François Ignace Carpentier de Changy
François Ignace Carpentier, comte de Changy, né en 1753[1] et mort en 1812[2], est un officier français.
Comte de Changy |
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Naissance | |
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Décès |
(Ă 59 ans) |
Activité |
Officier (capitaine de Dragons) |
Famille |
Marquée par la Révolution, sa vie est typique des nobles loyalistes[3]. Il émigre dès 1791, s'engage dans l'armée des Princes, prend part à la campagne de 1792, connaît les vicissitudes de l'émigration puis rentre en France pour tenter de restaurer son patrimoine.
Il est le beau-frère du général et écrivain Antoine François Philippe Dubois-Descours de la Maisonfort et l'oncle du général de division Maximilien Dubois-Descours de la Maisonfort.
Biographie
Les archives privées de la famille de Changy permettent de retracer la vie de François Ignace ainsi que les Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France[4] et le Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle[5]. En outre, une généalogie familiale a été imprimée en 1841[6].
Enfance - Éducation - Mariage
François Ignace Carpentier de Changy naît le [1] à Nevers. Il est baptisé le même jour en l'église Saint-Étienne. Son éducation commence sous la férule de son grand-oncle paternel et parrain François Ignace Carpentier de Changy, seigneur de Vanzé, officier, ingénieur du roi[7]. Après de premiers exercices militaires à l'école de la maison du roi, il est admis à la compagnie des chevaux légers de la garde ordinaire du roi.
Le , à l'âge de 37 ans, il épouse à Paris, en la paroisse Saint-Côme-Saint-Damien[8], Rose Esther Dubois-Descours de la Maisonfort, âgée de 19 ans. L'année précédente, à l'assemblée de la noblesse du Nivernais, Louis Dubois-Descours, marquis de la Maisonfort, lui a présentée sa sœur comme « dame de Séiez ». Lors de son mariage, l'époux est capitaine au Régiment Mestre de Camp Général dragons. Il a produit les preuves de noblesse requises pour ce grade, dont il se démettra peu après pour ne pas servir la Révolution.
Révolution - Émigration - Campagne de 1792
Retiré en son château de Vanzé sur la paroisse de Champvert, il répond à l'appel que les Princes, frères du roi, ont adressé à la noblesse. Il obéit sur-le-champ à l'ordre que lui a donné son père de partir sans perdre de temps en adieux[9].
Il quitte Vanzé le , accompagné de son fils encore nourrisson, de sa femme et de quelques parents et amis. Ce petite groupe donne à la noblesse du Nivernais le signal de l'émigration. Il passe la frontière non sans danger et arrive à Tournai le [10] ; la ville est déjà peuplée d'émigrés. Le même jour, il s'enrôle comme cadre de l'armée royaliste naissante. Équipé à ses frais, il est incorporé le dans la compagnie des officiers nobles des mousquetaires de la Maison du Roi, en même temps que son ami le Marquis de Falaiseau[11] - [12]. Cette armée est licenciée après la campagne de 1792 quand les Princes, réduits à l'inaction par la temporisation des souverains alliés, doivent renoncer à la lutte[13]. Abandonnés à eux-mêmes, ses membres se dispersent dans l'exil[14] - [15].
Exil
Les Changy gagnent la Hollande puis l'Angleterre où ils arrivent début 1793, une semaine après l'exécution de Louis XVI. Profitant de la retraite des armées républicaines, ils séjournent quelques mois à Londres puis reviennent en Belgique pour se rapprocher de la France. Ils s'établissent à Liège[16]. Il y restent un an mais doivent fuir en mars 1794 devant Pichegru qui, quelques mois plus tard, les chassera de Dusseldorf où ils se sont réfugiés[17].
Ils partent pour Brunswick, où le prince accueille avec bonté les royalistes français. Ils y arrivent en 1794 avec la mère de Rose Esther, ses frère et belle-sœur et y séjournent jusqu'en mars 1800. La bienveillance du duc de Brunswick adoucit sensiblement le sort du marquis de la Maisonfort et des siens[18].
