ForĂȘt de la Joux
La forĂȘt de la Joux est une forĂȘt des dĂ©partements du Jura et du Doubs situĂ©e sur le rebord du second plateau du Jura, Ă une altitude comprise entre 634 et 995 mĂštres. La majeure partie du massif relĂšve du Domaine. Elle est prolongĂ©e au sud par la forĂȘt de la Fresse et au nord par la forĂȘt de Levier.
ForĂȘt de la Joux | |||
Localisation | |||
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CoordonnĂ©es | 46° 50âČ 21âł nord, 6° 00âČ 03âł est | ||
Pays | France | ||
Région | Franche-Comté | ||
DĂ©partement | Jura/Doubs | ||
Altitude · Maximale · Minimale |
995 m 634 m |
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Compléments | |||
Statut | principalement domaniale | ||
Administration | Office national des forĂȘts | ||
Essences | sapin pectinĂ©, Ă©picĂ©a, hĂȘtre | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Franche-Comté
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Elle est considĂ©rĂ©e comme lâune des plus belles sapiniĂšres de France. Certains de ses plus grands sapins atteignent prĂšs de 50 mĂštres de hauteur. Les sapins y reprĂ©sentent environ 70 % des individus, devant les Ă©picĂ©as (environ 20 %) et les hĂȘtres (10 %).
Une tradition veut que certains sapins exceptionnels soient élus président. Depuis 1897, quatre sapins ont obtenu ce titre. L'actuel, désigné en 1964, a mis plus de deux cents ans pour atteindre sa taille actuelle de 45 mÚtres, son diamÚtre étant de 1,20 mÚtre.
Descriptif
Selon le site de l'ONF :
- D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, ces forĂȘts rĂ©sineuses sont des futaies vieillies et souvent sous-exploitĂ©es. Les trĂšs gros bois s'y sont accumulĂ©s, Ă la suite de plusieurs annĂ©es de gestion conservatrice, notamment dans la rĂ©gion de Pontarlier et Champagnole. Une situation dĂ©savantageuse sur le plan sylvicole, commercial et sanitaire. DerniĂšrement, des opĂ©rations de rĂ©sorption des trĂšs gros bois ont Ă©tĂ© menĂ©es, favorisant un renouvellement en continu et une sylviculture dynamique.
Le service des graines et plants de lâOffice national des forĂȘts, plus connu sous son ancienne dĂ©nomination de « sĂ©cherie de la Joux » se trouve dans la forĂȘt de la Joux. La majeure partie des graines rĂ©coltĂ©es en France y subissent un traitement assurant leur conservation et leur qualitĂ©, avant de participer au repeuplement des forĂȘts françaises.
Origine du nom
Selon le Glossaire des termes dialectaux publié par l'IGN, joux est un nom féminin désignant une montagne boisée le plus souvent en résineux.
Le toponyme est assez frĂ©quent en Franche-ComtĂ© et en Savoie. ForĂȘt de Joux semble donc ĂȘtre Ă cet Ă©gard un quasi plĂ©onasme.
Histoire
L'exploitation forestiĂšre dĂ©buta de maniĂšre intensive dans la forĂȘt de la Joux avec l'industrialisation progressive de l'exploitation du sel Ă Salins-les-Bains, en partie pour le bois de chauffage nĂ©cessaire Ă l'Ă©vaporation de l'eau (laquelle contient le sel), mais surtout pour la construction d'un long conduit en bois devant relier le site de Salins-les-Bains Ă celui d'Arc-et-Senans.
Ă partir du XVIIe siĂšcle et notamment Ă la suite de l'annexion de la Franche-ComtĂ© par la France officialisĂ©e lors du TraitĂ© de NimĂšgue, les sapins de la forĂȘt de la Joux, trĂšs hauts et dâexcellente qualitĂ©, seront utilisĂ©s pour la fabrication des mĂąts de marine. Ce sont effectivement les seuls arbres permettant de confectionner les mĂąts qui doivent ĂȘtre dâune seule piĂšce, rĂ©sistants et suffisamment souples, les feuillus (essentiellement le chĂȘne) Ă©tant utilisĂ©s pour la construction des coques et autres Ă©lĂ©ments de bois. L'impulsion dĂ©cisive de Colbert dans le dĂ©veloppement de la marine de guerre française eut pour consĂ©quence l'amĂ©nagement de la forĂȘt Ă des fins d'exploitation, une gestion plus prĂ©cautionneuse du massif et le dĂ©veloppement de moyens de transports adĂ©quats.
Les sapins de la Joux Ă©taient acheminĂ©s par attelage de bĆufs jusqu'au port de Chamblay, sur la Loue, soit un trajet d'environ 40 km dans des conditions extrĂȘmement difficiles. Les flottages sur la Loue disparaĂźtront avec l'arrivĂ©e du chemin de fer en forĂȘt de Joux. Ne subsiste de cette Ă©poque que le nom significatif de la Maison forestiĂšre de la Marine, entre Andelot-en-Montagne et Censeau.
Divers
La route des Sapins, longue de 42 km, de Champagnole Ă Levier, traverse le massif de la Joux et de la forĂȘt de la Fresse. Elle permet de dĂ©couvrir le milieu forestier en offrant diverses points de vue, sites pittoresques, etc. Le seul lieu habitĂ© traversĂ© tout au long du trajet est le village de Chapois.
PrÚs de la maison forestiÚre du chevreuil, un arboretum constitué dans les années 1930, présente un ensemble de conifÚres originaires de toutes les régions du monde.
La forĂȘt de la Joux a Ă©galement Ă©tĂ© le cadre d'une Ă©tape du Tour de France le . Le vainqueur en fut Jacques Anquetil. Ă cette occasion fut dressĂ© dans la forĂȘt une sĂ©rie de gradins au niveau de la ligne d'arrivĂ©e situĂ©e au sommet de la route dite de "la Rochette" qui relie Chapois Ă la forĂȘt. Des vestiges en sont encore visibles aujourd'hui.
La Joux et les Canadiens
La forĂȘt de la Joux fut Ă©galement marquĂ©e par le passage de bĂ»cherons canadiens durant la PremiĂšre Guerre mondiale appelĂ©s Ă remplacer dans l'exploitation forestiĂšre les hommes partis au front. La commune de Levier accueillit Ă©galement un dĂ©tachement amĂ©ricain qui compta jusqu'Ă mille hommes. Au total, cette prĂ©sence atteint 2500 hommes et 500 chevaux. Outre quelques mariages en rĂ©sultat l'amĂ©nagement d'un terrain de baseball en pleine forĂȘt. Par ailleurs sont encore visibles des souches dites « canadiennes » : elles se remarquent aisĂ©ment Ă leur hauteur qui dĂ©passe souvent le mĂštre. Les bĂ»cherons du Nouveau Monde avaient en effet perdu l'habitude de se baisser au moment d'abattre un arbre, la profusion du bois au Canada permettant un certain gaspillage. Les Francs-Comtois furent profondĂ©ment indignĂ©s d'une telle pratique.
Comme le mentionne un Bulletin municipal de Levier, la forĂȘt a fourni en 1917-1918 environ 246 000 m3 de bois soit 180 000 de plus que la production normale. D'oĂč la relative satisfaction des populations locales au moment du dĂ©part des bĂ»cherons : la forĂȘt avait Ă©tĂ© sĂ©rieusement abĂźmĂ©e. Les Nord-AmĂ©ricains repartirent en 1919 laissant derriĂšre eux des dizaines de baraquements en bois utilisĂ©s longtemps encore aprĂšs leur dĂ©part.