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Formule propositionnelle

En logique mathématique une proposition, ou formule propositionnelle, ou expression propositionnelle est une expression construite à partir de connecteurs et de variables propositionnelles.

En logique propositionnelle classique[1], une formule propositionnelle, ou expression propositionnelle, est une formule bien formĂ©e qui possĂšde une valeur de vĂ©ritĂ©. Si les valeurs de toutes les variables propositionnelles dans une formule propositionnelle sont donnĂ©es, une unique valeur de vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e.

Une formule propositionnelle est construite à partir de propositions simples, telles que « cinq est supérieur à trois », ou de variables propositionnelles telles que P et Q, en utilisant des connecteurs logiques tels que NON, ET, OU et IMPLIQUE ; par exemple :

(P ET NON Q) IMPLIQUE (P OU Q).

Propositions

Dans le calcul des propositions, les propositions de base sont simples ou atomiques (on ne peut pas les dĂ©composer)[2]. Les propositions atomiques sont liĂ©es par des connecteurs propositionnels, les plus courants sont «ET», «OU», «SI ... ALORS ...», «ni ... ni ...», « ... EST ÉQUIVALENT À ...» . En langue vernaculaire des mathĂ©maticiens, le point-virgule « ; » et le conjonctif « MAIS » sont considĂ©rĂ©s comme des expressions de « ET ». Une suite de propositions sont considĂ©rĂ©es comme liĂ©es par des conjonctions, et l'analyse formelle applique une « rĂšgle de parenthĂšses » rĂ©cursive.

Les propositions simples sont de nature dĂ©clarative, elles affirment quelque chose au sujet de l'Ă©tat du monde, par exemple « Cette vache est bleue », « Il y a un coyote! », « ce triangle est isocĂšle », « 3 ≄ 5 ».

Le calcul propositionnel comme systĂšme formel

Un systĂšme formel est un ensemble de symboles, appelĂ©s variables, un ensemble de symboles appelĂ©s connecteurs (*, +, ~ , &, V, =, ≡, ⋀, ÂŹ) et un systĂšme de rĂšgles pour manipuler les symboles.

Utilité des formules propositionnelles

Analyse : Dans le raisonnement déductif, les philosophes, rhéteurs et mathématiciens réduisent les arguments à des formules, puis les étudient pour vérifier leur exactitude.

« Étant donnĂ© que la conscience est suffisante pour une intelligence artificielle, et que seules les entitĂ©s conscientes peuvent passer le test de Turing, avant que nous puissions conclure qu'un robot est une intelligence artificielle, le robot doit d'abord passer le test de Turing. »

Les ingénieurs analysent les fonctions logiques qu'ils ont conçues en utilisant des techniques de synthÚse, puis appliquent diverses techniques de réduction et de minimisation afin de simplifier leurs conceptions.

SynthÚse : Les ingénieurs synthétisent en particulier les formules propositionnelles (qui finissent par se retrouver sous forme de circuits de symboles) des tables de vérité. Par exemple, on pourrait créer une table de vérité pour savoir comment l'addition binaire doit se comporter étant donné l'ajout de variables « b », « a », « carry_in » (transposé dans) « ci », et les résultats « carry_out » (transposé hors) « co » et la « somme » Σ :

Exemple : dans la 5e rangĂ©e, ( (b+a) + ci ) = ( (1+0) + 1 ) = le nombre «2». Écrit en nombre binaire, il est Ă©gal Ă  102, oĂč «co»=1 et ÎŁ=0, comme Ă©crit dans le tableau ci-dessous.
rangée b a td (b+a)+ci co Σ
0 0 0 0 0 0 0
1 0 0 1 1 0 1
2 0 1 0 1 0 1
3 0 1 1 2 1 0
4 1 0 0 1 0 1
5 1 0 1 2 1 0
6 1 1 0 2 1 0
7 1 1 1 3 1 1

Variables propositionnelles

Le type le plus simple de formule propositionnelle est une variable propositionnelle. Les propositions qui sont simples (atomique) telles que les expressions symboliques sont souvent désignées par des variables nommées a, b, ou A, B, etc. Une variable propositionnelle est destinée à représenter une proposition atomique (assertion), telle que « on est samedi » = a (ici le symbole = signifie « ... est attribué la variable nommée ... ») ou « Je ne vais au cinéma que le lundi » = b.