Retour en France - Fin de vie
François Ignace décide de rentrer en France, où son père est mort trois ans plus tôt en laissant une veuve ruinée par la révolution de Saint-Domingue. Il n'est protégé des lois de proscription que par un passeport suédois délivré sous le nom de « Smith ». Il arrive à Paris le . Contraint de s'y cacher par un redoublement de sévérité envers les émigrés, il rentre en Nivernais en 1801, à Nevers puis à Vanzé où le château, pillé, n'offre plus qu'un toit effondré et des murailles nues. Il emploie ses dernières années à restaurer son patrimoine. Il partage sa vie entre Vanzé et Nevers où, durant l'hiver, il retrouve sa mère et ses sœurs. Le , il tient sur les fonts baptismaux de la cathédrale de Nevers Adrien Rossignol de Pron, fils de sa nièce par alliance Louise Dubois-Descours de la Maisonfort[19]. Ayant pris froid durant la cérémonie, il doit s'aliter dès son retour à domicile[20]. Il décède, probablement d'une pneumonie, le [21], à l'âge de 59 ans. Il est inhumé au cimetière Jean Gautherin, où sa tombe existe toujours. Sa veuve refusera de se remarier par fidélité à sa mémoire[22].
Titres et décoration
- le , le comte d'Artois, frère de Louis XVIII et lieutenant général du royaume, remet à Monsieur de Changy un certificat honorable de ses services militaires ;
- le , à Wolfenbuttel, le maréchal de Castries confère au comte de Changy, de la part de Louis XVIII, l'ordre royal et militaire de Saint-Louis après avoir reçu son serment ;
- les et , Ă Blankenburg, Louis XVIII lui confirme le titre de comte de Changy[23] - [24] - [25].
Famille
Parents
Son père, François III Carpentier ( - à Nevers[26]), est seigneur des Pavillons, de Vanzé, de Beaudéduit, ancien mousquetaire de roi[27], chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis, chevalier puis marquis de Changy. Père d'émigré, il est emprisonné sous la Terreur et doit son salut à ceux qui, ayant joui de ses bienfaits, sont venus réclamer sa libération au Comité de Salut Public de Nevers. Craignant que la manifestation dégénère, celui-ci lui accorde sa grâce. Mais soucieux de déguiser ce geste en mesure générale, il libère en même temps une trentaine d'autres prisonniers, qui doivent ainsi indirectement la vie à François de Changy.
Il a pour frère et sœur :
- Monique, née la , épouse du comte de Courvol, dont postérité ;
- Madelaine (1717-1719), morte en bas âge.
Sa mère, Jeanne d'Astier de Jacquezy ( - ), est fille de Thomas d'Astier, planteur à Saint Domingue, et de Renée Marchand. Veuve, elle déploie d'innombrables efforts pour empêcher la vente à l'encan du château de Vanzé, mis sous séquestre, en faisant valoir que son petit-fils Charles a quitté le territoire âgé d'un an à peine et ne saurait, de ce fait, être considéré comme émigré. Elle réussit à racheter à la République la part de son fils et sauvegarde ainsi la propriété familiale. Elle meurt à Nevers âgée de 89 ans et est inhumée au cimetière Jean Gautherin[28].
SĹ“urs
- Marie-Jeanne, née le . Morte jeune sans postérité ;
- Marie-Renée, née le , jumelle de Marie-Jeanne. Épouse le à Nevers Edmé de la Bussière[29], officier des armées du roi, lieutenant de cavalerie, maire de Saint-Saulge en 1789. Morte en 1825 sans postérité, deux enfants étant décédés en bas âge ;
- Monique, née le à Nevers, paroisse Saint-Étienne[30]. Épouse le à Saint-Martin-d'Heuille Louis-Philippe du Verne de Marancy[31], officier des armées du roi, capitaine commandant au régiment de Navarre, chevalier de l'ordre royal militaire de Saint-Louis, premier maire d'Annay. Postérité.
