Famille de Lavaulx
La maison de Lavaulx appartient à la noblesse du duché de Bar dont elle est originaire, puis du duché de Lorraine, devenue français en 1766. Sa branche aînée s'est éteinte en 1685. La famille actuelle est issue d’Erard de Lavaulx, fils naturel de François de Lavaulx (v. 1415- v. 1480) et d’Alexisse de Dampierre. Elle appartient à la noblesse française subsistante d'ancienne extraction sur preuves de 1495[1]. Elle s'est implantée dans la région de Neufchâteau et à Nancy du XVIe au XVIIIe siècles et essaima en plusieurs branches. Elle est actuellement représentée en Autriche, en France et en Australie.
de Lavaulx | |
Blasonnement | Écartelé au 1 et 4 d’azur à deux truites adossées d’argent, écaillées de gueules, cantonnées de quatre croisettes recroisetées d’argent au pied fiché d’or ; au 2 et 3 de sable à trois herses d’argent; sur le tout : de sable à trois tours d’argent posées deux et un |
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Devise | Tout par amour. |
Pays ou province d’origine | Duché de Luxembourg |
Allégeance | Duché de Lorraine Royaume de France |
Fiefs tenus | Barons de Vrécourt, comtes de Lavaulx |
Demeures | châteaux de Bazeilles, Lavaulx, Hodiomont, Vrécourt, Sommerécourt, Sauville, Pompierre,Parey-sous-Montfort, Villers, Villers-Agron |
Charges | Chambellan |
Fonctions militaires | Général, mestre de camp, capitaine de vaisseau |
Fonctions ecclésiastiques | Abbé, prieur, chanoine |
Récompenses civiles | Ordre de la Croix Etoilée, ordre d'Isabelle la Catholique, ordre de Gustav Wasa, |
Récompenses militaires | Ordre du Lévrier blanc, ordre de Saint-Louis, ordre de la Légion d’honneur, ordre de Cincinnatus |
Preuves de noblesse | |
Admis aux honneurs de la Cour | en 1783 |
Autres | Indigénat polonais en 1775 |
Origines dans le duché de Bar
Selon Henri Jougla de Morenas, la maison de Lavaulx remonte sa filiation prouvée à Wary de Laval, seigneur de Marville, allié à Marie de Vienne, et aïeul d’un autre Wary, chevalier, maréchal du duché de Bar en 1420, qui épousa avant 1372 Jeanne de Sorbey[2].
Originaire des environs de Montmédy, elle apparaît sous le nom Laval, Lavalle, Lavaulx ou Lavalz en 1333, du nom d’un château fort édifié sur la commune de Velosne, 3 kilomètres au nord du village de Bazeilles-sur-Othain. Elle se rattache à la famille de Bazeilles, elle-même issue des Latour à Virton. Depuis, d’autres branches ont été orthographiées Laveaux ou la Vaulx.
Première famille de Lavaulx
principaux personnages sont :
- Jean de Lavaulx (v. 1315- v. 1389), capturé en 1371 lors de la bataille de Basweiler, en combattant pour son suzerain Wenceslas Ier de Luxembourg et de Brabant ;
- Husson de Lavaulx (v. 1345- ap. 1389) son fils, capturé en 1439 à la bataille de Ligny opposant le duc de Bar à la ville de Metz.
- Jacques de Lavaulx, prieur de Saint-Dagobert à Stenay, frère du précédent ;
- Renaud de Lavaulx, prieur de Relanges en 1345 ;
- Henri de Lavaulx (v. 1355-ap. 1429), prévôt de Virton (Luxembourg) ;
- Wary de Lavaulx (v. 1375- v. 1439), fils du précédent, qui compte en 1416 à Bar-le-Duc parmi les fondateurs de la Compagnie du Lévrier Blanc, origine de l’Ordre de Saint-Hubert ;
- Wary de Lavaulx, abbé de Saint-Michel à Saint-Mihiel (1455-1493). Il reçut à l’abbaye en 1461 la reine d’Angleterre Marguerite d’Anjou, femme d’Henri VI, puis le roi René d’Anjou, son père. Il présida le tribunal des Grands Jours de Saint-Mihiel en 1489 (Dumont, histoire de Saint-Mihiel, vol 1).