Affectation de valeur de vérité, évaluations de formule (en logique classique)

En logique propositionnelle classique l’évaluation d'une formule propositionnelle commence par l'affectation d'une valeur de vĂ©ritĂ© Ă  chaque variable.

Connecteurs logiques propositionnels

Les formules propositionnelles sont construites Ă  partir des variables propositionnelles en utilisant des connecteurs propositionnels, par exemple

  • Le connecteur unaire de la nĂ©gation. Si  est une formule, alors  est une formule.
  • Les connecteurs binaires . Ainsi, par exemple, si  et  sont des formules propositionnelles, alors  est une formule propositionnelle.
  • Des connecteurs binaires, tels que NON-ET, NON-OU, et XOR.
  • Le connecteur ternaire SI ... ALORS ... SINON ...
  • Les connecteurs nullaires ⊀ et ⊄

Connecteurs de rhétorique, de philosophie et de mathématiques

Voici les connecteurs communs à la rhétorique, philosophie et aux mathématiques, ainsi que leurs tables de vérité. Les symboles utilisés varient d'un auteur à un autre et entre les domaines d'activité. En général, les abréviations «V» et «F» représentent l'évaluation des variables de la formule propositionnelle (par exemple, l'affirmation : « Cette vache est bleue » aura la valeur de vérité « V » pour Vrai ou « F » pour Faux, dans le cas contraire.)

Les connecteurs s'énoncent de nombreuses façons, par exemple « a IMPLIQUE b » se dit également « SI a ALORS b ». Certains d'entre eux sont présentés dans le tableau ci-dessous.

b only if a
b EST SUFFISANT POUR a
a EST NÉCESSAIRE POUR b b SI ET SEULEMENT SI a ;
b SSI a
OU inclusif SI b ALORS a b EST NÉCESSAIRE ET SUFFISANT POUR a
négation négation conjonction disjonction implication biconditionel
variable variable NON b NON a b ET a b OU a b IMPLIQUE a b EST logiquement Ă©quivalent À a f EST UNE tautologie NI a NI b b barre a OU exclusif
b a (b) (a) (b a) (b a) (b a) (b a) (f = formule) (a NON-OU b) (b|a) varie
F F V V F F V V V V V F
F V V F F V V F V F V V
V F F V F V F F V F V V
V V F F V V V V V F F F

Connecteur : SI ... ALORS ... SINON ...

si ... alors ... sinon ... est un connecteur ternaire. En logique classique[3], tous les autres connecteurs peuvent ĂȘtre construits Ă  partir de ce connecteur et des constantes ⊄ (pour le « faux ») et T (pour le « vrai ») ; si A alors B sinon C Ă©quivaut Ă  (A ∧ B) √ (ÂŹA ∧ C) ou encore Ă  (A → B) ∧ (ÂŹA → C).

Formules plus complexes

Comme indiqué ci-dessus, le connecteur SI c ALORS b SINON a est construit, soit à partir de connecteurs à 2 arguments SI ... ALORS ... et ET, soit de OU et ET et le connecteur unaire NON. Les connecteurs tels que l'argument n-aire ET (a & b & c & ... & n), OU (V b V c V ... V n) sont construits à partir des chaßnes des deux arguments ET et OU et écrits sous forme abrégée sans parenthÚses. Ceux-ci, et d'autres connecteurs, peuvent alors servir de blocs de construction pour former encore d'autres connecteurs. Les rhéteurs, philosophes et mathématiciens utilisent des tables de vérité et les divers théorÚmes d'analyse dans le but de simplifier leurs formules.

DĂ©finitions

Une dĂ©finition crĂ©e un nouveau symbole ainsi que son comportement, souvent dans le but de l’abrĂ©viation. Une fois que la dĂ©finition est prĂ©sentĂ©e, soit sous forme de symboles soit de formule Ă©quivalente, elle peut ĂȘtre utilisĂ©e. Le symbole suivant =Df fait partie de la convention de Reichenbach[4]. Quelques exemples de dĂ©finitions pratiques tirĂ©es de l'ensemble de symbole { ~, &, (,) }. Chaque dĂ©finition est la crĂ©ation d'une formule logiquement Ă©quivalente et peut ĂȘtre utilisĂ©e pour la substitution ou pour le remplacement.

