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Expédition Stairs

L'expĂ©dition Stairs (1891−1892), qui tient son nom du capitaine William Stairs, est menĂ©e pour le compte du roi LĂ©opold II de Belgique afin de s'emparer du Katanga, qui correspond Ă  l'Ă©poque au royaume Yeke, rĂ©gion riche en minerais, dans le contexte d'une compĂ©tition avec les Britanniques et la British South Africa Company.

Le capitaine William Stairs, chef de l'expédition.

Cette « ruée sur le Katanga » est l'un des épisodes de la « ruée sur l'Afrique », période de colonisation du continent africain par les puissances européennes.

Contexte historique

Les protagonistes sont l'État indĂ©pendant du Congo, qui est en pratique une colonie privĂ©e du roi LĂ©opold II de Belgique, et la British South Africa Company (BSAC), une compagnie Ă  charte qui administre, au nom du gouvernement du Royaume-Uni, des territoires dont elle s'empare, par action militaire ou par nĂ©gociation. Cette derniĂšre est Ă  la recherche de gains financiers et vise aussi Ă  imposer la domination britannique sur tout le continent africain[1]. Entre les deux se trouve M'Siri, Ă  la tĂȘte du royaume Yeke, qui pratique le commerce d'esclaves, celui d'ivoire et de cuivre et qui, par les armes, soumet les peuples d'une grande zone gĂ©ographique, les vaincus servant d'esclaves et donc de source de revenus. Au moment de l'expĂ©dition Stairs, M'Siri est dĂ©crit par les EuropĂ©ens comme un despote esclavagiste[2].

La conférence de Berlin

À l'occasion de la confĂ©rence de Berlin (1884-1885) et des nĂ©gociations bilatĂ©rales belgo-britanniques affĂ©rentes, les territoires Ă  l'ouest et au nord du complexe formĂ© par la riviĂšre Lwapula et le lac Mweru, qui correspondent au Katanga, sont attribuĂ©s Ă  l'État indĂ©pendant du Congo tandis que les territoires Ă  l'est et au sud reviennent aux Britanniques et Ă  la BSAC. Cependant, la confĂ©rence de Berlin prĂ©voit une « clause d'effectivitĂ© » : un État ne peut revendiquer un territoire qu'Ă  condition de l'occuper effectivement, en signant des traitĂ©s avec les chefs locaux, en « plantant son drapeau » sur une terre (censĂ©ment) inoccupĂ©e mais aussi et surtout, en mettant en place une administration et une force de police afin d'appuyer sa revendication. En l'absence de ces Ă©lĂ©ments d'effectivitĂ©, un concurrent peut les mettre en place et donc rĂ©clamer « lĂ©galement » (aux yeux des puissances europĂ©ennes) Ă  gouverner la zone concernĂ©e[3]. Les traitĂ©s signĂ©s avec les dirigeants africains ne sont pas des actes de soumission, la force militaire Ă©tant suffisante pour cela ; ils servent essentiellement Ă  ĂȘtre opposĂ©s aux autres puissances coloniales afin de lĂ©gitimer les actions menĂ©es dans les territoires concernĂ©s[note 1]. En 1890, aucune puissance coloniale n'a signĂ© de traitĂ© ou n'assume une prĂ©sence effective au Katanga[5]. Lorsqu'il s'avĂšre que l'endroit est potentiellement riche en or et en cuivre, une compĂ©tition s'engage entre la BSAC et l'État indĂ©pendant.

Précédents

Le premier à agir, en 1890, est Cecil Rhodes, directeur de la BSAC, qui envoie Alfred Sharpe, venu du Nyassaland, appuyé par Joseph Thomson, au Katanga. Sharpe échoue cependant à persuader M'Siri de signer un traité et Thomson ne parvient pas à rejoindre la capitale du royaume Yeke, Bunkeya. Le rapport de Sharpe concernant les chances des rivaux de la BSAC est dédaigneux ; il prétend qu'ils n'ont aucune chance et que, lorsque le roi, ùgé de soixante ans, aura disparu, le Kantaga reviendra à la BSAC sans coup férir[6]. Si cela s'était avéré, le Katanga aurait été incorporé à la Rhodésie du Nord (actuelle Zambie) avec laquelle il avait une forte proximité ethnique et culturelle.

