, qui prend un nouveau départ.

En 1914-1918, Gouin se prononce pour l'effort de guerre et l'enrôlement volontaire mais dénonce ouvertement la loi sur la conscription. La motion Francoeur est une menace à peine voilée concernant la séparation du Québec, mais Gouin finit par demander son retrait plutôt que de continuer dans cette voie.

Après la guerre, il commence à préparer le terrain à sa démission. ll accorde plus de responsabilités à son successeur désigné, Louis-Alexandre Taschereau, et lui trace la voie en remportant sa victoire écrasante aux élections générales de 1919.

Chronologie

  • : le cabinet Gouin est assermentĂ© devant le lieutenant-gouverneur Louis-Amable JettĂ©. Pour ĂŞtre acceptĂ© du clergĂ© quĂ©bĂ©cois, Gouin a dĂ» promettre qu'il ne rĂ©tablirait pas le ministère de l'Instruction publique.
  • : reprise de la première session de la Onzième LĂ©gislature. Le ministère de la Colonisation, disparu sous Parent, est rĂ©tabli. Le ministère du Travail est crĂ©Ă©.
  • 1906: Sherbrooke est la première ville Ă  demander la municipalisation de l'Ă©lectricitĂ© mais elle lui est refusĂ©e.
  • : les Caisses d’épargne et de crĂ©dit sont reconnues lĂ©galement par la loi provinciale concernant les syndicats coopĂ©ratifs (Ă  la suite de la fondation des Caisses Desjardins en 1900).
  • 8-: troisième confĂ©rence interprovinciale, qui rĂ©clame un rĂ©ajustement du subside fĂ©dĂ©ral.
  • 15 janvier-: troisième session de la Onzième LĂ©gislature. Gouin annonce la fondation de deux Ă©coles techniques, Ă  QuĂ©bec et MontrĂ©al, ainsi que la crĂ©ation d'une Ă©cole des Hautes Études Commerciales Ă  MontrĂ©al.
  • : Henri Bourassa annonce qu'il se jette dans l'arène provinciale. La Ligue nationaliste prĂ©sentera des candidats Ă  la prochaine Ă©lection.
  • : premier Ă©croulement du pont de QuĂ©bec.
  • : Ă  l'inauguration de la nouvelle session, QuĂ©bec annonce un projet d'amĂ©lioration des routes pour les automobiles dans les campagnes.
  • : Ă©lections gĂ©nĂ©rales: les libĂ©raux remportent 58 comtĂ©s contre 13 pour les conservateurs. La Ligue nationaliste fait Ă©lire deux candidats: Armand Lavergne et Henri Bourassa (gagnant dans deux comtĂ©s).
  • 1909: Joseph-Mathias Tellier succède Ă  Pierre-Évariste Leblanc comme chef du Parti conservateur.
  • Janvier 1910: fondation du journal Le Devoir par Henri Bourassa.
  • Printemps 1910: l'AssemblĂ©e lĂ©gislative vote la loi Lavergne sur l'emploi obligatoire de la langue française dans les services d'utilitĂ© publique.
  • Septembre 1910: inauguration de l'Ă©cole des Hautes Études Commerciales.
  • : le Parti conservateur de Robert Borden remporte l'Ă©lection fĂ©dĂ©rale.
  • : ouverture de la quatrième session de la Douzième LĂ©gislature. Gouin annonce que $10 millions seront consacrĂ©s Ă  l'amĂ©lioration de la voirie rurale.
  • : Ottawa annonce que l'Ungava et tout le territoire du Nouveau-QuĂ©bec font dĂ©sormais partie intĂ©grante du QuĂ©bec.
  • : les libĂ©raux remportent les Ă©lections gĂ©nĂ©rales avec 64 sièges contre 15 pour les conservateurs et 2 indĂ©pendants. Lavergne est rĂ©Ă©lu dans Montmagny.
  • : inauguration du monument d'HonorĂ© Mercier devant le Parlement de QuĂ©bec.
  • : le Règlement 17 annonce la quasi-abolition du français dans les Ă©coles de l'Ontario.
  • ÉtĂ© 1913: Gouin en France Ă  la recherche d'Ă©ventuels investissements pour le QuĂ©bec.
  • Janvier 1914: le Montreal Daily Mail annonce que des conseillers lĂ©gislatifs ont reçu des pots-de-vin lors de la dernière session. C'est le dĂ©but de l'affaire Mousseau-BĂ©rard-Bergevin. Une Commission d'enquĂŞte Ă©nonce que ces conseillers ainsi que le dĂ©putĂ© Joseph-Octave Mousseau ont reçu 4000 $ en pot-de-vin. Ils doivent dĂ©missionner.
  • : Ă  la suite du dĂ©clenchement de la Première Guerre mondiale, le gouvernement Gouin annonce l'envoi de 4 millions de livres de fromage Ă  l'Angleterre.
  • : lors d'un discours en Chambre, Gouin rĂ©clame justice pour la minoritĂ© francophone ontarienne et demande l'abrogation du Règlement 17.
  • : PhilĂ©mon Cousineau succède Ă  Joseph-Mathias Tellier comme chef du Parti conservateur.
  • : Lavergne dĂ©clenche une controverse en Chambre lorsqu'il dĂ©clare qu'il est plus honorable de dĂ©fendre la langue française en Ontario que d'aller se battre pour l'Angleterre dans les tranchĂ©es de France.
  • : Lomer Gouin remporte les Ă©lections gĂ©nĂ©rales avec 75 libĂ©raux contre seulement 6 conservateurs.
  • : second Ă©croulement du pont de QuĂ©bec.
  • : Arthur SauvĂ© succède Ă  PhilĂ©mon Cousineau comme chef du Parti conservateur.
  • : la loi sur la conscription est votĂ©e Ă  Ottawa.
  • : le gouvernement Borden est rĂ©Ă©lu au Canada. Au QuĂ©bec, sa dĂ©faite est Ă©crasante, car il ne rĂ©ussit Ă  y faire Ă©lire que 3 candidats, tous dans des comtĂ©s anglophones.
  • : motion Francoeur Ă  l'AssemblĂ©e: Que cette Chambre est d'avis que la province de QuĂ©bec serait disposĂ©e Ă  accepter la rupture du pacte fĂ©dĂ©ratif de 1867 si, dans les autres provinces, on croit qu'elle est un obstacle Ă  l'union au progrès et au dĂ©veloppement du Canada.
  • : Gouin demande le retrait de la motion Francoeur. Pour lui, la conscription et les "injures faites par un petit nombre" ne sont pas un motif suffisant de sĂ©paration.
  • 28 mars-: une Ă©meute Ă  QuĂ©bec contre la conscription fait 4 morts lorsque l'armĂ©e tire sur les manifestants.
  • : adoption d'une loi autorisant les enfants Ă  frĂ©quenter les salles de cinĂ©ma.
  • : rĂ©fĂ©rendum quĂ©bĂ©cois sur la prohibition. Ă€ la question "ĂŠtes-vous d'opinion que la vente de bières, cidres, et vins lĂ©gers tels que dĂ©finis par la loi devrait ĂŞtre permis?", 129 679 personnes se prononcent pour le Oui et 226 545 pour le Non.
  • : Lomer Gouin remporte ses dernières Ă©lections gĂ©nĂ©rales avec 74 libĂ©raux d'Ă©lus contre 5 conservateurs et 2 indĂ©pendants. 70 % de la population a votĂ© pour les libĂ©raux, un record inĂ©galĂ© dans l'histoire du QuĂ©bec.
  • : inauguration du pont de QuĂ©bec.
  • : adoption de la loi crĂ©ant l'UniversitĂ© de MontrĂ©al.
  • : Lomer Gouin annonce sa prochaine dĂ©mission. Louis-Alexandre Taschereau lui succède Ă  la tĂŞte du gouvernement.

