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Pim van Lommel

Pim van Lommel, né le à Laren (Pays-Bas), est un cardiologue hospitalier néerlandais. Il est notamment connu pour son intérêt pour les expériences de mort imminentes (EMI) (en anglais : Near Death Experiences / NDE). Ses conférences et ses articles, dont le plus célèbre a été publié en 2001 dans la revue médicale The Lancet, font le bilan de ses recherches et formulent des hypothèses explicatives.

Pim van Lommel
Pim van Lommel en 2012.
Biographie
Naissance
Nationalité
néerlandaise
Formation
Activités

Biographie

  • Dans les annĂ©es 1960, Pim van Lommel Ă©tudie la mĂ©decine Ă  l'universitĂ© d'Utrecht et se spĂ©cialise en cardiologie.
  • En 1969, alors qu'il assure une garde au dĂ©but de sa formation en cardiologie, Pim van Lommel est confrontĂ© Ă  sa première EMI. Ă€ la suite d'un infarctus du myocarde, un homme inconscient pendant quatre minutes, avec un Ă©lectroencĂ©phalogramme plat, est ranimĂ© ; mais au lieu de se rĂ©jouir de sa rĂ©animation, le patient Ă©voque des souvenirs d'une magnifique lumière et de paysages merveilleux et se plaint d'avoir Ă©tĂ© ramenĂ© Ă  la vie[1]. NĂ©anmoins, bien que très intriguĂ©, Pim van Lommel ne cherche pas Ă  en savoir plus.
  • En 1977, il rejoint l'hĂ´pital de Rijnstate (Arnhem), oĂą il travaillera jusqu'en 2003.
  • En 1986, la lecture d'un livre de George Ritchie sur les EMI, intitulĂ© Retour de l'au-delĂ , le convainc de s'intĂ©resser plus avant aux phĂ©nomènes des EMI ; poussĂ© par la curiositĂ© et l'envie d'expliquer le phĂ©nomène, il dĂ©cide d'interroger systĂ©matiquement ses patients sur d'Ă©ventuels souvenirs pendant la pĂ©riode oĂą leur cĹ“ur ne battait plus[Note 1] ; en l'espace de deux ans, il recueille douze rĂ©cits d'EMI sur une cinquantaine de patients revenus Ă  la vie[2]. Pim van Lommel dĂ©cide alors d'orienter ses recherches sur la conscience et notamment la possibilitĂ© d'une survie de celle-ci en Ă©tat vĂ©gĂ©tatif, sujet abordĂ© depuis dans des revues scientifiques comme Science[3].
  • En 2001, il publie le rĂ©sultat de cette Ă©tude prospective dans la revue mĂ©dicale The Lancet.
  • Ă€ la suite de ces Ă©tudes sur les EMI, en s'appuyant sur des rĂ©sultats rĂ©cents de recherches en neurophysiologie et sur les concepts de la physique quantique, il dĂ©veloppe l'hypothèse que la conscience ne serait pas localisĂ©e dans un lieu ou un temps donnĂ© ; selon lui, la conscience est non localisĂ©e, le cerveau et le corps fonctionnent comme une interface ou une station relais recevant dans la conscience de veille une partie de la conscience totale ; le cerveau est comme un poste de tĂ©lĂ©vision qui reçoit de l’information vĂ©hiculĂ©e par des champs Ă©lectromagnĂ©tiques et la dĂ©code en images et en sons ; il compare aussi le cerveau Ă  une camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision qui convertit et encode le son et l’image sous forme d’ondes Ă©lectromagnĂ©tiques : le cerveau serait selon lui un mĂ©diateur, Ă©metteur et rĂ©cepteur plutĂ´t que producteur de conscience[4].
  • En 2010 dans le film documentaire FAUX DÉPART de Sonia BARKALLAH ( en DVD)

