Fonction zĂȘta locale
En mathĂ©matiques et dans la thĂ©orie des nombres, une fonction zĂȘta locale est une fonction gĂ©nĂ©ratrice pour le nombre de solutions d'un ensemble d'Ă©quations dĂ©finies sur un corps fini F, dans les extensions de corps de F.
L'analogie avec la fonction zĂȘta de Riemann ζ vient de la considĂ©ration de la dĂ©rivĂ©e logarithmique .
Ătant donnĂ© F, il existe, Ă un isomorphisme prĂšs, un seul corps tel que , pour k = 1,2, ⊠Ătant donnĂ© un ensemble d'Ă©quations polynomiales â ou une variĂ©tĂ© algĂ©brique V â dĂ©finie sur F, nous pouvons compter le nombre des solutions dans et crĂ©er la fonction gĂ©nĂ©ratrice
- .
La définition correcte pour Z(t) est de rendre log Z égal à G donc de poser .
Nous aurons Z(0) = 1 puisque G(0) = 0, et Z(t) est a priori une série formelle.
Exemples
Supposons que tous les soient Ă©gaux Ă 1 ; ceci se produit par exemple, si nous dĂ©marrons avec une Ă©quation comme X = 0, câest-Ă -dire que gĂ©omĂ©triquement, nous prenons pour V un point. Alors
est le développement d'un logarithme (pour |t| < 1). Dans ce cas, nous avons
- .
Pour prendre quelque chose de plus intéressant, soit V la droite projective sur F. Si F possÚde q éléments, alors elle a q + 1 points, incluant comme nous devons, le point à l'infini. Par conséquent, nous aurons
et
- ,
pour |t| suffisamment petit.
Dans ce cas, nous avons
- .
Le rapport entre les dĂ©finitions de G et Z peut ĂȘtre expliquĂ© de nombreuses maniĂšres. En pratique, cela rend Z une fonction rationnelle de t, quelque chose qui est intĂ©ressant mĂȘme dans le cas oĂč V est une courbe elliptique sur un corps fini.
Ce sont les fonctions Z qui sont conçues pour multiplier, pour obtenir les fonctions zĂȘta globales. Celles-ci impliquent diffĂ©rents corps finis (par exemple la famille entiĂšre de corps Z/p.Z lorsque p parcourt l'ensemble des nombres premiers. Dans ce rapport, la variable t subit la substitution par , oĂč est la variable complexe traditionnellement utilisĂ©e dans les sĂ©ries de Dirichlet.
Ceci explique aussi pourquoi on utilise la dérivée logarithmique par rapport à .
Avec cet arrangement, les produits de Z dans les deux cas sortent comme et .
HypothĂšse de Riemann pour les courbes sur les corps finis
Pour les courbes projectives C sur F qui sont non singuliĂšres, on peut montrer que
- ,
avec P(t) un polynĂŽme, de degrĂ© 2g oĂč g est le genre de C. L'hypothĂšse de Riemann pour les courbes sur les corps finis Ă©tablit que les racines de P ont pour module qâ1/2, oĂč q = |F|.
Par exemple, pour le cas des courbes elliptiques, il y a deux racines, et il est facile de montrer que leur produit est qâ1. Le thĂ©orĂšme de Hasse Ă©tablit qu'elles ont le mĂȘme module et ceci a des consĂ©quences immĂ©diates pour le nombre de points.
Weil a démontré ceci pour le cas général, aux environs de 1940 (CRAS, avril 1940) : il passa beaucoup de temps, dans les années qui suivirent, à préparer la géométrie algébrique impliquée. Ceci l'a conduit aux conjectures de Weil générales, finalement démontrées une génération plus tard.