LĂ©opold riposte en 1891 en envoyant deux expĂ©ditions, dont la deuxiĂšme est en partie financĂ©e par la Compagnie du Katanga, crĂ©Ă©e en 1891[7], une compagnie Ă  charte destinĂ©e Ă  faire piĂšce Ă  la BSAC de Cecil Rhodes[8], afin de pallier l'insuffisance des fonds mobilisables par LĂ©opold II et l'État indĂ©pendant ; elle se voit promettre en retour la propriĂ©tĂ© d'un tiers du territoire du Katanga lorsqu'il sera conquis[9]. Ces deux premiĂšres expĂ©ditions semblent confirmer le point de vue d'Alfred Sharpe. La premiĂšre expĂ©dition, dirigĂ©e par Paul Le Marinel, ne parvient qu'Ă  obtenir une lettre de M'Siri autorisant l'installation d'un agent de l'État indĂ©pendant du Congo au Katanga. L'expĂ©dition est victime d'un accident, la poudre Ă  canon destinĂ©e au roi explose, tuant plusieurs personnes et endommageant certains des cadeaux destinĂ©s aux nĂ©gociations. Un officier belge, Legat, reste, avec un groupe d'askaris (soldats africains) dans un fort des rives de la riviĂšre Lufoi, Ă  environ quarante kilomĂštres de Bunkeya pour surveiller M'Siri et assumer une « prĂ©sence effective Â»[10]. UltĂ©rieurement, M'Siri accuse Legat d'avoir dĂ©tournĂ© des fournitures qui lui sont destinĂ©es[4].

Le Marinel est suivi par Alexandre Delcommune, qui tente de persuader le roi M'Siri, dans la continuitĂ© de la lettre signĂ©e Ă  Le Marinel, d'accepter la souverainetĂ© de LĂ©opold II et de l'État indĂ©pendant du Congo. Il n'obtient pas de meilleurs rĂ©sultats que son prĂ©dĂ©cesseur, et se rend dans le sud pour Ă©valuer les ressources minĂ©rales du Katanga[11].

Préparatifs et trajet aller

Personnels

Membres africains de l'expĂ©dition Stairs. Les hommes avec un fusil sont probablement des askaris, les autres sont des porteurs, l'homme avec une veste est sans doute un nyampara (« superviseur » ou « chef »). À l'arriĂšre-plan, on distingue deux petits bateaux, utilisĂ©s pour franchir les cours d'eau. À cĂŽtĂ©, on voit des ballots de vĂȘtements utilisĂ©s pour le troc contre la nourriture et comme cadeaux pour les chefs dont on veut traverser le territoire.

Le principe d'une nouvelle expĂ©dition est retenu mais la Belgique n'a que peu de personnels ayant l'expĂ©rience des zones tropicales et la compagnie du Katanga recrute donc d'autres EuropĂ©ens. L'Afrique centrale est Ă  ce moment une zone d'exploration qui attire les mercenaires en quĂȘte de contrats. Sur la recommandation d'Henry Morton Stanley, qui avait dĂ©jĂ  travaillĂ© pour LĂ©opold II au Congo, William Stairs, ĂągĂ© de 27 ans[12], est embauchĂ© pour conduire une expĂ©dition[7]. Il a l'expĂ©rience de l'expĂ©dition de secours Ă  Emin Pacha (1886-1889), pendant laquelle il est le second de Stanley et il est considĂ©rĂ© comme un homme disciplinĂ© capable d'accomplir du bon travail[13]. Cette expĂ©dition est marquĂ©e par sa brutalitĂ© envers les Africains, qu'ils soient rencontrĂ©s en chemin ou mĂȘme membres de l'expĂ©dition[14]. NĂ© au Canada, Ă  l'Ă©poque faisant partie de l'Empire britannique, William Stairs est Ă©duquĂ© en partie en Grande-Bretagne et il rejoint un rĂ©giment britannique[7]. Il se considĂšre lui-mĂȘme comme anglais ou britannique[15] - [16].

Le commandant en second est le seul Belge de l'expédition, le capitaine Omer Bodson, lui aussi impliqué dans la controversée expédition de secours à Emin Pacha[17]. Le troisiÚme officier commandant est le marquis Christian de Bonchamps, aventurier français. Deux autres Blancs font partie de l'expédition, Joseph Moloney, médecin de l'expédition, qui a déjà une expérience africaine en tant qu'officier médical durant la guerre des Boers et lors d'une expédition au Maroc, et Thomas Robinson, charpentier, mécanicien et factotum[18].

