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Expérience de hors-corps

L’expérience de hors-corps (out-of-body experience ou OBE en anglais) désigne une expérience vécue par un individu impliquant la sensation de flotter en dehors du corps. À la différence de l'autoscopie où le sujet se voit sans avoir nullement la sensation de quitter son corps, et dont le phénomène est souvent tout à fait ordinaire (reflet dans un miroir, photographie, etc.), et parfois hallucinatoire (voir l'expérience de dédoublement décrite par Goethe dans Vie et Vérité) dans l'expérience de hors-corps, le sujet prétend avoir aperçu son corps depuis un autre endroit que celui qu'il occupe.

Diverses Ă©tudes Britanniques ont montrĂ© que l’expĂ©rience de sortie de corps n’était pas si rare puisque 5 Ă  10 % de la population gĂ©nĂ©rale ferait une sortie de corps au moins 1 fois dans sa vie.

Pour l’heure, il n’y a pas de consensus scientifique pour savoir si la sortie de corps est un phénomène de sortie de la conscience ou une hallucination visuo-somesthésique. Selon le centre ISSNOE[1] il s’agit d’une sortie de la conscience mais d’autres travaux comme ceux de Jason J. Braithwaite ou d’Olaf Blanke appuient la thèse de l’hallucination visuelle et somesthésique.

Origine de l'expression

Le terme expérience de hors-corps a été pour la première fois utilisé par George N. M. Tyrrell en 1943 dans son ouvrage intitulé Apparitions[2] et a été adopté par des auteurs tels que Celia Green (en)[3] et Robert Monroe[4] comme terme alternatif à ceux de « voyage astral » ou « voyage de l'âme » qui ressortissent à des croyances religieuses, au paranormal ou à la mouvance New Age.

Description du phénomène

Le médecin Waldo Vieira décrit ce phénomène comme une projection de la conscience[5] - [6].

Les expériences de hors-corps peuvent survenir lors de traumatismes crâniens, de privations sensorielles, d'expériences de mort imminentes, de prises de produits psychotropes et autres types médicamenteux, de déshydratation, lors du sommeil et par des stimulations électriques de certaines parties cérébrales, notamment.

Selon Stephen Laberge les expériences de hors-corps sont un type particulier de rêve lucide[7].

Nicolas Fraisse, célèbre cas de sortie de corps en France raconte sortir de son corps tous les soirs. Pour lui, la sortie de corps se manifeste par un effet de tourbillon qui n'est pas de l'ordre du visuel, suivi par un flash lumineux. C'est alors que sa conscience sort de son corps pour aller dans différents endroits. Il précise aussi qu'il a, lors d'une sortie de corps, la sensation de posséder un corps mais que celui-ci est sans limite et que la sortie de corps n'est pas seulement une rêverie. Bien qu'il fasse partie de ceux qui peuvent sortir de leurs corps de manière régulière et plus ou moins contrôlée, il précise dans de nombreuses interviews qu'il n'a pas un contrôle absolu puisqu’il faut prendre en compte le facteur émotionnel qui n’est pas toujours contrôlable. La place de l'émotion est souvent décrite dans ce genre d'expérience. L'émotion a une place presque centrale dans ce phénomène. Dans nombre de témoignages, c'est grâce à l'émotion que les sujets rapportent avoir réussi à sortir de leur corps.

Pour certain c'est une forte émotion positive telle que la sérénité ou le calme qui leur a permis de sortir, pour d'autres c'est un choc émotionnel tel qu'un accident de voiture ou une grande peur.

On trouve parfois aussi des témoignages de personnes ayant commencé à sortir de leurs corps ou y étant parvenu, et qui à la suite d'une prise de conscience de leur état ont eu peur, ce qui les a immédiatement ramenées dans leurs corps. Concernant le rôle des émotions il n'y a pas de consensus puisqu'il s'agit d'un vécu subjectif. Un élément souvent rapporté en plus de l’émotion est la sensation d’être aspiré vers le haut alors que le corps est ressenti comme lourd pendant la sortie de corps, puis de retomber dans son corps à la fin de celle-ci. Les sorties de corps sont souvent des expériences involontaires bien que certains sujets rapportent pouvoir en faire de manière contrôlée et presque à la demande. Selon certains, il est alors possible de contrôler et d'apprendre à réaliser des sorties de corps notamment par des méthodes de méditation.

