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Fosse n° 3 - 3 bis - 3 ter des mines de Bruay

La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter de la Compagnie des mines de Bruay est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Bruay-la-Buissière. Le premier puits commencé le permet à la fosse d'extraire à partir de . À cette date, et depuis deux ans, seule la fosse no 1 est productive, puisque la fosse no 2 a été abandonnée à cause de fortes venues d'eau. La fosse est rapidement très productive. Un puits no 3 bis est ajouté en et un puits no 3 ter en . D'immenses cités minières sont établis. La fosse possède deux terrils nos 10 et 10 bis, 3 de Bruay Ouest et 3 de Bruay Est.

Fosse no 3 - 3 bis - 3 ter des mines de Bruay
La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter vue depuis le terril no 10, 3 de Bruay Ouest. De gauche Ă  droite, les puits nos 3 ter, 3 et 3 bis. Plus en avant, le terril no 10A, 3 de Bruay Est.
La fosse no 3 - 3 bis - 3 ter vue depuis le terril no 10, 3 de Bruay Ouest. De gauche Ă  droite, les puits nos 3 ter, 3 et 3 bis. Plus en avant, le terril no 10A, 3 de Bruay Est.
Puits n° 3
Coordonnées 50,484383, 2,526506[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service
Profondeur 620,32 mètres
Étages des accrochages 212, 260, 290, 361, 476 et 592 mètres
ArrĂŞt 1966 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1967
Puits n° 3 bis
Coordonnées 50,484183, 2,525867[BRGM 2]
Début du fonçage
Mise en service 1896
Profondeur 836 mètres
Étages des accrochages 260, 290, 361, 476, 592 et 818 mètres
ArrĂŞt 1966 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1970
Puits n° 3 ter
Coordonnées 50,485319, 2,525427[BRGM 3]
Début du fonçage
Profondeur 708 mètres
ArrĂŞt 1966 (service)
1972 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1972
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Bruay-la-Buissière
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Bruay
Groupe Groupe de Bruay
Groupe d'Auchel-Bruay
Unité de production UP de Bruay
Ressources Houille
Concession Bruay
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

GĂ©olocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Fosse no 3 - 3 bis - 3 ter des mines de Bruay
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse no 3 - 3 bis - 3 ter des mines de Bruay

En 1940, le puits no 3 bis est doté d'un nouveau chevalement, à structure métallique apparente. La Compagnie des mines de Bruay est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Bruay. Bien que son gisement semble limité, des modernisations sont entreprises, et des essais de nouveaux outillages sont entrepris. La fosse cesse d'extraire en 1966. Ses puits nos 3 et 3 bis sont remblayés en 1967 et en 1970. Le puits no 3 ter a été conservé jusqu'en 1972, pour le service et l'aérage de la fosse no 2 bis - 2 ter des mines de Marles à Marles-les-Mines. Il est remblayé en 1972, et son chevalement en béton armé, unique dans le bassin minier, est dynamité le .

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 3, 3 bis et 3 ter. Bien que le terril no 10A soit considéré comme disparu, ses traces subsistent toujours. Le terril no 10 est un des terrils majeurs du bassin minier. Les cités ont été rénovées, bien que quelques rues aient été démolies. Le terril no 10 a été inscrit le 30 juin 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse

Alors que la fosse no 1 est productive depuis 1855[C 1], et que la fosse no 2 a été commencée en 1858[C 2], la Compagnie des mines de Bruay décide d'ouvrir une troisième fosse à l'est de Bruay-la-Buissière, près des limites avec la concession de la Compagnie des mines de Marles[1].

Fonçage

La troisième fosse de la Compagnie de Bruay a Ă©tĂ© ouverte Ă  partir du [A 1]. Le puits no 3 est situĂ© Ă  55 mètres Ă  l'ouest du chemin de Lillers, et Ă  850 mètres Ă  l'ouest du clocher du village[SA 1].

Le passage du second niveau, rencontrĂ© entre 98 et 110 mètres de profondeur, a prĂ©sentĂ© quelques difficultĂ©s. Le cuvelage en bois a seize pans et règne sur 88,62 mètres de hauteur. Le diamètre utile du puits est de 4,08 mètres[SA 1]. Le terrain houiller a Ă©tĂ© atteint Ă  la profondeur de 124,79 mètres[C 2] - [JC 1] - [SA 1]. Les accrochages sont Ă©tablis Ă  212, 240, 290 et 341 mètres de profondeur[SA 1]. Le puits no 3 sera ensuite Ă©largie Ă  4,30, 4,50, puis 5,20 mètres[A 1].

Exploitation

La fosse est entrĂ©e en exploitation en [C 3]. Elle a rencontrĂ© un gisement très riche et très rĂ©gulier, les terrains sont inclinĂ©s de 11 Ă  12°[C 2]. La fosse est très riche et très productive, la houille est flĂ©nue, et contient 40 % de matières volatiles[C 2]. Sa bonne installation a permis de dĂ©velopper largement sa production qui atteint vers 1880 150 000 tonnes par an[C 3]. En 1878[C 2], on y a installĂ© une machine d'Ă©puisement semblable Ă  celle du no 1, et un grand atelier couvert de triage et de criblage des charbons[C 3].

Le chevalement du puits no 3 bis a longtemps été similaire à celui du puits no 1.

