François Piétri
François Pietri est un homme politique français, né le à Bastia (Haute-Corse) et mort le à Sartène (Corse-du-Sud).
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Ambassadeur de France en Espagne |
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Décès |
(à 84 ans) Sartène |
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Archives conservées par |
Archives diplomatiques (219PAAP)[1] |
Biographie
Fils d'Antoine-Jourdan Piétri (Sartène, Corse-du-Sud), il descend également de l'importante famille politique Gavini (Campile, Haute-Corse) par sa mère Clorinde Gavini.
Né à Bastia, François Pietri passe son enfance à Alexandrie, en Egypte, où son père exerce les fonctions de conseiller légal du gouvernement égyptien. Poursuivant ses études au collège Stanislas à Paris de 1895 à 1899, il est lauréat du concours général en 1897 et 1898. Licencié ès lettres en 1900, docteur en droit et diplômé des sciences politiques en 1903, il couronne ces très brillantes études en réussissant, en 1906, le concours de l'inspection des finances.
François Pietri est député de Corse de 1924 à 1940 :
- 11/05/1924 - 31/05/1928 : Corse - Républicains de gauche
- 22/04/1928 - 31/05/1932 : Corse - Républicains de gauche
- 01/05/1932 - 31/05/1936 : Corse - Républicains de gauche
- 26/04/1936 - 31/05/1942* : Corse - Alliance des républicains de gauche et des radicaux indépendants
- Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936[2].
Plusieurs années président du Conseil général de la Corse sur cette période (1924 à 1940), François Piétri est plusieurs fois ministre dans l'entre-deux-guerres :
- sous-secrétaire d'État aux Finances du 23 juin au 19 juillet 1926 dans le gouvernement Aristide Briand (10)
- ministre des Colonies du 3 novembre 1929 au 13 décembre 1930 dans les gouvernements André Tardieu (1) et André Tardieu (2) ;
- ministre du Budget du 27 janvier 1931 au 20 février 1932 dans les gouvernements Pierre Laval (1), Pierre Laval (2) et Pierre Laval (3) ;
- ministre de la Défense nationale du 20 février au 3 juin 1932 dans le gouvernement André Tardieu (3) ;
- ministre des Colonies du 26 octobre au 26 novembre 1933 dans le gouvernement Albert Sarraut (1) ;
- ministre des Finances du 30 janvier au 4 février 1934 dans le gouvernement Édouard Daladier (2) ;
- ministre de la Marine du 9 février 1934 au 1er juin 1935 dans les gouvernements Gaston Doumergue (2) et gouvernement Pierre-Étienne Flandin (1) ;
- ministre de la Marine du 1er juin 1935 au 4 juin 1936 dans les gouvernements Fernand Bouisson, Pierre Laval (4) et Albert Sarraut (2)
- puis ministre des Communications du 12 juillet au 6 septembre 1940 dans le gouvernement Pierre Laval (5) sous le régime de Vichy.
Il a été également directeur des finances du protectorat au Maroc au temps de Lyautey, ambassadeur du gouvernement de Vichy en Espagne en 1940 jusqu'à 1944. C'est à ce titre qu'il fut condamné par la Haute Cour de justice à cinq ans d'indignité nationale, le 4 juin 1948. Le 31 janvier 1950, une mesure de relèvement est prononcée par le Conseil supérieur de la magistrature en faveur de François Pietri[3].
Écrivain d'essais politiques et historiques, il reçoit en 1956 le grand prix Gobert de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre historique. Sa veuve, née Marie-Antoinette Brocheton, avait épousé en premières noces Pierre-Augustin Barrachin ; mère d'Edmond Barrachin, elle meurt en 1978, à 102 ans.
Homme politique et écrivain, François Piétri était également un sportif accompli : il est international à l'épée en 1921-1922, ce qui lui vaut par la suite de présider la Fédération nationale d'escrime et de faire partie du Comité international olympique[4].
François Piétri faisait partie de ceux que l’on appelait à l’époque les "philosémites" (à l'instar de Charles Péguy - l’adjectif est peu employé de nos jours).
Il était notoirement dreyfusard, depuis sa jeunesse, dans un milieu social qui très fréquemment ne l’était pas.
