ForĂȘt de Taillard
La forĂȘt de Taillard se situe principalement dans le sud du dĂ©partement de la Loire, mais aussi en ArdĂšche et en Haute-Loire, plus prĂ©cisĂ©ment dans le parc naturel rĂ©gional du Pilat, entre le Velay et le Vivarais.
ForĂȘt de Taillard | |||
Localisation | |||
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CoordonnĂ©es | 45° 14âČ 21âł nord, 4° 30âČ 00âł est | ||
Pays | France | ||
RĂ©gions | Auvergne-RhĂŽne-Alpes | ||
DĂ©partements | Loire ArdĂšche Haute-Loire |
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GĂ©ographie | |||
Superficie | environ 3 000 ha | ||
Longueur | 13 km | ||
Largeur | 6 km | ||
Altitude · Maximale · Minimale |
1381 m 750 m |
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Compléments | |||
Statut | ForĂȘt Sectional, ForĂȘt privĂ©e | ||
Essences | sapin | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂŽne-Alpes
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire
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GĂ©ographie
La forĂȘt de Taillard est Ă cheval sur les communes suivantes : Saint-Sauveur-en-Rue, Burdignes, Vanosc (ArdĂšche) Riotord (Haute-Loire). La forĂȘt est classĂ©e site Ă©cologique protĂ©gĂ© du parc naturel rĂ©gional du Pilat sur les communes de Saint-Sauveur-en-Rue et Burdignes[1]. La partie de la forĂȘt situĂ©e dans la commune de Saint-Sauveur, fait, Ă elle seule, environ 430 hectares et compte, plus de 100 000 arbres (chiffres de 1999). Les trois points culminants de cette forĂȘt sont le suc des Trois Chiens (1 331 m), Les Cimes (1 360 m) et le mont Pyfarat (1 381 m). Le climat y est trĂšs humide et la DĂ©ĂŽme y prend sa source. La forĂȘt est situĂ©e entre le col de la Charousse (1 238 m) et le col du Tracol (1 023 m).
Histoire
La forĂȘt de Taillard, ou Taillard, a une histoire assez riche. En effet, cette histoire remonte Ă la Gaule romaine[2]. Le nom de la forĂȘt serait une dĂ©formation de « fayard », le nom local du hĂȘtre. La forĂȘt fut d'abord une hĂȘtraie avant d'ĂȘtre une sapiniĂšre. Cependant le nom dâorigine en français, comme en patois, Tailla, sâest toujours Ă©crit avec un T et paraĂźt plutĂŽt dĂ©signer un taillis, ou un bois qui repousse aprĂšs une taille.
Du Ve siĂšcle Ă la fin du XIe siĂšcle : une forĂȘt divine et seigneuriale
Les druides se rĂ©unissaient dans cette forĂȘt pour Ă©changer et rĂ©aliser leurs recettes. Certains noms de secteurs de la forĂȘt en attestent, comme Grosselarey, qui provient du nom du dieu celte "Groselos" ou comme Chavojou, qui semble avoir Ă©tĂ© un autre lieu de culte, Ă lâĂ©poque gallo-romaine. Son nom dĂ©riverait du latin «cava», signifiant "vallĂ©e creuse", et de « jovis », mot qui dĂ©signe Jupiter. Le Grand Garaix (Burdignes) Ă©tait une terre laissĂ©e en jachĂšre pour servir de rĂ©serve de gibier au seigneur, au temps oĂč la forĂȘt Ă©tait un bien seigneurial.
En 1061 : une page se tourne dans l'histoire de la forĂȘt
En 1061, le seigneur Artaud d'Argental lĂšgue tous ses biens, dont la forĂȘt de Taillard, aux moines de la Chaise-Dieu avec une seule condition : ils devaient y crĂ©er un prieurĂ© dĂ©diĂ© Ă Saint-Sauveur. Le testament stipulait que tous ceux qui viendraient habiter dans le prieurĂ© auraient Ă perpĂ©tuitĂ© la jouissance des prĂ©s et de la forĂȘt. C'est Ă partir de ce moment que le "droit d'affouage" est attribuĂ© aux habitants.