Relation avec le mysticisme et la métaphysique

Il est parfois affirmĂ© que cette expĂ©rience indique que l'âme ou l'esprit peut se dĂ©tacher du corps et « visiter Â» diffĂ©rents lieux[8] - [9] bien qu'il soit difficile de saisir au juste comment une substance immatĂ©rielle pourrait continuer Ă  « voir Â» sans possĂ©der de dispositifs de perception. De telles conceptions reposent sur des croyances rattachant l'identitĂ© personnelle Ă  une substance immatĂ©rielle autonome, mais incitent Ă  penser qu'une telle entitĂ© percevrait la rĂ©alitĂ© Ă  la façon d'un corps, ce qui est incohĂ©rent malgrĂ© le tĂ©moignage de ceux qui disent l'avoir vĂ©cu.

Problème de la conscience

Pour la majorité des scientifiques, le dogme est que la conscience est un sous-produit secrété par le cerveau[10]. On parle de conscience localisée au cerveau ou locale. Cette dernière n'a pas le même statut que celui de la pensée [11].

Pour expliquer les expériences de hors-corps, la conception physico-chimique de la conscience rend toute explication par recoupement de témoignages impossible. En revanche, la conception d’une conscience plus large — non assujettie au cerveau et dite « non locale » — rend les études et tentatives d’explication possibles[12].

Recherches scientifiques

Les psychologues Susan Blackmore et Stephen Laberge, spécialisés dans l'étude des rêves lucides, ont consacré une large part de leurs travaux à l’analyse d’expériences de hors-corps et d'EMI (qui ne sont pas à confondre) : « S’ils sont partis de postulats différents, leurs conclusions sont peu ou prou les mêmes. Une expérience de hors-corps se produit lorsque dans un état de conscience, la perception sensorielle du sujet est inhibée. Le cerveau n’étant plus renseigné sur son environnement par le biais des cinq sens, il aura tendance à recréer de mémoire un modèle de représentation connu : un corps et un lieu. [...] On sait, par exemple, que la perception de l’attraction terrestre est un des éléments permettant de se situer dans l’espace, notamment pendant le sommeil. La perte de cette information est à l’origine des sensations de « flottement » et de « sortie hors du corps »[7].

En 2002 un article de la revue Nature donne les premiers pas de la recherche d'un point de vue neurophysiologique : il est possible d’induire une expérience de hors-corps par stimulation électrique du gyrus angulaire[7].

Approche neuropsychologique

Selon Braithwaite et al., la conscience de soi rĂ©sulte d'une intĂ©gration multisensorielle rĂ©ussie. Ainsi, des ruptures dans l'intĂ©gration de ces informations multisensorielles provoquent des troubles de la propriĂ©tĂ© du corps (expĂ©rience corporelle atypique). Parmi ces expĂ©riences corporelles atypiques, il y a l'expĂ©rience de sortie de corps. Les expĂ©riences de sortie de corps peuvent se produire chez des personnes atteintes de troubles neurologiques, psychopathologiques ou chez des sujets sains. En 2011, des Ă©quipes de chercheurs ont rĂ©ussi Ă  dĂ©montrer qu’un dysfonctionnement du traitement du soi corporel et du soi dans l’espace et la perspective Ă©taient liĂ©s au phĂ©nomène de sortie de corps. (Braithwaite & Dente (2011) ; Braithwaite & al. (2011)). Diverses zones cĂ©rĂ©brales sont mises en Ă©vidence au fil des recherches. On constate l’activation du gyrus angulaire, la jonction temporo-pariĂ©tale, le gyrus insulaire postĂ©rieur (Blanke & al. 2004) mais aussi le gyrus supramarginal, le cortex temporal supĂ©rieur et le prĂ©cunĂ©us et d’une rĂ©gion partant du thalamus postĂ©rieur jusqu’au vernis supĂ©rieur cĂ©rĂ©belleux (Raider & al. 2007).

