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Franz Schrader

Jean François Daniel Schrader, plus connu sous le nom de Franz Schrader, est un géographe, alpiniste, cartographe et peintre paysagiste français, né le à Bordeaux, mort le à Paris. C'est un des grands pyrénéistes qui contribuèrent à la connaissance et à la cartographie des Pyrénées.

Franz Schrader
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Biographie

Il est le fils de Ferdinand Schrader, Prussien de Magdebourg émigré à Bordeaux, et de Marie-Louise Ducos, issue d'une famille de Nérac, et cousine germaine des géographes Élisée et Onésime Reclus. Il manifeste dès son plus jeune âge un certain goût pour le dessin, mais son père ne lui ayant pas laissé l'occasion d'entamer des études supérieures, il est successivement employé dans une recette-perception puis dans une maison de commerce, consacrant tous ses loisirs à accroître ses connaissances littéraires et scientifiques.

Séjournant en 1866 chez son ami Léonce Lourde-Rocheblave, à Pau, il a une sorte de « révélation » au spectacle grandiose de la barrière montagneuse des Pyrénées. Sa vocation se renforce à la lecture des récits de Ramond de Carbonnières (1755-1827) (Les Voyages au Mont-Perdu) et d'Henry Russell (1834-1909) (Les Grandes Ascensions des Pyrénées, guide d'une mer à l'autre). Tout en consacrant l'essentiel de ses loisirs à de longues randonnées dans la montagne, au cours desquelles il collecte des milliers de données pour ses relevés topographiques, il trouve encore le temps de peindre de nombreux panoramas, aussi bien des Pyrénées que des Alpes, qu'il parcourt également.

Par ailleurs, pour faciliter le travail de topographie en terrain accidenté, il met au point, en 1873, l'orographe. Sa première grande œuvre de cartographie, en 1874, la carte du massif Gavarnie-Mont-Perdu, au 1/40 000e (avec Lourde-Rocheblave) cause une telle sensation que, l'année suivante, elle est reprise dans les Mémoires annuels de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, accompagnée d'un texte explicatif. L'Annuaire du Club alpin français en publie aussitôt une critique élogieuse, qualifiant Schrader de « topographe de premier rang éclatant en un coup de maître ». Dans la foulée, il participe à la création, en 1876, de la section bordelaise du Club alpin français et en devient aussitôt le président.

En 1877, il se rend à Paris, muni d'une recommandation de ses cousins Élisée et Onésime Reclus et, après avoir rencontré Émile Templier, gendre et collaborateur de Louis Hachette, et Adolphe Joanne, président de la section parisienne du Club alpin français, il est engagé comme géographe professionnel par la Librairie Hachette, pouvant désormais exercer sa passion dans le cadre de sa profession. Il donne en outre des cours de géographie à l'école d'anthropologie et devient également secrétaire de rédaction de l'Annuaire du Club alpin français.

Le , en compagnie du guide de haute-montagne Henri Passet, il rĂ©alise la première ascension connue du Grand Batchimale (3 177 m), rebaptisĂ© par la suite pic Schrader.

En 1880, il est promu directeur de la cartographie chez Hachette et s'assigne le but de dépasser en qualité le Stieler Atlas, de l'Allemand Adolf Stieler.

Le 25 novembre 1897, Franz Schrader, alors qu'il est vice-président du C.A.F., fait au Club alpin une conférence qui constitue son véritable credo esthétique de la montagne et dans laquelle il annonce la fondation imminente d'une école de peinture de montagne française. Le texte de cette conférence, dont le titre est « À quoi tient la beauté des montagnes », est considéré comme le bulletin de naissance de la Société des peintres de montagne[1].

De 1901 à 1904, il préside le Club alpin français. Il participe activement aux Guides Joanne de la Librairie Hachette, qui se transformeront, en 1919, en Guides bleus.

Outre l'œuvre immense qu'a léguée Franz Schrader, aujourd'hui encore la commission scientifique qu'il avait créée au sein du Club alpin français existe toujours, ainsi que la Société des peintres de montagne-Paris.

En 1927, trois ans après sa mort, sa dépouille est transférée dans un tombeau sur un flanc du cirque de Gavarnie.

DĂ©corations

Hommage

Une rue de Tarbes porte son nom.

Ĺ’uvres

Massif du Pelvoux, dans Franz Schrader & Louis Gallouédec, Géographie élémentaire de la France et de ses colonies rédigée conformément aux programmes des classes de 5e classique et 6e moderne, 2e édition, 1894.

Atlas

  • Atlas de gĂ©ographie universelle (continuation de l'Ĺ“uvre de Louis Vivien de Saint-Martin)
  • 1890 : Atlas de gĂ©ographie moderne (directeur de la cartographie)
  • 1893 : Atlas de gĂ©ographie historique (id.)
  • De 1891 Ă  1914 : L'AnnĂ©e cartographique (id.)
  • Franz Schrader et Louis GallouĂ©dec, Atlas classique de gĂ©ographie ancienne et moderne, Paris, Hachette, 1905. 96 cartes et index de 13 p..
  • 1923 : Atlas universel de gĂ©ographie

Topographie

  • 1874 : carte du massif Gavarnie-Mont Perdu, Ă  1/40 000 (avec Lourde-Rocheblave)
  • 1886-1891 : carte d'ensemble des PyrĂ©nĂ©es, topographique et gĂ©ologique, Ă  1/80 000
  • 1882-1892 : carte des PyrĂ©nĂ©es centrales Ă  1/100 000[3]
  • 1914 : carte de Gavarnie-Mont Perdu, Ă  1/20 000