Études sur les EMI

Analyse des premières études rétrospectives et prospectives sur les EMI

  • En comparant les Ă©tudes dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©es sur les EMI, Pim van Lommel a constatĂ© qu'elles Ă©taient majoritairement rĂ©trospectives. Entre 1975 et 2005, quarante-deux Ă©tudes concernant plus de mille cinq cents patients ayant eu une EMI ont Ă©tĂ© publiĂ©es dans des journaux scientifiques ou sous forme de monographie ; jusqu’à l’an 2000, la plupart des Ă©tudes Ă©taient rĂ©trospectives et donc soumises Ă  la participation alĂ©atoire et volontaire des expĂ©rienceurs[5]. Les Ă©tudes prospectives prĂ©sentent l'avantage d'exclure l'auto-sĂ©lection des patients.
  • Pim van Lommel mentionne que le nombre d'EMI rapportĂ©es a sans doute augmentĂ© dans les dernières annĂ©es du fait que les professionnels de santĂ© et des secteurs sociaux sont plus attentifs au phĂ©nomène et que les progrès de la mĂ©decine augmentent la probabilitĂ© de survivre Ă  un accident cardiaque et donc les circonstances favorables Ă  la rĂ©alisation de l'expĂ©rience[6].
  • De l'analyse de ces Ă©tudes, il ressort que[7] :
    • plus un patient est jeune, plus la probabilitĂ© qu'il fasse et se souvienne d'une EMI est forte ;
    • il n'existe aucun lien statistique entre croyance religieuse, sexe, profession, niveau d'Ă©tude, culture et le fait de faire une EMI ; ainsi, au Japon, une Ă©tude prospective montre que 37 % des patients sortant d'un coma profond Ă  la suite d'un arrĂŞt cardiaque, une apnĂ©e, une hĂ©morragie cĂ©rĂ©brale ont racontĂ© une EMI prĂ©sentant toutes les caractĂ©ristiques dĂ©crites dans les Ă©tudes occidentales[8] ;
    • les expĂ©riences de mort imminente peuvent se dĂ©clencher dans des circonstances oĂą les fonctions cĂ©rĂ©brales sont gravement atteintes (coma, arrĂŞt cardiaque après infarctus du myocarde ou arythmie sĂ©vère, anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale, Ă©lectrocution) mais pas uniquement. Elles peuvent Ă©galement survenir en cas de maladies graves mais pas immĂ©diatement mortelles, en cas de dĂ©pression ou crise existentielle, chez des personnes pratiquant la mĂ©ditation ou au cours de promenades, après une danger physique ou Ă©motionnel grave, ce qui exclurait des explications purement physiologiques.
    • une bonne mĂ©moire Ă  court terme est essentielle pour se souvenir d'une EMI.
  • Pim van Lommel affirme que les diffĂ©rentes Ă©tudes menĂ©es, qu'elles soient prospectives ou rĂ©trospectives donnent les mĂŞmes rĂ©sultats quant au contenu de l'EMI : dans les rĂ©cits rapportĂ©s notamment par Raymond Moody, le professeur de psychologie Kenneth Ring ou les cardiologues Michael Sabom et Bruce Greyson prĂ©sentent les mĂŞmes caractĂ©ristiques : sensation de paix, fin de la douleur, conscience d’être mort, dĂ©corporation (le sujet se voit Ă  l’extĂ©rieur et au-dessus de son corps), impossibilitĂ© de communiquer avec les vivants et de toucher la matière, vision d'un espace obscur parfois vu comme effrayant, attirance vers un point de lumière et ce passage est dĂ©crit comme un tunnel, perception d’un environnement avec des paysages Ă©clatants et des couleurs superbes, rencontre avec des dĂ©funts, perception d’une lumière brillante d'oĂą Ă©mane un amour inconditionnel, une connaissance et une sagesse illimitĂ©e, vision panoramique du passĂ©, abolition du temps et la distance, le sujet pourra parler pendant plusieurs jours du film de sa vie et qui n’aura durĂ© que quelques minutes, perception d’une frontière au-delĂ  de laquelle on ne peut revenir dans son corps[9].
  • Pim van Lommel a rassemblĂ© des tĂ©moignages indiquant que les dĂ©corporations ne sont pas des hallucinations, c’est-Ă -dire une perception sensorielle vĂ©cue comme rĂ©elle par la personne qui hallucine mais ne correspondant pas Ă  la rĂ©alitĂ©, car les faits rapportĂ©s par les expĂ©rienceurs dĂ©corporĂ©s en Ă©tat de mort cĂ©rĂ©brale ont Ă©tĂ© confirmĂ©s par des tĂ©moins indĂ©pendants[10] - [11].
  • Pim van Lommel s'est aussi intĂ©ressĂ© aux EMI nĂ©gatives dont des Ă©tudes ont montrĂ© qu'elles ne concernaient pas uniquement des profils particuliers[12] - [13] - [14].

