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Geoffroy Mortimer

Geoffroy Mortimer (ou Geoffroy de Mortemer ; en anglais : Geoffrey Mortimer), né vers 1308 ou 1309 et mort avant le , est un noble anglo-français du XIVe siècle.

Geoffroy Mortimer
Biographie
Dynastie Famille Mortimer
Naissance 1308 ou 1309
Décès av. 5 mai 1376
Père Roger Mortimer
Mère Jeanne de Geneville
Conjoint Jeanne de Lezay
Enfants Jean de Mortemer
Jeanne de Mortemer

Image illustrative de l’article Geoffroy Mortimer

Biographie

Origines et enfance

Geoffroy est l'un des fils de Roger Mortimer, 3e baron Mortimer de Wigmore, et de Jeanne de Geneville, 2e baronne Geneville. Son père est sous le règne du roi Édouard II l'un des plus puissants barons des Marches galloises : la famille Mortimer descend d'un des compagnons anglo-normands de Guillaume le Conquérant débarqués avec lui en Angleterre en 1066. Sa mère est quant à elle la petite-fille et héritière des barons des Marches et d'Irlande Geoffroy de Geneville et Mahaut de Lacy ; elle est également la petite-nièce de Jean de Joinville, biographe de Saint Louis.

Né vers 1308 ou 1309, Geoffroy Mortimer n'est que le cinquième enfant et le troisième fils du couple et, de ce fait, il est alors peu probable qu'il hérite des nombreux titres ou biens paternels ou maternels. Pour autant, il est rapidement désigné en tant qu'héritier des possessions que détient sa grand-mère maternelle Jeanne de Lusignan, qui réside dans le royaume de France et y possède plusieurs terres. Ainsi, il est fort probable que Geoffroy demeure en France pendant l'essentiel de son enfance et de son adolescence. Il sert vraisemblablement en tant qu'écuyer auprès de Jean de Fiennes, baron de Fiennes et de Tingry, en Picardie, dont il est parent via sa grand-mère paternelle Marguerite de Fiennes[1]. Cette filiation fait de Geoffroy le cousin de Robert de Fiennes, plus tard connétable de France.

Exil en France

En raison de sa présence durable auprès de la famille de Fiennes en France, Geoffroy Mortimer n'assiste pas à la révolte infructueuse que son père et d'autres barons anglais conduisent contre le roi Édouard II à compter de l'été 1321, qui s'achève par la reddition et l'emprisonnement de Roger Mortimer à la Tour de Londres en . Contrairement aux autres membres de sa fratrie, Geoffroy n'est alors pas en Angleterre et échappe au destin de ses frères Edmond, Roger et John, qui sont incarcérés sur ordre du roi Édouard. Il demeure en France et hérite des biens de sa grand-mère Jeanne de Lusignan à sa mort, survenue peu avant le . Geoffroy prend par la suite contrôle des seigneuries de sa grand-mère, situées à Couhé, Peyrat, Pontarion, Salles et Genté.

Avant la fin de la même année, Geoffroy rend hommage au roi de France Charles IV le Bel pour les nouveaux domaines qu'il vient d'acquérir[2]. Entretemps, son père Roger s'évade de la Tour de Londres le , s'embarque pour la France et le rejoint en Picardie. Roger Mortimer, désormais le leader officiel de la fronde baronniale au roi d'Angleterre, s'appuie sur les revenus de son fils afin de maintenir son train de vie qui lui permet d'entrer en contact avec d'autres rebelles anglais réfugiés sur le continent. On sait en effet que les possessions de Geoffroy sont d'une valeur estimée à 16 000 livres en , date à laquelle il donne en gage ses biens français pour cette somme à Charles IV, à condition qu'il rembourse ladite somme dans un délai de trois ans[3].