  • dĂ©finition d'une nouvelle variable : (c & d) =Df s
  • OU : ~(~a & ~b) =Df (a V b)
  • IMPLICATION : (~a V b) =Df (a → b)
  • XOR : (~a & b) V (a & ~b) =Df (a ⊕ b)
  • ÉQUIVALENCE LOGIQUE : ( (a → b) & (b → a) ) =Df ( a ≡ b )

Substitution opposée à remplacement

Substitution : La variable ou la sous-formule pouvant ĂȘtre substituĂ©es Ă  une autre variable, une constante ou sous-formule doit ĂȘtre remplacĂ©e tout au long de la formule gĂ©nĂ©rale.

Exemple : (c & d) V (p & ~(c & ~d)), mais (q1 & ~q2) ≡ d. Maintenant, chaque fois que la variable « d » se produit, substitut (q1 & ~q2) :
(c & (q1 & ~q2)) V (p & ~(c & ~(q1 & ~q2)))

Remplacement : (i) la formule Ă  remplacer doit ĂȘtre logiquement Ă©quivalente (reliĂ©e par ≡ ou ↔) Ă  la formule qui le remplace, et (ii) Ă  la diffĂ©rence de la substitution, le remplacement ne se produit que dans un seul endroit.

Exemple : Utilisez cet ensemble de formules Ă©quivalentes : 1 : ( (a V 0) ≡ a ). 2 : ( (a & ~a) ≡ 0 ). 3 : ( (~a V b) =Df (a → b) ). 6. ( ~(~a) ≡ a )
  • dĂ©buter avec « a » : a
  • Utiliser 1 pour remplacer « a » avec (a V 0) : (a V 0)
  • Utiliser la notion de « schĂ©ma » pour substituer b de a dans 2 : ( (a & ~a) ≡ 0 )
  • Utiliser 2 pour remplacer 0 avec (b & ~b) : ( a V (b & ~b) )
  • (voir ci-dessous pour comment distribuer « un V » sur (b & ~b), etc.

DĂ©finition inductive

La prĂ©sentation classique de la logique propositionnelle (voir Enderton 2002) utilise les connecteurs . L'ensemble des formules sur un ensemble donnĂ© de variables propositionnelles est inductivement dĂ©fini comme le plus petit ensemble d'expressions telles que :

  • Chaque variable propositionnelle contenue dans l'ensemble est une formule,
  • est une formule quand  en est une, et
  • est une formule quand  et  sont des formules et  est l'un des connecteurs logiques binaires .

Cette dĂ©finition inductive peut ĂȘtre facilement Ă©tendue pour couvrir des connecteurs supplĂ©mentaires.

La dĂ©finition inductive peut Ă©galement ĂȘtre reformulĂ©e sous forme d'opĂ©ration de clĂŽture (Enderton, 2002). Soit V un ensemble de variables propositionnelles et XV dĂ©signent l'ensemble de toutes les chaĂźnes Ă  partir d'un alphabet, y compris les symboles de V, les parenthĂšses de gauche et de droite, et tous les connecteurs logiques nĂ©cessaires. Chaque connecteur logique correspond Ă  une opĂ©ration de construction de formule, une fonction de XXV Ă  XXV :

  • Étant donnĂ© une chaĂźne z, l'opĂ©ration  retourne .
  • Étant donnĂ© une chaĂźne z, l'opĂ©ration  retourne . Il existe des opĂ©rations similaires , , et  correspondant aux autres connecteurs binaires.

DĂ©composition analytique de formules en logique classique

Les « principes » (ou « lois ») suivants du calcul propositionnel sont utilisĂ©s pour « rĂ©duire » les formules complexes[5]. Les « principes » peuvent ĂȘtre facilement vĂ©rifiĂ©s avec des tables de vĂ©ritĂ©. Pour chaque principe, le connecteur principal est associĂ© Ă  l'Ă©quivalence logique ≡ ou Ă  l'identitĂ© =. Une analyse complĂšte des  2n valeurs de vĂ©ritĂ© pour ses n variables distinctes se traduira par une colonne de 1 sous ce connecteur. Cette constatation fait de chaque principe, par dĂ©finition, une tautologie. Et, pour un principe donnĂ©, puisque sa formule Ă  gauche et Ă  droite sont Ă©quivalentes (ou identiques), peuvent ĂȘtre remplacĂ©s par un autre.

