ForĂȘt de Boscodon
La forĂȘt de Boscodon est une forĂȘt domaniale de France situĂ©e dans le sud-ouest du massif du Parpaillon, dans les Alpes françaises, sur la commune de Crots (Hautes-Alpes).
ForĂȘt de Boscodon | |||
Carte de la forĂȘt sur le panneau d'information Ă l'entrĂ©e du site. | |||
Localisation | |||
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CoordonnĂ©es | 44° 29âČ 13âł nord, 6° 26âČ 36âł est | ||
Pays | France | ||
RĂ©gion | Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur | ||
DĂ©partement | Hautes-Alpes | ||
Commune | Crots | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
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Toponymie
Boscodon est issu de l'occitan bĂČsc « forĂȘt » (ou « espace boisĂ© ») suivi dâun Ă©lĂ©ment indĂ©terminĂ©.
GĂ©ographie
La forĂȘt occupe la rive gauche du torrent de Boscodon qui forme un vallon Ă©troit et ravinĂ© descendant d'une crĂȘte reliant le mont Pouzenc (altitude 2 898 mĂštres) au pic de Morgon (2 332 mĂštres), pour se jeter dans la retenue de Serre-Ponçon sur la Durance, Ă 780 mĂštres d'altitude. Elle s'Ă©tend au-dessus de l'abbaye Notre-Dame de Boscodon, couvrant les flancs du pic de Charance (altitude 2 316 mĂštres), entre le torrent du Colombier et le torrent de Bragousse, affluents du Boscodon. Cette forĂȘt a la particularitĂ© d'ĂȘtre composĂ©e en majoritĂ© de sapins, alors que la plupart des bois et forĂȘts environnants sont composĂ©s essentiellement de pins et de mĂ©lĂšzes.
On y accÚde depuis la route Gap - Briançon (route nationale 94), entre Savines-le-lac et Embrun, par la route départementale 568, qui remonte le long du torrent de Boscodon jusqu'à l'abbaye Notre-Dame de Boscodon, à 1 150 mÚtres d'altitude.
- Les cargneules de Bragousse.
- Marnes noires sur les flancs du Gros Ferrand.
Histoire
Fait divers : « les disparus de Boscodon »
Depuis 1995, la forĂȘt de Boscodon et sa voisine la forĂȘt de Morgon ont Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre de six disparitions de personnes. Les corps de cinq d'entre elles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s[1] - [2] :
- le 18 juillet 1995, Lucie Manca-Crez disparaßt alors qu'elle effectue une randonnée entre Crots et Savines-le-Lac dans un alpage du cirque du Morgon. Son corps sans vie est retrouvé le lendemain par la gendarmerie ;
- le 2 juin 2015, Monique Thibert, ùgée de 65 ans, disparaßt alors qu'elle effectue une randonnée dans le secteur du pic de Morgon ;
- le 25 décembre 2016, Marie-Christine Camus, 62 ans, disparaßt entre Crots et Savines-le-Lac ; ses ossements sont retrouvés le 12 juillet 2021[3] ;
- le 2 juin 2018, Nick, un SDF d'origine allemande d'une trentaine d'années disparaßt. Son corps est retrouvé par la gendarmerie trois jours plus tard ;
- le 26 octobre 2020, Cédric Delahaie, ùgé de 41 ans, disparaßt dans le cirque du Morgon. En juillet 2021, des ossements retrouvés sont identifiés comme lui appartenant[4] ;
- le 26 novembre 2020, Laurence Bouilly, épouse Klamm, 60 ans, disparaßt aprÚs avoir quitté à pied son domicile de Crots. Des ossements retrouvés le 19 juillet 2021 sont identifiés comme étant les siens[3].
En décembre 2020, le procureur de la République de Gap indique qu'il n'existe qu'une seule information judiciaire ouverte et elle concerne la disparition de Marie-Christine Camus en 2016[5].
Activités
Tourisme
L'Office national des forĂȘts, qui gĂšre la forĂȘt de Boscodon, a, par ses amĂ©nagements, rendu cet espace naturel particuliĂšrement accueillant : la route forestiĂšre de la Fontaine de l'ours, route carrossable qui relaie la dĂ©partementale au-delĂ de l'abbaye, comporte plusieurs panneaux d'information sur le site, des panneaux descriptifs des espĂšces de la vĂ©gĂ©tation locale, un balisage soigneux des sentiers avoisinants, de nombreuses aires de dĂ©tente pour les visiteurs (tables et bancs rustiques, avec foyers amĂ©nagĂ©s), et deux belvĂ©dĂšres amĂ©nagĂ©s sur des points de vue remarquables, le premier sur le vallon du Colombier et le second sur le cirque de Bragousse, vĂ©ritable leçon de gĂ©ologie Ă livre ouvert.