L'expĂ©dition embauche Ă  son dĂ©part trois cent quatre porteurs (pagazis), trente askaris, neuf sous-officiers ou « chefs » zanzibarites, seize serviteurs et cuisiniers pour les Blancs soit trois cent cinquante-neuf personnes[19]. La plupart viennent de Zanzibar, quelques-uns de Mombasa (en actuel Kenya) et quarante viennent de Tabora en actuelle Tanzanie, ville natale de M'Siri[20]. À Bunkeya, l'expĂ©dition mobilise huit DahomĂ©ens, des askaris stationnĂ©s au fort des rives la Lufoi, dirigĂ© par Legat, et qui connaissent bien la ville[21]. Les hommes sont armĂ©s de deux cents fusils Gras, arme de dotation standard de l'armĂ©e française Ă  l'Ă©poque[12], tandis que les officiers disposent d'armes telles que des carabines Winchester Ă  rĂ©pĂ©tition. Les troupes de M'Siri sont, quant Ă  elles, Ă©quipĂ©es de mousquets Ă  poudre noire[22].

William Stairs n'est pas confiant quant Ă  ses chances dans la compĂ©tition et il pense que Joseph Thomson pourra nĂ©gocier avec M'Siri avant que lui-mĂȘme n'arrive sur place[23].

Ordres et objectifs

Les ordres de Stairs sont de prendre le Katanga, avec ou sans l'accord de M'Siri. S'il dĂ©couvre qu'une expĂ©dition de la BSAC est arrivĂ©e avant lui et a signĂ© un traitĂ© avec M'Siri, il doit attendre d'autres ordres. S'il rĂ©ussit Ă  signer un traitĂ© et qu'arrive une expĂ©dition de la BSAC, il doit lui demander de se retirer et il a le droit d'utiliser la force si nĂ©cessaire[24]. Moloney et Stairs sont prĂ©parĂ©s Ă  cette Ă©ventualitĂ©. Ils savent qu'en 1890 Cecil Rhodes prend le Manicaland aux Portugais en envoyant une unitĂ© armĂ©e, dirigĂ©e par Frederick Selous, qui occupe militairement le territoire et force les Portugais Ă  se retirer[25]. AprĂšs avoir pris le Katanga, Stairs est censĂ© attendre l'arrivĂ©e d'une deuxiĂšme colonne venant de l'État indĂ©pendant du Congo, l'expĂ©dition Bia-Francqui, conduite par deux officiers belges, Lucien Bia et Émile Francqui, qui doit venir du nord, depuis le fleuve Congo et le rejoindre[26].

Itinéraire et voyage

Carte du trajet de l'expédition Stairs.

L'Ăźle de Zanzibar sert de base Ă  l'expĂ©dition, comme pour beaucoup d'autres expĂ©ditions en Afrique centrale. L'expĂ©dition quitte l'Ăźle le . La route prĂ©vue passe par le ZambĂšze et le lac Nyasa (lac Malawi aujourd'hui), mais Harry Johnston, commissaire du protectorat britannique d'Afrique centrale, qui travaille pour Cecil Rhodes, lequel a envoyĂ© Alfred Sharpe auprĂšs de M'Siri, signale que les actions militaires qu'il mĂšne contre les trafiquants d'esclaves rendent la route peu sĂ»re. L'expĂ©dition prend donc une route traversant l'Afrique orientale allemande depuis Zanzibar, qui lui fait parcourir 1 050 kilomĂštres pendant la saison sĂšche, jusqu'au lac Tanganyika, en traversant un pays oĂč les peuples et les marchands d'esclaves sont potentiellement hostiles. Les hommes traversent ensuite le lac, puis parcourent 550 kilomĂštres jusqu'Ă  Bunkeya, se hĂątant car la chaleur et l'humiditĂ© extrĂȘmes annoncent la saison des pluies et ses conditions insalubres[27].

À raison d'un peu plus de treize kilomĂštres par jour, il faut Ă  l'expĂ©dition cent vingt jours de marche, rĂ©partis sur cinq mois, pour arriver au but[note 2]. Ce voyage se dĂ©roule au travers de forĂȘts Ă©paisses, de marĂ©cages, de plaines pierreuses dĂ©solĂ©es, mais aussi de forĂȘts fertiles et de plaines giboyeuses ; en une aprĂšs-midi Bodson abat une douzaine d'antilopes[28] et, Ă  une autre occasion, les hommes se rĂ©galent de viande d'hippopotame « jusqu'Ă  ne plus pouvoir bouger »[29].