Exemple : La table de vĂ©ritĂ© suivante est la loi de De Morgan portant sur le NON sur OU : ~(a V b) ≡ (~a & ~b). À gauche du connecteur principal ≡ (colonne jaune « taut ») la formule ~(b V a) Ă©valuĂ©e Ă  (1, 0, 0, 0) dans la colonne « P». Sur la droite de « taut » la formule (~(b) V ~(a)) est aussi Ă©valuĂ©e Ă  (1, 0, 0, 0) dans la colonne « Q ». Comme les deux colonnes possĂšdent des Ă©valuations Ă©quivalentes, l'Ă©quivalence logique ≡ sous « taut » est Ă©valuĂ©e Ă  (1, 1, 1, 1), i.e. P ≡ Q. 
P taut Q
b a ( ~ ( b V a ) ≡ ( ~ ( b ) & ~ ( a ) ) )
0 0 1 0 0 0 1 1 0 1 1 0
0 1 0 0 1 1 1 1 0 0 0 1
1 0 0 1 1 0 1 0 1 0 1 0
1 1 0 1 1 1 1 0 1 0 0 1

Notez que si les symboles 1 et 0 (ou T et F) sont utilisĂ©s dans un systĂšme axiomatique, ils sont considĂ©rĂ©s comme des fbfs et obĂ©iront donc aux mĂȘmes rĂšgles que celles des variables : anciennetĂ© Connective (symbole rang).

Priorité de connecteur (rang des symboles)

En gĂ©nĂ©ral, pour Ă©viter toute confusion lors de l'analyse et de l'Ă©valuation des formules propositionnelles, on fait usage des parenthĂšses. Cependant, trĂšs souvent, les auteurs ne les utilisent pas. Pour analyser une formule complexe, il faut d'abord connaĂźtre la prioritĂ©, ou le rang, de chaque connecteur prĂ©sent dans celles-ci. Pour une formule bien-formĂ©e, il faut commencer par le connecteur ayant la prioritĂ© la plus Ă©levĂ©e et ajouter des parenthĂšses autour de ses composants, puis se dĂ©placer vers le connecteur Ă  la prioritĂ© infĂ©rieure dans le classement. De l'opĂ©rateur possĂ©dant le plus de prioritĂ© Ă  celui qui en possĂšde le moins, les signes ∀x et ∃x, l'IDENTITÉ = et les signes arithmĂ©tiques ajoutĂ©s[6] :

≡ (ÉQUIVALENCE LOGIQUE), → (IMPLICATION), & (ET), V (OU), ~ (NON), = (IDENTITÉ), + (somme arithmĂ©tique), *(multiplication arithmĂ©tique), ' (s, successeur arithmĂ©tique).

Ainsi, la formule peut ĂȘtre analysĂ©e, mais noter que, parce que NON n'obĂ©it pas Ă  la loi de la distributivitĂ©, les parenthĂšses autour de la formule (~ c & ~ d) sont obligatoires :

Exemple : « d & c V w » réécrit donne ( (d & c) V w )
Exemple : « a & a → b ≡ a & ~a V b » rĂ©Ă©crit (rigoureusement) est 
  • ≡ Ă  la prioritĂ© : ( ( a & a → b ) ≡ ( a & ~a V b ) )
  • → Ă  la prioritĂ© : ( ( a & (a → b) ) ≡ ( a & ~a V b ) )
  • & Ă  la prioritĂ© des deux cĂŽtĂ©s : ( ( ( (a) & (a → b) ) ) ≡ ( ( (a) & (~a V b) ) )
  • ~ Ă  la prioritĂ© : ( ( ( (a) & (a → b) ) ) ≡ ( ( (a) & (~(a) V b) ) )
Exemple :
d & c V p & ~(c & ~d) ≡ c & d V p & c V p & ~d rĂ©Ă©crit est ( ( (d & c) V ( p & ~((c & ~(d)) ) ) ) ≡ ( (c & d) V (p & c) V (p & ~(d)) ) )

Lois commutative et associative

Les opĂ©rateurs ET et OU sont tous deux soumis aux lois commutative et associative :

  • Loi commutative pour OU : (a V b) ≡ (b V a)
  • Loi commutative pour ET : (a & b) ≡ (b & a)
  • Loi associative pour OU : ((a V b) V c) ≡ (a V (b V c))
  • Loi associative pour ET : ((a & b) & c) ≡ (a & (b & c))

Lois distributives

L'opérateur OU se distribue sur l'opérateur ET, et l'opérateur ET se distribue sur l'opérateur OU.