Ă€ la fin du XIXe siècle, le puits no 3 est profond de 381,05 mètres[SA 1]. Le puits no 3 bis a Ă©tĂ© commencĂ© en [A 1], Ă  50 mètres Ă  l'ouest du puits no 3. Le niveau d'eau a donnĂ© au maximum 35 Ă  40 m3 Ă  l'heure, vers 70 mètres de profondeur[SA 1]. Le cuvelage est en fonte et par segments, sur une hauteur de 94,13 mètres de hauteur. Le diamètre utile du puits est de 4,80 mètres, son orifice est situĂ© Ă  l'altitude de 81,68 mètres. Ses accrochages sont Ă©tablis Ă  212, 250, 290 et 361 mètres. Il est alors profond de 381 mètres de profondeur, comme le puits no 3[SA 1].

Le puits no 3 ter est commencĂ© en [A 1], Ă  130 mètres au nord du puits no 3 bis[note 2]. Alors que les puits nos 3 et 3 bis assure l'extraction, le puits no 3 ter est destinĂ© au service et Ă  l'aĂ©rage. Il possède un chevalement en bĂ©ton armĂ© unique dans le bassin minier[B 1].

Le chevalement du puits no 3 bis est remplacé par un chevalement à structure métallique apparente en 1940. La Compagnie des mines de Bruay est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Bruay. Des essais sont mis en place dans cette fosse dans le but de moderniser l'extraction dans le bassin. La machine « Marietta » est utilisée en 1957 pour le creusement des galeries[B 1].

Bien que les rĂ©serves apparaissent limitĂ©es, la fosse subit une modernisation en 1952, qui concerne les recettes, la mise Ă  terril et le système de remblayage pneumatique. La fosse cesse d'extraire en 1966, après avoir extrait 53 600 000 tonnes de houille, c'est la production la plus importante du bassin minier. Le puits no 3, profond de 620,32 mètres, est remblayĂ© en 1967, le puits no 3 bis, profond de 836 mètres[A 1], l'est en 1970. Les chevalements des puits nos 3 et 3 bis sont respectivement abattus en 1970 et 1971[B 1].

Le puits no 3 ter a Ă©tĂ© conservĂ© pour l'aĂ©rage et le service de la fosse no 2 bis - 2 ter des mines de Marles Ă  Marles-les-Mines, sise Ă  1 950 mètres au nord-ouest[note 2]. Le puits, profond de 708 mètres[A 1], est remblayĂ© en 1972, et son chevalement dynamitĂ© le [B 1].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Il ne reste rien de la fosse[3]. Le site est occupé par une zone d'activités.

  • Les puits nos 3 et 3 bis.
    Les puits nos 3 et 3 bis.
  • Le lavoir et les puits nos 3 bis et 3.
    Le lavoir et les puits nos 3 bis et 3.
  • TĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 3.
    Tête de puits matérialisée no 3.
  • TĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 3 bis.
    Tête de puits matérialisée no 3 bis.
  • Puits no 3 ter, 1916 - 1972
    Puits no 3 ter, 1916 - 1972
  • TĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e no 3 ter.
    Tête de puits matérialisée no 3 ter.

Les terrils

Deux terrils résultent de l'exploitation de la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter[4].

Terril no 10, 3 de Bruay Ouest

Le terril no 10.
Le terril no 10A.
50° 29′ 13″ N, 2° 31′ 11″ E

Le terril no 10, situĂ© Ă  Bruay-la-Buissière, est un immense terril conique haut de 90 mètres issu de l'exploitation de la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter[5]. Il fait partie des 353 Ă©lĂ©ments rĂ©partis sur 109 sites qui ont Ă©tĂ© inscrits le 30 juin 2012 sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Il constitue le site no 93[6].

DĂ©but mars 2023, La Voix du Nord, dans un article publiĂ© par Antoine Maes, indique que la photographie ci-contre du terril no 10, prise fin septembre 2011 par le wikimĂ©dien JĂ©rĂ©my Jähnick et prĂ©alablement recadrĂ©e et mise en noir et blanc, a Ă©tĂ© utilisĂ©e par des comptes complotistes sur des plateformes comme Instagram pour la faire passer pour le site de la pyramide du Soleil Ă  Teotihuacan au Mexique en 1900, mettant en comparaison la photo du terril avec une photo de la pyramide prise en 2022. En janvier 2023, le montage associant la photo du terril et celle de la pyramide est repris sur Twitter par un compte dĂ©crit comme complotiste et suivi par plus de 700 000 personnes, celui-ci Ă©tant soi-disant spĂ©cialisĂ© dans « l’étude des thĂ©ories scientifiques alternatives ». L'archĂ©ologue ClĂ©ment Salviani indique que ce montage est bien entendu un hoax[7].

Terril no 10A, 3 de Bruay Est

50° 29′ 08″ N, 2° 31′ 26″ E

Le terril no 10A, situé à Bruay-la-Buissière, disparu, était un des deux terrils de la fosse no 3 - 3 bis - 3 ter. Il s'agissait d'un petit terril plat, antérieur au terril conique[8].

Les cités

De nombreuses cités ont été bâties par la Compagnie des mines de Bruay à proximité de la fosse. Celles-ci sont particulièrement étendues.

  • Un coron.
    Un coron.
  • Habitations groupĂ©es par quatre.
    Habitations groupées par quatre.
  • Habitations groupĂ©es par deux.
    Habitations groupées par deux.
  • Habitations groupĂ©es par deux.
    Habitations groupées par deux.
  • VidĂ©o d'une rue.
  • Une des Ă©coles.
    Une des Ă©coles.

Notes et références

Notes
  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne le terril no 10.
  2. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. Vuillemin 1880, p. 197
  2. Vuillemin 1880, p. 219
  3. Vuillemin 1880, p. 198
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1911, p. 138
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Soubeiran 1898, p. 251

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 144. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 Ă  1992, t. II, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la dĂ©couverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 197-198, 219. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crĂ©taciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : RĂ©gion de BĂ©thune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , 138 p. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minĂ©ralogique de BĂ©thune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 251. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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