En plus de zones cĂ©rĂ©brales, diverses Ă©tudes ont aussi montrĂ© l’importance de la position du corps (Braithwaite & Dente 2011 ; Braithwaite & al. 2011 ; Blanke & al. 2004). Dès 2004, Blanke et son Ă©quipe ont en effet montrĂ© un lien significatif entre la position du corps et le phĂ©nomène de sortie de corps en dĂ©montrant que 75 % des patients rĂ©alisant une expĂ©rience de hors-corps Ă©taient allongĂ©s alors que les patients assis ou debout rĂ©alisaient plutĂ´t des autoscopies. Ces diffĂ©rentes Ă©tudes tendent donc a proposer une conception de la sortie de corps comme un trouble de l’intĂ©gration sensorielle et somesthĂ©sique.

KĂ©tamine et sortie de corps

Sous l’effet de la kĂ©tamine, les patients rapportent souvent faire des expĂ©riences de sortie de corps. Cette substance va perturber l’intĂ©gration du soi-physique ce qui cause la sensation d’être dĂ©corporĂ© et les consĂ©quences visuelles (phĂ©nomène d’autoscopie extra-corporelle). L’équipe de Wilkins (2011) a rapportĂ© que dans le cas de consommation de kĂ©tamine, 91 % des sujets ont eu une expĂ©rience de mouvement illusoire, 83 % ont eu au moins une sensation de hors corps et 48 % ont eu une expĂ©rience autoscopique de hors corps. Leur Ă©tude rapporte aussi que l’âge prĂ©coce de la première exposition Ă  la kĂ©tamine et la frĂ©quence d’exposition augmente le risque d’expĂ©rience corporelle atypique (expĂ©rience de sortie de corps complète ou non). Dans « Ketamine as a primary predictor of out-of-body experiences associated with multiple substance use Â», Wilkins et son Ă©quipe ont rĂ©ussi Ă  montrer que la kĂ©tamine est la substance la plus Ă  risque de provoquer ces expĂ©riences de sortie de corps et la seule Ă  produire une sensation de mouvement vestibulaire associĂ© Ă  la sortie de corps. Ici encore on constate que la recherche va dans le sens d’un trouble somesthĂ©sique plutĂ´t que vers le concept d’âme sortant d’un corps matĂ©riel.

Simulation de sortie de corps

On a rĂ©ussi Ă  simuler une sortie de corps en stimulant via des Ă©lectrodes la jonction temporo-pariĂ©tale droite (Ridder & al (2007)). Dès 2002 Blanke & al. ont rĂ©ussi Ă  provoquer une sortie de corps en stimulant Ă  de nombreuses reprises le gyrus angulaire droit d’une patiente Ă©pileptique. Par la suite, Blanke a continuĂ© Ă  travailler sur les OBE pour publier en 2004 un article portant sur 6 patients. Bien que les vĂ©cus de l’expĂ©rience diffèrent selon les patients, il y a des points communs tels que la place de l’émotion (peur, joie, curiositĂ©), une altĂ©ration rapide de la conscience (sauf chez le patient 3). Par la suite, d’autres approches ont Ă©tĂ© utilisĂ©es pour induire des sortie de corps. En 2007, des sorties de corps ont Ă©tĂ© simulĂ©es via la rĂ©alitĂ© virtuelle (Blanke & al. 2007). Les auteurs rapportent que les patients se sentaient identifiĂ©s aux faux corps ce qui implique que la conscience de soi ou de son corps peut ĂŞtre distinguĂ©e de la position physique du corps. Les patients rapportaient aussi ne pas se sentir dĂ©sincarnĂ©s ou surincarnĂ©s dans cette expĂ©rience ce qui suggère que la perturbation de l’intĂ©gration visuo-sensorielle n’est pas suffisante pour induire une OBE mĂŞme si l’attribution du corps et sa localisation repose en partie sur l’intĂ©gration visuo-somatosensorielle. « Nos rĂ©sultats montrent que les humains font systĂ©matiquement l’expĂ©rience d’un corps virtuel comme s’il Ă©tait le leur lorsqu’il est prĂ©sentĂ© visuellement dans leur espace extrapersonnel antĂ©rieur et qu’il est caressĂ© de manière synchrone Â». (Blanke & al. 2007).