  • DistributivitĂ© de OU : (c √ (a & b)) ≡ ((c √ a) & (c √ b))
  • DistributivitĂ© de ET : (c & (a √ b)) ≡ ((c & a) √ (c & b))

Lois de De Morgan

L’opĂ©rateur ~ lorsqu'il est appliquĂ© Ă  une disjonction produit une conjonction et similairement l’opĂ©rateur ~ lorsqu'il est appliquĂ© Ă  une conjjonction produit une disjonction. Ce sont les lois de de Morgan.

  • Loi de De Morgan pour OU : ~(a V b) ≡ (~a & ~b)
  • Loi de De Morgan pour ET : ~(a & b) ≡ (~a V ~b)

Idempotence 

L'idempotence dit que quand on applique un Ă©lĂ©ment Ă  lui-mĂȘme, on obtient l'Ă©lĂ©ment en question[7] :

  • Absorption pour OU : (a V a) ≡ a
  • Absorption pour ET : (a & a) ≡ a

Double négation (involution)

En logique classique :

  • ~(~a) = a

Formules bien formées (fbfs)

Telles qu'elles ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es, ces formules peuvent ĂȘtre analysĂ©es de maniĂšre unique pour dĂ©terminer leur structure en termes de variables propositionnelles et de connecteurs logiques. Lorsque les formules sont Ă©crites en notation infixe, comme ci-dessus, la dĂ©sambiguĂŻsation est assurĂ©e grĂące Ă  une utilisation appropriĂ©e de parenthĂšse. Alternativement, les formules peuvent ĂȘtre Ă©crites en notation polonaise ou en notation polonaise inverse, ce qui Ă©limine le besoin de parenthĂšses. Elles peuvent aussi ĂȘtre dĂ©crites par un arbre syntaxique.

La dĂ©finition inductive des formules infixes dans la section prĂ©cĂ©dente peut ĂȘtre convertie en une grammaire formelle sous la forme de Backus-Naur :

<formule> : := <variable propositionnelle>
| ( <formule> )
| ( <formule> <formule>)
| ( <formule> <formule> )
| ( <formule> <formule> )
| ( <formule> <formule> )

On peut montrer que toute expression appariĂ©e par la grammaire a le mĂȘme nombre de parenthĂšses Ă  gauche qu'Ă  droite, et toute partie initiale non vide d'une formule a plus de parenthĂšses Ă  gauche qu'Ă  droite[8]. Ce fait peut ĂȘtre utilisĂ© pour donner un algorithme pour l'analyse syntaxique des formules. Cette idĂ©e peut ĂȘtre utilisĂ©e pour gĂ©nĂ©rer un analyseur de descente pour les formules rĂ©cursives.

Exemple de comptage de parenthĂšses :

Cette mĂ©thode localise « 1 » comme le connectif principal[9]. Il localise aussi le connecteur le plus interne, oĂč l'on commencerait l'Ă©valuation de la formule sans l'utilisation d'une table de vĂ©ritĂ©, par exemple au « niveau 6 ».

début ( ( ( c & d ) V ( p & ~ ( ( c & ~ ( d ) ) ) ) ) = ( ( ( c & d ) V ( p & d ) ) V ( p & ~ ( c ) ) ) )
compte 0 1 2 3 3 3 3 2 2 3 3 3 3 4 5 5 5 5 6 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 4 4 4 3 3 4 4 4 4 3 2 2 3 3 3 3 3 3 3 2 1 0

Ensembles réduits de connecteurs

Le symbole d'ingĂ©nierie pour le connecteur NAND(NON-ET° (la «barre») peut ĂȘtre utilisĂ© pour construire une formule propositionnelle. L'idĂ©e que la vĂ©ritĂ© (1) et le faux (0) peuvent ĂȘtre dĂ©finis en termes de ce connecteur est montrĂ© dans la suite de NON-ET sur la gauche, et les dĂ©rivations des quatre Ă©valuations d'un NON-ET b sont prĂ©sentĂ©es en bas du document. La mĂ©thode la plus courante consiste Ă  utiliser la table de vĂ©ritĂ© du NON-ET.