Les officiers disposent d'ùnes qu'ils peuvent monter, mais les animaux meurent aprÚs la traversée du lac Tanganyika[30]. L'expédition n'est pas attaquée, ni par les autochtones ni par les esclavagistes, à la différence d'autres caravanes, moins importantes, qui le sont cette année-là[31].

Comme elle approche de Bunkeya, elle trouve des terres affectées par la famine et les affrontements armés avec des villages brûlés ou désertés. Moloney attribue cela à la tyrannie de M'Siri[32], tandis que d'autres écrits suggÚrent que certains chefs Wasanga profitent de l'arrivée des Européens pour se révolter contre le rÚgne de trente ans de M'Siri, qui, à l'ùge de soixante ans, est perçu comme proche de sa fin[33].

Certains comptes rendus de l'Ă©poque disent que l'expĂ©dition de Delcommune, qui se trouve toujours dans le sud du Katanga, mais sans contact avec celle de Stairs, incite Ă  la rĂ©volte les peuples soumis par M'Siri[34]. Bonchamps note que la principale armĂ©e de M'Siri, 5 000 guerriers, s'est rendue dans le sud, dirigĂ©e par un certain « Loukoukou », pour mater la rĂ©bellion d'un peuple soumis, et que le roi semble moins belliqueux, du moins en apparence[note 3].

Apprenant par les habitants qu'il y a trois Européens à Bunkeya, les chefs de l'expédition pensent que Thomson est arrivé avant eux. Ils envoient un « chef » en avant-garde afin de solliciter une audience auprÚs de M'Siri ; il s'avÚre que les trois Européens sont en fait des missionnaires et le chef revient avec une lettre de l'un d'eux, Dan Crawford, un missionnaire des Assemblées de FrÚres. PrÚs de Bunkeya, ils rencontrent Legat, l'officier laissé sur place par l'expédition Le Marinel avec ses soldats d'élite, les askaris du Dahomey. Ils n'ont pas de nouvelles de l'expédition Bia[36].

Rencontre avec M'Siri

Illustration reprĂ©sentant l'entrĂ©e de la boma (rĂ©sidence) de M'Siri Ă  Bunkeya. Les objets au sommet des quatre perches, sous lesquelles se trouvent des guerriers, sont des tĂȘtes d'ennemis vaincus. D'autres crĂąnes se trouvent sur la palissade servant de fortification.
Les espions de Msiri : ce groupe, dirigé par un interprÚte, arrive dans le camp fortifié de l'expédition avec un message. Les joueurs de tambour continuent à jouer, et l'expédition découvre plus tard que cela sert à transmettre des messages, envoyant des informations sur les défenses du camp[30].

La capitale de M'Siri Ă  Bunkeya consiste en une immense boma (enceinte clĂŽturĂ©e) entourĂ©e de nombreux villages rĂ©partis dans une zone de plusieurs kilomĂštres carrĂ©s autour d'elle. L'expĂ©dition Ă©tablit son camp Ă  quelques centaines de mĂštres seulement de la boma. Devant l'entrĂ©e, des crĂąnes d'ennemis vaincus sont fichĂ©s sur des perches et sur les palissades servant de fortifications. Moloney et Bonchamps tiennent cela pour des preuves de la « barbarie » de M'Siri ; plus tard, ils considĂ©rent qu'il est nĂ©cessaire d'utiliser la tĂȘte de M'Siri de la mĂȘme maniĂšre, afin d'impressionner ses anciens esclaves et les guerriers survivants[30] - [37].

À l'issue des trois jours d'attente traditionnellement imposĂ©s avant une audience auprĂšs d'un dirigeant important, M'Siri reçoit les chefs de l'expĂ©dition avec courtoisie, le . Des prĂ©sents sont donnĂ©s et les nĂ©gociations commencent. M'Siri veut de la poudre et le retrait de Legat tandis que Stairs veut voir le drapeau de l'État indĂ©pendant du Congo flotter sur Bunkeya. Stairs semble penser que la lettre remise Ă  Le Marinel indique l'accord de M'Siri, mais ce dernier rĂ©fute cette interprĂ©tation. M'Siri envoie des espions pour Ă©valuer les dĂ©fenses du camp de l'expĂ©dition ; ils utilisent des tambours comme moyen de communication[35].

