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Giroflée des murailles

Erysimum cheiri

La giroflée des murailles (Erysimum cheiri, syn. Cheiranthus cheiri), aussi appelée violier jaune ou ravenelle, bâton-d'or[1] ou autrefois giroflée jaune ou cheiri[2], est une plante de la famille des Brassicacées assez commune en France, qui pousse sur les murs et dans les rocailles.

Elle doit son nom de giroflée au fait que ses fleurs ont une odeur ressemblant à celle du clou de girofle.

Description

  • Erysimum cheiri
    Erysimum cheiri
  • giroflĂ©es aux diverses couleurs
    giroflées aux diverses couleurs
  • VariĂ©tĂ© 'Orange bedder'
    Variété 'Orange bedder'

Caractéristiques

Organes reproducteurs[3]

Graine

Habitat et répartition

  • Habitat type : parois europĂ©ennes, eutrophiles
  • L. Boodle, en 1904, note que ses feuilles peuvent ĂŞtre plus Ă©paisses ou succulentes en bordure de mer[4].

Systématique

L'espèce a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1769, reclassée par Heinrich Johann Nepomuk von Crantz.

Synonyme

Cheiranthus cheiri

Taxinomie

Sous-espèce

Erysimum cheiri subsp. inexpectans est une nouvelle sous-espèce, endémique d'Algérie[5].

Culture

Elle apprécie le plein soleil et les sols pauvres où rien d'autre ne pousse.

Semée au printemps, elle fleurira dès le printemps suivant. Après la récolte des graines en fin d'été, on peut couper les tiges à mi-hauteur pour les bouturer.

Utilisations

La giroflée fleurit très tôt au printemps, ce qui attire les abeilles et facilite ainsi la pollinisation des arbres fruitiers comme le pommier.

Des variétés à fleurs orange, rouges ou violettes, souvent panachées de jaune sont communément cultivées dans les jardins pour l'ornement.

L'essence de giroflée est extraite des fleurs pour la parfumerie.

Usages médicinaux

Il a été montré (1971) que l'ajout de 20α-hydroxycholestérol-7-3H à des homogénats de feuilles de Cheiranthus cheiri produit de la prégnénolone et de la progestérone[6].

Différents stéroïdes cardiotoniques ont ensuite été isolés de plusieurs parties de cette plante[7].

Cette plante est citée dans divers manuscrits de médecine traditionnelle[7], et a une activité significative contre divers troubles physiologiques.

Ses usages étaient courants dans la médecine traditionnelle perse, et elle fait encore l'objet de recherches phytopharmaceutiques ; ainsi :

  • Des posologies intravaginales Ă  base de giroflĂ©e ont Ă©tĂ© très utilisĂ©es par la mĂ©decine traditionnelle Ă  des fins utĂ©rotoniques (c'est-Ă -dire cherchant Ă  augmenter la contractilitĂ© utĂ©rine) ; Les donnĂ©es historique et des preuves pharmacologiques plus rĂ©centes laissent penser que cette plante a des effets inhibiteurs des stĂ©roĂŻdes cardiotoniques sur les pompes Na+ K+ ATPase des myocyte, pouvant ainsi affecter le vasospasme local rĂ©sultant de l'hypoxie, de l'ischĂ©mie et de la contraction du tissu utĂ©rin[7]. D'autres Ă©tudes sont nĂ©cessaires pour Ă©ventuellement utiliser cette plante pour modifier la contractilitĂ© utĂ©rine[7].
  • Un essai clinique randomisĂ© et contrĂ´lĂ© (sur 64 patients) a rĂ©cemment (2020) conclu qu'un cĂ©rat de mĂ©decine traditionnelle persane contenant de l'huile de giroflĂ©e (Erysimum cheiri) et de rose de Damas (Rosa Ă— damascena) (WDC) a des rĂ©sultats Ă©quivalents Ă  ceux d'un topique classique chez le patient atteints de fissure anale aiguĂ« (ulcère ischĂ©mique de la muqueuse de l'anus)[8] - [9].
  • Sur le modèle animal murin, Cheiranthus cheiri a un effet calmant sur le stress oxydatif cutanĂ© induit par l'acĂ©tate de 12-O-tĂ©tradĂ©canoyl 13-phorbol (TPA), et diminue la toxicitĂ© de ce produit sur la peau de souris.
  • Le prĂ©traitement de souris de laboratoire avec Cheiranthus cheiri avant application d'huile de croton (ester de phorbol) a entraĂ®nĂ© une inhibition dose-dĂ©pendante, voire une abrogation de la carcinogenèse cutanĂ©e (la tumeur Ă©tait initiĂ©e par une application topique unique de 7,12-dimĂ©thylbenz(a)anthracène (DMBA) (40 ug/animal/0,2 ml d'acĂ©tone) aux souris puis (10 jours plus tard) entretenue par des applications topiques, deux fois par semaine, d'huile de croton. L'application topique de Cheiranthus cheiri 1 h avant chaque application d'huile de croton a significativement protĂ©gĂ© les souris contre le cancer de la peau. Cette protection Ă©tait dose-dĂ©pendante (moins d'incidence tumorale et moindre "rendement tumoral" par rapport au groupe tĂ©moin uniquement traitĂ© Ă  l'huile de croton). On a aussi constatĂ© une diminution du stress oxydatif cutanĂ© mĂ©diĂ© par le TPA (acĂ©tate de 12-O-tĂ©tradĂ©canoyl 13-phorbol) si la souris a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une 'application topique de Cheiranthus cheiri avant le TPA ; on observe alors une certaines rĂ©cupĂ©ration de la dĂ©plĂ©tion mĂ©diĂ©e par le TPA dans le niveau et les activitĂ©s des antioxydants cellulaires (glutathion rĂ©duit, la glutathion S-transfĂ©rase, glutathion rĂ©ductase, la glutathion peroxydase et catalase[10].