Un ensemble de connecteurs logiques est dit complet si chaque formule propositionnelle est tautologiquement Ă©quivalente Ă  une formule avec seulement les connecteurs de cet ensemble. Il y a beaucoup d'ensembles complets de connecteurs, y compris , , et [10]. Certaines paires ne sont pas complĂštes, par exemple .

La barre de Sheffer

Le connecteur binaire correspondant NON-ET est appelĂ© la barre de Sheffer, et Ă©crit avec une barre verticale | ou verticale flĂšche ↑. L'intĂ©gralitĂ© de ce connecteur a Ă©tĂ© notĂ© dans les Principia Mathematica (1927 : xvii). Étant donnĂ© qu'il est complet sur lui-mĂȘme, tous les autres connecteurs peuvent ĂȘtre exprimĂ©s en utilisant uniquement celui-ci. Par exemple, lorsque le symbole « ≡ » reprĂ©sente l'Ă©quivalence logique :

~p ≡ p|p
p → q ≡ p|~q
p V q ≡ ~p|~q
p & q ≡ ~(p|q)

En particulier, les connecteurs nullaires (reprĂ©sentant la vĂ©ritĂ©) et  (reprĂ©sentant la faussetĂ©) peuvent ĂȘtre exprimĂ©s en utilisant la barre :

Si ... alors ... sinon

Ce connecteur, avec {0, 1} (ou { , }), forme un ensemble complet. Dans ce qui suit, la relation SI ... ALORS ... SINON(c, b, a) = d reprĂ©sente ((c → b) V (~c → a)) ≡ ((c & b) V (~c & a)) = d

(c, b, a) :
(c, 0, 1) ≡ ~c
(c, b, 1) ≡ (c → b)
(c, c, a) ≡ (c V a)
(c, b, c) ≡ (c & b)

Exemple : L'exemple suivant montre comment une preuve basĂ©e sur un thĂ©orĂšme « (c, b, 1) ≡ (c → b) » est dĂ©montrĂ©e. (Note : (c → b) est dĂ©fini comme (~ c V b)) :

  • Commencez par la forme rĂ©duite : ( (c & b) V (~c & a) )
  • Substituez « 1 » pour a : ( (c & b) V (~c & 1) )
  • IdentitĂ© (~c & 1) = ~c : ( (c & b) V (~c) )
  • Loi de commutativitĂ© pour V : ( (~c) V (c & b) )
  • Distribuez « ~c V » sur (c & b) : ( ((~c) V c ) & ((~c) V b )
  • Principe du tiers exclu (((~c) V c ) = 1 ) : ( (1) & ((~c) V b ) )
  • Distribuez « (1) & » sur ((~c) V b) : ( ((1) & (~c)) V ((1) & b )) )
  • CommutativitĂ© et IdentitĂ© (( 1 & ~c) = (~c & 1) = ~c, et (( 1 & b) ≡ (b & 1) ≡ b : ( ~c V b )
  • ( ~c V b ) est dĂ©fini comme c → b C. Q. F. D.

Dans la table de vĂ©ritĂ© suivante, la colonne intitulĂ©e « taut », pour tautologie, Ă©value l'Ă©quivalence logique (symbolisĂ© ici par le signe ≡) entre les deux colonnes nommĂ©es d. Parce que les quatre rangĂ©es sous « taut » sont des 1, l'Ă©quivalence reprĂ©sente en effet une tautologie.

d taut d
rangĂ©es c b a ( ( ( c & b ) V ( ~ ( c ) & a ) ) ≡ ( ~ ( c ) V b ) )
0,1 0 0 1 0 0 0 1 1 0 1 1 1 1 0 1 0
2,3 0 1 1 0 0 1 1 1 0 1 1 1 1 0 1 1
4,5 1 0 1 1 0 0 0 0 1 0 1 1 0 1 0 0
6,7 1 1 1 1 1 1 1 0 1 0 1 1 0 1 1 1

Formes normales

Une formule propositionnelle arbitraire peut avoir une structure trĂšs compliquĂ©e. Il est souvent commode de travailler avec des formules qui ont des formes plus simples, connus sous le nom de formes normales. Certaines formes normales courantes comprennent la forme normale conjonctive et la forme normale disjonctive. Toute formule propositionnelle peut ĂȘtre rĂ©duite Ă  sa forme normale conjonctive ou disjonctive.

