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François Van Rysselberghe

François Van Rysselberghe, né à Gand, le et mort à Anvers, le [1] - [2] est un scientifique belge qui fut le précurseur ou l'inventeur de nombreux dispositifs dans les domaines de la météorologie et de la téléphonie. Il inventa, notamment, un système permettant de faire transiter plusieurs signaux téléphoniques par le biais des câbles télégraphiques. La généralisation du Système Van Rysselberghe en Belgique en 1884, et ensuite à l'étranger, favorisera l'essor de ce nouveau mode de communication et fera de lui un pionnier des communications téléphoniques longues distances.

François Van Rysselberghe
Description de l'image François Van Rysselberghe (1846-1893).jpg.
Nom de naissance Franciscus Van Rijsselberghe
Naissance
Gand
Décès
Anvers
Nationalité belge
Pays de résidence Drapeau de la Belgique Belgique
Formation
Signature de François Van Rysselberghe

Éléments biographiques

Les enfants de François Van Rysselberghe par son frère, Théo Van Rysselberghe (en 1885).

François Van Rysselbergh naĂ®t dans une famille gantoise modeste, son père, Jean-Baptiste Van Rysselberghe, est ouvrier charpentier[3], il avait Ă©pousĂ© une autre gantoise, MĂ©lanie Rommens. Le couple aura neuf enfants dont trois meurent en bas âge[3]. François est l’aĂ®nĂ© de la fratrie[4]. La famille s'installe d'abord Ă  Turnhout oĂą François suit son enseignement primaire. La famille retourne ensuite Ă  Gand[5]. Après avoir terminĂ© ses Ă©tudes secondaires avant l'âge de 17 ans au Collège Sainte-Barbe de Gand[6] - [Note 1], il est contraint pour soutenir financièrement sa famille de travailler et accepte alors un poste de surveillant de pensionnat, Ă  Ninove tout d'abord puis Ă  Tournai. Il accepte ensuite une charge de cours dans une Ă©cole privĂ©e Ă  Gand. Bien que sa formation de base fut littĂ©raire, il s'intĂ©resse aux sciences et particulièrement aux mathĂ©matiques et Ă  la physique[6] et suit des cours Ă  l'Ă©cole industrielle[4]. En 1865[4], il rĂ©ussit avec brio un examen pour le poste de deuxième professeur de mathĂ©matiques Ă  l'Ă©cole de navigation d'Ostende oĂą il dispense des cours d'astronomie nautique et de mathĂ©matiques[7]. Tandis qu'il y professe, il est candidat en sciences physiques et mathĂ©matiques Ă  l'UniversitĂ© de Liège et est diplĂ´mĂ© en 1869[6] - [4]. La mĂŞme annĂ©e, il Ă©pouse, Ă  Ostende, Henriette Housmans. Le couple, Ă©tabli Ă  Ostende, aura sept enfants.

Son intérêt pour la météorologie

François Van Rysselberghe se prend de passion à cette époque pour la météorologie.

« Lorsque, habitant le rivage de la mer, on assiste de près aux tempêtes qui tourmentent l'Océan, on est porté vers l'étude de la météorologie par un attrait irrésistible. C'est ce qui m'arriva lorsque je fus appelé à Ostende pour donner le cours de mathématiques à l'École de navigation de l'État. A chaque bourrasque je me plus à figurer sur des cartes synoptiques, et au moyen des renseignements publiés par les journaux anglais, l'étal météorologique de l'Europe, pendant que j'observais avec soin les variations des instruments. Je suivis ainsi la marche de plusieurs tempêtes et bientôt j'acquis la conviction que la météorologie était, non-seulement une étude agréable, mais une science naissante appelée à rendre des services immenses à la navigation, au commerce et à l'agriculture[8]. »

Il se dote bientôt de tout un arsenal d'appareils de mesures qu'il faut fastidieusement relever pour disposer de données. Il envisage alors d'inventer un appareil combiné qui annoterait automatiquement les données météorologiques sur un cylindre métallique unique. Il conçoit et réalise, assisté de son « habile collaborateur[9] » Théodore Schubart[10] - [11], un météorographe doté d'un enregistreur électro-magnétique qui restera connu sous le nom de Météorographe universel Van Rysselberghe et Schubart. Le prototype fonctionnera sans défaillir pendant plusieurs années dans la tour de l'hôtel de ville d'Ostende. L'appareil est acquis par des météorologues étrangers et est présenté lors du Congrès international de géographie qui se tient à Paris en 1875, ce qui lui vaut une médaille d'or et les palmes académiques[10] - [9].