Retour en Angleterre

Geoffroy figure au sein de l'armée d'insurgés que lève son père en pour aller renverser Édouard II. L'invasion se révèle être un succès : l'armée royale fait défection et le roi est capturé et emprisonné, avant d'être destitué par le Parlement en . Le 1er février suivant, au cours du couronnement du nouveau roi Édouard III que Roger Mortimer peut encore contrôler au vu de son jeune âge, Geoffroy et ses frères Edmond et Roger sont vêtus comme des comtes de la pairie du royaume et sont formellement adoubés par Henri de Lancastre, 3e comte de Lancastre[4]. Pendant les trois années qui suivent, Roger Mortimer gouverne réellement l'Angleterre au nom du roi et en profite pour s'attribuer de nombreux honneurs, dont le titre de comte de March en .

Roger témoigne en outre d'une faveur croissante envers son fils Geoffroy, notamment en lui attribuant en le château de Donnington, récemment confisqué à Edmond de Woodstock, 1er comte de Kent[5]. Geoffroy n'hésite pourtant pas à surnommer son père « le Roi des Fous »[6]. Toutefois, inquiet de la toute-puissance du comte de March, Édouard III fait arrêter Roger Mortimer ainsi que ses fils le [7]. Accusé d'avoir usurpé l'autorité royale, le comte de March est déchu de tous ses titres et exécuté le . Geoffroy Mortimer est quant à lui blanchi de toute implication dans les crimes de son père et est rapidement relâché par le roi. Il est autorisé à quitter l'Angleterre mais voit tous ses biens anglais confisqués par la couronne.

Vie ultérieure en France et mort

Geoffroy passe ainsi le reste de sa vie dans ses possessions françaises, où il mène alors une existence extrêmement discrète. Il y épouse une certaine Jeanne de Lezay, avec laquelle il a un fils, Jean, et une fille, Jeanne. On dispose tout de même de certaines informations sur les activités de Geoffroy, notamment le litige qui l'oppose durablement avec la couronne de France au sujet de l'abbaye de Saint-Maixent. En effet, celle-ci se situe à proximité de ses terres de Couhé et Geoffroy revendique l'autorité sur le bâtiment religieux, alors qu'il ne possède qu'un fief du monastère de Saint-Maixent. En conséquence, il est condamné le par le Parlement de Paris à payer une indemnité à la couronne.

Les rapports de Geoffroy Mortimer avec l'Angleterre reprennent ensuite après la signature du traité de Brétigny en 1360 : ses fiefs du Poitou relèvent effectivement désormais de la suzeraineté anglaise. Il prête alors hommage au prince d'Aquitaine Édouard de Woodstock à deux reprises, une première fois le dans la cathédrale de Saintes et une seconde le suivant à la cathédrale de Poitiers. Le , enfin, il vend ses biens de Peyrat et de Pontarion à Guy Aubert, seigneur de Bulbon. Geoffroy Mortimer meurt entre 1372 et le . Son fils Jean de Mortemer hérite donc de l'ensemble de ses titres, terres et honneurs. La lignée des Mortemer en France perdure jusqu'au XVIe siècle, avec la mort de François de Mortemer sans descendant mâle.

Ascendance

Références

  1. Mortimer 2003, p. 121.
  2. Mortimer 2003, p. 133.
  3. Phillips 2010, p. 461.
  4. Ormrod 2011, p. 55.
  5. Mortimer 2003, p. 234.
  6. Mortimer 2003, p. 227.
  7. Mortimer 2003, p. 239.

Bibliographie

  • Ian Mortimer, The Greatest Traitor : The Life of Sir Roger Mortimer, Ruler of England 1327–1330, New York, St. Martin's Press, , 377 p. (ISBN 0-312-34941-6)
  • (en) Mark Ormrod, Edward III, New Haven, Yale University Press, , 721 p. (ISBN 978-0-300-11910-7, lire en ligne)
  • (en) Seymour Phillips, Edward II, New Haven ; Londres, Yale University Press, , 679 p. (ISBN 978-0-300-15657-7)
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