RĂ©duction Ă  la forme normale

Une table de vĂ©ritĂ© contiendra 2n rangĂ©es, oĂč n est le nombre de variable (e.g. trois variables « p », « d », « c » produit 23 rangĂ©es).Chaque ligne reprĂ©sente une minterm. Chaque minterm peut ĂȘtre trouvĂ©e dans le diagramme de Hasse, le diagramme de Veitch, et dans la table de Karnaugh. (Les Ă©valuations de « p » montrĂ©es dans la table de vĂ©ritĂ© ne sont pas reprĂ©sentĂ©es dans les diagrammes de Hasse, Veitch et Karnaugh.)

La rĂ©duction Ă  la forme normale est relativement simple une fois la table de vĂ©ritĂ© de la formule concernĂ©e prĂȘte. Mais de nouvelles tentatives pour rĂ©duire au minimum le nombre de littĂ©raux (voir ci-dessous) nĂ©cessitent quelques outils : la rĂ©duction par les lois de De Morgan et des tables de vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre difficile Ă  rĂ©aliser, mais les tables de Karnaugh sont trĂšs appropriĂ©es pour Ă©tudier un petit nombre de variables (5 ou moins). Certaines mĂ©thodes tabulaires sophistiquĂ©es ; pour plus de dĂ©tails, voir la mĂ©thode de Quine-Mc Cluskey.

DĂ©veloppement historique

Bertrand Russell (1912 :74) Ă©numĂšre trois lois de la pensĂ©e dĂ©rivĂ©es d'Aristote : (1) Le principe d'identitĂ© : « Tout ce qui est, est », (2) Le principe de la non-contradiction : « Rien ne peut pas Ă  la fois ĂȘtre et ne pas ĂȘtre » et (3) Le principe du tiers exclu : « Tout doit ĂȘtre ou ne pas ĂȘtre ».

Exemple : Ici O est une expression autour d'un objet :

(1) Principe d'identité : O = O
(2) Principe de non-contradiction : ~(O & ~(O))
(3) Principe du tiers exclu : (O V ~(O))

Bien qu'un calcul propositionnel soit nĂ© avec Aristote, la notion d'une algĂšbre appliquĂ©e Ă  des propositions a dĂ» attendre le dĂ©but du XIXe siĂšcle. Dans une rĂ©action (dĂ©favorable) Ă  la tradition de 2000 ans des syllogismes d'Aristote, l'Essai sur l'entendement humain de John Locke (1690) a utilisĂ© le mot sĂ©miotique (thĂ©orie de l'utilisation de symboles). En 1826, Richard Whately a fait une analyse critique de la logique syllogistique avec une sympathie envers la sĂ©miotique de Locke. Le travail de George Bentham (1827) a donnĂ© lieu Ă  la notion de « quantification du prĂ©dicat » (1827) (aujourd'hui symbolisĂ©e par ∀ ≡ « pour tout »). Une « ligne » lancĂ©e par William Hamilton sur un conflit de prioritĂ© avec Auguste De Morgan Â« a inspirĂ© George Boole pour Ă©crire ses idĂ©es sur la logique, et de les publier en tant AML [Analyse MathĂ©matique de la Logique] en 1847 » (Grattin-Guinness et Bornet 1997 : xxviii).

À propos de leur contribution, Grattin-Guinness et Bornet commentent :

« La principale innovation de Boole Ă©tait [le] principe [ xn = x ] pour la logique : celui-ci dĂ©clare que les actes mentaux de choisir la propriĂ©tĂ© x et en choisissant Ă  nouveau x et encore est le mĂȘme que le choix de x fois ... a comme consĂ©quence la formation des Ă©quations x‱(1-x)=0 et x+(1-x)=1 qui, pour lui, expriment respectivement le principe de non-contradiction et le principe du tiers exclu » (p. xxviiff). Pour Boole « 1 » Ă©tait l'univers du discours et « 0 » n'Ă©tait rien.

