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FTQ-Construction

La FTQ-Construction est un syndicat du secteur de la construction affiliĂ© Ă  la FĂ©dĂ©ration des travailleurs du QuĂ©bec (FTQ). Il rĂ©unit environ 70 000 travailleurs du milieu de la construction[1].

FTQ-Construction

Historique

XIXe siĂšcle

Le contexte politique du Bas-Canada du XIXe siÚcle marque l'opposition grandissante entre les habitants de la colonie et l'empire britannique. Cette opposition débouchera sur la Rébellion des Patriotes en 1837-1838.

C'est dans ce contexte politique et social que naßt l'Union des métiers de Montréal en 1834. Résultat d'une initiative des charpentiers-menuisiers, l'union vise à défendre plusieurs métiers de la construction en exigeant, entre autres, la réduction de longueur de la journée de travail[2].

Au dĂ©but des annĂ©es 1840, environ 4 000 travailleurs creusent les canaux de Beauharnois et de Lachine. Les ouvriers travaillent 12 heures par jour, 6 jours sur 7. Le 24 janvier 1843, le salaire journalier est coupĂ© du tiers, ce qui amĂšne les travailleurs Ă  dĂ©clencher une grĂšve. Le 11 juin 1843, l’armĂ©e fait feu sur les grĂ©vistes. On compte 20 morts et 40 blessĂ©s chez ceux qui exercent des moyens de pression[2].

L'Ă©mergence du syndicalisme amĂ©ricain et l'internationalisation de ce dernier durant la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle entraĂźnent des affiliations entre syndicats des États-Unis et du Canada. En 1863, un premier syndicat montrĂ©alais, regroupant les mouleurs de fonte, s’affilie Ă  un syndicat « international »[2].

En 1872, le gouvernement du Canada amende le code criminel afin de dĂ©criminaliser certaines pratiques syndicales. Cependant, les conflits entre travailleurs et employeurs demeurent difficiles. En 1878, 1 000 journaliers affectĂ©s aux travaux des Ă©difices parlementaires Ă  QuĂ©bec protestent contre une baisse de salaire. AprĂšs la proclamation de la Loi de l’émeute, l’armĂ©e intervient en faisant feu sur les manifestants, tuant l'un d'eux[2].

En dĂ©cembre 1886 est formĂ©e la Commission d’enquĂȘte sur les relations entre le capital et le travail au Canada. Elle contribuera Ă  la reconnaissance syndicale, Ă  la rĂ©duction de la semaine et de la journĂ©e de travail et Ă  l’adoption de la premiĂšre Loi sur l’indemnisation des victimes d’accidents du travail en 1909[2].

En 1892, la FraternitĂ© de peintres et dĂ©corateurs d’AmĂ©rique, affiliĂ©e Ă  l'American Federation of Labour (AFL), entraĂźne les syndicats du bĂątiment Ă  fonder le Conseil des mĂ©tiers de la construction Ă  MontrĂ©al, se dissociant ainsi du Conseil central des mĂ©tiers et du travail de MontrĂ©al. AprĂšs plusieurs annĂ©es de conflits intersyndicaux, les unions internationales fondent le Conseil fĂ©dĂ©rĂ© des mĂ©tiers et du travail de MontrĂ©al en 1897, ce qui pose les bases de l'idĂ©ologie de la future FTQ-Construction[2].

XXe siĂšcle

Plusieurs événements, dont notamment l'industrialisation et la Seconde Guerre mondiale, renforcent la tendance des travailleurs de la construction à rejoindre des unions internationales par leur syndicat de métiers[3].

Ces syndicats sont dominĂ©s par des directions anglophones lors des annĂ©es 1950 jusqu'Ă  la RĂ©volution tranquille. Le 18 dĂ©cembre 1968, le gouvernement du QuĂ©bec reconnaĂźt Ă  titre d’association reprĂ©sentative la FĂ©dĂ©ration des travailleurs du QuĂ©bec (FTQ) via le Conseil provincial des mĂ©tiers de la construction, ancĂȘtre de la FTQ-Construction[3].

