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Françoise de Lorraine (1592-1669)

Françoise de Lorraine, née à Nantes en , morte à Paris le , était duchesse de Mercœur, marquise de Nomeny, baronne d'Ancenis, et duchesse de Penthièvre. Elle était également duchesse de Vendôme et d’Étampes par son mariage. Elle est l'ancêtre des Maisons royales d'Italie et du Portugal.

Françoise de Lorraine
Françoise de Lorraine en habit de veuve
Titres de noblesse
Duchesse de Mercœur
-
Prédécesseur
Duchesse
Blason

Un grand-père francophile

Membre de la maison de Lorraine en tant qu'arrière-arrière-petite-fille en ligne masculine du duc René II de Lorraine, elle était la petite-fille de Nicolas, comte de Vaudémont, duc de Mercœur, régent des duchés de Lorraine et de Bar imposé par la France lors de la minorité du duc Charles III de Lorraine.

Son père Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne est le frère de la reine Louise, veuve du roi Henri III, assassiné trois ans avant la naissance de Françoise de Lorraine.

Brillant capitaine et soutien sans faille de la cause catholique, Philippe-Emmanuel de Lorraine, issu d'une branche cadette mais protégé par son royal beau-frère, conclut en 1576 une brillante et lucrative union en épousant Marie de Luxembourg, duchesse de Penthièvre, princesse de Martigues.

Une princesse recherchée

Née pendant les guerres de religion, Françoise de Lorraine devient un gage de la paix entre les factions.

D'abord recherchée par son cousin Charles de Lorraine-Chaligny qui lui préféra l'évêché de Verdun, Françoise de Lorraine épousa le fils légitimé du roi Henri IV de France.

En effet, pour conclure la paix entre son père, qui dirigeait la Sainte-Ligue en Bretagne, et le roi de France Henri IV, elle fut mariée en 1609 à César de Bourbon, duc de Vendôme et d'Etampes (1594 † 1665), fils légitimé du roi et de Gabrielle d'Estrées, qui passa sa vie entre intrigues et prison et ne rentra en grâce qu'en mariant son fils aîné à une nièce du cardinal Mazarin.

Le couple eut trois enfants qui moururent avant elle :

  • Louis (1612- ), duc de MercĹ“ur (1612), puis duc de VendĂ´me (1665), Ă©pouse en 1651 Laure Mancini (1636+1657) nièce du cardinal Mazarin, d'oĂą trois fils. Veuf, il entre dans les Ordres puis est nommĂ© cardinal (connu comme Cardinal de VendĂ´me (1667)),

La fin du siècle des saints

Issue d'une Maison connue pour son catholicisme intransigeant, Françoise de Lorraine est surtout connue pour sa grande piété. Elle protégea Vincent de Paul et, aidée de sa fille, n'hésitait pas à payer de sa personne pour aider les miséreux de Paris et de ses domaines. La vie agitée de son mari la contraignit plus d'une fois à prendre le chemin de l'exil mais elle conserva l'estime de la reine-régente Anne d'Autriche (qui, par ailleurs, était sa belle-sœur "de la main gauche").

Sa vie spirituelle ne l'empêche pas de gérer sagement ses biens et, en 1612, elle vend le marquisat de Nomeny qu'elle tenait de son grand-père, le régent Nicolas de Lorraine, à son cousin le duc Henri II de Lorraine.

Si son mari, assagi, et son fils aîné restent fidèles à la régente, son cadet et son gendre participent activement à la Fronde.

Aussi, en 1651, pour se concilier la cour, son fils aîné Louis est-il contraint d'épouser une nièce de Mazarin. Quelques années plus tard, veuf, et bien que père de trois fils, il entrera dans les Ordres et sera rapidement promu au cardinalat.

En 1652, bien qu'alliés, son fils cadet, le duc Beaufort, et son gendre, le duc de Nemours, se battent en duel. Nemours est tué laissant deux petites filles dont elle assurera l'éducation.

De ses petites-filles survivantes, l'aînée, Marie-Jeanne-Baptiste, après avoir été fiancée à son cousin, le prince Charles de Lorraine, fut duchesse de Savoie et régente pour son fils, Victor-Amédée II de Savoie, né en 1666. La seconde, Marie-Françoise, fut deux fois reine du Portugal.

Après la mort de sa fille en 1664 et celle de son mari en 1665, Françoise de Lorraine-Mercœur s'éteint en 1669 à l'âge de 77 ans, quelques semaines après son fils, le cardinal de Vendôme. Elle avait survécu non seulement à ses enfants, mais à toute une époque, le « siècle des saints », à l'apogée de l'absolutisme de Louis XIV, son neveu.

Notes et références

    Voir aussi

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