Études prospectives sur les EMI

  • Sans en remettre en cause l'intĂ©rĂŞt des Ă©tudes rĂ©trospectives, en particulier celles menĂ©es sur les changements de personnalitĂ© induits par les EMI[Note 2], Pim van Lommel choisit d'opter pour une Ă©tude prospective, remplissant des conditions beaucoup plus strictes et donnant des rĂ©sultats a priori plus fiables ; au contraire des Ă©tudes rĂ©trospectives qui impliquent des volontaires, les Ă©tudes prospectives sont fondĂ©es sur le questionnement systĂ©matique des populations susceptibles de faire une EMI[15].
  • La première Ă©tude systĂ©matique est due au suisse Albert von Sankt Gallen Heim ; elle concernait des tĂ©moignages d’alpinistes ayant survĂ©cu Ă  des chutes presque fatales[15]. De mĂŞme, le pĂ©diatre Melvin Morse a menĂ© la première Ă©tude systĂ©matique Ă  l’hĂ´pital pour enfants de Seattle : ayant interrogĂ© 121 enfants atteints de graves maladies et 37 enfants Ă  qui on avait administrĂ© des substances susceptibles de modifier leur Ă©tat de conscience, aucun n’a mentionnĂ© des EMI ; au contraire sur 12 enfants ayant survĂ©cu Ă  un coma ou Ă  un arrĂŞt cardiaque, 8 (67 %) ont dĂ©crit des EMI semblables Ă  celles des adultes ; ni le stress, ni l’administration de substance ne suffisent Ă  dĂ©clencher des EMI chez les enfants[16] - [17].
  • Pim van Lommel affirme que l'enquĂŞte nĂ©erlandaise qu'il a menĂ©e avec son Ă©quipe et qui a fait l'objet d'une publication dans The Lancet est la première Ă©tude prospective, longitudinale des processus de transformation post-EMI. Elle prend en compte un groupe de contrĂ´le de survivants Ă  des arrĂŞts cardiaques sans EMI correspondant en termes d'âge et de sexe au groupe Ă©tudiĂ©. Ses deux sĂ©ries d'entrevue avec les deux groupes Ă  deux et huit ans d'intervalle, en font selon lui, l'Ă©tude de suivi la plus longue publiĂ©e Ă  ce jour[18]. Elle confirme les Ă©lĂ©ments mis en lumière par les Ă©tudes rĂ©trospectives, de mĂŞme que leur convergence avec diffĂ©rentes traditions religieuses ou historiques relatives Ă  la vie après la mort[19] - [20] - [21] - [22].