Concernant l'apparence de M'Siri, Joseph Moloney Ă©crit : « À l'Ă©poque de sa splendeur, il devait probablement reprĂ©senter physiquement l'idĂ©al du roi-guerrier ; il n'Ă©tait pourtant pas mĂ©prisable dans son dĂ©clin
 il se montrait impĂ©nĂ©trable comme un sphinx
 son comportement Ă©tait tout Ă  fait royal[38]. »

Le , William Stairs considĂšre que la stratĂ©gie de M'Siri consiste Ă  tergiverser le plus longtemps possible et d'essayer de jouer la BSAC contre l'État indĂ©pendant[39]. Du cĂŽtĂ© europĂ©en, la crainte que Joseph Thomson, Ă  la tĂȘte de l'expĂ©dition de la BSAC, arrive bientĂŽt, et la crainte du retour, depuis le sud, des 5 000 guerriers du roi, croissent. Christian de Bonchamps suggĂšre de capturer M'Siri une nuit, alors qu'il est moins protĂ©gĂ©, lorsqu'il se rend auprĂšs de son Ă©pouse favorite, Maria de Fonseca, et de le tenir en otage[35]. William Stairs rejette cette idĂ©e, entre autres car les trois missionnaires britanniques ne sont pas protĂ©gĂ©s par l'expĂ©dition et il craint qu'ils soient pris en otage voire tuĂ©s en rĂ©torsion. Il dĂ©cide d'adresser un ultimatum ; il demande Ă  M'Siri de signer un traitĂ© et d'organiser une cĂ©rĂ©monie de fraternitĂ© par le sang, sinon il fera flotter le drapeau de l'État indĂ©pendant du Congo sans l'assentiment du roi[40]. À la suite, M'Siri se rĂ©fugie Ă  Munema, un village fortifiĂ© Ă  l'extĂ©rieur de Bunkeya. Le , constatant cette fuite, William Stairs envoie Bodson et Bonchamps avec une centaine d'askaris pour mettre M'Siri aux arrĂȘts[41].

L'assassinat de M'Siri

À Munema, Bodson et Bonchamps trouvent une grande palissade gardĂ©e, entourant une centaine de huttes et un labyrinthe de ruelles Ă©troites. MalgrĂ© les avertissements de Bonchamps concernant les dangers de l'opĂ©ration, Bodson dĂ©cide de pĂ©nĂ©trer Ă  l'intĂ©rieur accompagnĂ© de seulement dix askaris, comprenant un DahomĂ©en et le chef Hamadi-bin-Malum, afin de dĂ©busquer M'Siri, tandis que Bonchamps et les autres askaris attendent Ă  l'extĂ©rieur. Bodson est censĂ© tirer un coup de rĂ©volver s'il a besoin d'aide[42]. Bodson trouve M'Siri assis devant une grande hutte, et trois cents hommes derriĂšre lui, armĂ©s de mousquets. Bodson lui dit qu'il vient le chercher pour le ramener auprĂšs de Stairs ; le roi ne rĂ©pond pas mais il se met en colĂšre, mettant la main sur son sabre (un cadeau de William Stairs). Bodson tire sur lui Ă  trois reprises ; un des fils de M'Siri, Masuka, touche Bodson Ă  l'abdomen et Ă  la colonne vertĂ©brale avec un tir de son mousquet. Le soldat dahomĂ©en abat Masuka, et, dans la fusillade qui s'ensuit, Hamadi est touchĂ© Ă  la cheville[43] - [44].

Bonchamps et les askaris restĂ©s Ă  l'extĂ©rieur accourent en entendant les coups de feu. La plupart des hommes de M'Siri fuient, les askaris tirent Ă  volontĂ© puis commencent Ă  piller Munema. Il faut environ une heure pour qu'arrivent Moloney et les renforts. Bonchamps et lui restaurent l'ordre parmi les askaris et, sous le feu sporadique des hommes de M'Siri, dĂ©sormais dirigĂ©s par les frĂšres de ce dernier, Chukako et Lukuku et par son fils Mukanda-Bantu[note 4], ils font Ă©vacuer Bodson et les blessĂ©s ainsi que le corps de M'Siri. Ils occupent une position dĂ©fensive sur une colline prĂšs du camp oĂč Stairs est restĂ© en attente[45].

