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Fosse n° 6 - 6 bis - 6 ter des mines de Bruay

La fosse no 6 - 6 bis - 6 ter dite Marmottan de la Compagnie des mines de Bruay est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Haillicourt. Le puits no 6 bis est commencé le , et le puits no 6 le 9 septembre. La fosse commence à extraire en 1913. Le puits no 6 ter, initialement destiné à l'aérage, est ajouté à partir de 1915. De vastes cités sont bâties, ainsi que des écoles et une église.

Fosse no 6 - 6 bis - 6 ter des mines de Bruay dite Marmottan
La fosse no 6 - 6 bis - 6 ter. De gauche Ă  droite, les puits nos 6 bis, 6 et 6 ter.
La fosse no 6 - 6 bis - 6 ter. De gauche Ă  droite, les puits nos 6 bis, 6 et 6 ter.
Puits n° 6
Coordonnées 50,464819, 2,566567[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service 1913
Profondeur 1 076 mètres
Étages des accrochages 161, 282, 379, 475, 591, 706, 851 et 1 000 mètres
Arrêt années 1950 (extraction)
(aérage)
Remblaiement ou serrement 1982
Puits n° 6 bis
Coordonnées 50,464578, 2,565975[BRGM 2]
Début du fonçage
Mise en service 1913
Profondeur 1 040 mètres
Étages des accrochages 161, 282, 379, 475, 591, 706, 851 et 1 000 mètres
ArrĂŞt septembre 1979 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1982
Puits n° 6 ter
Coordonnées 50,465081, 2,567156[BRGM 3]
Début du fonçage 1915
Profondeur 1 050 mètres
Étages des accrochages 161, 282, 379, 475, 591, 706, 851 et 1 000 mètres
Arrêt années 1950 (aérage)
septembre 1979 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1982
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Haillicourt
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Bruay
Groupe Groupe de Bruay
Groupe d'Auchel-Bruay
Unité de production UP de Bruay
Ressources Houille
Concession Bruay
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 6 - 6 bis - 6 ter des mines de Bruay dite Marmottan
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 6 - 6 bis - 6 ter des mines de Bruay dite Marmottan

La Compagnie des mines de Bruay est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Bruay. À partir de 1951, la fosse est modernisée, le changement le plus visible consiste en l'ajout de deux grands chevalements à molettes superposées par-dessus les puits nos 6 bis et 6 ter. Les fosses nos 7 - 7 bis et 4 - 4 bis - 4 ter sont concentrées sur la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter en 1954. Des lavoirs sont construits sur le carreau de fosse. La taille des terrils augmente rapidement.

La production commence à décroître à partir de 1973. Les dernières gaillettes remontent le . Les puits sont remblayés en 1982. Les lavoirs ferment en 1987, et les installations et les chevalements sont détruits en 1988 et 1989.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 6, 6 bis et 6 ter. La plupart des cités ont été rénovées, quelques maisons ont été détruites, les terrils nos 2, 3 et 7 sont devenus des sites de promenade. La cité de corons 16-3, son école, l'église Saint-Joseph, la cité de corons des Fleurs, ainsi que les terrils nos 2 et 3, ont été inscrits le 30 juin 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse

Depuis la mise en service de la fosse no 5 - 5 bis à Divion en 1898[A 1], la Compagnie des mines de Bruay a décidé d'exploiter la partie de sa concession située sous Haillicourt. En ce sens, elle met en service en 1907 la fosse no 2 bis au nord de la commune, et commence deux ans plus tard l'établissement d'un siège double au sud de la commune. En 1907, la Compagnie commence également le fonçage du puits d'aérage no 4 ter[JC 1] à Houdain, qui devient à partir de 1919 le puits no 7 bis de la fosse no 7 - 7 bis[A 2].

Fonçage

La fosse au début des années 1910.

Le puits no 6 bis est commencĂ© le , et le puits no 6 le 9 septembre[A 3]. L'orifice du puits no 6 est situĂ© Ă  l'altitude de 81 mètres, le terrain houiller a Ă©tĂ© atteint Ă  la profondeur de 125 mètres[JC 1]. Le puits no 6 bis est situĂ© cinquante mètres Ă  l'ouest-sud-ouest du puits no 6[note 2].