1659 : la forĂȘt appartient Ă tous les habitants de Saint-Sauveur
Les habitants du mandement du Seigneur Arthaud d'Argental sont devenus dĂ©finitivement propriĂ©taires lors d'une transaction en 1659. La forĂȘt passe sous le rĂ©gime "sectional". Ă cette pĂ©riode, les propriĂ©tĂ©s d'Arthaud d'Argental ne correspondaient pas aux limites actuelles des communes ce qui explique qu'aujourd'hui, la Section dĂ©borde sur les communes de St RĂ©gis du Coin et de Riotord mais ne comprend pas toute la commune de St Sauveur (secteur de Montrabier). Les habitants extĂ©rieurs dĂ©pendaient, eux, pour la plupart, du seigneur de Montchal. Les habitants de la Section sont alors appelĂ©s "Les Ayants-droit". Ce terme est encore utilisĂ© aujourd'hui mais depuis la modification de la loi dĂ©but 2013, les ayants droit sont dĂ©sormais appelĂ©s "membres de la Section".
En , la tempĂȘte a rasĂ© une partie des bois se situant sur les crĂȘtes du Suc des Trois Chiens et sur Les Cimes. La Commission Syndicale a reboisĂ© toutes les parcelles concernĂ©es avec l'aide de subventions de l'Ătat.
1993 : FĂȘte du Lou San Sevao Ă Chavojou
Pendant l'Ă©tĂ© 1993, l'association locale du Lou San Sevao a fait la fĂȘte du village de Saint-Sauveur avec son spectacle "Son et LumiĂšre" dans le secteur de Chavojou. Plusieurs activitĂ©s sont prĂ©sentĂ©es pendant un week-end au plein cĆur de la forĂȘt. Plusieurs centaines de visiteurs ont assistĂ© Ă cette fĂȘte.
2015 : Le Mariage RhĂŽne-Alpes/Auvergne
Le week-end du 4 et , le comitĂ© des fĂȘtes de Saint-Sauveur-en-Rue et celui de Riotord organisent le mariage des deux rĂ©gions sur le plateau de SĂ©guille, au-dessus du Tracol Ă la suite de la rĂ©forme des rĂ©gions du gouvernement qui prĂ©voit la fusion de RhĂŽne-Alpes et de l'Auvergne au . Ă cette occasion, concerts, marchĂ© de producteur, animations, dĂ©filĂ© sont prĂ©vus. Plusieurs personnalitĂ©s politiques locales, dont Jean-Jack Queyranne (ex-prĂ©sident de la rĂ©gion RhĂŽne-Alpes), ont assistĂ© Ă cet Ă©vĂ©nement[3].
Gestion de la forĂȘt
Tous les six ans, six mois aprĂšs les Ă©lections municipales, les "ayants droit" sont appelĂ©s Ă venir voter pour Ă©lire les personnes qui vont gĂ©rer la forĂȘt. Cette Ă©lection a la mĂȘme organisation que les Ă©lections municipales pour les communes de moins de 1000 habitants (il y a 800 ayants droit Ă Saint-Sauveur). Les Ă©lus s'occupent de tout ce qui concerne les chemins, le tourisme et les autres projets de dĂ©veloppement (un parc Ă©olien par exemple). Le conseil que forme les Ă©lus s'appelle "La Commission Syndicale de Saint-Sauveur-en-Rue" ou "La Section Syndicale de Taillard et de Pierre-RatiĂšre". L'ONF, quant Ă elle, gĂšre le bois et les arbres.