  • Pendant deux ans, Pim van Lommel a demandĂ© aux patients venant dans sa clinique en consultation après un arrĂŞt cardiaque s’ils avaient un souvenir de leur pĂ©riode d'inconscience et Ă  sa surprise 12 sur 50 lui ont racontĂ© des EMI avec des dĂ©tails crĂ©dibles[23]. DĂ©sireux de mieux comprendre le phĂ©nomène, il s'associe en 1988 Ă  deux psychologues, Ruud van Wees et Vincent Meijers, pour lancer une Ă©tude prospective aux Pays-Bas, après avoir demandĂ© et obtenu l’accord du comitĂ© d’éthique de chaque hĂ´pital : quelques jours après leur rĂ©animation, les patients de dix hĂ´pitaux sont interrogĂ©s dans leur Ă©tude ; une Ă©tude longitudinale sur les modifications personnelles a Ă©tĂ© faite Ă  partir d’entrevues de suivi Ă  deux et huit ans d'intervalle avec tous les patients encore vivants psychologue ; un personnel infirmier et volontaire de niveau universitaire enregistra pendant dix ans tous les tĂ©moignages[24].
  • L'Ă©tude porta sur 344 patients ayant subi un total de 509 rĂ©animations sur une pĂ©riode de quatre ans de 1988 Ă  1992 ; 62 patients ayant Ă©tĂ© cliniquement morts tĂ©moignèrent d'une EMI dont 20 de rencontres avec les morts[25].
  • Cette Ă©tude indique que la conscience peut continuer alors que le cerveau ne manifeste aucune activitĂ© mesurable, quand toutes les fonctions cĂ©rĂ©brales sont interrompues avec les rĂ©flexes du corps ou du tronc cĂ©rĂ©bral. L’afflux de sang au cerveau s’arrĂŞte complètement lorsqu’on provoque un arrĂŞt cardiaque : les rĂ©sultats montrent que très peu de temps après l’activitĂ© Ă©lectrique dans le cortex et les structures profondes du cerveau s’interrompt : cela se traduit par un Ă©lectroencĂ©phalogramme plat. Il n'y a alors d'ailleurs pas le moindre signe des formes spĂ©cifiques de l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale : les fonctionnalitĂ©s du cerveau sont interrompues rendant par lĂ -mĂŞme difficile voire impossible la production d'hallucinations[26].
  • De cette Ă©tude, il ressort que les aspects positifs n’interviennent qu’après acceptation et intĂ©gration de l’EMI, surtout s'il y a rejet des tĂ©moignages par les proches ; alors sont constatĂ©es un dĂ©veloppement de la compassion pour autrui, la valorisation de la vie, une absence de la peur de mourir, une plus grande spiritualitĂ©, une sensibilitĂ© intuitive accrue et parfois des phĂ©nomènes de synesthĂ©sie[27].