L'Ɠuvre massive de Gottlob Frege (1879) a donnĂ© lieu Ă  un calcul formel des propositions, mais son symbolisme est si dĂ©courageant qu'il a eu peu d'influence Ă  l'exception d'une seule personne : Bertrand Russell. Tout d'abord comme Ă©lĂšve d'Alfred North Whitehead, il Ă©tudia le travail de Frege et suggĂ©ra une correction (cĂ©lĂšbre et notoire en 1904) autour du problĂšme d'une antinomie qu'il a dĂ©couvert dans le traitement de Frege (cf. paradoxe de Russell). Le travail de Russell a conduit Ă  une collaboration avec Whitehead qui, dans l'annĂ©e 1912, a produit le premier volume des Principia Mathematica (PM). Cet ouvrage est le prĂ©curseur Ă  ce que nous considĂ©rons aujourd'hui la logique propositionnelle « moderne ». En particulier, les PM introduisent le NON, le OU et l'affirmation ⊩ comme primitifs. ExprimĂ©e Ă  l'aide de ces notions, l'IMPLICATION → est ainsi dĂ©finie (def. *1.01 : ~p V q), puis le ET (def. *3.01 : ~(~p V ~q)), et enfin, l'ÉQUIVALENCE p ←→ q (*4.01 : (p → q) & (q → p)).

  • Henry M. Sheffer (1921) et Jean Nicod dĂ©montrent que seulement un connecteur, la « barre » | est suffisant pour exprimer toutes les formules propositionnelles.
  • Emil Post (1921) dĂ©veloppe la mĂ©thode de table de vĂ©ritĂ© d'analyse dans son « Introduction Ă  une thĂ©orie gĂ©nĂ©rale des propositions Ă©lĂ©mentaires ». Il prend note de la barre de Nicod | .
  • Whitehead et Russell ajoutent une introduction Ă  leur re-publication des Principia Mathematica, en 1927, ajoutant un traitement, en partie, favorable Ă  la « barre ».

Calcul et logique commutative :

  • George Stibitz (1937) invente l'additionneur binaire en utilisant des relais mĂ©caniques. Il construisit cela sur sa table de cuisine.
  • Alan Turing construit un multiplicateur utilisant des relais (1937-1938).
  • Les manuels sur les « circuits de commutation » apparaissent au dĂ©but des annĂ©es 1950.
  • Willard Quine 1952 et 1955, E. W. Veitch 1952, et M. Karnaugh (1953) dĂ©veloppent des mĂ©thodes de tables pour simplifier les fonctions propositionnelles.
  • George H. Mealy (1955) et Edward F. Moore (1956) abordent la thĂ©orie des « machines » sĂ©quentielles (par exemple, la commutation de circuit).
  • E. J. McCluskey et H. Shorr dĂ©veloppent une mĂ©thode pour simplifier les circuits (de commutation) propositionnels (1962).

Notes

  1. En logique intuitioniste, les modÚles ne sont pas à base de valeurs de vérité.
  2. Hamilton 1978:1
  3. Dans la logique intuitionniste, tous les connecteurs sont indépendants.
  4. Reichenbach p. 20-22 et suit les conventions des Principia Mathematica. Le symbole =Df est dans le mĂ©talanguage et n'est pas un symbole formel avec la signification suivante : « le symbole ' s ' Ă  avoir la mĂȘme signification que la formule '(c & d)' ».
  5. Les concept de rĂ©duction et de complexitĂ© doivent ĂȘtre pris au sens de mise en forme normale, car, par ce mĂ©canisme, la taille et en un certain sens la complexitĂ© des formules augmentent de façon exponentielle.
  6. Rosenbloom 1950:32.
  7. Cette propriété n'existe pas en arithmétique sur les entiers, mais existe dans l'anneau ℀/2℀.
  8. cf Minsky 1967:75, section 4.2.3 "The method of parenthesis counting". Minsky a présenté une machine d'état qui va faire ce travail, et par l'utilisation de l'induction, Minsky prouve la « méthode » et présente un théorÚme comme résultat. Une « grammaire des parenthÚses » totalement généralisée nécessite une machine d'état infinie (e.g. une machine de Turing) pour faire le dénombrement des parenthÚses.
  9. Robbin p. 7
  10. Aussi bien que les trois premiers, Hamilton pp.19-22 discute des connecteurs logiques construits à partir de seulement | (NON-ET), et ↓ (NON-OU).

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Propositional formula » (voir la liste des auteurs).
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  • Ivor Grattan-Guinness et GĂ©rard Bornet 1997, George Boole: Selected Manuscripts on Logic and its Philosophy, BirkhĂ€user Verlag, Basil, (ISBN 978-0-8176-5456-6) (Boston).
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  • Marvin L. Minsky 1967, Computation: Finite and Infinite Machines, Prentice-Hall, Inc, Englewood Cliffs, N.J.. No ISBN. Library of Congress Catalog Card Number 67-12342.
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