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Festival interceltique de Lorient 1971

La 1re Ă©dition du Festival interceltique de Lorient, qui se dĂ©roule du 3 au Ă  Lorient, est un festival de musique celtique. Il s'appelle alors « FĂȘte des Cornemuses » et remplace le festival international des cornemuses qui se tenait Ă  Brest depuis 1953. Il est organisĂ© par le ComitĂ© des FĂȘtes de Lorient, qui avait crĂ©Ă© la « FĂȘte des Ports bretons » deux ans plus tĂŽt. Les principales tĂȘtes d'affiches de cette Ă©dition sont, entre autres, Alan Stivell et The Dubliners.

FĂȘte des Cornemuses
1er Festival interceltique de Lorient
DĂ©tails
Dates du 3 au
Lieu Lorient, France
Président Pierre Guergadic
Site web www.festival-interceltique.bzh
Chronologie

Plusieurs spectacles se dĂ©roulent dans le centre-ville de Lorient, notamment sur la place de l'HĂŽtel de Ville et au Palais des CongrĂšs. D'autres activitĂ©s, telles que des cotriades, une fĂȘte foraine et des festoĂč-noz, sont Ă©galement proposĂ©es. Cette manifestation, qui a servi d'Ă©dition-test, s'avĂšre ĂȘtre une rĂ©ussite selon Polig Monjarret (prĂ©sident de l'association Bodadeg ar Sonerion) et diffĂ©rents mĂ©dias.

Contexte

Plusieurs festivals de musiques bretonnes se dĂ©veloppent en Basse-Bretagne pendant la pĂ©riode de l'aprĂšs-guerre. C'est, par exemple, le cas Ă  Brest oĂč le festival international des cornemuses est crĂ©Ă© en 1953 par la Bodadeg ar Sonerion (BAS), la principale association de musique traditionnelle bretonne, pour fĂȘter son dixiĂšme anniversaire[1]. Cependant, Ă  la suite du rĂ©amĂ©nagement de la place du chĂąteau oĂč se tient le festival de Brest et du conflit qui en rĂ©sulte entre la mairie de Brest et la Bodadeg ar Sonerion, l'association cherche un nouveau lieu oĂč implanter son concours et les villes de Nantes et de Saint-Malo se dĂ©clarent alors intĂ©ressĂ©es[2].

À Lorient, l'union des commerçants et industriels et le cercle Brizeux lancent cette mĂȘme annĂ©e 1953 un « Triomphe de la duchesse Anne d'Armorique ». Il rĂ©unit quatorze bagadoĂč et trente-trois cercles quatre annĂ©es de suite avant sa disparition[3]. DĂ©but aoĂ»t 1969, la premiĂšre « FĂȘte des ports bretons » est organisĂ©e par le comitĂ© des fĂȘtes de la ville de Lorient[4] qui rĂ©unit trente bagadoĂč et cercles[5] - [6].

Lorsque la Bodadeg ar Sonerion cherche Ă  relocaliser son festival du fait que la ville de Brest souhaite l'arrĂȘter, plusieurs de ses responsables qui proviennent de la rĂ©gion de Lorient interviennent pour que celui-ci s'y implante. Polig Monjarret, prĂ©sident fondateur de la BAS, en propose alors la reprise Ă  Pierre Guergadic, le prĂ©sident du ComitĂ© des FĂȘtes de Lorient, qui l'accepte[2]. Un accord est Ă©galement trouvĂ© entre Monjarret et les responsables politiques de la ville[2]. AprĂšs une Ă©dition-test rĂ©ussie en 1970 sous le nom de « la FĂȘte des Ports », la ville de Lorient accueille la manifestation[2].

Programmation

La premiĂšre Ă©dition du Festival interceltique de Lorient se dĂ©roule du 3 au [7] - [8] - [9] - [N 1], sous le nom de « FĂȘte des Cornemuses »[11], avec un budget de 350 000 francs et une garantie municipale de 50 000 francs en cas de dĂ©passement[12].

La place de l'HĂŽtel de Ville et le Palais des CongrĂšs accueillent les spectacles « Festival de folk song celtique Â», « Festival du folklore breton Â», « La Cornemuse dans le monde Â» (son et images), le Grand Fest Noz et le « Bal moderne Â». Ils sont animĂ©s par des artistes tels qu'Alan Stivell, Gilles Servat, les Irlandais de The Dubliners, la chanteuse cornouaillaise Brenda Wootton avec John the Fish, le Bagad de Lann-BihouĂ©, le Bagad Bleimor, les sƓurs Goadec, Maripol, Gweltaz Ar Fur ou encore le Ballet national roumain avec l'Orchestre de Radio Bucarest[13]. En invitant Alan Stivell « dont la rĂ©putation excĂšde la sphĂšre du folklore breton » ou The Dubliners, l'historienne et sociologue Catherine Bertho-Lavenir estime que les organisateurs de la fĂȘte des Cornemuses « inscrivent, ce faisant, le festival dans une Ă©conomie contemporaine de la musique au moment oĂč des maisons de disques internationales prennent en charge l'Ă©dition et la diffusion de formes nouvelles de la musique folk » et qu'ils « montrent leur dĂ©sir non seulement de donner corps Ă  l'espace « celtique », mais aussi de ne pas se couper du mouvement folk tel qu'il est promu par l'industrie internationale du disque et du spectacle »[6].

