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Giorgio Martinuzzi

Giorgio Martinuzzi dit Frère Georges , (hongrois: Fráter György ; croate: Juraj Utješinović; né à Kamičak en Croatie, 1482-1551) est un prélat et un homme d'Etat hongrois du XVIe siècle. Cardinal, il est régent de Transylvanie de 1540 à 1551.

Giorgio Martinuzzi
Image illustrative de l’article Giorgio Martinuzzi
Portrait du cardinal Giorgio Martinuzzi (XVIIIe siècle).
Biographie
Nom de naissance Juraj Utješinović
Naissance
KamiÄŤak, Croatie,
Drapeau du Royaume de Hongrie Royaume de Hongrie
Ordre religieux Pères paulins
Décès
Alvinc, Transylvanie,
Drapeau du Royaume de Hongrie Royaume de Hongrie
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Jules III
Titre cardinalice Cardinal
Évêque de l'Église catholique
Fonctions épiscopales Évêque de Csanád
Évêque de Nagyvárad
ArchevĂŞque d'Esztergom
Autres fonctions
Fonction laĂŻque
RĂ©gent de Transylvanie (1540-1551)

Signature de Giorgio Martinuzzi

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Origine

Giorgio Martinuzzi, né Juraj Utješinović en Dalmatie en 1482, de Grgur Utješinović, petit noble croate tué au combat contre les Turcs, et de Anna Martinuzzi, issue d'une famille patricienne de Venise et dont l'un des frères est évêque. C'est pour cette pour raison que le jeune Giorgio prend le patronyme de sa mère, afin de faciliter sa carrière dans l'Église. Il convient de souligner que ses adversaires, les protestants hongrois, le dénommaient le plus souvent le « moine György » (Fráter György), les textes des historiens français l'appelant également « frère Georges ».

Giorgio Martinuzzi, anonyme, musée national hongrois de Budapest.

Il rencontre le roi Jean Zápolya (en hongrois : Szapolyai János) en 1527. Il devient l'un de ses plus habiles conseillers et est nommé au conseil royal avec la charge de Trésorier, puis, en 1535, évêque de Nagyvárad (aujourd'hui en roumain Oradea, en allemand Großwardein). À la mort de Jean Zápolya, le , il assume avec la reine Isabelle Jagellon la régence de son fils nouveau-né Zsigmond János (en français Jean-Sigismond).

RĂ©gent de Transylvanie

Giorgio Martinuzzi mène une politique complexe : en 1543, il doit se rĂ©soudre au premier paiement au Sultan par la Transylvanie - ou plus exactement, par les rĂ©gions orientales de la Hongrie aux mains de la famille Zapolya, le centre Ă©tant occupĂ© par les Turcs et l'Ouest par les Habsbourg - d'un tribut annuel de 10 000 florins. MalgrĂ© son hostilitĂ© aux protestants, la RĂ©forme fait de rapide progrès sous son gouvernement et devient majoritaire en Transylvanie, oĂą les biens de l'Église sont sĂ©cularisĂ©s. On tente par ailleurs de part et d'autre de rĂ©unifier le pays, ce qui entraĂ®ne des conflits avec la reine-mère Isabelle Jagellon : après la reconnaissance en 1549 de la suzerainetĂ© du roi de Hongrie concurrent Ferdinand sur la Transylvanie et sur les territoires rattachĂ©s Ă  elle, la Convention de Nyirbator, un second traitĂ© signĂ© Ă  Nagyvárad en 1551 prĂ©voit la renonciation au trĂ´ne de Hongrie de Jean II, moyennant une compensation financière et territoriale - par l'attribution d'un autre fief -, et la reconnaissance de Ferdinand Ier comme seul souverain Ă©lu de Hongrie. La reine Isabelle dĂ©nonce le traitĂ© et rĂ©affirme peu après les droits de son fils mineur, mais elle doit abdiquer le , et se retirer avec Jean-Sigismond en SilĂ©sie pendant que la diète de Kolozsvár du reconnait Ferdinand Ier comme seul souverain.

VoĂŻvode de Transylvanie

L'assassinat du cardinal Giorgio Martinuzzi par des assassins envoyés par le général impérial Giambattista Castaldo le 17 décembre 1551.

Giorgio Martinuzzi, toujours soucieux de l'unitĂ© du pays, fait appel au futur empereur Ferdinand Ier du Saint-Empire soutenu par son frère Charles-Quint, dont les troupes de 6 Ă  7 000 hommes commandĂ©es par Giovanni Battista Castaldo occupent la Transylvanie afin de prĂ©venir une rĂ©action violente des Turcs. En Ă©change, l'ex-rĂ©gent Martinuzzi est nommĂ© voĂŻvode, continuant Ă  gouverner l'Est de la Hongrie rĂ©unifiĂ©e. Rapidement, les forces de Castaldo "trop nombreuses pour une garde d'honneur, pas assez nombreuses pour une armĂ©e", se rĂ©vèlent n'ĂŞtre d'aucun secours pour le pays : les principaux acteurs de la politique interne transylvaine, les "Trois Nations" (noblesse hongroise, Saxons et Sicules), s’inquiètent sourdement de la stratĂ©gie du voĂŻvode, ce qui signifie une sĂ©rieuse menace pour la vie de celui-ci. Choisissant de louvoyer, Martinuzzi donne des gages Ă  la Sublime Porte dans le mĂŞme temps qu'il s'affirme le serviteur fidèle des Habsbourg, alors sur le point de lui faire remettre par le pape le chapeau de cardinal. Ses actions en sous-main auprès des Ottomans sont cependant dĂ©couvertes et considĂ©rĂ©es comme une trahison.

Giorgio Martinuzzi est assassiné le dans son palais d'Alvinc, au cœur du voïvodat de Transylvanie, par les spadassins italiens de Sforza Pallavicini. Meurtre d'un prince de l'Église qui paraît impliquer le frère de l'Empereur du Saint-Empire, cette fin contribue grandement au renom du gouverneur, sur la mort de qui le pape lui-même exige une enquête en des temps où l'esprit de croisade nourrit encore curiosité et admiration envers les héros forcés de se battre contre la marée turque aux marges de la chrétienté.

Notes et références

    Annexes

    Bibliographie

    • Mihnea Berindei & Gilles Veinstein L'empire Ottoman et les pays Roumains, 1544-1545 École des Hautes Études en Sciences Sociales Paris 1987 (ISBN 2713208580) p. 27-40.
    • Jean BĂ©renger avec prĂ©face de Sándor Csernus La Hongrie des Habsbourg: Tome I de 1526 Ă  1790. Presses Universitaires de Rennes, Rennes (2010) (ISBN 978-2753509870) p. 401.

    Article connexe

    Liens externes

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