Richesse de la forĂȘt
Richesse Ă©conomique
La forĂȘt fut utilisĂ©e pour la construction et le chauffage des maisons de Saint-Sauveur. Lors de la rĂ©volution industrielle et donc de l'ouverture des mines de Saint-Ătienne, la forĂȘt a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour fournir en bois les mines, notamment pour l'utilisation de poutres pour Ă©tayer les galeries. Cette fonction a perdurĂ© jusqu'Ă la fermeture des mines dans les annĂ©es 1980. Cette forĂȘt donnait aussi des revenus Ă chaque "ayant droit" jusqu'en 2013 lors de la promulgation d'une loi les rendant illĂ©gaux. Chaque annĂ©e, un nombre variable d'arbres sont coupĂ©s et le bois est envoyĂ© en scierie.
Actuellement, un domaine de ski de fond est prĂ©sent sur les crĂȘtes, principalement dans la commune de Burdignes. Le point de dĂ©part se situe au foyer de ski de fond de la Faye.
Un projet de parc Ă©olien composĂ© de 10 Ă©oliennes de 125 m de haut est prĂ©vue sur la ligne de crĂȘte de la forĂȘt[4] - [5].
Richesse Ă©cologique
On trouve dans cette forĂȘt des chouettes de Tengmalm (espĂšce prĂ©sente dans la toundra en Scandinavie), des Pics noirs et de la mousse Buxbaumie Verte. La forĂȘt est peuplĂ©e de 80 % de sapins et de 20 % d'Ă©picĂ©as[6]. Elle est une zone protĂ©gĂ©e du Parc du Pilat.
Le sapin géant
Le sapin géant de Taillard se situe au-dessus de l'abri d'Aiguebelle, à 1 100 m d'altitude. Il fait 48,68 mÚtres de haut, son diamÚtre est de 130 cm à 1,30 mÚtre du sol, son cubage est estimé à 24 m3. L'arbre a environ 200 ans.
L'abri d'Aiguebelle
L'abri d'Aiguebelle se situe Ă 900 mĂštres d'altitude. Il a pour fonction dâaccueillir les randonneurs et des panneaux de prĂ©sentations de la forĂȘt y sont prĂ©sents. Avant la construction de l'abri actuel, une autre cabane, comme Ă Chavojou[7] permettait de loger les forestiers venant travailler.
Le rocher de la Garde
Ce rocher surplombe la vallĂ©e de la DĂ©ĂŽme avec une vue sur le mont Pilat. DâoĂč son nom "de la Garde". Il se situe Ă cĂŽtĂ© de Chavojou.
La croix de Cellarier
La croix de Cellarier se situe sur les crĂȘtes. Elle constitue la limite entre les rĂ©gions Auvergne-RhĂŽne-Alpes et Auvergne, entre les dĂ©partements de la Loire, de la Haute-Loire et de l'ArdĂšche, entre les communes de Vanosc (ArdĂšche), Riotord (Haute-Loire), Burdignes et Saint-Sauveur-en-Rue (Loire), entre les intercommunalitĂ©s du Velay, des Monts du Pilat, et d'Annonay Agglo, entre les diocĂšses de Viviers (ArdĂšche), Saint-Ătienne (Loire) et du Puy-en-Velay (Haute-Loire), et entre les bassins versants du RhĂŽne et de la Loire.
Références
- « Parc naturel régional du Pilat - France - Auvergne-Rhone-Alpes », sur Pilat, parc naturel régional (consulté le ).
- « Entre Pilat et Velay autour du Tracol », sur Forez-Info (consulté le )
- « Insolite. Deux villages fĂȘtent le mariage des rĂ©gions Auvergne et RhĂŽne-Alpes », sur www.leprogres.fr (consultĂ© le )
- « Notre projet éolien participatif », sur CC Monts du Pilat (consulté le )
- sppef, « Ăolien en forĂȘt de Taillard (PNR du Pilat) : lâintimidation inĂ©dite dâun industriel du vent » (consultĂ© le )
- « Site Protégé de Taillard », sur Parc du Pilat (consulté le )
- « Aiguebelle », sur Altitude Rando (consulté le )