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Flexblue

Flexblue est un concept de petit réacteur modulaire, immergé, mesurant une centaine de mètres de long pour environ 14 mètres de diamètre, et d'une puissance entre 50 et 250 MWe. À l'étude par DCNS à partir de 2008, en partenariat avec AREVA, le CEA et EDF[1], ce projet a depuis lors été abandonné[2].

Ce projet s'inscrivait dans une tendance actuelle du marchĂ© des centrales nuclĂ©aires[2] : l'Ă©tude de projet de constructions de centrales de puissance de l'ordre de 30 Ă  300 MW contre 1 000 Ă  1 600 MW pour les centrales classiques, qui peuvent ĂŞtre construite en sĂ©rie en usine et dĂ©ployĂ©e rapidement alors qu'un chantier de centrale classique prend une dĂ©cennie.

Clientèles visées

Avec Flexblue, DCNS visait différents types de clientèle, à savoir :

  • certains pays primo-accĂ©dants au nuclĂ©aire civil ;
  • des pays en dĂ©veloppement Ă  faible consommation Ă©lectrique par habitant et rĂ©seau Ă©lectrique de faible capacitĂ© ;
  • dans les pays dĂ©veloppĂ©s, de zones spĂ©cifiques (Ă®les, presqu'Ă®les et rĂ©gions qui ont besoin de compenser des dĂ©ficits Ă©nergĂ©tiques).

Description

Les unitĂ©s Flexblue mesureraient une centaine de mètres de long pour environ 12 Ă  15 mètres de diamètre et une masse d’environ 12 000 tonnes[3]. Flexblue serait ancrĂ©e dans un environnement sous-marin par 60 Ă  100 mètres de fond et Ă  distance de 5 Ă  15 kilomètres des cĂ´tes. Un système de ballasts permettrait le dĂ©placement vertical de Flexblue dans les phases d’installation, d’entretien et de dĂ©mantèlement. Chaque unitĂ© de production d’énergie permettrait d’alimenter une zone de 100 000 Ă  1 000 000 d’habitants[4] – selon la puissance de l’unitĂ© et le niveau de vie de la population servie.

Compatibilité

La modularité de Flexblue lui permettrait d’intégrer différents types de chaudières nucléaires de petite puissance, actuelles ou à venir. À ce stade, DCNS indique que l’option la plus naturelle serait d’intégrer dans Flexblue des modèles de chaudière dérivés de celles utilisées dans les sous-marins à propulsion nucléaire. Ces chaudières seraient conçues et réalisées par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), Areva-TA et DCNS. Par rapport aux sous-marins, les spécifications de la chaudière de Flexblue seraient adaptées puisqu’il s’agira de produire une énergie continue et non de répondre aux besoins de manœuvrabilité d’un navire.

Caractéristiques techniques

Flexblue ferait appel à des modules de production nucléaires standardisés, assemblés en chantier naval au sein d’une coque submersible.

Exploitation et assemblage

Le design standardisé serait indépendant du site d’implantation finale. Chaque unité serait fabriquée, montée et essayée sous maîtrise d’œuvre de DCNS, en usine et en chantier naval. Les différents éléments et équipements de l’unité Flexblue seraient fabriqués en usine, dans les sites de DCNS et de ses partenaires, avant d’être acheminés jusqu’au centre DCNS de Cherbourg. DCNS assemblerait ensuite les unités Flexblue. Les unités pourraient être acheminées et installées tout autour de la planète par des navires spéciaux de même nature que ceux actuellement employés pour le déploiement des plateformes off-shore. Ces navires achemineraient également les unités Flexblue vers un site de DCNS pour qu’elles y soient rechargées en combustible nucléaire, entretenues, modernisées ou démantelées[5].

Poste de contrĂ´le

Le local abriterait le système de commande où pourrait intervenir un équipage pour les phases clés du fonctionnement de l’unité telles que le démarrage et certaines opérations de maintenance.

Chaudière nucléaire

Le compartiment comprendrait le réacteur nucléaire, isolé au sein d’un caisson étanche à haute sécurité. Le réacteur produirait par fission nucléaire de la chaleur.

Usine Ă©lectrique

La chaleur produite par la réaction nucléaire créerait de la vapeur dans un générateur de vapeur. Cette vapeur ferait tourner une turbine qui entraînerait un alternateur de production d’électricité.

Liaison par câbles sous-marins

Des câbles sous-marins achemineraient l’électricité produite par l’alternateur de Flexblue vers la côte et relieraient Flexblue à un réseau de distribution.

Mesures de sécurité

Les unités Flexblue proposeraient un dispositif de sécurité conforme aux normes mondiales : le niveau de sûreté de Flexblue serait équivalent à celui des centrales nucléaires terrestres de 3e génération. Le cœur du réacteur serait protégé par trois barrières : la gaine du combustible, le circuit primaire et la coque.

Polémique sur les impacts environnementaux

Certains détracteurs[6] du projet signalent qu'en vertu du deuxième principe de la thermodynamique, le rendement global de 25 % est à prévoir dans le meilleur des cas, c'est-à-dire qu'au moins trois fois la puissance développée (150 MW à 750 MW) sera utilisée à réchauffer de l'eau de mer. Si l'on considère une centrale par million d'habitants, il pourrait y avoir à terme 70 fois cette puissance rien que pour la France. Selon ces mêmes personnes, l'impact sur le réchauffement de la mer au voisinage des côtes serait considérable, contribuant ainsi à l'érosion des côtes et au réchauffement climatique global.

En 2012, des organismes antinucléaires, dont Greenpeace Suisse[7], se sont alarmés du fait que DCNS n'ait annoncé aucun projet d'étude d'impact environnemental du projet Flexblue, en ce qui concerne la faune, la flore, le plateau continental ou l'impact sur l'alimentation humaine.

Notes et références

  1. « Article de presse »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  2. VĂ©ronique Le Billon, « NuclĂ©aire : la longue route des petits rĂ©acteurs - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consultĂ© le )
  3. « Une centrale nucléaire sous-marine signée DCNS - L'Usine Energie », sur usinenouvelle.com/ (consulté le ).
  4. « DCNS dévoile un étonnant concept de centrale nucléaire sous-marine », Mer et Marine, Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  5. « Flexblue, la centrale nucléaire immergée de DCNS » [vidéo], sur Dailymotion (consulté le ).
  6. Flexblue ou les risques de la dissémination du nucléaire dans le Monde, cap21.net,
  7. Philippe de Rougemont, D'où vient le projet de centrale nucléaire sous-marine Flexblue, greenpeace.org,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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