Par ailleurs, la giroflée est utilisée comme principe actif dans les granules homéopathiques Cheiranthus cheiri dans le traitement de l'inflammation de la dent de sagesse.

Toxicité

La fleur est toxique.

Symbolique

Giroflée, dessin d'Édouard Maubert, dans Les Fleurs animées de Granville, 1867.

Langage des fleurs

Dans le langage des fleurs, la giroflée symbolise la promptitude[11].

Calendrier républicain

Galerie

  • Fleurs de giroflĂ©es de diffĂ©rentes couleurs
  • jaunes
    jaunes
  • orange, rouge
    orange, rouge
  • panachĂ©es
    panachées
  • giroflĂ©es grenat
    giroflées grenat

Notes et références

  1. « Définitions : bâton-d'or - Dictionnaire de français Larousse », sur larousse.fr (consulté le ).
  2. Amédée Doppet, « Aphrodisiaque externe: ou traité du fouet, et de ses effets sur le physique de l'Amour : Ouvrage médico-philosophique, ... (voir p 125 : catalogue des substances aphrodisiaques) », Henri Vincent, (consulté le )
  3. Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
  4. Boodle, L. (1904). Succulent Leaves in the Wall-Flower (Cheiranthus cheiri, L.). The New Phytologist, 3(2), 39-46. Retrieved December 21, 2020, from http://www.jstor.org/stable/2427190
  5. Ouarmim, Dubset et Vela 2013
  6. (en) S.J. Stohs et M.M. El-Olemy, « Pregnenolone and progesterone from 20α-hydroxycholesterol by cheiranthus cheiri leaf homogenates », Phytochemistry, vol. 10, no 12,‎ , p. 3053–3056 (DOI 10.1016/S0031-9422(00)97350-3, lire en ligne, consulté le )
  7. Mosleh, G., Zaeri, S., Badr, P., & Mohagheghzadeh, A. (2020). Erysimum cheiri: The potential uterotonic medicinal herb. Trends in Pharmaceutical Sciences, 6(1).
  8. (en) Ghazaleh Mosleh, Seyed Vahid Hosseini, Amir Azadi et Faranak Bahrami, « Erysimum cheiri and Rosa × damascena cerate vs. Diltiazem 2% gel in the treatment of acute anal fissure: A randomized, controlled clinical trial », European Journal of Integrative Medicine, vol. 40,‎ , p. 101230 (DOI 10.1016/j.eujim.2020.101230, lire en ligne, consulté le )
  9. Ghazaleh Mosleh, Parmis Badr, Zohreh Abolhassanzadeh et Seyed Vahid Hosseini, « Potential Effects and Mechanisms of Action of Topical Wallflower (Erysimum cheiri (L.) Cranz) Administration in Anal Fissure », Research Journal of Pharmacognosy, vol. 6, no 1,‎ (DOI 10.22127/rjp.2018.80374, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Mohammad Saleem, Aftab Alam et Sarwat Sultana, « Cheiranthus cheiri Abrogates Phorbol Ester Induced Tumor Promotion Response in Murine Skin », Pharmaceutical Biology, vol. 39, no 1,‎ , p. 25–34 (ISSN 1388-0209 et 1744-5116, DOI 10.1076/phbi.39.1.25.5953, lire en ligne, consulté le )
  11. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295).
  12. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 26.

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Samira Ouarmim, ChloĂ© Dubset et Errol Vela, « Morphological and ecological evidence for a new infraspecific taxon of the wallflower Erysimum cheiri (Brassicaceae) as an indigenous endemism of the southwestern Mediterranean », Turkish Journal of Botany, vol. 37,‎ (DOI 10.3906/bot-1212-4, lire en ligne)
  • Paul GuĂ©rin, « Anomalie florale du Cheiranthus Cheiri L. », Bulletin de la SociĂ©tĂ© Botanique de France, vol. 71, no 3,‎ , p. 676–678 (ISSN 0037-8941, DOI 10.1080/00378941.1924.10836971, lire en ligne, consultĂ© le )
  • (en) Rainer W. Bussmann, Ketevan Batsatsashvili, Zaal Kikvidze et Narel Y. Paniagua-Zambrana, « Erysimum cheiri (L.) CrantzBrassicaceae », dans Ethnobotany of the Mountain Regions of Far Eastern Europe, Springer International Publishing, (ISBN 978-3-319-77088-8, DOI 10.1007/978-3-319-77088-8_57-1, lire en ligne), p. 1–3
  • (de) James A. Moore, Ch. Tamm et T. Reichstein, « Die Glykoside der Goldlacksamen, Cheiranthus CheiriL. 3. Mitteilung. Glykoside und Aglykone, 132. Mitteilung », Helvetica Chimica Acta, vol. 37, no 3,‎ , p. 755–770 (ISSN 0018-019X et 1522-2675, DOI 10.1002/hlca.19540370312, lire en ligne, consultĂ© le )
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