Analyse des explications physiologiques et psychologiques des EMI

Ses recherches sur les EMI ont amené Pim van Lommel à remettre en cause certaines explications du phénomène des EMI.

Explications physiologiques

  • Pim van Lommel croyait initialement que les EMI Ă©taient causĂ©es par un apport insuffisant d’oxygène au cerveau : une oxygĂ©nation insuffisante du cerveau, grave et potentiellement mortelle provoquant une crise d’activitĂ© cĂ©rĂ©brale anormale, suivie d’une activitĂ© rĂ©duite, pour aboutir Ă  la perte de toute activitĂ©, cela entraĂ®nerait le blocage de certains rĂ©cepteurs du cerveau et la libĂ©ration d’endorphines, un genre de morphine produite par le corps lui-mĂŞme qui provoqueraient des hallucinations et une sensation de paix.
  • Cependant, Pim van Lommel a abandonnĂ© cette hypothèse et conteste cette explication car la libĂ©ration d'endorphine, et autres phĂ©nomènes physiologiques et bio-chimiques — selon lui l'absorption d'hallucinogènes, l'Ă©pilepsie du lobe temporal droit, les stimulations Ă©lectriques — ne peuvent expliquer simultanĂ©ment la conscience en Ă©tat de mort cĂ©rĂ©brale, la dĂ©corporation, les perceptions vĂ©rifiĂ©es par des informateurs indĂ©pendants parfois dans des lieux diffĂ©rents de celui de l'EMI, les rencontres avec des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es[28]. De plus, elles ne peuvent par dĂ©finition pas expliquer l'occurrence de l'EMI dans le cadre de dangers imminents, en dehors de toute stimulation physico-chimique. Par ailleurs, les effets des substances chimiques dans le cerveau sont durables alors que les caractĂ©ristiques de EMI cessent en mĂŞme temps que l'expĂ©rience. Enfin, ces stimulations physico-chimiques ne transforment pas en profondeur la personnalitĂ© de ceux qui y sont soumis.
  • En revanche, Pim van Lommel s'interroge sur le rĂ´le de dimĂ©thyltryptamine ou DMT produit par la glande pinĂ©ale : sa libĂ©ration pourrait bloquer ou interrompre l’interface entre conscience et corps ; le zinc nĂ©cessaire Ă  la DMT est moins prĂ©sent dans l'organisme avec l'âge, ce que Pim van Lommel met en relation avec le fait que les personnes âgĂ©es font moins souvent Ă©tat d'EMI. La DMT pourrait jouer un rĂ´le dans l’élargissement de la conscience et lèverait les inhibitions naturelles de l’organisme contre l’expĂ©rience d’une conscience Ă©largie[29].

Explications psychologiques

  • La peur de la mort et les diffĂ©rentes attentes par rapport Ă  celles-ci sont parfois avancĂ©es pour expliquer les EMI mais les diffĂ©rentes Ă©tudes montrent que le fait de connaĂ®tre ou non les EMI, n'en affecte ni l'incidence, ni le contenu ; les enfants racontent les mĂŞmes choses que les adultes et les diffĂ©rences constatĂ©es selon les diffĂ©rentes civilisations relèvent davantage de l'interprĂ©tation que des Ă©tapes et du sens profond des EMI[30].
  • De mĂŞme, Pim van Lommel affirme que les phĂ©nomènes des dĂ©personnalisations, de dissociation, pas plus que les rĂŞves, hallucinations, mystifications ne peuvent rendre compte du phĂ©nomène des EMI dans leur complexitĂ©, complĂ©tude et cohĂ©rence ; les discours relatifs aux EMI Ă©manent de personnes Ă©quilibrĂ©es formulĂ©s dans toutes les contrĂ©es du monde[31].

Hypothèse d'une conscience délocalisée

Pour rendre compte des EMI telles qu'il les a analysées dans ses études, Pim van Lommel a développé l'hypothèse d'une conscience non locale, selon lui susceptible d'expliquer des phénomènes différents : expériences mystiques et religieuses, visions des mourants, expériences de mort imminente, communication avec les morts, intuitions et prémonitions, les rêves prémonitoires, la vision à distance (perception non locale), l’influence de l’esprit sur la matière (perturbations non locales)[32]. Cette hypothèse a parfois été avancée, notamment par Robert Fludd, docteur et philosophe anglais du XVIIe siècle, qui pensait que notre intellect, avec tous ses processus mentaux souvenirs émotions visions situés à l’extérieur du cerveau[33].