La mort de M'Siri est attribuĂ©e Ă  Moloney dans un rapport verbal d'Hamadi, tandis que Bonchamps Ă©crit que le responsable est Bodson, blessĂ© et qui meurt la nuit suivante[35]. William Stairs Ă©crit une lettre Ă  Frederick Arnot, l'un des trois missionnaires prĂ©sents Ă  Bunkeya, dans le mĂȘme sens, prĂ©cisant que les hommes de M'Siri avaient « armĂ© leurs fusils » lors de la rencontre entre Bodson et ce dernier[46].

Sur la colline oĂč ils se sont rĂ©fugiĂ©s, Bonchamps, ce que Moloney ne mentionne pas, dit que la tĂȘte coupĂ©e de M'Siri est disposĂ©e au sommet d'une palissade afin qu'elle soit vue depuis la plaine, afin de montrer au peuple que son roi a Ă©tĂ© tuĂ©. Bonchamps, qui avait fait part de son dĂ©goĂ»t de voir les tĂȘtes des ennemis exhibĂ©es sur des perches devant la boma de M'Siri, admet que cela est barbare, mais affirme aussi que c'est une leçon nĂ©cessaire pour ceux qui avaient attaquĂ© l'expĂ©dition laquelle n'avait fait « aucune provocation »[35]. Moloney, pour sa part, dit seulement que huit hommes ramĂšnent le corps de M'Siri au camp et que le visage du cadavre « semblait arborer un sourire moqueur, difficile Ă  oublier[47]. » William Stairs ne mentionne pas la dĂ©capitation dans sa lettre du Ă  Frederick Arnot.

Munema est jonchée de cadavres car les askaris ont perpétré un massacre. Dan Crawford, l'un des trois missionnaires écrit « la population s'est complÚtement dispersée. Plus personne n'ose s'aventurer à l'extérieur. Les routes sont remplies de cadavres, quelques-uns morts de faim[48]. »

Conséquences

L'expĂ©dition renforce promptement ses dĂ©fenses, mais elle n'est pas attaquĂ©e. Les frĂšres de M'Siri et son fils Mukanda-Bantu envoient des messages le jour suivant, demandant la restitution du corps afin qu'il soit enterrĂ©, ce que William Stairs accepte. Le tĂȘte de M'Siri n'est pas mentionnĂ©e dans les rĂ©cits de Bonchamps, mais les sources garanganze/yeke disent que le corps est enterrĂ© sans sa tĂȘte[49]. AprĂšs l'inhumation, les nĂ©gociations reprennent, avec Maria de Fonseca (qui est plus tard exĂ©cutĂ©e par Mukanda-Bantu pour trahison en faveur des Belges) et son frĂšre, Coimbra[50].

L'armement et les askaris de l'expĂ©dition ayant prouvĂ© leur supĂ©rioritĂ©, les peuples gouvernĂ©s par M'Siri sont moins motivĂ©s par la vengeance que par la succession[51]. Stairs appuie Mukanda-Bantu afin qu'il succĂšde Ă  M'Siri, mais en tant que « chef » seulement et seulement d'un territoire extrĂȘmement rĂ©duit, et il restaure la souverainetĂ© des chefs Wasanga, renversĂ©s trente ans auparavant. Mukanda-Bantu signe le traitĂ©, et les chefs Wasanga en sont satisfaits. Les frĂšres de M'Siri, en revanche, sont mĂ©contents du statut de « sous-chefs » qu'on leur accorde et refusent de signer, jusqu'Ă  ce qu'on les menace du mĂȘme sort que leur frĂšre[52]. Au dĂ©but de l'annĂ©e 1892, l'expĂ©dition est en possession de documents suffisants pour convaincre les rivaux britanniques que l'État indĂ©pendant gouverne dĂ©sormais le Katanga[53].

Mais, en janvier de cette annĂ©e-lĂ , la nourriture se fait rare ; la rĂ©gion, auparavant dĂ©jĂ  affectĂ©e par la famine, n'a plus de ressources, la nourriture ayant Ă©tĂ© emportĂ©e par la population fuyant les troubles. La saison des pluies entraĂźne malaria et dysenterie, les quatre officiers survivants tombent malade, et les inondations empĂȘchent d'accĂ©der depuis Bunkeya aux plaines giboyeuses du nord, oĂč il aurait Ă©tĂ© possible de chasser. Moloney se remet le premier, et il se charge de la tĂąche consistant Ă  construire un fort permettant une rĂ©sidence permanente ainsi que de trouver de la nourriture. Soixante-seize membres de l'expĂ©dition meurent de faim ou de maladie en ce mois de . William Stairs est affectĂ© par de fortes fiĂšvres et, dans son dĂ©lire, il s'imagine que Thomson est arrivĂ© et il rĂ©clame son rĂ©volver, que, sagement, Moloney lui avait pris, pour repousser l'homme de la BSAC[54]. À la fin du mois, la rĂ©colte de maĂŻs permet de sauver l'expĂ©dition. C'est Ă  ce moment que l'expĂ©dition Bia, retardĂ©e, arrive avec trois cent cinquante hommes, en provenance du nord[18].

