Ghias ad-din
Ghias ad-din ou Mughis ad-DĂźn Ghias ad-Din (fl vers 1206-1226) Ă©tait membre de la dynastie des Seldjoukides du sultanat de Roum, Ă©poux de la reine Rousoudan Ire de GĂ©orgie entre 1223 Ă 1226. Fils de l'Ă©mir d'Erzurum, il se convertit au christianisme sur ordre de son pĂšre afin de pouvoir Ă©pouser la reine de GĂ©orgie. La position de Ghias ad-din Ă la cour gĂ©orgienne demeure faible et sa relation conjugale reste tendue en raison de l'infidĂ©litĂ© de Rousoudan. Il est emportĂ© par la fracture religieuse et politique gĂ©nĂ©rĂ©e par l'invasion des Khwarezmiens en GĂ©orgie en 1226. Ă la mĂȘme Ă©poque, il est rĂ©pudiĂ© par Rousoudan, puis disparaĂźt des sources, laissant deux enfants, une fille Tamar et un fils, David
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Kılıç Arslan II (grand-pÚre paternel) |
Origine et nom
Le consort de la reine Rousoudan est un jeune fils d'Abdu'l Harij Muhammad Mughis ad-din Tughril Shah, l'émir Seldjoukide d'Erzurum, et de sa femme une fille de Sayf al-Din Begtimur, qui rÚgne sur Ahlat.[1] Tughril Shah avait reçu Elbistan en apanage lors de la division du sultanat de Roum aprÚs la mort de son pÚre Kilij Arslan II en 1192, mais il l'échange ensuite vers 1201, pour Erzurum.[2] Il semble avoir été un tributaire du royaume de Géorgie pendant au moins une partie de son rÚgne[3]
Le véritable nom du consort de Rousoudan n'est pas relevé dans les sources géorgiennes ni musulmanes. « Ghias ad-din » est une laqab utilisé pour lui par le lettré égyptien du XIIIe siÚcle ibn 'Abd al-Zahir. Un historien géorgien, le prince Ioann de Géorgie, avance au début du XIXe siÚcle que le mari de Rousoudan aurait été baptisé sous le nom de « Dimitri » (c'est-à -dire: Démétrius) lors sa conversion au christianisme en Géorgie.[1]
Mariage
Selon les sources musulmanes, Rousoudan épouse le fils de l'émir d' Erzurum[4]. La chronique anonyme du XIVe siÚcle dite Chronique de Cent Ans, incluse dans les Chroniques Géorgiennes, relÚve que le jeune prince Seldjoukide, est donné comme otage à la cour géorgienne en garantie de la soumission d'Erzurum et que Rousoudan en tombe amoureuse et le prend comme époux[5].
Le savant arabe contemporain ÊżAbd al-LatĂźf al-BaghdĂądĂź confirme Ă©galement que c'est Rousoudan qui choisit un prince Seldjouqike comme Ă©poux, mais Ibn al-AthĂźr affirme que c'est l'Ă©mir d'Erzurum lui-mĂȘme qui propose cette union afin de prĂ©server ses domaines des agressions gĂ©orgiennes. AprĂšs le rejet par les GĂ©orgiens de sa proposition du fait que son fils est musulman, l'Ă©mir lui-mĂȘme ordonne Ă son fils de se convertir au christianisme, le fait est dĂ©crit par ibn al-Athir comme « une Ă©trange tournure des Ă©vĂ©nements sans autre Ă©quivalent »[6].[1]
Vie conjugale
