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Gastornis

Gastornis est un genre Ă©teint d'oiseaux de grande taille, ayant vĂ©cu Ă  la fin du PalĂ©ocène et durant l'Éocène[1], soit entre environ 58 et 41 millions d'annĂ©es (Ma).

Gastornis
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue d’artiste d’un Gastornis

Famille

† Gastornithidae
FĂĽrbringer, 1888

Genre

† Gastornis
HĂ©bert, 1855

Synonymes

  • Diatryma

Description

Gastornis appartenait Ă  l'ordre des gastornithiformes et Ă  la famille des gasthornithidĂ©s. Plus gros oiseau de son temps, il mesurait environ 1,75 m en moyenne et jusqu'Ă  m et plus pour les grands individus. Son poids devait osciller entre une cinquantaine et une centaine de kg selon les individus et les populations[2]. Il avait les ailes courtes, des pattes longues et massives et un gros bec solide et Ă©pais. Il Ă©tait incapable de voler et devait se dĂ©placer Ă  la façon des autruches et des nandous d'aujourd'hui.

Historique

Gastornis, ou oiseau de Gaston (Gast-ornis, de Gaston et du grec ornithos signifiant « oiseau Â»), doit son nom Ă  Gaston PlantĂ©, qui en a dĂ©couvert les premiers fossiles près de Meudon en rĂ©gion parisienne et/ou dans le gisement de fossiles du Geiseltal (Allemagne) en 1855[3]. En 1876, Edward Drinker Cope a dĂ©couvert aux États-Unis des fossiles qu'il nomma Diatryma. Les deux genres, Gastornis et Diatryma, ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme des genres distincts jusque dans les annĂ©es 1990, lorsque le palĂ©ontologue amĂ©ricain Larry Martin (en) fit une rĂ©vision complète des fossiles de Gastornis et de Diatryma. Ă€ la suite de cette Ă©tude, il fut reconnu qu'il s'agissait d'un seul et mĂŞme genre[4], conduisant Ă  abandonner le nom (attribuĂ© postĂ©rieurement) de Diatryma, en application du Code international de nomenclature zoologique. Tous les fossiles apparentĂ©s Ă  ce genre sont donc dĂ©sormais appelĂ©s Gastornis.

Le premier squelette de Gastornis a été entièrement reconstitué en 1881. Par la suite, d'autres fossiles ont été découverts dans le sud de la France[3]. Les paléontologues ont donc situé sa répartition géographique sur les continents européen et nord-américain. Au vu de certains caractères de son squelette, plusieurs d'entre eux pensent qu'il pourrait être apparenté aux anseriformes[3].

Habitat et mode de vie

Gastornis vivait dans les forêts et les marécages de la fin du Paléocène et de l'Éocène, alors que le climat de la planète était tropical.

Il est possible que l'oiseau ait présenté des caroncules de couleur servant à la parade nuptiale mais on ne sait rien des mœurs nuptiales et reproductrices de Gastornis qui, pense-t-on, pouvaient s'apparenter à celles des autruches et des nandous de notre époque.

Gastornis semble avoir été un oiseau assez peu grégaire, car les squelettes découverts étaient isolés. Au début, il n'avait pas d'ennemi sérieux, à part peut-être des crocodiliens ou quelques petits mammifères prédateurs, comme Arctocyon, qui pouvaient s'attaquer aux œufs ou aux juvéniles. Par la suite, la menace est devenue plus sérieuse avec l'apparition de plus gros prédateurs mammaliens, tels les créodontes et les mésonychiens. Le genre Hyaenodon, apparu il y a 41 Ma, a pu chasser en bande (les chercheurs ne sont pas unanimes sur ce point), or Gastornis a disparu à la même époque : les deux faits sont peut-être liés.

Le régime alimentaire de Gastornis a fait l'objet de débats : son bec puissant, sa taille imposante et sa musculature ont conduit à le considérer comme un carnivore. Cette opinion a été remise en cause en 2016[4]. En effet, ses griffes puissantes (mais qui ne sont pas des serres), et surtout le développement de son muscle adducteur (permettant de fermer la mâchoire) ont amené l'idée qu'il pouvait être végétarien, et se nourrir de tubercules, d'oignons ou de graines de grosse taille, que son bec (mais qui n'est pas crochu) devait pouvoir casser[4] - [5] - [6]. Il est possible que ces deux thèses soient vraies, et que l'oiseau ait été omnivore, se nourrissant aussi bien de végétaux que de tortues, lézards, œufs ou juvéniles d'autres espèces aviennes ou mammifères, ou encore de charognes[3].

Notes et références

  1. Stephen Jay Gould (trad. Marcel Blanc), La vie est belle les surprises de l'évolution, Paris, Éd. du Seuil, coll. « Point / Sciences » (no 128), , 469 p. (ISBN 2-02-035239-7 et 978-2-020-35239-0, BNF 36716071)
  2. Eric Buffetaut, « L'oiseau géant Gastornis, successeur des dinosaures ? », Futura,‎ (ISSN 0037-9409, lire en ligne, consulté le ).
  3. Buffetaut
  4. Delphine Angst, Eric Buffeteau, Christophe Lécuyer et Romain Amiot, « Gastornis l'oiseau carnivore devenu végétarien », Pour la science, no 466,‎ , p. 36-43 (lire en ligne)
  5. Stephen Giner, exposition La paléontologie dans le Var au Muséum départemental du Var sur .
  6. « Gastornis : un oiseau géant herbivore successeur des dinosaures »

Voir aussi

Bibliographie

  • Tim Haines et Paul Chambers (trad. VĂ©ronique Dreyfus), PrĂ©histoire, des dinosaures aux premiers hommes [« The complete guide to prehistoric life »], Paris, Fleurus, , 216 p. (ISBN 978-2-215-05395-8, BNF 40123256)

Références taxinomiques

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