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Galerie de Botanique

La galerie de Botanique, dans le Jardin des plantes, Ă  Paris, est l'un des Ă©tablissements de recherche, de conservation et de diffusion de la culture scientifique du MusĂ©um national d'histoire naturelle. Il s'agit de l'Ă©tablissement de recherche botanique avec le plus grand nombre d'Ă©chantillons au monde : en 2013, elle compte près de huit millions de spĂ©cimens dont 5,8 millions ont Ă©tĂ© numĂ©risĂ©s. De ces spĂ©cimens numĂ©risĂ©s, 500 000 sont des « types » (chaque « type Â» est un spĂ©cimen servant de modèle pour la description scientifique d'une espèce donnĂ©e).

Galerie de Botanique
Informations générales
Visiteurs par an
10 510 ()
Site web
Bâtiment
Construction
Localisation
Adresse
Coordonnées
48° 50′ 33″ N, 2° 21′ 36″ E
Carte
Position de la galerie de Botanique dans le Jardin des plantes.

La galerie de Botanique se trouve dans la partie sud du Jardin des plantes, le long de la rue Buffon, et est rattachĂ©e au dĂ©partement « SystĂ©matique et Évolution Â». Des laboratoires et semis annexes fonctionnent dans le « clos Patouillet Â» (ou « Ă®lot Poliveau Â»[1]) voisin, oĂą se trouvent entre autres une graineterie et une orangerie. Outre le Jardin des plantes, le MusĂ©um possède Ă©galement des collections de vĂ©gĂ©taux et de semences Ă  Chèvreloup, Ă  Menton et Ă  SamoĂ«ns.

Les herbiers et échantillons végétaux, comprenant des herbiers historiques comme ceux de Vaillant, Tournefort ou Rousseau, sont aux étages du bâtiment.

La Galerie a été ouverte au public entre 2013 et 2019, mais uniquement au rez-de-chaussée. Le ticket d'entrée donnait accès à un parcours de visite mais aussi aux grandes serres du Jardin des plantes, situées à proximité. Depuis décembre 2019 la galerie de botanique est fermée au public pour une durée indéterminée, mais les grandes serres restent ouvertes.

Description

Le bâtiment style Art dĂ©co a Ă©tĂ© construit entre 1931 et 1935 grâce Ă  l'aide de la Fondation Rockefeller[2] sur sept niveaux[3], avec une superficie au sol d'environ 3 500 m2, pour abriter les herbiers, graineteries, carpothèques (collection de fruits) et autres Ă©chantillons de botanique du MusĂ©um accumulĂ©es depuis 230 ans, ainsi que les laboratoires de recherche. Aux extrĂ©mitĂ©s du bâtiment sont construites deux « tours Â» Ă©quipĂ©es en salles de recherche et de documentation, pour la phanĂ©rogamie et la cryptogamie (d’oĂą les noms gravĂ©s au fronton des deux entrĂ©es principales)[4]. La Galerie a Ă©tĂ© classĂ©e Monument historique, avec l'ensemble des bâtiments du Jardin des plantes le 24 mars 1993[5].

La galerie de Botanique a été rénovée de 2008 à 2013, tant pour le bâtiment que pour le mobilier (comme pour la galerie de Minéralogie, les nostalgiques regretteront les anciennes vitrines en bois ouvragé, malheureusement peu conformes aux normes anti-incendie et anti-vol actuelles) pour un coût de 26,2 millions d'euros (15 millions pour le bâtiment, 11,2 millions pour les collections). L'ancien classement par biozones géographiques a été abandonné pour une classification phylogénétique conforme aux dernières découvertes dans ce domaine, notamment grâce au croisement de la taxonomie et de la génétique. 5,8 millions de spécimens ont été scannés et numérisés, tandis que plus d'un million qui avaient été entreposés à leur arrivée sans être étudiés, faute de personnel, de moyens et de temps, ont intégré les collections. Il est désormais possible de comparer les collectes réalisées il y a un siècle ou deux avec la distribution actuelle des espèces, ce qui permet de dresser la carte de l'évolution de la biodiversité végétale sur deux siècles. En outre, les spécimens peuvent être analysés génétiquement afin de cerner l'évolution d'un phylum végétal, les relations de parenté entre espèces, les hybridations, les variétés.