Trajet retour

Joseph Moloney, officier médical de l'expédition Stairs, avec deux chefs, Hamadi bin Malum (à gauche) et Massoudi, aprÚs leur retour à Zanzibar en juillet 1892. Le brassard noir au bras de Moloney est porté en hommage à William Stairs, décédé.

Comme William Stairs, le marquis de Bonchamps et Thomas Robinson sont toujours malades, il est dĂ©cidĂ© que le capitaine Bia prend en charge la consolidation de l'emprise de l'État indĂ©pendant du Congo sur le Katanga et que l'expĂ©dition Stairs retourne Ă  Zanzibar par le chemin prĂ©vu Ă  l'origine, via le lac Nyasa et le ZambĂšze.

L'expĂ©dition prend le chemin du retour, portant les officiers malades dans des hamacs ; elle subit plusieurs attaques menĂ©es par Lukuku, et la marche est particuliĂšrement difficile, Ă  cause des fortes pluies de fin de saison et des malades. Bonchamps guĂ©rit Ă  peu prĂšs au moment oĂč est atteint le lac Tanganyika et il prend le commandement Ă  la place de William Stairs, incomplĂštement remis, ce qui cause quelques frictions entre lui et Moloney[55] et explique peut-ĂȘtre quelques contradiction entre leurs rĂ©cits.

Le trajet à partir du nord du lac Nyasa se fait par bateau à vapeur, sur le lac puis sur le ZambÚze, à l'exception d'un trajet par voie terrestre pour contourner les rapides de la Shire. Le trajet passe par Zomba et Blantyre, lieu de résidence du commissaire du protectorat britannique d'Afrique centrale, qui n'est autre qu'Alfred Sharpe, l'agent de la British South Africa Company, battu dans la « course au Katanga ». Une rencontre a lieu, dont on ne connaßt pas la teneur[56].

Sur le bateau qui se trouve Ă  ce moment dans la basse vallĂ©e du ZambĂšze, William Stairs, qui semblait remis, tombe malade Ă  nouveau et il meurt, le , d'une fiĂšvre hĂ©maturique, forme sĂ©vĂšre de malaria, peu avant d'atteindre Chinde, oĂč il est enterrĂ© dans le cimetiĂšre europĂ©en[57].

L'expĂ©dition rejoint Zanzibar, un an aprĂšs en ĂȘtre partie. Sur les quatre cents Africains du dĂ©part, seuls cent quatre-vingt neuf atteignent Zanzibar, la plupart des absents sont morts, quelques-uns ont dĂ©sertĂ©[35]. L'expĂ©dition n'a survĂ©cu que grĂące Ă  la force et Ă  l'endurance des porteurs et des chefs de Zanzibar, particuliĂšrement le noyau loyal d'entre eux, incarnĂ© par Hamadi bin Malum, venu Ă  la rescousse quand une mutinerie, une trahison, un vol ou une autre catastrophe menaçait[58]. Bonchamps, Moloney et Robinson reviennent en Europe deux semaines aprĂšs ĂȘtre arrivĂ©s Ă  Zanzibar, quatorze mois aprĂšs avoir quittĂ© Paris et Londres pour participer Ă  l'expĂ©dition.

À son retour Ă  Londres, Moloney apprend que Thomson n'a pas tentĂ© de rejoindre le Katanga Ă  nouveau. Le gouvernement britannique lui a discrĂštement ordonnĂ© de ne pas y aller[23].