Exploitation

La fosse no 6 - 6 bis commence Ă  extraire en 1913. Le puits no 6 ter, initialement destinĂ© Ă  l'aĂ©rage, est ajoutĂ© en 1915[A 3]. Le puits no 6 ter est situĂ© Ă  cinquante mètres Ă  l'est-nord-est du puits no 6, les trois puits sont parfaitement alignĂ©s, et la distance entre les puits extrĂŞmes nos 6 bis et 6 ter est de cent mètres, avec le puits no 6 au milieu[note 2]. Les trois puits ont un diamètre de 5,30 mètres. Le puits no 6 bis est approfondi de 591 Ă  706 mètres en 1938[1]. La Compagnie des mines de Bruay est nationalisĂ©e en 1946, et intègre le Groupe de Bruay[B 1].

Bombardement du 28 septembre 1940

Le 28 septembre 1940, vers 18h, un avion allemand de retour de mission, lâche 5 bombes sur le carreau de la fosse. Cette action crée un coup de poussières dans les installations de surface du siège faisant 34 morts et 16 blessés.


Siège de concentration

Cinq ans plus tard, les travaux de modernisation commencent. La fosse est appelĂ©e Ă  devenir un grand siège de concentration. Le puits no 6 ter est dotĂ© d'un chevalement Ă  molettes superposĂ©es d'une hauteur de 58 mètres, et une salle des machines est bâtie. Jusqu'alors, il Ă©tait destinĂ© Ă  l'aĂ©rage, et ne possĂ©dait pas de chevalement. La machine d'extraction Ă  poulie Koepe gĂ©nère 4 250 chevaux, et le puits est Ă©quipĂ© de deux skips. Le chevalement du puits no 6 est retirĂ©, et remplacĂ© par une installation permettant la visite du puits, et des ventilateurs de type Rateau. Celui-ci va dĂ©sormais assurer l'aĂ©rage. Quant au puits no 6 bis, il est Ă©quipĂ© d'un chevalement Ă  molettes superposĂ©e, moins haut que celui du 6 ter, d'une recette au sol, et d'une machine d'extraction Ă  poulie Koepe de 4 250 chevaux. Le puits est Ă©quipĂ© de deux cages Ă  plateau pouvant contenir des berlines de 3 000 litres. Celles-ci lui permettent de remonter les terres et une partie de la production[B 1].

Un Ă©boulement intervient le dans le puits no 6 bis Ă  la profondeur de 851 mètres, et cause la mort de deux mineurs. La fosse no 7 - 7 bis, sise Ă  1 160 mètres Ă  l'ouest-sud-ouest[note 2], est concentrĂ©e sur la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter en 1954, la mĂŞme annĂ©e que la fosse no 4 - 4 bis - 4 ter, sise Ă  1 980 mètres au nord-ouest[note 2]. Les puits nos 4 et 4 bis sont respectivement remblayĂ©s en 1955 et 1958. Charles de Gaulle descend dans la fosse le 25 septembre 1960. Un lavoir supplĂ©mentaire est mis en service en 1967. Cette annĂ©e-lĂ , la fosse no 7 - 7 bis est reliĂ©e Ă  la concentration par l'Ă©tage d'exploitation de 851 mètres. La totalitĂ© de la production remonte par le puits no 6 ter. Le puits no 4 ter, conservĂ© pour la descente des mineurs, ferme en 1970 et est remblayĂ© deux ans plus tard. Un nouvel accrochage situĂ© Ă  la profondeur de 1 000 mètres est mis en service en 1971 au puits no 6 bis, et deux ans plus tard au puits no 6[B 1].

La production commence à décroître à partir de 1973, date à laquelle le puits no 7 bis est remblayé. Les dernières gaillettes remontent le . Ceci entraîne également la fermeture du puits no 7. Des essais de gazéification souterraine du charbon sont effectués à l'étage d'exploitation de mille mètres à la fin de l'année 1979[B 1].