Épouse
Rose Esther Dubois-Descours de la Maisonfort[32] est née à Brest le , fille de feu François Alexandre Philippe du Bois des Cours de la Maisonfort[33], lieutenant de vaisseau, et de Marie Gabrielle Charlotte Anne de Kergadiou[34]. Elle est la sœur de Louis Dubois-Descours, marquis de la Maisonfort, général et écrivain.
Par décence, elle décline la proposition de remariage d'un veuf fortuné[35]. Fidèle à la mémoire de son mari défunt[22], elle lui survit assez longtemps pour assister au retour des Bourbons, à leur chute et même à celle des Orléans qui leur ont succédé. Elle voit aussi disparaître jeunes ses deux filles pendant l'émigration, puis son fils en 1837. En 1847, elle rend visite à son petit-fils Eugène établi à Envoz, près de Liège, là -même où elle a vécu proscrite 53 ans auparavant. En 1848, après l'avènement de la République, elle craint de devoir reprendre le chemin de l'exil.
Elle rédige des mémoires, publiés le dans le cercle familial sous le titre de « Souvenirs de la comtesse de Changy, née Rose Esther de la Maisonfort (1771-1850), écrits pour sa fille Léontine de Cavailhès ». Ultime survivante de sa famille et dernière à porter en France le nom de son mari, la comtesse douairière de Changy meurt à Nevers le [36], à 79 ans, dans l'hôtel particulier où elle réside avec sa fille Léontine de Cavailhès. Elle est inhumée auprès de son mari, 38 ans après lui.
Enfants
(7e division). Octobre 2020.
- François Charles dit « Carlos », né le au château de Vanzé et baptisé le lendemain à Champvert. Marié le en la chapelle du château de la Sablonnière (commune de Bonny-sur-Loire) avec Jeanne-Amélie de Chazal de Chamarel. Décédé le à Paris (10e arrondissement ancien), paroisse Saint Thomas d'Aquin, et inhumé le 12 au cimetière du Père-Lachaise[37]. Postérité ;
- Marie Antoinette Esther, née le à Liège, baptisée en l'église Saint-Jean. Morte l'année suivante à Brunswick ;
- Sophie Césarine, née le et baptisée le même jour à Brunswick, atteinte de la petite vérole et devenue aveugle, ce qui détermine ses parents à revenir en France. Mais à peine sont-ils arrivés à Paris qu'elle y meurt le ;
- Marie Léontine, née à Nevers le (= 24 frimaire an 10)[38]. Épouse le [39] Charles François Frédéric de Cavailhès de Prébens, officier. Décédée le 21 mars 1861 à Nevers[40]. Postérité.
Notes et références
- Acte de baptême sur le site des Archives départementales de la Nièvre - Vue 202/402.
- Acte de décès, n° 185 de 1812, sur le site des Archives départementales de la Nièvre - Vue 634/1.351.
- Robert Chapelier et Gérard Martin, historiens locaux., « Au moment de la Révolution, deux familles nobles de notre région, prises dans la tourmente révolutionnaire, décident d'émigrer : la famille de Changy (Rose-Esther du Bois des Cours de Maisonfort - Bitry) et la famille de Falaiseau (Adélaïde Desnos de Kerjean – Châtillon-Coligny). Leurs écrits nous plongent dans cette époque. Un récit fidèle des événements tragiques du temps. Mais aussi le portrait sans complaisance d'une noblesse désemparée : ressortent alors des traits de caractère individuels et un esprit de caste persistant. C'est l'occasion de rencontrer une foule de personnages les plus inattendus, dans les lieux les plus improbables. Un discours original, pas formaté. Ce n'est pas le récit habituel. La Révolution qui apparaît-là est celle ressentie dans les cœurs et dans les âmes. Une façon d'enrichir la réflexion sur l'émigration. », sur Le Journal du centre, .
- P. Louis Lainé, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, ou, Recueil de preuves, mémoires et notices généalogiques, servant à constater l'origine ... de diverses ... familles nobles du royaume, , 556 p. (lire en ligne), p. 22.
