Fer Oregrounds
Le fer Oreground est une qualité d'acier naturel considérée comme la meilleure disponible au XVIIIe siècle en Angleterre. Le terme dérive du nom de la petite ville suédoise de Öregrund. Cet acier est obtenu à partir du minerai local, affiné par la méthode wallonne.
Le fer d'Oregrounds est l'équivalent du suédois vallonjärn, qui se traduit littéralement par fer wallon. Le nom suédois dérive du fer produit par la version wallonne du processus d'affinage, la méthode wallonne[1], par opposition à la méthode allemande ou méthode osmonde, qui était plus commune en Suède. En fait, le terme est plus spécialisé, comme toutes les forges wallonnes suédoises font le fer à partir du minerai provenant de la mine de Dannemora. La fonte a été fabriquée dans environ 20 forges, principalement en Uppland.
Beaucoup de ces usines ont été fondées par Louis de Geer et d'autres entrepreneurs hollandais qui ont mis en place les forges en Suède dans les années 1610 - 1620, avec hauts fourneaux et forges d'affinage. La plupart des premiers forgerons étaient également de Wallonie[2].
Origines en Wallonie
La technique a été développée en Wallonie , dans l'actuelle Belgique durant le Moyen Âge. La méthode wallonne a consisté à faire de la fonte de fer dans un haut fourneau, suivi par l'affinage, dans une forge d'affinage. Le processus a été conçu dans la région de Liège, et s'est propagé[3] en France, et de là, à partir du pays de Bray à l'Angleterre avant la fin du XVe siècle[4] - [5]. Louis de Geer l'a exporté à Roslagen en Suède au début du XVIIe siècle, il y employait des forgerons wallons[6]. Le fer conçu par cette méthode était connu en Angleterre comme « fer d'oregrounds [7]».
Qualité, usages et marché
La loi suédoise, pour des raisons de contrôle de qualité, requérait que chacune de ces barres de fer soit estampillée de sa marque. En Grande-Bretagne, le fer était connu par ces marques, et la qualité de chaque marque était connue des acheteurs de Londres, Sheffield, Birmingham et ailleurs. Il était divisé en deux niveaux de qualité :
- la First oregrounds venu d'Österby ('double bullet'), Leufsta (maintenant Lövsta - hoop L), et Åkerby (PL crown). Plus tard Gimo s'est joint à eux ;
- la Second oregrounds est venue d'autre forges, y compris Forsmark, Harg, Vattholma, et Ullfors.
Sa particularité était sa pureté. En effet, le minerai de Dannemora est riche en manganèse. Ce manganèse réagit préférentiellement avec les impuretés, formant des oxydes qui sont emportés avec les scories. Ce niveau de pureté signifie que ce fer a été particulièrement adapté à la transformation en acier par re-carburation, en utilisant le processus de cémentation. De ce fait, il est particulièrement adapté pour la fabrication de cet acier de qualité supérieure, le fer oregrounds était la matière première indispensable pour les fabriques de métal, en particulier l'industrie des couverts de Sheffield. Des quantités considérables ont également été achetées (jusqu'à environ 1808) pour les besoins de la Marine Britannique.
Cela et d'autres utilisations absorbait la quasi-totalité de la production de l'industrie. La commerce en fer Oregrounds a été contrôlé à partir des années 1730 jusqu'aux années 1850 par un cartel de marchands, dont les membres les plus durables ont été la famille Sykes de Kingston-upon-Hull. Les autres membres étaient des résidents de (ou contrôlaient les importations depuis) Londres et Bristol. Ces marchands avançaient l'argent pour les maisons suédoises d'exportation, qui à leur tour l'avançaient pour les maîtres de forges, donc un achat plusieurs années avant la sortie de la forge.
Références
- K. C. Barraclough, Steelmaking before Bessemer: I Blister Steel (Metals Society, London, 1985).
- K. C. Barraclough, 'Swedish iron and Sheffield steel' History of Technology 12 (1990), 1-39 - originally published in Swedish in A Attman et al., Forsmark och vallonjärnet [Forsmark and Walloon iron] (Sweden 1987)
- P. W. King, 'The Cartel in Oregrounds Iron' Journal of Industrial History 6(1) (2003), 25-48.
- K-G. Hildebrand, Swedish iron in the seventeenth and eighteenth centuries: export industry before industrialization (Stockholm 1992).
Voir aussi
Notes
- Awty, Brian G. 'The Development and Dissemination of the Walloon Method of Ironworking' in Technology and Culture - Volume 48, Number 4, October 2007, p. 783-803 The Development and Dissemination of the Walloon Method of Ironworking
- HUGUENOTS-WALLOONS-EUROPE-L Archives
- Allan H. Kittel, The Revolutionary Period of the Industrial Revolution, p. 130
- B. G. Awty, ‘The continental origins of Wealden ironworkers’ Economic History Review Ser.
- B. G. Awty, ‘The origin of the blast furnace: evidence from the frankophone areas’ Historical Metallurgy 21(2) (1987), 96-9.
- M. Nisser, 'Bergslagen' in B. Holtze and others (eds.
- P. W. King, 'The Cartel in Oregrounds Iron: trading relationships in the raw material for steel' Journal of Industrial History 6(1) (2003), 25-48.