Gabriel Noradounghian
Gabriel Efendi Noradounghian (arménien : Գաբրիել Նորադունքեան, turc : Gabriyel Noradunkyan Efendi), né le à Constantinople (Empire ottoman) et mort en à Épinay-sur-Seine, est un diplomate et homme politique arménien ayant occupé des fonctions élevées au sein de l'Empire ottoman, notamment celles de conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères de 1883 à 1912, de ministre des Travaux publics, du Commerce et de l'Agriculture de 1908 à 1910 et enfin de ministre des Affaires étrangères de 1912 à 1913. Critiqué pour son rôle dans les guerres balkaniques, il démissionne après le coup d'État ottoman de 1913 (en) et s'installe à Paris en 1915. Après la Première Guerre mondiale, il représente les Arméniens aux conférences de Paris (1919) et de Lausanne (1922).
Président Délégation nationale arménienne | |
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Ministère des Affaires étrangères de l'Empire ottoman | |
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Mustafa Asım Turgut (d) | |
Sénateur Sénat de l'Empire ottoman (en) | |
à partir de | |
Ministre du Commerce de l'Empire ottoman (d) | |
- | |
Président Assemblée nationale arménienne | |
à partir de | |
Vice-président Union générale arménienne de bienfaisance | |
Membre de l'Assemblée nationale arménienne |
Effendi |
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Naissance | Selamsız (en) (Constantinople, Empire ottoman) |
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Décès |
(à 84 ans) Épinay-sur-Seine |
Nom dans la langue maternelle |
Գաբրիել Գրիգորի Նորատունկյան |
Nationalité | |
Domicile |
Europe (à partir de ) |
Formation |
Lycée Saint-Joseph (en) (jusqu'en ) Université Saint-Joseph de Beyrouth (jusqu'en ) Institut d'études politiques de Paris Faculté de droit de Paris Collège de France |
Activités |
Parti politique | |
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Membre de |
Biographie
Gabriel Noradounghian est né le à Selamsız (en), quartier d'Üsküdar, un district de Constantinople. Il est le fils de Krikor Noradounghian, un boulanger local fournissant le palais de l'empereur Abdülmecid Ier[1] - [2]. Sa famille est originaire du village d'Agn (aujourd'hui Kemaliye), près d'Erzincan. Ayant reçu son éducation primaire à la maison[2], Gabriel Noradounghian va ensuite au Lycée français Saint-Joseph dans le district de Kadikoy, lycée dont il est diplômé en 1869.
En 1870, après avoir obtenu son diplôme de l'Université Saint-Joseph, Gabriel Noradounghian continue ses études en droit et en science politique à l'Université de la Sorbonne à Paris[3]. Il profite de son séjour dans la capitale française pour suivre des cours au Collège de France et pour approfondir son cursus en science politique à l'Institut d'études politiques de Paris. Il est diplômé d'une licence de droit en 1875[4].
Il rentre à Istanbul en 1875 et devient professeur de droit au Mekteb-i Hukuk-ı Şahane. Il est ensuite nommé par Mahmud Nedim Pacha au poste de secrétaire au Ministère des Affaires Étrangères[5]. En 1877, il fait partie des négociateurs au sein des commissions établies par les gouvernements ottoman et russe pendant et après la guerre russo-turque (1877-1878)[2].
En 1883, Gabriel Noradounghian devient conseiller juridique du Ministre des Affaires Étrangères, poste qu'il tient pendant vingt-neuf ans.
Membre actif de la communauté arménienne de l'Empire, il devient le président de l'Assemblée nationale arménienne en 1894[6].
Gabriel Noradounghian publie Recueil d'actes internationaux de l'empire Ottoman, une compilation en quatre volumes de traités conclus entre l'Empire ottoman et ses voisins traduits en français[6].
Après la Révolution des Jeunes-Turcs en , Gabriel Noradounghian est nommé Ministre du Commerce et ce jusqu'en . En , il est aussi élu membre du nouvellement formé Sénat de l'Empire ottoman.
Gabriel Noradounghian devient ensuite Ministre des Affaires Étrangères de l'Empire ottoman entre le et le , sous le règne de Mehmed V et dans les gouvernements d'Ahmed Muhtar Pacha et de Kâmil Pacha.
Il s'installe en Europe en 1915 et prend la tête du Comité National arménien représentant les Arméniens à Lausanne. Après son arrivée en Europe, ses propriétés à Istanbul sont confisqués[7].
Gabriel Noradounghian est un ardent partisan de la création d'un État arménien indépendant en Anatolie. Après la signature du Traité de Lausanne, il s'installe à Paris, où il prend la tête d'une variété d'organisations humanitaires arméniennes. Il devient alors le vice-président de l'Union générale arménienne de bienfaisance (UGAB).
Gabriel Noradounghian meurt en à Épinay-sur-Seine[8]. Il avait auparavant dicté sa biographie, mais seuls des fragments nous sont parvenus[9].
Il parlait le turc ottoman, l'arménien, l'italien, le français et l'anglais.
Notes et références
- (tr) Pōghos Natʻanean, Sivas 1877 : Sivas marhasalığı ve Sivas vilâyetine bağlı birkaç önemli şehir hakkında rapor (Sivas, Tokat, Amasya, Merzifon), Fatih, İstanbul, Birzamanlar Yayıncılık, , 559 p. (ISBN 978-975-6158-07-4 et 975-6158-07-7, lire en ligne), p. 430
- Raymond H. Kévorkian, « Gabriel Noradounghian — Extraits des Mémoires recueillies par Aram Andonian », Revue d'histoire arménienne contemporaine, vol. 1, (lire en ligne)
- (tr) Taha Akyol, Ortak acı, 1915 : Türkler ve Ermeniler, Doǧan Kitap, (lire en ligne), p. 52
- « Noradounghian, Gabriel (1852-1936) », sur catalogue.bnf.fr
- (en) Anahit Astoyan, « Armenians in the Service of the Ottoman State Apparatus » [archive du ], sur Hetq (consulté le )
- (en) Rouben Paul Adalian, Historical Dictionary of Armenia, Lanham (Md), Scarecrow Press, , 750 p. (ISBN 978-0-8108-6096-4, lire en ligne), p. 472-473
- (en) Fatma Müge Göçek, Denial of violence : Ottoman past, Turkish present and collective violence against the Armenians, 1789-2009, Oxford, Oxford University Press, , 656 p. (ISBN 978-0-19-933420-9 et 0-19-933420-X, lire en ligne), p. 277
- Registre journalier des inhumations au cimetière d'Ivry, vue 7/20, avec la mention marginale « Venant d'Épinay s/S. »
- Rouben Paul Adalian, Historical dictionary of Armenia, Lanham, MD, 2nd, , 472 p. (ISBN 978-0-8108-7450-3 et 0-8108-7450-4, lire en ligne)