Georges Chabaud
Georges Chabaud est un voleur professionnel né le . En , il est condamné à 20 ans de bagne et à la relégation. Il était surnommé par la presse l'« Arsène Lupin de Montpellier » ou encore le « recordman du fric-frac » (en effet, il aurait commis plus de 110 vols et cambriolages).
Biographie
Enfance
Georges Ignace Rodolphe Chabaud est né en 1918 à Cantaussels-le-Haut, une commune de l'Hérault, situé à une quinzaine de kilomètres de Béziers. Enfant d'un couple consanguin, il eut deux frères mort-nés. Dès son plus jeune âge, il est connu pour être un trouble-fête notable. Déjà à l'âge de 4 ans, Chabaud grimpe sur les toits et jette des pierres dans les cheminées afin de démolir les marmites qui y bouillaient. Ensuite, à 8 ans, le jeune Chabaud s'élance dans le vide du deuxième étage, tenant dans sa main le manche d'un parapluie largement déployé. Il se fractura le crâne en tombant.
Durant son adolescence, Chabaud commet divers vols à Servian et à Béziers. Cela affecte notamment la réputation de la famille. Son père, journalier, est refusé à plusieurs endroits. À la suite de cela, en 1936, Chabaud est jugé par un juge des enfants et envoyé à la colonie de Mettray (Indre-et-Loire), connue pour être l'ancêtre des bagnes pour enfants. Il y commence ses mémoires, La vie aventureuse et sentimentale d'un hors-la-loi. Il y décrit notamment l'horreur de sa détention dans la colonie.
À 18 ans, après être sorti de la colonie, il est de nouveau condamné, cette fois par le tribunal correctionnel de Béziers, à quatre mois de prison. Puis, à 20 ans, ayant déjà une douzaine de cambriolages à son actif, il est condamné par le tribunal de Carpantras à six mois de prison. Cinq ans plus tard, il sera condamné à deux ans de prison par la cour d'appel de Riom pour des délits commis pendant l'occupation allemande.
Vie avant sa relégation
Georges Chabaud est libéré en , puis arrêté une nouvelle fois en . Lors de son jugement, la cour retiendra 33 vols commis durant cette période[1]. Chabaud se serait alors exclamé : « C'est une honte ! J'en avais reconnu 80 » (ce qui admettrait un rythme d'environ trois vols par semaine), puis son avocat, Maître Christol, lui aurait demandé combien il en avait commis au total, et il aurait donné le nombre de 112 dont plusieurs non-lieu.
Durant ce procès, il fit de nombreuses farces aux juges, au procureur ou encore à ses avocats. Par exemple, il demanda la fille du procureur en mariage, il fit croire aux juges qu'il avait caché son butin dans un fourré du Verdanson dans le but de faire une promenade, il envoya une lettre à la Sûreté Nationale en leur faisant croire qu'il était au courant d'un cambriolage d'une bijouterie qui avait déjà eu lieu, ou encore, il persuada une de ses anciennes victimes de payer ses avocats. Il vola le code pénal dans le cabinet de son juge d'instruction pour étudier les articles relatifs aux vols et quant celui vint le récupérer dans sa cellule, il porta plainte pour violation de domicile puis lui adressant ses vœux, il lui promettait : « Mon procès sera le plus grand du siècle ».
Source
Cet article est basé sur l'article du journal "Qui ? Détective" (aujourd'hui Le Nouveau Détective) apparu dans l'édition du [2]
Notes et références
- Paul Bastid (1892-1974) (dir.) et Robert Lazurick (1895-1968) (dir.), « On instruit, on poursuit, on juge… », L'Aurore : organe de la résistance républicaine, Paris, s.n.,‎ , p. 3 (ISSN 2419-7734, BNF 34371852, lire en ligne sur Gallica, lire en ligne, consulté le ).
- « Qui ? 24 janvier 1949 », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consulté le ).