Ghias ad-din est dĂ©crit dans les annales gĂ©orgienne comme un homme beau et fort. ĂgĂ© d'environ 17 ans Ă l'Ă©poque de son mariage, il est plus jeune que Rousoudan, [1] qui est unanimement prĂ©sentĂ©e par les sources mĂ©diĂ©vales comme une trĂšs belle femme adonnĂ©e aux plaisirs[7]. Rappelant ses liaisons et sa conduite adultĂ©rine, ibn al-Athir relate qu'un jour Rousoudan fut surprise par son Ă©poux dans les bras d'un esclave (mamelouk). Comme Ghias ad-din refuse de tolĂ©rer sa conduite, ibn al-Athir prĂ©cise qu'il fait conduire, Rousoudan dans « une autre ville » sous stricte surveillance[8]. Le chroniqueur musulman souligne la « position secondaire » que le prince Seljuq avait Ă la cour gĂ©orgienne[4]. Les tĂ©moignages confirment qu'il ne bĂ©nĂ©ficiait pas du statut Ă©levĂ© des prĂ©cĂ©dents rois-consorts gĂ©orgiens, particuliĂšrement de celui du pĂšre de Rousoudan David Soslan, l'Ă©poux de la reine Tamar. Les sources gĂ©orgiennes ne lui donnent pas le titre royal et ne relĂšvent pas qu'il ait exercĂ© un commandement militaire ni une quelconque intervention dans les affaires du royaume. Son nom n'apparait pas non plus sur les monnaies frappĂ©es au nom de Rusudan.[1]
Ghias ad-din et Rousoudan ont deux enfants, une fille, Tamar, et un fils, David. Tamar Ă©pouse son cousin, Kay Khusraw II, sultan de Roum, et demeure connue sous le nom de GĂŒrcĂŒ Hatun. David devient roi GĂ©orgie aprĂšs la mort de Rousoudan en 1245 et il est Ă l'origine de la premiĂšre dynastie des rois d'ImĂ©rĂ©thie en GĂ©orgie occidentale.[1][2]
DĂ©fections
En 1226, lorsque Jalal ad-Din, le shah du Khwarezm, s'empare de la capitale du royaume de Géorgie Tbilissi, obligeant la reine Rousoudan à s'enfuir dans ses possessions occidentales, Ghias ad-Din apostasie et retourne à l'Islam et selon le chroniqueur Shihab al-Din Muhammad al-Nasawi, il obtient ainsi un « aman » (c'est-à -dire un sauf-conduit) de Jalal ad-Din. Toutefois aprÚs le départ du shah du Khwarezm pour le siÚge d'Ahlat, Ghias ad-Din fait de nouveau défection et retourne au christianisme et informe alors les Géorgiens de la faiblesse de la garnison khwarezmienne de Tbilissi. Rousoudan semble avoir rompu son union avec Ghias ad-Din à cette époque et il disparaßt ensuite des sources.[1]
Notes et références
- Djaparidze 1995, p. 181â182.
- Toumanoff 1949â1951, p. 181.
- Peacock 2006, p. 130.
- Ibn Al-Athir, in Richards 2010, p. 244.
- la Chronique de Cent Ans, dans Metreveli 2008, p. 537.
- Ibn Al-Athir, in Richards 2010, p. 244, 270.
- The Chronicle of A Hundred Years, in Metreveli 2008, p. 535.
- Ibn Al-Athir, in Richards 2010, p. 244â245.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Ghias ad-din » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- (ka) Djaparidze, Gotcha I. (1995). áĄáá„áá ááááá áá áááźáááááá ááŠáááĄááááááᥠááĄááááŁá á áĄááá§áá á XII-XIII áĄ-áᥠááá ááá áááĄááááášá [Georgia and the Near Eastern Islamic world in the 12thâ13th century] (PDF) (en GĂ©orgien). Tbilissi : Metsniereba.
- (en) Peacock, Andrew (2006). "Georgia and the Anatolian Turks in the 12th and 13th centuries". Anatolian Studies. 56: 127â146. JSTOR 20065551. doi:10.1017/S0066154600000806.
- (ka) Metreveli, Roin, ed. (2008). "âááĄáŹáááááá áááąááááâ" [Chronicle of A Hundred Years] (PDF). á„áá áááᥠáȘáźááá ááá [Kartlis Tskhovreba] (en GĂ©orgien). Tbilissi : Artanuji.
- (en) Cyrille Toumanoff, « The Fifteenth-Century Bagratids and the Institution of Collegial Sovereignty in Georgia », Traditio, vol. 7,â 1949â1951, p. 169â221 (JSTOR 27830207)