Cette première branche des Lavaulx s’est éteinte en 1685 dans le Saulnois (Dieuze). Ses principales alliances sont : Boulange, Colmey, Thonne-le-Thil, Montigny, Sorbey, Barbançon, Montoy, Barbas, Lenoncourt, Sampigny, Gomery, Failly, Thiaucourt, Bauclain, Custine, Xonot, Pouilly, Gourcy, Vilosnes.
Deuxième famille de Lavaulx issue en ligne naturelle de la première
Une deuxième famille de Lavaulx est issue d’Erard de Lavaulx, fils naturel de François de Lavaulx (v. 1415- v. 1480) et d’Alix ou Alexisse de Dampierre. Elle prouve une filiation noble depuis l'année 1495[1]. Elle s'est implantée dans la région de Neufchâteau et à Nancy du XVIe au XVIIIe siècles et essaima en plusieurs branches :
- Branche de Gironcourt (Gironcourt-sur-Vraine) ou branche aînée
Les principales alliances de cette branche sont : Vicrange, Bildstein, Chamisso, Chastenoy, Pullenois, Royer d’Andilly. Georges Poull fait en outre l'hypothèse d'un remariage de Didier de Vigneulles, écuyer, seigneur de Bettainvillers, avec Marguerite, fille d'Erard de Lavaulx, en 1549[3].
En font partie notamment :
- Erard de Lavaulx (v. 1465-1549), seigneur de Gironcourt-sur-Vraine et Vrécourt, officier au service du duc Antoine de Lorraine, en Italie, en France et en Allemagne, participa à la prise de Châtel-sur-Moselle, dont il fut capitaine de 1535 à 1537, repoussant les troupes bourguignonnes. Il siégea au tribunal des Assises à Nancy en 1523 et prit part au cortège funèbre du duc Antoine à Nancy en 1546,
- Henri de Lavaulx, (v. 1515-1557), seigneur de Gironcourt, officier du régiment du prince de Salm, comte sauvage du Rhin. Il participa au siège de Compiègne,
- Jean-Claude de Lavaulx, baron de Gironcourt, prit part aux cérémonies du deuil du duc Charles III à Nancy en 1608 ;
- Première branche de Vrécourt, à Vrécourt, cadette de la précédente
Les principales alliances de cette branche sont : d’Aulcy, Faletans, Lützelbourg, de Choiseul d’Isches, Barbeau de Thiaucourt, Labbé de Beauffremont, Civalart, Montarby, Lescamoussier, Raigecourt.
En font notamment partie :
- Jean de Lavaulx (v. 1525-1586) frère d’Henri de Lavaulx, seigneur en partie de Vrécourt, lieutenant du gouverneur de la Mothe-en-Barrois,
- Adam de Lavaulx (v. 1559-1615), 1er baron de Vrécourt en 1612,
- Jeanne de Lavaulx (v. 1560-ap. 1609), épousa Antoine II de Choiseul d’Isches, gouverneur de la Mothe-en Barrois et fut mère d’Antoine III de Choiseul d’Isches, également gouverneur de cette ville, tué lors du siège de 1634 contre l’armée française,
- Anne-Charlotte de Lavaulx de Vrécourt (1670-v.1736), épousa Claude Labbé de Beauffremont, président de la Chambre des comptes de Lorraine, baron de Beauffremont et seigneur de Vrécourt ;
- Deuxième branche de Vrécourt et d’Autriche
Les principales alliances de cette branche autrichienne, qui est la branche aînée actuelle, sont : von Enzenberg, de Guillebon, de Rune, de Peychpeyrou-Comminges de Guitaut, d’Amédor de Mollans, de Greische, von Christianstadt, Szruncjk, Clary von Sparbersbach, von Rall, Dobrensky z Dobrenik, Dubsky z Trebomislic, Flondor, Veznik von Veznik, Korensky z Teresov, Mitrovsky z Nemsyl, von Oppersdorf, von Watlet, von Schönberg, Weyvoda von Stromberg, Schmidegg von Sà r Là dà ny, von Grigorcea, von Küsswetter, Scarpetetti von Unterwegen, von Türkenburg. En font notamment partie :
- Jean Charles François de Lavaulx de Vrécourt (1730-1769), page de la duchesse de Lorraine Élisabeth Charlotte, capitaine au régiment des Gardes-Lorraine, guidon de la Petite Gendarmerie de France à Lunéville, chambellan du roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar Stanislas Leszczynski,
- Anne Charlotte de Lavaulx de Vrécourt (1755-1832) sa fille, épousa le marquis Laurent de Mollans et reçut la distinction autrichienne de l'ordre de la Croix Étoilée.