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k112001b.r=%22Fran%C3%A7ois%20Ignace%20Carpentier%20de%20Changy%22?rk=21459;2
- P. Louis Lainé, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, ou, Recueil de preuves, mémoires et notices généalogiques, servant à constater l'origine ... de diverses ... familles nobles du royaume, Paris, (lire en ligne), Volume 7 page 14.
- Né à Nevers le 14 septembre 1681, y baptisé en l'église Saint-Étienne, mort sans postérité au château de Vanzé le 28 septembre 1764 et inhumé dans l'église de Champvert.
- Acte sur le site des Archives de Paris, vues 40 Ă 43.
- « Mon fils, Je ne connais que l'honneur : il appelle à la défense de notre Roi et de nos Princes. Partez, allez rejoindre ceux auxquels nos cœurs sont dévoués. Si mon âge m'empêche de les servir moi-même, que mon fils remplisse pour nous deux ce devoir avec zèle et fidélité. Adieu, recevez toutes mes bénédictions ». Lettre de François Carpentier de Changy à son fils François-Ignace, écrite au château des Pavillons le 3 octobre 1791.
- « Je ne puis vous exprimer ce que nous éprouvâmes de joie en arrivant sur la place de Tournay, couverte de milliers d'émigrés en cocardes et panaches blancs ». Mémoires de Rose Esther de la Maisonfort, page 34.
- « Notre bonheur fut complet quand nous retrouvâmes nos bons amis de Falaiseau qui devinrent nos frères d'armes et d'exil. Dès ce moment, nos deux ménages n'en firent plus qu'un ». Mémoires de Rose Esther de la Maisonfort, page 34.
- « Dans cette existence remplie à la fois de privations matérielles et de jouissances morales, nous retrouvons Mme de Changy, l'amie des bons et des mauvais jours ». Dix ans de la vie d'une femme pendant l'émigration, Adélaïde de Kerjean, marquise de Falaiseau, page 319.
- « Ainsi finit cette funeste campagne de 1792, commencée avec de si belles espérances. Il me serait difficile d'exprimer le désespoir qui s'empara de tous les cœurs. Chacun se débanda pour aller pleurer auprès des siens ; mais ceux qui étaient sans ressources couraient les chemins, à pied, mourant de faim. Celui qui possédait encore quelque chose partageait avec son camarade ; mais chargé du poids du peu qu'ils avaient pu conserver, ils n'avaient plus d'autre perspective que la misère dans toute son horreur pour ceux qui ont vécu dans l'opulence ». Mémoires de Rose Esther de la Maisonfort, page 46.
- « Correspondance originale des émigrés ou les émigrés peints par eux-mêmes. Lettre de Madame la Comtesse de Changy à son mari, mousquetaire de la huitième brigade, armée des Princes, timbrée de Bonn. », .
- « À la nouvelle de la retraite des armées, la crainte des Français qui devaient avancer fit renvoyer tous les émigrés qui étaient sur la frontière, et alors nous vîmes la débâcle affreuse de quantité de malheureuses familles, qui avec armes et bagages, descendaient le Rhin sur des bateaux qu'on leur faisait payer des prix fous. Tous s'encombraient dans notre ville de Bonn et devenaient pour nous pareil signal de fuite ». Mémoires de Rose-Esther de la Maisonfort, page 47.
- « Les arbres arrachés, les maisons criblées, les fossés des routes comblés de corps morts, tout portait l'empreinte du fléau destructeur. Je vis, devant une maison, une femme qui balayait et poussait vers un fossé une jambe ou un bras qu'elle y jeta... Ce déchirant tableau, fidèle image des suites de la guerre, me pétrifia le cœur et m'attrista jusqu'à Liège qui était le but de notre voyage ». Mémoires de Rose Esther de la Maisonfort, page 73.