Peintures

Liste non exhaustive (plusieurs centaines de peintures paysagères)

  • Le Cirque de Gavarnie
  • La Grande Cascade de Gavarnie
  • Le Lac GlacĂ© du Mont-Perdu
  • Le Massif de la Maladetta
  • Panorama du mont Blanc (prĂ©sentĂ© au pavillon du Club alpin français, lors de l'exposition universelle de 1900)
  • Le Pic du Midi d'Ossau
  • Le Vignemale

Cours de géographie

En collaboration avec Henri Lemonnier :

  • ÉlĂ©ments de gĂ©ographie, rĂ©digĂ©s suivant les programmes de l'enseignement primaire. Cours Ă©lĂ©mentaire, Paris, Hachette, 1881
  • ÉlĂ©ments de gĂ©ographie, rĂ©digĂ©s suivant les programmes de l'enseignement primaire. Cours moyen, Paris, Hachette, 1883
  • ÉlĂ©ments de gĂ©ographie, rĂ©digĂ©s suivant les programmes de l'enseignement primaire. Cours supĂ©rieur, Paris, Hachette, 1883

En collaboration avec Louis Gallouédec :

  • Très nombreux manuels scolaires de gĂ©ographie (enseignement secondaire), Paris, Hachette, coll. « Schrader et GallouĂ©dec »

Autres

  • Études gĂ©ographiques et excursions dans le massif du Mont-Perdu, Paris, Gauthier-Villars, 1875
  • Franz Schrader, Xavier Blanc et E. Levasseur, Adolphe Joanne, 1813-1881, Paris, impr. de G. Chamerot, s. d., 24 p.
  • Le Facteur planĂ©taire de l'Ă©volution humaine, Paris, V. Giard et E. Brière, 1902, 15 p.
  • PyrĂ©nĂ©es. Tome I : Courses et ascensions, Toulouse, É. Privat, 1936. AccompagnĂ© d'un avant-propos, par le Dr Georges Sabatier, et de Franz Schrader, esquisse biographique, par Maurice HeĂŻd
  • PyrĂ©nĂ©es. Tome II : Science et art, Paris, Ă©d. Didier, 1936. Suivi d'Essai de biblio-iconographie, par Maurice HeĂŻd

Notes et références

  1. Ce texte sera reproduit en 1898 dans l'Annuaire du Club alpin français.
  2. Base LĂ©onore
  3. Carte des PyrĂ©nĂ©es centrales Ă  1/100 000.

Voir aussi

Bibliographie

  • Comte de Saint-Saud, Franz Schrader. Le Club Alpin et l'Ă©tude des PyrĂ©nĂ©es espagnoles, Bordeaux : Impr. de Y. Cadoret, 1925, 15 p.
  • Emmanuel de Margerie, L'Ĺ’uvre gĂ©ographique de Franz Schrader, Le Caire : Institut français d'archĂ©ologie orientale, 1925 (extrait du tome II du Compte rendu du Congrès international de gĂ©ographie, p. 37-52)
  • Club alpin français. Section du Sud-Ouest. Le Centenaire de Franz Schrader..., Bordeaux, impr. de E. Drouillard, 1944, 41 p.
  • HĂ©lène Saule-SorbĂ©, Orographes : hommages Ă  Franz Schrader, Serres-Castet, Ă©d. de Faucompret, 1994, 119 p.
  • Guy Auriol, Michel Rodes, HĂ©lène Saule-SorbĂ© ; avec le concours de Jean Ritter ; sous la dir. de HĂ©lène Saule-SorbĂ©, Franz Schrader (1844-1924) : l'homme des paysages rares, Pau, Pin Ă  crochets, 1997
    • T. 1 : Un homme, un gĂ©ographe
    • T. 2 : Un peintre, un pyrĂ©nĂ©iste
  • Cent ans de peinture de montagne, ouvrage collectif, publiĂ© en dĂ©cembre 1999, pour le centenaire de la SociĂ©tĂ© des peintres de montagne, rĂ©Ă©ditĂ© en 2003 Contient notamment le texte de sa confĂ©rence de 1897 « Ă€ quoi tient la beautĂ© des montagnes », suivi d'une biographie rĂ©sumĂ©e de Franz Schrader, sans compter 106 biographies d'autres peintres du genre et 220 reproductions... [dĂ©tail des Ă©ditions].
  • HĂ©lène Saule-SorbĂ©, En torno a algunas « orografĂ­as » realizadas por Franz Schrader en los Pirineos españoles. ErĂ­a. Revista cuatrimestral de GeografĂ­a, num. 64-65, 2004, p. 207-220
  • Jean-Claude Tournou-Bergonzat, Les PyrĂ©nĂ©es ou l'invention d'une civilisation paysagère de la montagne en Europe essai, chez Lulu.com 2007 Edit PHM 82
  • Christophe Brun, ÉlisĂ©e Reclus, une chronologie familiale, 1796-2015, 2e version, avril 2015, 440 p., illustrations, tableaux gĂ©nĂ©alogiques, documents [lire en ligne]
  • Serge Audier, L'Ă‚ge productiviste : hĂ©gĂ©monie promĂ©thĂ©enne, brèches et alternatives Ă©conomiques (essai), Paris, La DĂ©couverte, 2019 (ISBN 9782707198921) Franz Shrader est Ă©voquĂ© longuement comme un prĂ©curseur lucide des risques Ă©cologiques liĂ©s Ă  l'activitĂ© humaine.

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