François Rabin
François Rabin, estimé être né vers 1740 près de Coron (Maine-et-Loire) et mort vers 1794 à Angers (Maine-et-Loire), est un ecclésiastique et homme politique français. Il fait partie des 291 députés à représenter le clergé aux États généraux convoqués à Versailles par Louis XVI en 1789.
Député français |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 54 ans) Angers |
Nom dans la langue maternelle |
François Rabin |
Nationalité | |
Activités |
Homme politique, clerc catholique romain |
Biographie
François Rabin, on l'a écrit né à Coron le [1] mais, en , il est définitivement identifié comme étant né le à La Tourlandry[2] - [N 1]. Fils de François Rabin et Françoise Élisabeth Marie Rouleau, mariés à Vezins en 1735, il a quatre frères connus dont deux ont habité à Cholet, un autre à Rochefort-sur-Mer. L'un d'eux Joseph Vincent Rabin, est curé à Saint-Aubin-de-Baubigné avant 1793[3]. Parmi d'autres preuves, François Rabin officie le mariage de son frère Mathurin Rabin, avec Marguerite Routiault, le à Cholet Notre-Dame[N 2] et est cité comme parrain de plusieurs de ses neveux nés en cette ville. Son grand-père maternel, Mathurin Rouleau est greffier à Chemillé et son grand-oncle maternel François Rouleau, notaire royal à Vezins.
Ministère et engagement politique
Après avoir obtenu un doctorat en théologie à Angers en 1768, d'abord vicaire à Coron en 1767[4], puis à Maulévrier en 1771, il devient curé de Rochefort-sur-Mer fin 1772 et enfin curé de la paroisse Notre-Dame de Cholet en 1774[5]. Ayant notoriété en sa ville, le il est élu député du clergé aux États généraux de 1789[1], le seul choletais désigné pour la sénéchaussée d'Angers[N 3]. Il est l'un des premiers à demander la réunion des trois ordres. En fonction de l'évolution des évènements, il donne sa démission de député[N 4] le pour raisons de santé[6]. Refusant le serment[N 5] et protestant contre la nomination d'un curé constitutionnel[4] à Notre-Dame de Cholet[N 6], il écrit un manifeste destiné aux plus hautes autorités de la République pour contester les mesures vexatoires à l'égard du clergé[7].
Les catholiques choletais trouvent la parade. L’idée est soufflée par M. Bourasseau de La Renollière, membre du conseil général de Maine-et-Loire, qui assiste aux messes que l’abbé continue de célébrer à La Séguinière. On invoque l’Édit de tolérance de 1787 par lequel Louis XVI avait accordé un état civil à ses sujets protestants. C'est ainsi que François Rabin demande au Département le , l’autorisation d’acheter ou de bâtir un temple pour y dire la messe, afin de continuer à célébrer légalement le culte en marge de l’Église constitutionnelle[8].
Soulèvement vendéen
Officiant désormais clandestinement, François Rabin se range dès lors du côté des opposants à la Révolution. Il est arrêté plusieurs fois, en juin 1791, puis en janvier 1793, conduit cette fois à Nantes il est emprisonné au Bouffay, d'où il s'évade avec des complicités, puis se rallie à l'armée de Vendée[9].
Après la virée de Galerne puis le siège d'Angers, caché dans une ferme près de Pellouailles-les-Vignes dans les environs d'Angers, on l'y relève avoir succombé à la dysenterie début [4]. Selon l'approximation d'une autre source officielle il est estimé mort le à Angers[1].
Son frère Joseph, curé de Saint-Aubin-de-Baubigné, aussi obligé de se cacher, selon Théophile Gabard : « ...plus tard, il suivit l'armée vendéenne au delà de la Loire, où il fut tué, peu après avoir repassé le fleuve pour retourner dans sa paroisse »[10].
Notes et références
Notes
- La faible distance entre Coron et La Tourlandry (5 km) peut expliquer cette confusion à une époque où les territoires communaux étaient parfois imprécis.
- Dans l'acte de mariage il écrit en clair « Mathurin Rabin mon frère »
- Il habite 20, rue Dauphine à Versailles durant les session des états généraux
- Comme député, il est remplacé, le 13 novembre 1789, par Pilastre de la Brardière.
- Comme curé, il est remplacé par le prêtre jureur La Crolle
- Se considérant toujours comme curé canonique
Références
- « Laurent, François Rabin : Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
- Archives départementales de Maine-et-Loire, « La Tourlandry, registre 1733-1742, premier acte de la vue 102/111 », sur archives49.fr, (consulté le )
- Théophile Gabard, « Histoire de la paroise de Saint-Aubin-de-Baubigné », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ), p. 210
- Archives diocésaines d'Angers « notes biographiques et archives d'articles »
- « Histoire. Un curé choletais au cœur de la Révolution », sur angers.maville.com, Le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
- Bulletin de la Société sciences Lettres et Arts (SLA) de Cholet, 1913, article : Les députés Angevins et leurs commettants (1789) - M. Rabin curé de Notre-Dame de Cholet, pages 29 à 41.
- François Rabin 1942, p. 11-14.
- « Histoire et patrimoine des Guerres de l'Ouest : En 1791, un Choletais ruse pour zapper le curé jureur », sur vendeensetchouans.com (consulté le )
- « M.Rabin, curé de Notre-Dame de Cholet, membre de l'Assemblée Constituante », sur gallica.bnf.fr, L'Anjou historique, (consulté le ), p. 78 à 84
- Théophile Gabard 1979, p. 52 à 54.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Révérend Père Dom François Chamard, Les origines et les responsabilités de l'insurrection Vendéenne, Paris, Arthur Svaète, , 456 p. (ISBN 978-2-37664-260-2) . .
- François Rabin, « manifeste », L'Anjou historique, Angers, H. Siraudeau,‎ (EAN 2000086209920). .
- Théophile Gabard, Histoire de la paroisse de Saint-Aubin-de-Baubigné, Éditions du Choletais, , 210 p. (ASIN B0014M14E4) . .
- Xavier Maudet, La Révolution Française à Châtillon-sur-Sèvre : Les secrets d'une ville sacrifiée, Nueil-les-Aubiers, Éditions Claude Le Mastin, , 444 p. (ISBN 978-2-95218-102-0, BNF 45593235) . .
- Les Dupy, Une histoire sarthoise, Paris, Books on Demand, , 168 p. (ISBN 978-2-32203-919-7, BNF 45770314) . .
Liens externes
- Acte de mariage de Mathurin Rabin et Marguerite Routiault Ă Cholet en 1776
- La filiation de François Rabin
- Ressource relative Ă la vie publique :