  • Pim van Lommel affirme qu'il n’existe aucune preuve directe que le cerveau produit la conscience et qu'en outre que l’activitĂ© cĂ©rĂ©brale ne peut expliquer la conscience[34].
  • En accord avec le philosophe et neuroscientifique Alva NoĂ«, Pim van Lommel avance que la conscience n’est pas un produit du cerveau mais que celui-ci a pour tâche de faciliter l’interaction dynamique entre lui-mĂŞme, le corps et le monde[35]. Il s'appuie sur les travaux de Simon Berkovich, expert en informatique, qui a calculĂ© qu’en dĂ©pit du nombre considĂ©rable de synapses que contient le cerveau sa capacitĂ© de stockage est insuffisante pour contenir les souvenirs de toute une vie, avec les Ă©motions qui y sont associĂ©es[36] - [37]. Le neurobiologiste Herms Romijn, membre de l'institut nĂ©erlandais pour la neuroscience, prĂ©tend aussi avoir dĂ©montrĂ© que le stockage de tous les souvenirs dans le cerveau est anatomiquement et fonctionnellement impossible[38]
  • Le neurochirurgien Karl Pribram pense Ă©galement que les souvenirs ne peuvent ĂŞtre conservĂ©s dans les cellules du cerveau, mais uniquement dans les schĂ©mas cohĂ©rents des champs Ă©lectromagnĂ©tiques des rĂ©seaux neuraux. Selon lui le cerveau fonctionnerait comme un hologramme[39]. Cette hypothèse a Ă©tĂ© inspirĂ©e par l’expĂ©rience du psychologue Karl Lashley qui a Ă©tabli dès 1920 que les souvenirs ne sont pas conservĂ©s dans une partie ou l’autre du cerveau mais dans l’ensemble du cerveau[40] - [41] - [42] - [Note 3].
  • Le philosophe Henri Bergson [ RĂ©fĂ©rence NĂ©cessaire ] quant Ă  lui considĂ©rait que le cerveau ne produit absolument pas la mĂ©moire, la conscience, les reprĂ©sentations - bref, l'ensemble du psychisme - ; le cerveau est, pour Bergson, un organe ne filtrant et ne laissant passer de la vie psychique totale que les Ă©lĂ©ments pouvant potentiellement ĂŞtre utiles Ă  l'action prĂ©sente : en ce sens, l'ĂŞtre psychique total et intĂ©gral d'un individu transcende très largement ses Ă©tats mentaux prĂ©sents et/ou conscients ; sur le plan mĂ©taphysique et dans la continuitĂ© logique de ces thèses, Bergson qualifie la survivance psychique, l'immortalitĂ© de l'âme personnelle de « haute probabilitĂ© Ă©quivalant pratiquement Ă  la certitude » : voir notamment Matière et mĂ©moire et L'Ă‚me et le Corps.
  • La volition, les thĂ©rapies comportementales cognitives, l’effet placebo tĂ©moigneraient de ce que l’esprit humain est capable de modifier la structure anatomique et les fonctions associĂ©es du cerveau. Par la neuroplasticitĂ©, l’esprit peut transformer le cerveau et entre le cerveau et l’esprit existe une interaction caractĂ©ristique, pas uniquement une relation de cause Ă  effet ; pour Pim van Lommel, il serait erronĂ© d’affirmer que la conscience ne peut qu’être un produit de la fonction cĂ©rĂ©brale car un simple produit ne pourrait pas modifier son producteur[43]. Se basant sur les travaux du mathĂ©maticien et physicien Roger Penrose qui affirme que les algorithmes d'un ordinateur ne pourront jamais produire la conscience et qu'un cerveau en est Ă©galement incapable[44], ainsi que sur les arguments des neuroscientifiques et laurĂ©ats du prix Nobel Charles S. Sherrington et John C. Eccles ou du neurochirurgien Wilder Penfield, Pim van Lommel avance l'hypothèse d'une conscience dĂ©localisĂ©e, hypothèse seule cohĂ©rente selon lui avec l'existence des EMI qui illustrerait cette possibilitĂ© de l'existence de la conscience en dehors du cerveau[45].

Bibliographie

en néerlandais

  • Eindeloos bewustzijn : Een wetenschappelijke visie op de bijna-doodervaring, Ankh-Hermes B.V., , 403 p. (ISBN 978-9025957780)

traduction en français

  • Mort ou pas ? : Les dernières dĂ©couvertes mĂ©dicales sur les EMI [« Eindeloos bewustzijn:Een wetenschappelijke visie op de bijna-doodervaring »], InterEditions, coll. « Nouvelles Ă©vidences », , 416 p. (ISBN 978-2729612276)

