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Gaydar

Gaydar est un terme LGBT et un mot familier désignant la capacité intuitive de quelqu'un à deviner l'orientation sexuelle d'une autre personne. Le terme est un mot-valise formé des mots gay et radar.

Le gaydar repose avant tout sur des indices non verbaux et sur des stéréotypes LGBT. Ceci inclut la sensibilité à l'attitude sociale et au comportement des autres personnes, comme le fait de remarquer une attitude corporelle particuliÚre, un ton de voix, un décalage par rapport aux stéréotypes sexuels traditionnels, ou encore la situation professionnelle et le code vestimentaire.

Origine

Le gaydar puise ses origines dans certaines pratiques de la communauté LGBT qui, en tant que groupe stigmatisé, voire hors-la-loi, a mis en place des techniques permettant à ses membres de se reconnaßtre entre eux tout en échappant relativement à la vigilance des personnes hostiles à la communauté concernée. Ces techniques, devenues de plus en plus connues du grand public, sont progressivement devenues des stéréotypes[1].

Critiques

Stéréotype homophobe ?

L'aptitude Ă  dĂ©tecter l'orientation sexuelle de quelqu'un en ne se fiant qu'Ă  l'apparence et au comportement peut ĂȘtre trompĂ©e par certaines situations, par exemple lorsque des homosexuels ne font figure d'aucun code comportemental du stĂ©rĂ©otype gay, ou lorsque des hommes mĂ©trosexuels (indĂ©pendamment de leur orientation sexuelle) adoptent des habitudes, des codes vestimentaires ou des centres d'intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©ralement rattachĂ©s au stĂ©rĂ©otype du mode de vie gay urbain[2].

Selon Jeremy Faledam, co-prĂ©sident de SOS homophobie, on ne peut pas « qualifier le gaydar d'homophobe mĂȘme si on peut retrouver dans les signaux utilisĂ©s des stĂ©rĂ©otypes ou des clichĂ©s » et « l'homophobie rĂ©side dans la considĂ©ration que ces stĂ©rĂ©otypes sont indĂ©passables, dans leur essentialisation »[1].

Chadly Stern, chercheur de l'universitĂ© de New York, s'est intĂ©ressĂ© Ă  l'usage du gaydar en fonction de l'idĂ©ologie politique aux États-Unis, montrant que l'aile droite et conservatrice, rĂ©publicaine utilise davantage les stĂ©rĂ©otypes de genre pour diagnostiquer l'orientation sexuelle. Ceux qui votent Ă  gauche, progressistes et dĂ©mocrates, se prĂȘtent moins au jeu de savoir qui est hĂ©tĂ©ro et qui ne l'est pas[3].

D'aprĂšs le sociologue Arnaud Alessandrin, « l'idĂ©e d'une nature gay et de cette capacitĂ© Ă  la ‘diagnostiquer par un simple regard’ peut ĂȘtre discutĂ©e Ă  l'aune du concept d'homophobie » et « diffĂ©rencier les homosexuels des non-homosexuels peut ĂȘtre stigmatisant et discriminant si le gaydar est utilisĂ© par des homophobes ou des personnes mal intentionnĂ©es »[1].

Scientificité

Des recherches scientifiques ont été menées afin de tester si le gaydar correspond à une réalité ou plutÎt à un mythe populaire. L'étude qui fut probablement la premiÚre de ce genre consistait à demander à des personnes de juger de l'orientation sexuelle à partir de vidéos, et le résultat fut que le gaydar n'avait pas de fondement réel[4].

Notes et références

Notes

Références

  1. François 2020.
  2. (en) « Metrosexual », sur Word Spy, Logophilia Limited, .
  3. Stern et al. 2013.
  4. Berger et al. 1987.

Voir aussi

Bibliographie

Travaux académiques :

Travaux journalistiques :

Articles connexes

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