La même année, François Van Rysselberghe entre au service hydrographique de l'État comme sous-ingénieur du Service hydrographique de la Marine. Il y travaille un temps et contribue à cartographier les bancs de sable du littoral belge et des bouches de l'Escaut[9]. Il développe également à cette époque un marégraphe[10] mais en 1876, Jean-Charles Houzeau, directeur de l'Observatoire royal de Belgique, fait appel à lui pour l'attacher au service des prévisions météorologiques[12].

Le projet de télémétéorographie internationale de François Van Rysselberghe (1873).

Le l'Observatoire publie le premier Bulletin météorologique de son histoire. François Van Rysselberghe fut l'un des premiers à constater l'incidence des courants océaniques et polaires sur l'évolution du climat. Il étudie les tracés isallobariques et leur évolution pour ses prédictions journalières et est même, peut-être, le premier à l'avoir fait[12]. Il est l'un des premiers synopticiens au même rang que le plus illustre Robert FitzRoy. Il s'attaque aux théories de Heinrich Wilhelm Dove dont il dit : « Il importe que l'on s'affranchisse de cette conception qui n'a pas résolu le problème des tempêtes d'Europe, pour adopter une théorie qui s'harmonise mieux avec l'observation[12]. ».

Un grande limitation des modèles mĂ©tĂ©orologiques qu'il pouvait Ă©chafauder Ă©tait liĂ©e au fait qu'Ă  cette Ă©poque, les mĂ©tĂ©orologistes ne pouvaient compter que sur un seul relevĂ© fait en 40 points en Europe et transmis Ă  huit heures du matin, heure locale. Ceci ne permettait au mieux que d'Ă©tablir une seule carte quotidienne. François Van Rysselberghe se met alors Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  un processus automatique de transmission des donnĂ©es en temps rĂ©el qu'il appela la tĂ©lĂ©mĂ©tĂ©orographie internationale. Il remit donc sur le mĂ©tier son mĂ©tĂ©orographe qui ne tarda pas Ă  ĂŞtre fonctionnel entre Bruxelles et Ostende. En 1881, l'appareil est au centre d'une dĂ©monstration magistrale, Ă  Paris, lors du Congrès international des Ă©lectriciens qui se dĂ©roule Ă  l'occasion de l'Exposition internationale d'ÉlectricitĂ© lorsque l'audience Ă©bahie voit, gravĂ©e Ă  Paris, les observations mĂ©tĂ©orologiques de Bruxelles[13].

Toujours Ă  la recherche des facteurs influençant les conditions climatiques, il s'intĂ©resse alors aux hautes couches de l’atmosphère et envisage d'y envoyer via un cerf-volant ou un ballon un tĂ©lĂ©mĂ©tĂ©orographe. Il conçoit Ă©galement un rĂ©seau de 29 stations internationales interconnectĂ©es Ă  neuf stations d'enregistrement permettant de mutualiser des donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques de manière instantanĂ©e. Ces projets ne resteront que thĂ©oriques en raison du fait que les dĂ©couvertes de François Van Rysselberghe vont l'amener Ă  s'atteler Ă  d'autres problĂ©matiques connexes : la tĂ©lĂ©phonie longue distance[13].

Son intérêt pour les télécommunications

Lors de l'Exposition universelle de 1885 à Anvers, des auditeurs écoutent à l'aide du système Van Rysselberghe un concert se déroulant à Bruxelles.

En effet, François Van Rysselberghe, éprouvait des difficultés pour entrer en contact avec l'opérateur du télémétéorographe basé à Ostende. Cet appareil était en liaison avec celui de Bruxelles via un câble télégraphique dédié d'où l'idée qui lui vint d'investiguer pour voir dans quelle mesure un même câble ne pourrait-il pas transmettre à la fois des signaux télégraphiques et téléphoniques. Ceci sera à l'origine de sa plus importante contribution au déploiement de la téléphonie longue distance en mettant au point un système anti-inducteur qui permettait de se dispenser d'avoir à tirer de nouveaux câbles téléphoniques entre deux points éloignés géographiquement puisque le signal empruntait le câblage télégraphique déjà existant. En France, une première liaison fut établie sur la base de ce procédé entre Reims et Paris puis, en 1882 entre Bruxelles et Paris, ce qui contribua grandement à la notoriété du Système Van Rysselberghe[13]. En 1884, l'ensemble du réseau inter-urbain belge devint ainsi opérationnel sur cette base[14].