Le conseil sera de plusieurs luttes ouvriĂšres au cours des annĂ©es 1970. L'Ă©poque sera Ă©galement marquĂ©e par des conflits entre les syndicats locaux et leur « maison-mĂšre » aux États-Unis. PortĂ©s par le « maĂźtres chez nous », plusieurs syndicats coupent les liens avec la maison-mĂšre ou se distancient de cette derniĂšre dans un dĂ©sir d'autonomie plus grande de la part des directions syndicales des sections locales quĂ©bĂ©coises. Le Conseil provincial des mĂ©tiers de la construction modifie Ă  cette Ă©poque ses statuts afin de reconnaĂźtre l’affiliation d’un syndicat non affiliĂ© Ă  une union internationale[3].

Années 1980 : Naissance difficile de la FTQ-Construction

Le 4 dĂ©cembre 1980, le gouvernement du QuĂ©bec modifie la Loi sur les relations du travail dans l’industrie de la construction et reconnaĂźt deux nouvelles associations reprĂ©sentatives : le Conseil provincial du QuĂ©bec des mĂ©tiers de la construction (International, CPQMC-I) et la FTQ-Construction. Cette Loi oblige chaque syndicat affiliĂ© Ă  dĂ©cider s’il dĂ©sire joindre les rangs de la FTQ-Construction ou ceux du CPQMC-I. Le partage des syndicats se fera Ă  72,1 % pour la FTQ-Construction et 27,9 % pour le CPQMC-I[4].

La « nouvelle » FTQ-Construction a des reprĂ©sentants au conseil d’administration de la nouvelle Commission de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© du travail (CSST) instaurĂ©e par la Loi sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© du travail. Elle siĂšge Ă©galement au conseil d’administration de l'Office de la construction du QuĂ©bec (OCQ)[5].

Le 22 fĂ©vrier 1988, le nouveau directeur gĂ©nĂ©ral Guy Perreault, le directeur gĂ©nĂ©ral adjoint de la FIPOE, Claude Proteau, le directeur de la section locale 618 des tuyauteurs, Jean-Claude Surreault, le reprĂ©sentant de la section locale 1981 des mĂ©caniciens industriels, GaĂ©tan Boucher ainsi que deux pilotes dĂ©cĂšdent dans l’écrasement de l’avion qui les menait en GaspĂ©sie[6].

Années 1990 : Loi 142, changement de gouvernement et de direction

Au début des années 1990, la FTQ-Construction lutte activement contre le gouvernement de Robert Bourassa et son projet de loi 142. Lors de la campagne électorale de 1994, Jacques Parizeau gagnera la confiance des travailleurs de la fédération en promettant de « scrapper » la loi 142[7]. En novembre 1994, le gouvernement de Jacques Parizeau présentera le projet de loi 46, modifiant la loi 142. Il l'adoptera en février 1995[8].

En novembre 1997, Jocelyn Dupuis, directeur du syndicat des grutiers, section locale 791G, prend la tĂȘte de la FTQ-Construction. L'Ă©poque est marquĂ©e par des nĂ©gociations entre la FTQ-Construction et le CPQMC-I qui dĂ©boucheront sur la crĂ©ation du Conseil conjoint de la FTQ-Construction et du Conseil provincial du QuĂ©bec des mĂ©tiers de la construction (International) en 1998. Le Conseil conjoint est dirigĂ© par Jean LavallĂ©e. L'association sera reconnu lĂ©galement le 19 juin 1999 par l'adoption de la loi 25. L'une des consĂ©quences directes de cette nouvelle instance est la fusion des sections locales minoritaires avec les sections locales majoritaires de chacune des deux organisations[9]

Années 2000 : Ère Dupuis

AprÚs certains succÚs et échecs, les parties demandent la dissolution du Conseil conjoint au printemps 2005. Ceci engendre la réouverture des sections locales pour chacun des deux organismes[10].

Activités illicites

L'ancĂȘtre de la FTQ-Construction ainsi que cette derniĂšre ont Ă©tĂ© accusĂ©s Ă  plusieurs reprises d'activitĂ©s illicites, ayant fait l'objet, dans les annĂ©es 1970, d'une commission royale d'enquĂȘte, la Commission Cliche, pour des saccages sur des chantiers de la Baie-James, et prĂ©sentant des cas flagrants de discrimination, d'intimidation, de corruption et de lien avec le crime organisĂ© montrĂ©alais en 2008, 2009 et 2010[11] - [12] - [13] - [14] - [15] - [16].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Sources bibliographiques

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Liens externes

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