- François de Lavaulx de Vrécourt (1694-1744), officier de Cuirassiers de l’Empereur d’Autriche,
- Anton de Lavaulx de Vrécourt (1769-1832), officier de l’armée impériale et royale, contre-attaque de nuit en 1796 dans Bamberg prise par les Français, capture 2 officiers et 200 soldats. Il combat par la suite aux batailles d’Aspern et de Wagram,
- Richard de Lavaulx de Vrécourt (1874-1954), officier général de l’armée impériale et royale ;
- Branche de Sommerécourt, à Sommerécourt
Les principales alliances de cette branche sont : de Rothe, de Vignerot du Plessis de Richelieu, d’Estourmel, Saguier de Luigné, Ruelland du Tiercent, Belot de Ferreux, Villiers de la Noüe, Lecointre, Rolland d’Erceville.
On distingue notamment :
- Jeanne Catherine Josèphe de Lavaulx de Sommerécourt (1741-1815), comtesse de Rothe, par son premier mariage. Elle épousa en deuxième mariage en 1780 le maréchal de Richelieu (1696-1788) vainqueur de Port-Mahon, ambassadeur du roi de France à Vienne, président du tribunal des maréchaux de France, et qui s'était déjà marié deux fois,
- Charles Nicolas Joseph de Lavaulx de Sommerécourt (1738-1815) son frère, garde-marine, capitaine de vaisseau, membre de la société de l’ordre de Cincinnatus, commandant la frégate la Terpsichore en 1780, présenté au Honneurs de la Cour en 1783. Il émigra en 1792 et combattit dans l’armée du prince de Condé,
- Louis de Lavaulx (1781-1858) son fils, officier au 4e régiment de Dragons sous l’Empire, a fait les campagnes d’Espagne, du Portugal et d’Autriche (bataille de Dürnstein). Rallié à Louis XVIII, il est blessé sous les murs d’Amiens en 1815,
- Roland et Roger de la Vaulx, engagés volontaires dans le régiment des Zouaves pontificaux à Rome en 1860, firent campagne contre les troupes garibaldiennes,
- Henry de la Vaulx (1870-1930), aéronaute et aviateur, l'un des fondateurs de l’Aéroclub de France et de la Fédération Aéronautique Internationale, auteur de nombreux ouvrages sur ses explorations et la conquête de l’air. Mort en service commandé, il eut des funérailles nationales aux Invalides.
- Branche de Saint-Ouen, à Saint-Ouen-lès-Parey, et de Pologne
Les principales alliances de cette branche de Saint-Ouen et de Pologne sont : Ranfaing, Pavant de Ceccaty, Baillet d’Epense, Canon de Ville, Kostecka, de Sievert, Trepka, Wiercenski, etc. Les personnages les plus notables en sont :
- Guillaume Antoine de Lavaulx de Saint-Ouen, né en 1701, émigra à la suite d’un duel, et servit dans les troupes de Catherine II. Il est l'auteur de la branche de Pologne,
- Ludwik de Laveaux (1868-1894), artiste peintre, mort à Paris, sujet de nombre de ses toiles. Une partie de ses œuvres est exposée au Musée de Cracovie,
- Ludwik de Laveaux (1891-1969), patriote polonais, général de l'armée polonaise, compagnon d’armes du maréchal Pilsudski, organisateur du soulèvement de Lwow contre les Russes.
La famille de Lavaulx a compté neuf chanoinesses du chapitre noble Sainte-Menne de Poussay, une chanoinesse du chapitre noble Saint-Gauzelin de Bouxières-aux-Dames et une chanoinesse du chapitre autrichien de Halle. Il faut y ajouter de nombreuses autres religieuses dans les établissements suivants : l'abbaye de l’Etanche à Neufchâteau, le couvent des Dames prêcheresses de Nancy, ou encore le couvent de Notre Dame de la Congrégation à Dieuze, création de Saint Pierre Fourier. De plus, les Lavaulx ont également compté en 1711 un chanoine de la Primatiale de Nancy, Antoine Gabriel de Lavaulx. Enfin, les Lavaulx ont siégé au tribunal des Assises de Lorraine, prérogative réservée aux familles de la chevalerie des duchés.