La route forestiĂšre monte Ă travers la forĂȘt domaniale sur 5 kilomĂštres depuis l'abbaye, et aboutit Ă une esplanade nommĂ©e « Fontaine de l'ours », Ă 1 560 mĂštres d'altitude. Ce lieu doit son nom Ă une sorte de grotte amĂ©nagĂ©e autour d'une source â en fait une construction voĂ»tĂ©e faite de pierres assemblĂ©es sans ciment, Ă la maniĂšre des bories provençales. La grotte est fermĂ©e par une grille, mais la source est parfaitement visible. L'eau y est captĂ©e et conduite Ă une vĂ©ritable fontaine installĂ©e plus bas, et dont le bec verseur en bois a la forme d'une tĂȘte d'animal. Le nom de « fontaine de l'ours » a son origine dans une lĂ©gende locale. On raconte[6] qu'en l'an 605 Arey, Ă©vĂȘque de Gap, revenant de rencontrer le pape Ă Rome, aurait vu l'un des bĆufs de son attelage mis en fuite par un ours. Le prĂ©lat aurait alors intimĂ© l'ordre Ă l'animal sauvage de se placer sous le joug Ă la place du bĆuf disparu, et l'animal aurait obĂ©i. Une fois arrivĂ© Ă Gap, Arey aurait libĂ©rĂ© l'ours, qui se serait retirĂ© dans la montagne. Plusieurs siĂšcles plus tard, lors de la fondation de l'abbaye de Boscodon, des restes d'un grand ours furent mis au jour prĂšs d'une source. La rumeur publique n'hĂ©sita pas Ă y reconnaĂźtre l'ours de saint Arey. Autour de la fontaine de l'ours est amĂ©nagĂ© un espace de dĂ©tente. On y a une vue plongeante sur la ville d'Embrun. C'est aussi le point d'arrivĂ©e ou de dĂ©part de nombreux sentiers de promenade dans la forĂȘt : plusieurs sentiers balisĂ©s y montent depuis l'abbaye, et d'autres en partent vers les crĂȘtes.
- La grotte de la Fontaine de l'ours.
- Fontaine au lieu-dit « Fontaine de l'ours ».
- Le site d'Embrun vu depuis la fontaine de l'ours.
- Abbaye de Boscodon.
Protection environnementale
La forĂȘt est situĂ©e en totalitĂ© dans la zone d'adhĂ©sion du parc national des Ăcrins. ClassĂ©e en zone Natura 2000, elle prĂ©sente une grande richesse Ă©cologique[7]. Le label « forĂȘt d'exception » a Ă©tĂ© remis Ă la forĂȘt domaniale de Boscodon le par Christian Dubreuil, directeur gĂ©nĂ©ral de l'Office national des forĂȘts[8].
Calonarius flavomirus, une espĂšce de champignon dĂ©terminĂ©e en 2022 aprĂšs des premiĂšres observations en 2006, est identifiĂ©e dans la forĂȘt[9].
Notes et références
- « Hautes-Alpes : dans le cirque de Morgon, ces autres disparitions », sur Le Dauphiné, .
- « Nouvelle disparition dans le « Triangle des Bermudes » des Alpes du Sud », sur altitude.news,
- « ForĂȘt de Boscodon : les ossements retrouvĂ©s en juillet sont ceux de deux femmes disparues », sur BFM TV,
- « Disparus de Boscodon : les ossements découverts sont bien ceux de Cédric Delahaie », sur Le Figaro,
- Jean Eymar, « Disparus du Boscodon et du Morgon : des accidents ou des suicides sont les hypothÚses les plus probables selon le procureur », sur dici.fr, .
- Gabrielle Sentis, La légende dorée du Dauphiné, éd. Didier-Richard, 1984 (ISBN 2-7038-0028-2), p. 115-121. Pour une autre version de l'histoire, voir Forest-Saint-Julien.
- Une forĂȘt de protection ancrĂ©e dans lâhistoire, Office national des forĂȘts, consultĂ© le 7 dĂ©cembre 2020
- Boscodon, forĂȘt d'exception !, parc national des Ăcrins, 5 dĂ©cembre 2018.
- « Un champignon inconnu dĂ©couvert dans les Hautes-Alpes vient dâĂȘtre homologuĂ© par les scientifiques », Le DauphinĂ© libĂ©rĂ©,â (lire en ligne, consultĂ© le )
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Darras et David Tresmontant, La forĂȘt de Boscodon, Naturalia Publications, 224 p., juin 2019 (ISBN 979-1094583364).