En 1882, François Van Rysselberghe accepte une charge de cours aux écoles spéciales de l'Université de Gand et dispense le cours d'application de l'électricité. Il quitte alors l'Observatoire royal de Belgique pour se tourner résolument vers les télécommunications. En 1883, il conçoit un télégraphe multiplex phonique qui permet de transmettre simultanément jusqu'à 24 messages. Le dispositif retient toute l'attention des États-Unis[14].

En 1884, ayant fait don Ă  la Belgique de son Système Van Rysselberghe, il est nommĂ©, en rĂ©compense, Ă©lectricien-consultant du Ministère des chemins de fer, des postes et des tĂ©lĂ©graphes[15] - [7]. Peu avant sa mort prĂ©maturĂ©e, François Van Rysselberghe s'intĂ©resse au transport de l'Ă©lectricitĂ© rendu plus ardu par le fait que le courant Ă  cette Ă©poque Ă©tait continu[14]. Il dĂ©pose un brevet pour son transport de l'Ă©nergie dans des conduites d'eau mise sous forte pression couplĂ©es Ă  des dynamos-Ă©lectriques[16]. Anvers lui donne carte blanche pour y dĂ©ployer son invention pour alimenter l'Ă©clairage public de la ville et c'est affairĂ© Ă  cette tâche qu'il meurt, emportĂ© en deux jours par une maladie foudroyante, le [1], Ă  l'âge de 46 ans[17] - [Note 2].

Il est inhumé au Schoonselhof, le cimetière principal d'Anvers.

Reconnaissances

Quelques publications

  • François Van Rysselberghe, Notice sur un système mĂ©tĂ©orographique universel in Bulletins de l'AcadĂ©mie royale de Belgique, sĂ©rie 2, tome XXXVI, no 9 et 10, 1873 (lire en ligne)
  • François Van Rysselberghe, Système de tĂ©lĂ©graphie et de tĂ©lĂ©phonie simultanĂ©e par les mĂŞmes fils, tĂ©lĂ©phonie urbaine et internationale, Bruxelles, Vanderauwera, 1890, 58 p. (lire en ligne).
  • François Van Rysselberghe, Les tempĂŞtes d'Europe in Annuaire de l'Observatoire royal, Bruxelles, 1878, p. 184-187.
  • François Van Rysselberghe, ThĂ©orie Ă©lĂ©mentaire de l'Ă©lectricitĂ© et du magnĂ©tisme, exposĂ©e spĂ©cialement au point de vue de la production, de l'utilisation et de la distribution industrielle de l'Ă©lectricitĂ©, Bruxelles, 1889.

Parenté

François Van Rysselberghe est le frère du peintre Théo Van Rysselberghe, et par conséquent beau-frère de l’écrivaine Maria Van Rysselberghe.

Liens internes

Bibliographie

Notes et références

Notes

  1. Il est gradué en lettre en 1863 - Hunaerts 1939, p. 460
  2. Selon la terminologie de l'époque, il serait mort d'un Catarrhe vésical (source:Le Figaro, 8 février 1893, p. 4 (lire en ligne)).

Références

  1. International herald tribune : published with the New York times and the Washington post, International herald tribune (Neuilly-sur-Seine), "A great electrician dead", 4 février 1893, Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-PB-1751 (BIS), (lire en ligne).
  2. Université de Gand, François Van Rysselberghe, Gand, Université de Gand, coll. « Liber memorialis », (lire en ligne), p. 270-273
  3. Ciel et Terre 1893, p. 559.
  4. Hunaerts 1939, p. 460.
  5. Biographie nationale 1908-1910, p. 703.
  6. Biographie nationale 1958-1959, p. 753.
  7. UGent 1913, p. 270.
  8. Début de l'introduction de son ouvrage Notice sur un système météorographique universel in Bulletins de l'Académie royale de Belgique, série 2, tome XXXVI, n°9 et 10, 1873, p. 3
  9. Biographie nationale 1958-1959, p. 754.
  10. Biographie nationale 1908-1910, p. 705.
  11. Théodore Schubart était mécanicien à l'Université de Gand - UGent 1913, p. 271
  12. Biographie nationale 1958-1959, p. 755.
  13. Biographie nationale 1958-1959, p. 756.
  14. Biographie nationale 1958-1959, p. 757.
  15. Hunaerts 1939, p. 461.
  16. UGent 1913, p. 272.
  17. Biographie nationale 1958-1959, p. 758.
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