Les puits nos 6, 6 bis et 6 ter, respectivement profonds de 1 076, 1 040 et 1 050 mètres, sont remblayĂ©s en 1982. Les lavoirs ferment en 1987. Les chevalements, les installations et les lavoirs sont dĂ©truits en 1988 et 1989[B 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Les seuls vestiges de la fosses sont les bureaux et la lampisterie[3].

  • Puits no 6, 1909 - 1982.
    Puits no 6, 1909 - 1982.
  • TĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 6.
    Tête de puits matérialisée no 6.
  • Puits no 6 bis, 1909 - 1982.
    Puits no 6 bis, 1909 - 1982.
  • TĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 6 bis.
    Tête de puits matérialisée no 6 bis.
  • Puits no 6 ter, 1915 - 1982.
    Puits no 6 ter, 1915 - 1982.
  • TĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 6 ter.
    Tête de puits matérialisée no 6 ter.

Les terrils

Trois terrils rĂ©sultent de l'exploitation de la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter[4]. Les terrils nos 2 et 3 font partie des 353 Ă©lĂ©ments rĂ©partis sur 109 sites qui ont Ă©tĂ© classĂ©s le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco. Ils constituent le site no 100[5].

Terril no 2, 6 de Bruay Est

Le terril 6 de Bruay Est au premier plan.
Le terril 6 de Bruay Ouest.
50° 27′ 38″ N, 2° 34′ 12″ E

Le terril no 2, 6 de Bruay Est, situé à Ruitz et Maisnil-lès-Ruitz, est l'un des deux terrils coniques de la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter, sise à Haillicourt, et un de ses trois terrils. Il n'a jamais été exploité, et figure parmi les terrils les plus connus du bassin minier[6].

Terril no 3, 6 de Bruay Ouest

50° 27′ 34″ N, 2° 33′ 56″ E

Le terril no 3, 6 de Bruay Ouest, situé à Ruitz et Maisnil-lès-Ruitz, est l'un des deux terrils coniques de la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter. Il n'a jamais été exploité, et figure parmi les terrils les plus connus du bassin minier[7].

Terril no 7, 6 de Bruay (décharge)

Le terril 6 de Bruay (décharge).
50° 28′ 06″ N, 2° 34′ 31″ E

Le terril no 7, 6 de Bruay (décharge), situé à Haillicourt, est terril plat, très étendu, et entièrement boisé[8].

Les cités

Des citĂ©s ont Ă©tĂ© bâties par la Compagnie des mines de Bruay Ă  proximitĂ© de la fosse, Ă  Haillicourt et Ă  Bruay-la-Buissière. La citĂ© de corons 16-3, son Ă©cole, l'Ă©glise Saint-Joseph, et la citĂ© de corons des Fleurs, font partie des 353 Ă©lĂ©ments rĂ©partis sur 109 sites qui ont Ă©tĂ© classĂ©s le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco. Elles constituent en partie le site no 97[5].

  • Habitations proches de la fosse.
    Habitations proches de la fosse.
  • Habitations groupĂ©es par deux.
    Habitations groupées par deux.
  • Habitations groupĂ©es par deux.
    Habitations groupées par deux.
  • Site oĂą deux corons longs de 142 mètres ont Ă©tĂ© dĂ©truits.
    Site oĂą deux corons longs de 142 mètres ont Ă©tĂ© dĂ©truits.
  • DĂ©tail d'une toiture.
    DĂ©tail d'une toiture.
  • Habitations en cours de rĂ©novation.
    Habitations en cours de rénovation.

Les Ă©coles

Les Ă©coles.
L'Ă©glise.
50° 28′ 07″ N, 2° 33′ 30″ E

Des écoles ont été construites le long de l'axe reliant la fosse no 4 - 4 bis - 4 ter à la fosse no 6 - 6 bis - 6 ter.

L'Ă©glise

50° 28′ 10″ N, 2° 33′ 33″ E

L'église Saint-Joseph a été construite entre 1913 et 1922, à Bruay-la-Buissière, près des limites avec Haillicourt.

Notes et références

Notes
  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité de corons 16-3, son école, l'église Saint-Joseph, la cité de corons des Fleurs, et les terrils nos 2 et 3.
  2. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1911, p. 138

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 145-147. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crĂ©taciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : RĂ©gion de BĂ©thune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , 138 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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