Au début des années 1930, il est membre du Comité national de secours aux réfugiés allemands victimes de l'antisémitisme et du Comité français pour la protection des intellectuels juifs persécutés, dont il est ensuite président d'honneur.
Au cours de ses années à Madrid comme ambassadeur de France pendant la guerre, il a aidé de nombreux Juifs à fuir de France vers la zone libre d’Afrique du Nord via l'Espagne, notamment en en hébergeant momentanément à l'ambassade.
Il faut mentionner que pas un seul Juif n'est parti de Corse pour les camps de concentration, de sorte qu'au début des années 2010, des Juifs corses avaient introduit la cause de l'île auprès du comité décernant le label de "Juste" comme certaines personnes ont été déclarées "Justes". Mais le Comité chargé de décerner cette distinction a jugé qu'elle ne pouvait être accordée qu'à des personnes physiques (il semble qu’au moins une exception ait été faite, pour une commune, Le Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire). Cf. ).
Il a reçu la Francisque[5].
Publications
- L'antagonisme du Nord et du Sud de l'Italie, Paris, Chevalier & Rivière, 1906
- Le Bilan de la Pacification marocaine, Paris, E.S.P., 1922
- Finances et monnaies coloniales, Paris, Alcan, 1924
- La Querelle du Franc, Paris, Hachette, 1928
- Le Financier, Paris, Hachette, 1931
- Justice et injustice fiscale, Paris, Tallandier, 1933
- La Réforme de l’État au XVIIIe siècle, Paris, Éditions de France, 1935 — Il y en eut une édition espagnole : Barcelone, Juventud, 1944
- Veillons au salut de l'Empire, Paris, Éditions de France, 1937
- Lucien Bonaparte, Paris, Plon, 1939 — Prix Thiers de l'Académie française — Il y en eut une traduction espagnole : Barcelone, Juventud, 1942
- La France et la mer, Paris, Flammarion, 1940
- Lucien Bonaparte à Madrid, Paris, Grasset, 1951, Prix Paul Teissonnière de l'Académie française — Cet ouvrage fut préalablement publié en espagnol : Un Caballero en el Escorial, Madrid, Espasa Calpe, 1947
- Mes années d'Espagne : 1940-1948, Paris, Plon, 1954
- Napoléon et le Parlement ou, La dictature enchainée, Paris, Fayard, 1955
- Hors du forum, Editions de Paris, Paris, 1957
- L'Espagne du Siècle d'Or, Paris, Fayard, 1959
- Pierre le Cruel : le vrai et le faux, Paris, Plon, 1961
- Les princes de sang, illustré de planches hors-texte par Kostia Terechkovitch, Flammarion, 1962
- Chronique de Charles le Mauvais, Paris, Berger-Levrault, 1963
- Napoléon et les Israélites, Paris, Berger-Levrault, 1965
Hommage
En 1931, le mont Pietri (sic) dans les îles Kerguelen prend son nom, donné en hommage par l'équipage du navire de la Marine nationale L'Antarès[6].
Notes et références
- « https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/219paap_cle07274e__papiers_francois_pietri.pdf » (consulté le )
- Source : site de l’Assemblée nationale – cf. http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/5924
- « l_epuration/ encore le 15 août 2016 », sur resistance-corse.asso (consulté le )
- Source : site de l’Assemblée nationale, citant une biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (J. Joly) – cf. http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/5924. cf. aussi l'éloge biographique publié par M. Armand Massard, vice-président du C.I.O., président du Comité olympique français, au moment du décès de François Piétri : http://library.la84.org/OlympicInformationCenter/RevueOlympique/1966/BDCF96/BDCF96k.pdf
- Henry Coston, L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 152.
- Gracie Delépine, Toponymie des Terres australes, éditions La Documentation française, Paris, 1973, p. 270, consultable sur www.archives-polaires.fr.
Annexes
Bibliographie
- Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, éditions Albin Michel, 2001, pages 116 à 118
- Discours de François Piétri en mars 1933 au Trocadéro, que l’on trouve dans un recueil de discours que François Piétri a publiés dans son livre intitulé Hors du forum, éditions de Paris, 1er trimestre 1957
- « François Piétri », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
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- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative au sport :
- (en) Olympedia
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