Les collections ne cessent de s'enrichir (de 10 000 Ă  15 000 spĂ©cimens s'y ajoutent chaque annĂ©e) et des espaces ont Ă©tĂ© prĂ©vus Ă  cet effet, la Galerie pouvant encore en accueillir pendant dix ans. Des expositions temporaires, confĂ©rences et forums ont lieu dans les amphithéâtres et salles d'exposition.

Le le Muséum annonce la mise à disposition sur son site internet des photos de plus de 5 millions de planches d'herbiers[6].

Le The Guardian révèle que 105 planches d'herbiers datant du milieu du XIXe siècle ont été, lors de leur prêt pour étude à l'Herbarium de Brisbane, Australie (en) détruites par des douaniers appliquant sans discernement les lois australiennes visant à empêcher l'introduction d'espèces invasives. Michel Guiraud, directeur des collections du Muséum, précise qu'il s'agit d'une perte irremplaçable, le lot contenant notamment six spécimens types qui font référence pour décrire une espèce végétale[7].

  • La Galerie vue du Jardin.
    La Galerie vue du Jardin.
  • Le robinier que Jean Robin planta en 1610, ici visible au premier plan, se trouve Ă  l'extrĂ©mitĂ© ouest de la Galerie.
    Le robinier que Jean Robin planta en 1610, ici visible au premier plan, se trouve à l'extrémité ouest de la Galerie.
  • L'herbier national, dans les Ă©tages supĂ©rieurs.
    L'herbier national, dans les étages supérieurs.
  • Un Ă©chantillon d'herbier : l'iris nain (Iris pumila).
    Un Ă©chantillon d'herbier : l'iris nain (Iris pumila).
  • Semis du patrimoine vivant de la galerie de Botanique, dans le « clos Patouillet », ancienne propriĂ©tĂ© de Buffon voisine de la Galerie.
    Semis du patrimoine vivant de la galerie de Botanique, dans le « clos Patouillet », ancienne propriété de Buffon voisine de la Galerie.
  • Carpothèque de la « Graineterie » Ă©difiĂ©e par Emmanuel Pontremoli dans le « clos Patouillet ».
    Carpothèque de la « Graineterie » édifiée par Emmanuel Pontremoli dans le « clos Patouillet ».

Ancien parcours de visite

Ă€ l'entrĂ©e de la galerie de Botanique l'on voit entre autres la tranche, offerte par le Sequoia National Park, d'un SĂ©quoia gĂ©ant de plus de 2 200 ans.

De par l'agencement mĂŞme du bâtiment, la Galerie dispose de deux accès principaux, chacun Ă  une extrĂ©mitĂ© de la façade du bâtiment, les deux portails d'entrĂ©e Ă©tant situĂ©s en haut d'une volĂ©e de marches montant Ă  mi-Ă©tage, niveau oĂą se trouve le rez-de-chaussĂ©e de la Galerie. Vu de l'extĂ©rieur, le portail de gauche est surmontĂ© de la mention « Cryptogamie Â» et celui de droite de la mention « PhanĂ©rogamie Â». Le dĂ©but et la fin de la visite se faisaient tous les deux par le portail de droite : le visiteur pĂ©nètrait dans le bâtiment en passant la porte vitrĂ©e sous les mentions « PhanĂ©rogamie » et « Galerie de Botanique » et trouvait immĂ©diatement Ă  sa gauche le comptoir de la billetterie.