- « Mais cette heureuse nouvelle fut bientôt suivie de grands revers pour les émigrés ; il fallut encore fuir devant les succès multipliés de Pichegru qui vinrent nous atteindre jusqu'au bord du Rhin et nous chasser de notre joli asile de Düsseldorf. Quel fut notre désespoir de voir encore une fois déçues nos espérances de revoir la France et nos familles ! Las d'être ainsi pourchassés, la désolation et le découragement s'emparèrent de tous ». Mémoires de Rose Esther de la Maisonfort, page 83.
- « Mon frère, par son esprit heureux et sa rare amabilité, trouvait aisément des ressources partout, et il commença bientôt à intéresser très vivement l'excellent duc de Brunswick qui, depuis, l'a comblé de bontés ». Mémoires de Rose Esther de la Maisonfort, page 91.
- Archives départementales de la Nièvre. Paroisse Saint-Cyr de Nevers. Acte de baptême du 2 avril 1812.
- « Sarah (Louise Dubois-Descours de la Maisonfort) pria son oncle d'être avec Madame de Prisye, le parrain de son fils Adrien. Mon mari ne voulut pas le lui refuser, d'autant plus qu'il avait désapprouvé son mariage. Cependant se trouvant toujours mal portant, il prévit qu'il en serait malade. En effet, après avoir éprouvé un refroidissement dans la cathédrale, pendant le baptême, il rentra et se mit au lit en disant qu'il n'en relèverait pas. Une fièvre catarrhale que je ne croyais d'abord qu'un gros rhume se déclara et en peu de jours, le mal empira et le danger devint si grand qu'il demanda les secours spirituels et les reçut avec piété et résignation... ». Mémoires de Rose Esther de la Maisonfort, page 156.
- Archives départementales de la Nièvre. Registres d'état civil de Nevers. N° 185. « L'an mil huit cent douze, le dix-sept avril, par devant nous adjoint du maire de la Ville de Nevers, département de la Nièvre, faisant les fonctions d'officier de l'état civil de la dite Ville sont comparus M.M. louis philippe duverne marancy, agé de soixante huit ans, ancien capitaine d'infanterie et pierre courvol agé de soixante cinq ans, aussi ancien capitaine d'infanterie beau frère et cousin germain du défunt, l'un et l'autre demeurant à Nevers Rue Saint Etienne, section de la Barre, lesquels nous ont déclarés que Mr françois ignace carpentier de changy, âgé de cinquante neuf ans, né à Nevers département de la Nièvre, ancien capitaine de dragons, demeurant à Nevers fils de feu françois et de marie jeanne astier et époux de Rose esther dubois descours de la maison fort est décédé le jour d'hier à dix heures du soir, en sa maison sise à Nevers, Rue des trois carreaux, section de la Barre et ont les déclarans signé avec nous le présent acte après qu'il leur en à été fait lecture. Signé P de Courvol. Duverne Marancy ».
- « Je regrettai profondément celui que je considérais comme le soutien de nos jours et que j'aimais comme l'homme d'honneur le plus estimable que j'aie connu. Si une grande disproportion d'âge et un caractère triste et sévère apportèrent quelques différences dans nos goûts, il n'y en eut jamais dans nos opinions et nos sentiments, et ce lien si fort et si précieux, en nous rendant nécessaires l'un à l'autre, adoucit constamment les contrariétés de la vie de douleurs que nous avons parcourue ensemble. Qu'il fut cruel, le moment qui rompit de si consolantes habitudes et m'enleva le compagnon et le soutien de tant de tribulations ! Aussi délicat que généreux, aussi probe que bienfaisant, noble en tout, il caractérisait le parfait homme de bien, et, en écrivant ici, après tant d'années d'un triste veuvage, l'expression de mes regrets douloureux, je ne fais que rendre hommage aux vertus qui ont fait le bonheur de tous ceux qui dépendaient de lui et lui ont attiré le respect et l'estime de tous ceux qui le connaissaient ». Mémoires de Rose Esther de la Maisonfort, pages 156 et 157.
- Titres autographes conservés dans les archives de la famille de Changy.
- André Borel d'Hauterive, Revue historique de la noblesse, Volume 4, Paris, (lire en ligne), p. 403.