Quelque 30 000 spectateurs assistent au grand dĂ©filĂ© qui rassemble 30 cercles et une quinzaine de bagadoĂč dans les rues de la ville ; ils sont encore 4 000 Ă  regarder Ă  guichets fermĂ©s le Festival du Folklore sur la place de la Mairie[14]. Un mini-concours de sonneurs en couples est suivi par environ 400 personnes[11]. De plus, la finale du championnat des bagadoĂč attire prĂšs d'un millier de personnes[11]. Elle est remportĂ©e par la Kevrenn Brest Sant Mark pour la huitiĂšme fois, et la deuxiĂšme annĂ©e consĂ©cutive[15].

Durant le festival, d'autres activitĂ©s sont proposĂ©es, telles que des visites nocturnes de la rade de Lorient en vedette et des cotriades dans les restaurants du port de pĂȘche[11]. Il y a Ă©galement un fest-noz quotidien, des projections de films au cinĂ©ma Le Royal, le championnat fĂ©dĂ©ral de lutte bretonne et une messe en breton donnĂ©e dans l'Ă©glise Saint-Louis le dimanche matin[13]. Une fĂȘte foraine est Ă©galement installĂ©e au niveau de la place Nayel durant les festivitĂ©s, Ă  la suite de la proposition de Pierre Guergadic aux forains de complĂ©ter la programmation crĂ©Ă©e autour de la culture bretonne[16]. Un grand feu d'artifice sur le bassin Ă  flot clĂŽt le festival[13].

Bilan

L'expĂ©rience est alors considĂ©rĂ©e comme un succĂšs et le festival est reconduit l'annĂ©e suivante[17]. Dans l'Ă©dition du , le journal Ouest-France fait un compte-rendu de la FĂȘte des Cornemuses sous le titre « Le premier Festival des cornemuses de Lorient »[11]. En un sens, cette manifestation rĂ©ussie a servi d'Ă©dition-test[6]. Polig Monjarret, alors prĂ©sident de l'association Bodadeg ar Sonerion[2], dĂ©clare que « pour une implantation solide et durable, cette premiĂšre se devait d'ĂȘtre une rĂ©ussite. Le bĂ©nĂ©fice substantiel enregistrĂ© en est le meilleur garant »[17]. De son cĂŽtĂ©, le journaliste Pierre-Jakez HĂ©lias dĂ©clare avoir assistĂ© Ă  « des dĂ©parts autrement difficiles » tels que ceux des fĂȘtes de Quimper et de Brest[17]. Le mensuel Armor Magazine estime que « Lorient a repris avec brio le relais de la fĂȘte des cornemuses qui lui a Ă©tĂ© transmis par Brest », devenant « cette annĂ©e un des hauts-lieux de la bretonnitĂ© »[18].

Notes et références

Notes

  1. Une autre source indique que la premiÚre édition du festival n'aurait duré que trois jours[10]

Références

  1. Fabien Lostec, « NeuviĂšme Ă©dition des FĂȘtes des Cornemuses Ă  Brest, contexte », Institut national de l'audiovisuel (consultĂ© le ).
  2. Cabon 2010, p. 11.
  3. Cabon 2010, p. 9.
  4. « 1960-1969 », sur archives.lorient.fr, (consulté le )
  5. Cabon 2010, p. 10.
  6. Bertho-Lavenir 2012.
  7. Dossier de presse du FIL, , 20 p. (lire en ligne [PDF]).
  8. « 1970 - 1979 », sur patrimoine.lorient.bzh (consulté le ).
  9. Cabon 2010, p. 15.
  10. Fañch Gestin, « Le Festival de Lorient. Vingt-cinq ans de passion interceltique », ArMen, no 69,‎ , p. 2-12.
  11. Cabon 2010, p. 12.
  12. DEPS (ministÚre de la Culture) et CNRS - Espaces et SOciétés (UMR 6590), « L'inscription territoriale et le jeu des acteurs dans les évÚnements culturels et festifs » [PDF], (consulté le ), p. 95.
  13. Programme du festival, imprimerie Le Pitre, Lorient, 1971.
  14. Cabon 2010, p. 13.
  15. « PalmarÚs Bagadou », sur Bodadeg ar Sonerion (consulté le ).
  16. Pierre Lann, « Festival interceltique. Pour la fĂȘte foraine aussi, c'est la 49e Ă©dition », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. Cabon 2010, p. 17.
  18. « La fĂȘte des cornemuses », Armor Magazine, no 22,‎ , p. 49 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).

Bibliographie

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Annexes

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Articles connexes

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