Braithwaite & al. (2017) ont montré, grâce à l'illusion de la main en caoutchouc, que les sujets OBE ont signalé significativement plus de perceptions anormales et d’illusions d’incarnation dans la condition asynchrone. Dans le groupe contrôle, les sujets avaient plus tendance à rejeter les éléments incohérents dans la condition asynchrone. Cette méthode a permis de simuler certains aspects de l’expérience de sortie de corps en perturbant l’intégration des informations multisensorielles. Cette méthode fonctionne très bien car la vision prime sur les autres sens en cas de conflit sensoriel, même si la vision est incohérente.

Critiques

Selon certaines recherches du domaine scientifique l'expérience de sortie hors du corps est une hallucination causée par nombre de facteurs psychologiques et neurologiques[13] - [14] - [15].

D'autres recherches la considèreraient comme une décorporation [16] (non confirmée à ce jour).

Notes et références

  1. [Dethiollaz, S., & Fourrier, C.-C. (2018). Voyage aux confins de la conscience—Dix années d’exploration scientifique des sorties hors du corps : Le cas Nicolas Fraisse.]
  2. (en) G.N.M. Tyrrell, Apparitions, Gerald Duckworth and Co. Ltd, London, 1943, p. 149.
  3. (en) C.E. Green, Out-of-the-body Experiences, Hamish Hamilton, Londres, 1968.
  4. (en) Journeys Out of the Body, 1971, Robert Monroe, (ISBN 0-385-00861-9).
  5. (en) Vieira, Waldo, Projections of the Consciousness, International Academy of Consciousness, , 286 p. (ISBN 1934079502 et 978-1934079508, lire en ligne).
  6. (en) Vieira, Waldo, Projectiology: A Panorama Of Experiences Of The Consciousness Outside The Human Body, International Academy of Consciousness, , 1248 p. (ISBN 8586019585 et 978-8586019586).
  7. Eric Bévillard, « OBE, Out of Body Experiences, Expériences de Sortie hors du Corps », Enquêtes Z n°17, (consulté le )
  8. (en) Muldoon, S. (1936). The case for astral projection. Chicago: Ariel Press.
  9. (en) Bruce, Robert (1999) Astral Dynamics: A NEW Approach to Out-of-Body Experiences (ISBN 1-57174-143-7), Chapters 15–22.
  10. À l'écoute du vivant. Christian De Duve. Éd. Odile Jacob, 2000, page 248. (ISBN 9782738111661)
  11. Cogito ergo sum (« Je pense, donc je suis »). Discours de la méthode (1637) de René Descartes.
  12. Pim van Lommel. Mort ou pas ?: Les dernières découvertes médicales sur les EMI. InterÉditions, Paris, 2012. (ISBN 978-2-7296-1227-6)
  13. (en) Capel, M. (1978). Las experiencias extracorporales: Revision de la casuistica y algunas aportaciones explicativas. Psi Comunicacion, 49-7 1.
  14. (en) Gabbard, G. O., & Twemlow, A. W. (1984). With the eyes of the mind: An empirical analysis of out-of-body states. New York: Praeger Scientific.
  15. (en) Zusne, L., & Jones, W. H. (1982). Anomalisticpsychology. Hillsdale, NJ: Lawrence Erlbaum.

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Voir aussi

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