Espaces d'exposition

L'espace destiné à l'exposition permanente ouvrit le 27 novembre 2013. Fermé depuis décembre 2019, il etait constitué :

  • D'un premier espace qui permetait une immersion dans le monde des herbiers et de la botanique.
  • D'un deuxième espace, vaste plateforme circulaire montrant au public la valeur scientifique et patrimoniale des collections de l'herbier national. De nos jours cette plateforme est restĂ© sur place et montre encore une tranche de SĂ©quoia gĂ©ant de 2,70 m de diamètre, des carpothèques (collections de fruits), sĂ©minothèques (collections de graines sĂ©chĂ©es), xylothèques (collections d'Ă©chantillons de bois), alcoothèques (parties de plantes conservĂ©es dans l’alcool).
  • D'un troisième espace (« du terrain Ă  l’herbier ») qui exposait le travail effectuĂ© par les botanistes sur le terrain.
  • D'un quatrième espace (la « grande galerie » de 70 mètres de longueur) qui comprenait trois sections musĂ©ographiques : la vitrine des graines, dix grandes fenĂŞtres et une grande vitrine[4].

Circuit des visiteurs

La visite commençait en passant entre les statues des botanistes Michel Adanson (1727-1806) et Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836). Derrière les deux statues, entourĂ© par un vaste intĂ©rieur de style art dĂ©co, se trouve encore un socle circulaire dont le visiteur pouvait faire le tour. Le socle, deuxième espace de visite, conservait en exposition quelques Ă©chantillons vĂ©gĂ©taux, dont une section de tronc de SĂ©quoia gĂ©ant Sequoiadendron giganteum de 2,70 m de diamètre. L'exposition permanente est fermĂ©e au public depuis 2019 mais cette section de tronc est restĂ© sur place. Le SĂ©quoia dont fut extraite cette tranche de tronc se trouvait autrefois dans la forĂŞt Giant Forest du parc national de Sequoia, en Californie aux États-Unis. De par son extrĂŞme vieillesse ce SĂ©quoia avait fini par tomber de lui-mĂŞme en 1917[8] et les responsables du parc national de Sequoia obtinrent quelques sections de son tronc, qu'ils offrirent Ă  diffĂ©rentes entitĂ©s et institutions. Une de ces tranches de tronc Ă©tait allĂ©e en 1921 Ă  l'American Legion, qui siège Ă  Paris et qui dĂ©posa sa tranche de SĂ©quoia au Jardin des plantes. Le comptage dendrochronologique des anneaux de croissance livre pour ce SĂ©quoia un âge en 1917 d'Ă  peu près 2 200 ans. Des plaquettes en cuivre ont Ă©tĂ© apposĂ©es sur les anneaux de croissance s'Ă©tant formĂ©s lors d'Ă©vĂ©nements historiques marquants : les deux plaquettes le plus au centre, par exemple, signalent la destruction de PompĂ©i par le VĂ©suve et la naissance prĂ©sumĂ©e de JĂ©sus-Christ[9].

La visite se poursuivait par les espaces troisième et quatrième. Ce dernier occupait un couloir long de 70 m flanqué de vitrines remplies d'échantillons en exposition. D'une manière très condensée, ces échantillons étaient montrés au visiteur comme étant représentatifs des spécimens conservés dans l'herbier national, riche de huit millions de spécimens. L'herbier national, situé dans les étages supérieurs, n'est accessible qu'aux chercheurs.

Bibliographie

  • LoĂŻc Chauveau, Sciences et Avenir n° 801, pp.76-78 : L'herbier du MusĂ©um retrouve ses couleurs, Claude Perdriel,

Notes et références

  1. Le « clos Patouillet » est une ancienne propriété de Buffon : voir sur
  2. Vahé Ter Minassian, « L’Herbier national, trésor vivace », sur Lemonde.fr,
  3. Quatre étages sont réservés aux collections : le rez-de-chaussée pour le public et la bibliothèque, les trois étages destinés à la conservation des collections et aux laboratoires de recherches associés.
  4. Herbier national, dossier de presse
  5. « Jardin des plantes et Muséum national d'histoire naturelle », notice no PA00088482, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. (fr)franceinfo, « L'herbier du Muséum d'histoire naturelle, le plus grand du monde, disponible en ligne », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  7. (fr)franceinfo, « Quatre questions sur les plantes anciennes du Muséum d'histoire naturelle de Paris détruites par les douanes australiennes », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  8. Sequoia National Park : Sequoia Nature Guide Service, bulletin n° 27 (26 juin 1929)
  9. Les plaquettes en cuivre de la section de Sequoiadendron giganteum sont visibles dans ce bref documentaire .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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