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GĂ©rald Bloncourt

Gérald Bloncourt, né le à Bainet (Haïti) et mort le à Paris[1], est un peintre, un poète et un photographe haïtien, installé en France à la fin des années 1940.

GĂ©rald Bloncourt
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie Yves GĂ©rald Bloncourt
Nationalité
Activités
Fratrie
Parentèle

Biographie

Né à Bainet en Haïti d'une mère native de France métropolitaine et d'un père guadeloupéen, Gérald Bloncourt passe son enfance à Jacmel, dans le sud d'Haïti. À la suite d'un terrible ouragan qui ruine la région, la famille déménage à Port-au-Prince en 1936[2].

En 1944, Gérald Bloncourt participe à la fondation du Centre d'art haïtien. Aux côtés de Jacques Stephen Alexis, René Depestre[3] et Gerard Lafontant, il est l'un des principaux leaders des « Cinq Glorieuses », journées révolutionnaires qui entraînent la chute du gouvernement Lescot en 1946[2]. Condamné à mort[4], il est sauvé grâce à la mobilisation de plusieurs personnalités dont le conseiller culturel à l’ambassade de France à Port-au-Prince. Il est néanmoins expulsé d'Haïti. Bloncourt séjourne quelques mois en Martinique, puis s’installe à Paris. Il se lance dans la photographie, sans cesser pour autant de peindre et de graver.

Militant communiste[5], il est nommé en 1948 responsable politique du service photo de L'Humanité, pour lequel il couvre de nombreux conflits sociaux. C'est une façon pour lui « de militer, de résister et de changer les choses un appareil photo à la main »[5].

Il devient par la suite reporter indépendant et travaille pour Le Nouvel Observateur, L'Express, Le Nouvel Économiste, Options, Le Peuple, Regards, Syndicalisme hebdo, Témoignage chrétien, La Vie catholique, La Vie Ouvrière[2].

En 1963, Gérald Bloncourt crée les Éditions Murales (livres muraux itinérants) et d'autres expositions, qui circuleront pendant plus de vingt ans à travers la France[6].

Il effectue un premier voyage au Portugal en 1966, sur les routes de l’émigration. En 1974, il couvre la révolution des Œillets et deux ans plus tard, il est l'un des premiers journalistes qui couvre, au Sahara Occidental, la guerre du Front Polisario contre le Maroc.

Il retourne en HaĂŻti en 1986, après la chute du rĂ©gime des Duvalier. Il cofonde en 1998 le « ComitĂ© pour la dĂ©fense des droits de l'Homme et de la dĂ©mocratie en HaĂŻti Â», plus connu sous le nom de « ComitĂ© pour juger Duvalier Â».

Famille

Gérald Bloncourt est l'arrière-petit-neveu de Melvil-Bloncourt, député de Guadeloupe sous le Second Empire, siégeant à l’extrême-gauche avant de jouer un rôle actif pendant la Commune de Paris.

Il est aussi le neveu d'Élie Bloncourt, qui perdit la vue lors de la Première guerre mondiale, fut résistant pendant la Seconde guerre mondiale, puis fut député de la SFIO.

Son premier frère est Tony Bloncourt, résistant communiste, fusillé au mont Valérien le . Son second frère, Claude Bloncourt est un médecin qui fut un des précurseurs du SAMU[4].

Prix et distinctions

Ĺ’uvre

Auteur d'une Ĺ“uvre abondante et variĂ©e (peinture, dessin, poĂ©sie, gravure...), GĂ©rald Bloncourt effectue Ă  partir de la fin des annĂ©es 1940 une carrière de reporter-photographe et est l'auteur de plus de 200 000 photos. Il est aussi poète et a publiĂ© Dialogue au bout des vagues en 2008.

Publications et expositions

Liste non exhaustive :

