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Faustin HĂ©lie

Faustin Hélie, né à Nantes le et mort à Passy (Paris depuis 1860) le , est un magistrat, criminaliste et jurisconsulte français. Il fut vice-président du Conseil d'État de 1879 à 1884.

Biographie

Fils de l'armateur Antoine Félix Hélie et de Marie-Victoire de Maublanc de Boisboucher, petit-fils du conseiller du roi, maître à la Cour des comptes aides et finances de Normandie en l'élection de Caen, Jean Helye (1740-1780), il fait des études de droit à Rennes, où il a pour professeur Toullier. Il devient avocat en 1823, puis s’installe à Paris où il obtient son doctorat.

Il entre comme rédacteur au ministère de la Justice en 1824. En 1837, il est nommé chef du bureau des affaires criminelles au ministère de la Justice, puis en , au lendemain du début de la révolution, à la tête de la division des affaires criminelles par le nouveau ministre de la Justice, Adolphe Crémieux.

En , Hélie est nommé conseiller à la Cour de cassation, où il est président de la chambre criminelle du jusqu’en 1874. Le , il devient vice-président du Conseil d'État, fonction qu'il conserve jusqu'à sa mort.

Il a publié deux ouvrages majeurs qui ont influencé et influencent encore le droit pénal, ainsi qu'une importante édition de Des Délits et des peines de Beccaria en 1856. Ce fut l'un des plus grands commentateurs du Code d'instruction criminelle. Il estimait que les expériences des siècles passés constituaient autant de faits à partir desquels on pouvait bâtir solidement une science procédurale.

Publications

  • 1828 : Il fonde le Journal de droit criminel en collaboration avec Adolphe Chauveau.
  • 1834 : Chauveau et HĂ©lie publient la ThĂ©orie du code pĂ©nal, qui fait autoritĂ© en droit criminel pendant le XIXe siècle. Dans cet ouvrage, HĂ©lie explique qu’il dĂ©sire Ă©clairer l’application de la loi pĂ©nale par sa thĂ©orie, tout en rĂ©digeant un ouvrage de pratique.
  • Il publie un TraitĂ© de l’instruction criminelle qui contient de vastes dĂ©veloppements au point de vue du rapport du droit criminel avec la lĂ©gislation civile, les progrès sociaux et l’état des mĹ“urs publiques. Il Ă©tablit un Ă©quilibre entre l’optique doctrinale et l’optique judiciaire, entre le souci d’assurer la protection de la sociĂ©tĂ© et celui de protĂ©ger les droits de la dĂ©fense
  • HĂ©lie a aussi publiĂ© un grand nombre d’articles dans des journaux spĂ©cialisĂ©s tels que l’EncyclopĂ©die du droit, la Revue de lĂ©gislation, la Gazette des tribunaux, ainsi que des Ă©ditions annotĂ©es de L’Instruction civile de Mangin et du TraitĂ© de droit pĂ©nal de Rossi.

Influences

Il influença principalement la procédure pénale qu’il définissait ainsi : « Les formes de la procédure sont destinées, comme des phares, à éclairer la marche de l’action judiciaire. Elles doivent être assez puissantes pour faire sortir la vérité du sein des faits. Le but de la procédure pénale est la complète manifestation de la vérité judiciaire.»

En matière de procédure pénale, il proposa de nouvelles approches concernant :

  • la dĂ©tention provisoire : HĂ©lie, reconnaissant qu’elle constituait une mesure de sĂ»retĂ© nĂ©cessaire, considĂ©rait qu’elle causait des dommages irrĂ©parables Ă  un homme qu’il n’avait pas Ă©tĂ© jugĂ© coupable. Ainsi, il prĂ©conisait d’étudier au cas par cas si la dĂ©tention provisoire Ă©tait nĂ©cessaire.
  • les interrogatoires : il pensait ainsi que le condamnĂ© devait s’entretenir seul Ă  seul avec le juge pour ne subir aucune influence. Il devait aussi connaĂ®tre le contenu du dossier le concernant pour mieux se dĂ©fendre.

Il établit des moyens d’office pouvant être soulevés par la Cour de cassation, ce qui était nouveau pour l’époque :

  1. Violation et fausse interprétation des formes prescrites par la loi
  2. Constitution illégale d’une juridiction
  3. Incompétence
  4. Excès de pouvoir
  5. Défaut de publicité de l’audience
  6. Défaut de motifs de la décision attaquée
  7. Omission de statuer sur les conclusions ou réquisitions
  8. Fausse application de la peine
  9. Qualification illégale des faits ou fausse interprétation de la loi
  10. Contrariété de jugements
  11. Violation des règles légales sur les exceptions et les preuves
  12. Destruction de pièces
  • Il critiqua les enquĂŞtes officieuses menĂ©es par les juges, attentatoires Ă  la libertĂ©.
  • Il expliqua la nĂ©cessitĂ© du caractère suspensif du pourvoi en cassation.

Concernant le droit pénal, il expliqua entre autres que :

  • l’interprĂ©tation de la loi pĂ©nale ne doit ĂŞtre ni restrictive ni extensive ; elle doit ĂŞtre dĂ©clarative
  • le garde des Sceaux dispose Ă  la fois d’un droit d’impulsion et d’un droit de surveillance qui dĂ©bouche sur un pouvoir disciplinaire, puisque le parquet doit lui rendre compte de la manière dont l’action publique est exercĂ©e. Cette surveillance ne doit cependant pas « enchaĂ®ner » les juge : elle doit se borner Ă  diriger le mode gĂ©nĂ©ral d’exercice de l’action.
  • il posa le principe que les jugements doivent ĂŞtre motivĂ©s (c’est-Ă -dire exprimer les motifs de leurs dĂ©cision)
  • il dĂ©finit « L’instruction, est l’âme du procès ; elle lui donne l’être et la forme… c’est elle qui prĂ©pare le terrain du dĂ©bat, qui en pose les termes, qui trace le cercle oĂą il doit s’enfermer ».
  • il accepta en partie les Ă©volutions mĂ©dicales puisqu’il reconnaĂ®t dès les annĂ©es 1830 que le terme dĂ©mence est un terme gĂ©nĂ©rique qui ne doit pas ĂŞtre entendu au sens strict, mais doit ĂŞtre considĂ©rĂ© comme le synonyme d’aliĂ©nation
  • enfin, il dĂ©finit le jury comme « l'arbitre dĂ©lĂ©guĂ© par la sociĂ©tĂ© entre l'accusation et l'accusĂ©, et dont le jugement est acceptĂ© par l'un comme le jugement du pays, et par l'autre comme le jugement de ses pairs Â».

Dans ses articles, il étudia des questions aussi diverses que la peine de travaux forcés, la composition du jury en cour d’assises, les faits rencontrés par les évêques dans leur juridictions épiscopales, du système des circonstances atténuantes, de la mise en liberté sous caution, de la preuve en matière criminelle.

Citation

  • « L'action civile a souvent pour mobile principal la punition mĂŞme de l'infraction, l'application de la peine, car la peine seule venge l'injure ou rassure la victime Â», TraitĂ© de l’instruction criminelle.

Honneurs

Postérité

Notes et références

  1. Base LĂ©onore
  2. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Alfred-Bruneau », p. 72.
  3. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Rue Faustin-Hélie », p. 514.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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