Composition

1905 Ă  1907

Gouvernement Lomer Gouin vers 1905. À partir de la gauche, dans le sens horaire autour de la table : Jules Allard, Louis-Rodolphe Roy, Adélard Turgeon, W.A. Weir, Lomer Gouin, J.C. McCorkill, Auguste Tessier, Jean Prévost.

Conseil des ministres assermenté le :

  • Lomer Gouin: premier ministre, procureur gĂ©nĂ©ral.
  • John Charles McCorkill: trĂ©sorier provincial.
  • Louis-Rodolphe Roy : secrĂ©taire provincial.
  • Auguste Tessier : ministre de l'Agriculture.
  • Louis-Jules Allard : ministre des Travaux publics et de la Colonisation. (Leader du gouvernement au Conseil lĂ©gislatif.)
  • AdĂ©lard Turgeon : ministre des Terres, Mines et PĂŞcheries.
  • William Alexander Weir : ministre sans portefeuille. (DĂ©missionne le pour devenir prĂ©sident de l'assemblĂ©e lĂ©gislative jusqu'en 1906.)

Remaniement le :

  • Louis-Jules Allard : ministre des Travaux publics, ministre du Travail.
  • Jean PrĂ©vost : ministre de la Colonisation, des Mines et des PĂŞcheries. (DĂ©missionne le .)

Nomination le :

Remaniement le :

Remaniement le :

1907 Ă  1910

Ă€ la suite du remaniement du

Remaniement le :

Remaniement le :

Remaniement le :

1910 Ă  1919

Ă€ la suite du remaniement du

Nomination le :

Nomination le :

Nomination le :

Nomination le :

Modification le :

Nomination le :

  • NapolĂ©on SĂ©guin : ministre sans portefeuille.

Remaniement le :

1919 Ă  1920

Ă€ la suite du remaniement du

Bibliographie

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.