Notes et références

Notes

  1. Au cours d'un arrêt cardiaque, les patients sont cliniquement morts : période d’inconscience provoquée par l’apport insuffisant d’oxygène dans le cerveau (anoxie), à la suite de l’arrêt de la circulation sanguine, de la respiration ou des deux ; si la procédure de réanimation n’est pas mise en place, les cellules cérébrales subiront des dommages irréparables dans les 5 à 10 minutes et le patient décédera presque toujours même si le rythme cardiaque est rétabli plus tard.
  2. Notamment celles de Margot Grey, P.M.H. Atwater, Cherie Sutherland, Melvin Morse, Peter et Elisabeth Fenwick, Evenlyn Elsaesser-Valarino, Anja Opdebeek.
  3. Ses travaux sur les rats montrent que l'on peut amputer n’importe quelle partie du cerveau dans n’importe quelle proportion, les rats restent capables d’accomplir les mêmes tâches qu’avant cette amputation. De même, le neurobiologiste anglais John Lorber qu'un individu de QI égal à 126 pouvait avoir un crâne était rempli à 95 % de fluide cérébrospinal.

Références

  1. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 2-3
  2. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 3
  3. Science 313, A.M. Owen et al, « Detecting Awareness in the Vegetative State », 2006
  4. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 12-13.
  5. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 108.
  6. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 109.
  7. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 110-112.
  8. H. Yamamura, 1998, « Implication of Near-Death Experience for the Elderly un Terminal Care », Nippon Ronen Igakkai Zasshi, 35 (2).
  9. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 25.
  10. J.M. Holden, « Veridical perception in near-death experience », in J.M. Holden, B. Greyson, D. James, 2009, The Handbook of Near-Death Experiences, Santa Barbara CA, Preager/ABC-CLIO, p. 185-211.
  11. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 33.
  12. N. Evans Bush, « Afterward : making meaning after a frightening Near-Death Experience », Journal of Near-Death Studies, 21 (2), 2002, p. 99-133.
  13. George Ritchie, Retour de l’Au-delà, Robert Laffont, 1999.
  14. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 41-42.
  15. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 107.
  16. M. Morse et P. Perry, Closer to the Light, New York, Villard Books, 1990.
  17. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 78.
  18. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 56.
  19. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 91-105.
  20. Bobb Coppes, Bijna Dood Ervaringen en Wereldreligies. Getuigenis van universele waarheid (Expériences de mort imminente et religions du monde. Témoignage d’une vérité universelle).
  21. Platon, « Le mythe d'Er le Pamphylien », République.
  22. B. Colgrave, Mynors R.A.B. (eds), Bede's Ecclesiastical History of the English People, Oxford, Clarendon Press, p. 284-289.
  23. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 136.
  24. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 137-138.
  25. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 143-144.
  26. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 163.
  27. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 65-69.
  28. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 113-124.
  29. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 124.
  30. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 125.
  31. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 126-134.
  32. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 113.
  33. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 88.
  34. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 176.
  35. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 183.
  36. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 191.
  37. Simon Berkovich, « On the Information Processig Capabilities of the Brain : Shifting the Paradigm », Nanobiology, 2, p. 99-107.
  38. H. Romiijn, « Are Virtual Photons the Elementary Carriers of Consciousness ? », Journal of Consciousness Studies, 9, 2002, p. 61-81.
  39. Karl Pribram, « The Neurophysiology of Remembering », Scientific American, 220, p. 75.
  40. K. Lashley, « In Search of the Engram », Physiological Mechanisms in Animal Behavior, New York Academic Press, p. 454-482.
  41. R. Lewin, « Is your Brain Really Ncessary », Science, 210, 1232-1234, 1980.
  42. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 191-192.
  43. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 193-197.
  44. Roger Penrose, Les ombres de l'esprit. À la recherche d'une science de la conscience, Dunod, 1995.
  45. Pim van Lommel, Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI, InterEditions, 2012, p. 199.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Étude

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