Par ailleurs, les Lavaulx ont également compté en 1711 un chanoine de la Primatiale de Nancy, Antoine Gabriel de Lavaulx. Enfin, cette famille a siégé au tribunal des Assises de Lorraine, prérogative réservée aux lignées chevaleresques du duché de Lorraine.
Châteaux
- Duché de Bar : château de Bazeilles, Lavaulx, Hodiomont, Vrécourt, Sommerécourt, Sauville, Saint-Ouen-lès-Parey, Pompierre,
- Duché de Lorraine : châteaux de Parey-sous-Montfort, de Villers,
- France : châteaux de Villers-Agron, de Rozoy-Belleval, de Pont-Rémy
- Autriche et Bohême : château de Baubin, domaine de Deutsch-Wagram, domaine de Nagy Surany,
- Pologne : domaines de Grzmucin, Rycerka, Sygneczow,
Titres
- Baron de Vrécourt en 1612 : titre accordé par le duc Henri II de Lorraine
- Comte de Lavaulx en 1734 : titre accordé par le duc François III de Lorraine à Vienne et le 28 décembre 1736 par la duchesse de Lorraine Elisabeth-Charlotte
Ces titres de noblesse lorraine ont été reconnus en France avant 1789.
Armoiries
Les Lavaulx portent : écartelé au 1er et 4e d’azur à deux truites adossées d’argent, écaillées de gueules, cantonnées de quatre croisettes recroisetées d’argent, au pied fiché d’or, qui est de Chiny ; au 2e et 3e de sable à trois herses d’argent, qui est de Laval ou de la Vaulx ancien; sur le tout : de sable à trois tours d’argent, deux et un, qui est de Lavaulx.
L’écu est surmonté d’une couronne murale, qui est d’honneur et en pointe une couronne de comte. Tenant d’armes : deux sauvages au naturel, tenant deux bannières, l’une de Chiny, l’autre de Luxembourg. Le cimier est un tambour surmonté de deux baguettes de gueules.
Devise : Tout par amour.
Postérité
- Plaque au 122 avenue des Champs-Élysées à Paris en hommage à Henry de Lavaulx (1870-1930)
Bibliographie
- François Alexandre Aubert de la Chenaye Desbois, Dictionnaire de la noblesse, 1774, tome VIII, page 526.
- Grand Armorial de France, Henri Jougla de Morenas, Raoul de Warren, tome IV, page 432.
- Les Seigneurs de Laval et de Bazeilles-sur-Othain, André Petit, Bulletin des Sociétés d’histoire et d’archéologie de la Meuse, no 11, 1974.
- Die Geschichte der Familie Lavaulx 1374-1991, comtes Roger, Raoul et Roland Lavaulx-Vrécourt, Vienne 1991.
- Une légende : Les Armoiries de la maison de la Vaulx, Léon Germain, Saint-Dié, L. Humbert, 1894.
- Vrécourt, pages d’histoire, abbé Fontaine, Balan, Sedan, 1922.
- Les Lorrains et l'Empire, général Alain Petiot, Mémoire et Documents, 2005, p. 304–306.
- Nobiliaire de la Lorraine et du Barrois, Dom Ambroise Pelletier, Editions du Palais Royal, Tome II, p. 328.
- Georges Poull, « Lavaulx (Famille de) », dans Les Vosgiens célèbres : dictionnaire biographique illustré, Vagney, Gérard Louis, (ISBN 2-907016-09-1, lire en ligne), p. 221.
Toponymes
- Lavaulx, est un nom de lieu porté par une ancienne maison forte à Velosnes, commune française du département de la Meuse.
- Vrécourt, est une commune française du département des Vosges.
- Sommerécourt, est une commune française du département de la Haute-Marne.
- Saint-Ouen-les-Parey est une commune française du département des Vosges.
Notes et références
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante, 2002, page 118.
- Grand Armorial de France, tome IV, page 432
- Georges Poull, Gironcourt sur Vraine son château et ses seigneurs, p. 65