  • La Peinture haĂŻtienne (texte de GĂ©rald Bloncourt; documentation de Marie-JosĂ© Nadal-Gardère), Paris, Nathan, 1986; 1989., avec de nombreuses plaquettes poĂ©tiques.
  • Yeto ou le Palmier des Neiges, Ă©ditions Henri Deschamps et Arcantère, 1991, souvenirs d’engagements en HaĂŻti et chronique du retour au pays.
  • Le regard engagĂ©. Parcours d’un franc-tireur de l’image, Ă©ditions François Bourin, 2004 (ses mĂ©moires de reporter photographe)
  • Les Prolos, Ă©ditions Au nom de la mĂ©moire, Bezons, 2004, album qui rassemble 140 photographies de Bloncourt accompagnĂ©es de textes de Mehdi Lallaoui. (ISBN 2-910780-11-2).
  • Messagers de la tempĂŞte. AndrĂ© Breton et la RĂ©volution de en HaĂŻti, avec Michael Löwy, Ă©ditions Le Temps des Cerises, 2006[9].
  • Por uma vida melhor (Pour une vie meilleure), exposition au MusĂ©e d’art contemporain de Lisbonne (fondation Berardo), 2008[10]; Parution d’un catalogue bilingue portugais / français (Ă©ditions Fage).
  • Dialogue au bout des vagues, Ă©ditions MĂ©moire d'Encrier, QuĂ©bec, 2008, prĂ©face de Jean-Claude Charles.
  • Le PARIS de GĂ©rald Bloncourt, Ă©ditions Parimagine, 2010. Une centaine de photographies dont de nombreuses d’écrivains, d’artistes. Un tĂ©moignage du Paris laborieux et populaire.
  • Peuples de gauche 1972-1983, Ă©ditions François Bourin, 2011, prĂ©face d'Edgar Morin.
  • Journal d'un rĂ©volutionnaire, Ă©ditions MĂ©moire d'Encrier, 2013, prĂ©face Rodney Saint-Éloi.
  • Le regard engagĂ©, avec les fils des grands dĂ©couvreurs, Ă©ditions Converso Editora, Portugal 2015. Photographies de GĂ©rald Bloncourt sur l'immigration portugaise, les chantiers, les bidonvilles, le passage des PyrĂ©nĂ©es, dans les trains, Ă  Hendaye, le Portugal sous Salazar, le RĂ©volution des Ĺ’illets. Conception et rĂ©alisation : Daniel Bastos[11].
  • Je n'ai rien Ă  cacher, l'Harmattan, 2016, biographie de GĂ©rald Bloncourt par Bernard Esposito.
  • L'Ĺ“il en colère : photos, journalisme et rĂ©volution, Edition Lemieux, 2016[12].
  • Un homme peau noir peau rouge, un homme de toutes les saisons, Ă©ditions MĂ©moire d'encrier, 2018, prĂ©face de Yanick Lahens.

Références

  1. « Haïti-France : Décès du photographe, dessinateur et écrivain Gérald Bloncourt », sur Alter Presse, (consulté le )
  2. Claude Pennetier, « Bloncourt Gérald », sur maitron.fr (consulté le ).
  3. Philippe Triay, « Gérald Bloncourt, parcours et souvenirs d’un révolutionnaire », sur la1ere.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  4. isabelle Mandraud, « Le photographe franco-haïtien Gérald Bloncourt est mort », Le Monde.fr,‎ , p. 17 (lire en ligne, consulté le )
  5. « Gérald Bloncourt, une vie appareil-photo au poing », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  6. Thomas C. Spear et Joëlle Vitiello, « Gérald Bloncourt », sur ile-en-ile.org, (consulté le ).
  7. « HaĂŻti - Culture : L’artiste GĂ©rald Bloncourt, reçoit la lĂ©gion d’honneur », sur haitilibre.com, (consultĂ© le ) : « Dans cette pĂ©riode violente et cruelle que nous traversons, je veux voir Ă  travers cet hommage qui m’est adressĂ©, la reconnaissance de ma fidĂ©litĂ© Ă  nos valeurs universelles et Ă  mon combat pour leur dĂ©fense [...]. ».
  8. (pt) « Presidente da República homenageia heróis portugueses dos atentados de Paris », sur rtp.pt, (consulté le ).
  9. Andrea D’Urso, « Gérald Bloncourt et Michael Löwy, Messagers de la tempête. André Breton et la révolution de janvier 1946 en Haïti », Gradhiva, no 7,‎ , p. 168-170 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Marie Poinsot et Anne Volery, « Gérald Bloncourt, Les Portugais », Hommes & migrations, no 1302,‎ , p. 152-153 (lire en ligne, consulté le ).
  11. Cathy CeĂŻbe, « GĂ©rald Bloncourt dans les pas du peuple portugais », sur l'HumanitĂ©, (consultĂ© le ) : « L’ouvrage le Regard engagĂ© avec les fils des grands dĂ©couvreurs retrace le travail profondĂ©ment humain rĂ©alisĂ© par GĂ©rald Bloncourt. Ses images n’ont rien de misĂ©rabiliste. »
  12. « L'Ĺ“il en colère (PrĂ©sentation de l'ouvrage) », sur lemieux-editeur.fr (consultĂ© le ) : « Dès mes premiers pas dans le photojournalisme, je me suis rendu compte qu’il n’y avait rien de moins objectif qu’un objectif photographique ! »

Liens externes

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