- Le Marquis de Magny, Illustrations européennes quatrième registre du Livre d'or de la Noblesse, Paris, (lire en ligne), Page 120.
- Acte de décès aux archives de la Nièvre : « Aujourd'hui premier fructidor ... de la republique francaise... ont declare que Francois Carpentier de Changy age de 83 ans epoux de marie astier est mort hier a onze heures du soir en sa maison rue des trois Carreaux section du Levant ».
- État nominatif des pensions sur le trésor royal (1791) : « Pour ses services et sa retraite en qualité d'ancien Mousquetaire ».
- L'épithaphe indique : « Ici repose Dame Marie Jeanne Astier, veuve de Messire Carpentier, Comte de Changy, Chevalier de Saint-Louis, décédée à Nevers le 11 janvier 1821, âgée de 89 ans ».
- Archives départementale de la Nièvre, en présence des cousins du marié: Joseph Louis, Marquis de Saint Phalle et de son épouse: Marie-Magdeleine d'Estut qui ont signé l'acte.
- Acte de baptême aux archives départementales de la Nièvre.
- Acte de mariage aux archives départementales de la Nièvre.
- Famille du Bois des Cours, (lire en ligne).
- Né à Versailles le date 11 décembre 1738 - voir l'acte de baptême sur le site des Archives départementales des Yvelines. Vue 73/79 - et décédé à Cosne-sur-Loire le 7 mai 1784 - voir les actes mortuaires sur le site des Archives départementales de la Nièvre, Cosne-sur-Loire, vue 116/436 et Bitry, vues 151 et 152/191.
- Née le 24 juillet 1739 à Landerneau, paroisse Saint-Houardon - voir l'acte de baptême sur le site des Archives départementales du Finistère.
- « 1816 - Ma bonne mère s'était à nouveau confinée à Vanzé après avoir refusé un mariage qui lui aurait procuré tous les agréments que donne une grande fortune. Les sentiments qui dictèrent son refus sont trop délicats pour que je ne les mentionne pas. D'abord, ma mère a tenu à conserver le nom que mon père et sa famille ont porté si noblement. C'est un honneur qu'elle a voulu rendre à sa mémoire ; puis, le monsieur qui demandait sa main était veuf lui-même et avait des enfants dont, disait-il, il avait à se plaindre. Il voulait les frustrer de sa fortune et offrait de donner le jour du contrat, argent comptant, cent mille francs à mon frère, et à moi pareille somme. Ma mère refusa avec dignité disant que ses enfants, comme elle, ne voudraient jamais d'une fortune acquise à pareil prix, et l'engagea à se réconcilier avec sa propre famille. Mon frère et moi l'en avons approuvée et remerciée ». Complément aux souvenirs de Madame de Changy écrit par sa fille Léontine de Cavailhès, pour ses enfants. Pages 181 et 182.
- Acte de décès n° 220 de 1850, sur le site des Archives départementales de la Nièvre - Vue 701/1.029.
- Concession N° 136 P de 1838, 7e division 2/8, n° 36 : , , .
- Archives départementales de la Nièvre, premier témoin Andre Francois Gonin de Lurieu, deuxième témoin Marie-Jeanne Astier veuve Carpentier de Changy.
- « Acte de mariage en ligne, image 45 », sur Archives de Paris en ligne.
- Acte de décès aux archives de la Nièvre.
Voir aussi
Bibliographie
- Souvenirs de la comtesse de Changy, née Rose Esther de la Maisonfort (1771-1850), écrits pour sa fille Léontine de Cavailhès, Impr. L. Bourdeaux-Capelle S.A., 1966 (203 pages)
- Le Marquis de Magny, Quatrième registre du Livre d'Or de la Noblesse, Paris, 1847, p. 120. (Lire en ligne)
- Louis Lainé, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, Paris, volume 7, 1841, p.14. (Lire en ligne)
- L'intermédiaire des chercheurs curieux. n.1553, 10 février 1922, p. 108.
Articles connexes
Famille Dubois-Descours de la Maisonfort :