FĂ©rule
Férule ne doit pas être confondu avec ferrule et peut désigner :
- les espèces du genre Ferula, en particulier la Férule commune.
- On sait que les Romains battaient les écoliers ou les esclaves avec des férules, mais celles-ci n'avaient certainement rien à voir avec la plante, dont la tige creuse n'aurait guère pu leur faire de mal.
- Certains pensent qu'il y a eu deux mots ferula différents : l'un formé sur le verbe ferio (frapper) ; l'autre sur fero (porter). On dit en effet que dans l'Antiquité les tiges de férule étaient utilisées pour transporter le feu (Prométhée aurait dérobé le feu sacré en le transportant dans une tige de férule)[1]. Dans le culte de Dionysos, la tige de férule était un attribut analogue au thyrse.
- Le bâton pastoral liturgique du pape (voir férule pétrinienne).
- Par extension contemporaine, l'embout pointu généralement démontable d'une canne ou d'un bâton de randonnée.
- Un objet en plastique pour fermer une entrée du gel block sur l'Abi prism 310, un séquenceur de gène.
- Une palette de bois ou de cuir que les maîtres d'école avaient l'obligation d'utiliser pour frapper les doigts des écoliers[2], l'utilisation de leur main ou d'autres instruments étant interdite.
- Au sens figuré : (XVIIIe siècle) être sous la férule de quelqu'un, dans l'obligation de lui obéir.
- Il faut oublier, dans l'expression « être sous la férule de quelqu'un », qu'il s'agirait d'un objet destiné à donner une punition. En effet, la férule commune ressemble à une tige de fenouil trois ou quatre fois plus grande, très creuse et très légère. Les philosophes grecs de l'Antiquité, mathématiciens, astronomes, physiciens, n'utilisaient ni papier, ni tableaux noirs, mais donnaient leurs leçons à l'extérieur, devant la palestre, en se tenant debout sur une étendue de terre poussiéreuse ou de sable, et traçaient leurs figures à l'aide d'une tige de férule, plante éminemment méditerranéenne des régions semi-désertiques.
- Donc, « être sous la férule de quelqu'un » ne signifie originellement pas « être traité avec brutalité par son maître d'école », mais simplement « recevoir l'enseignement de quelqu'un ».
- Dans le récit de la mort d'Archimède, il n'est pas directement question de la férule, mais on le présente bien dans l'attitude évoquée ci-dessus : « Archimedes circulos in arena describebat ». Il fallait un bâton droit, long et léger pour cet usage : la férule. Il faut aussi considérer que l'on ne peut pas frapper fort avec la férule, car elle est cassante.
- Le fils de Louis XIV, le grand dauphin, fut battu, toute sa jeunesse, par ce moyen, par son gouverneur, le duc de Montausier (voir à ce sujet les Mémoires de Marie Du Bois, valet de chambre de Louis XIV, éditions Apogée 1994, présentés par François Lebrun, p 153 à 172).
Références
- Daniel Mathieu (Tela botanica), [Le transport du feu au creux d’une férule (Claude Marco)] 9 mai 2012 ; et sur Pl@ntUse
- « Définition : férule », sur Larousse,
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