RĂ©sultats

LĂ©opold et le Congo belge

L'expĂ©dition est considĂ©rĂ©e par les Belges comme un succĂšs militaire et diplomatique complet ; trente-neuf traitĂ©s sont signĂ©s avec les dirigeants africains et le Katanga, particuliĂšrement la zone formant frontiĂšre avec les possessions britanniques, est pacifiĂ©. En 1894, le Royaume-Uni reconnaĂźt l'État indĂ©pendant du Congo (EIC)[9] ; le roi LĂ©opold adjoint ainsi un territoire d'environ un demi-million de kilomĂštres carrĂ©s, seize fois la taille de la Belgique, Ă  l'EIC d'origine qui fait dĂ©jĂ  2,4 millions de km2[5]. Sur le plan Ă©conomique, le bilan est plus mitigĂ© : l'or fait dĂ©faut, mais le cuivre est en revanche d'une qualitĂ© exceptionnelle. Il est cependant difficile Ă  rentabiliser car l'endroit est complĂštement isolĂ© au centre de l'Afrique[59].

LĂ©opold compose avec les Britanniques, lesquels investissent dans la prospection et l'exploitation miniĂšre au Katanga[60] et sont prĂ©sents dans le capital de la Compagnie du Katanga[61]. L'administration du Katanga revient donc Ă  des entreprises[62] et cette administration sĂ©parĂ©e fait que le Katanga n'est pas associĂ© Ă  l'affaire du « caoutchouc sanglant » (red rubber) qui entache la gestion de l'État indĂ©pendant du Congo ; il n'est cependant pas exempt des critiques concernant le travail forcĂ©, assimilĂ© Ă  l'esclavage[63]. Le Katanga et l'État indĂ©pendant du Congo sont tous les deux repris en main par le gouvernement belge en 1908, en rĂ©ponse Ă  la rĂ©probation internationale quant Ă  la brutalitĂ© dans la gestion de l'État indĂ©pendant. Les deux territoires forment le Congo belge, colonie de la Belgique, mais la prĂ©cĂ©dente administration distincte laisse des vellĂ©itĂ©s sĂ©cessionnistes au Katanga[64].

Le capitaine William Stairs est, quant à lui, évidemment peu apprécié des Britanniques et l'épithÚte la plus aimable le concernant est « mercenaire » ; certains le considérent comme un traßtre à l'Empire britannique[65].

Le peuple Yeke

La population de Bunkeya et des alentours compte 60 Ă  80 000 personnes mais elle est dispersĂ©e. Les Belges obligent Mukanda-Bantu et environ 10 000 membres de son peuple Ă  se dĂ©placer vers la riviĂšre Lufoi ; ils font perdurer une chefferie dont le dirigeant porte le nom de Mwami Mwenda en l'honneur de M'Siri. Ils retournent ensuite Ă  Bunkeya. Le dirigeant actuel, depuis 1997, est Mwami Mwenda-Bantu Godefroid Munongo Jr., reconnu par environ 20 000 Yeke (ou Garanganze), qui porte le titre de Mwenda VIII[66].

Le missionnaire Dan Crawford s'installe dans la région de la Lwapula-Lac Mweru et crée deux missions qui rencontrent un certain succÚs auprÚs des Yeke[33].

FrontiÚre entre la république démocratique du Congo et la Zambie

L'expédition Stairs aboutit au fait que la frontiÚre entre la colonie belge et les possessions britanniques court le long du ZambÚze et du fleuve Congo, le long de la Lwapula et du lac Mweru et forme une ligne arbitraire tracée entre les lacs Mweru et Tanganyika. Cela divise des peuples ethniquement et culturellement proches, tels que les Kazembe-Lunda et crée la botte du Katanga, un exemple de la nature arbitraire des frontiÚres coloniales[67] - [note 5].

Notes et références

Notes

  1. Un témoin de l'époque en rend compte de la maniÚre suivante : « D'ailleurs ces lettres de soumission de ces petits tyrans africains, auxquels on lit quatre longues pages dont, le plus souvent, ils ne comprennent pas un mot, et qu'ils approuvent d'une croix, afin d'avoir la paix et des présents, ne sont sérieuses que pour les puissances européennes, en cas de contestations de territoires. Quant au souverain noir qui les signe, il ne s'en inquiÚte pas un seul instant[4]. »
  2. Moloney pense qu'il s'agit probablement d'un record pour une expédition de cette nature[18].
  3. Moloney, quant Ă  lui, dit de « Lukuku » qu'il est un frĂšre de M'Siri, prĂ©sent Ă  Bunkeya, qui harcĂšlera l'expĂ©dition au moment oĂč elle quittera le Katanga. Cela signifie soit qu'il y avait deux personnes de ce nom, soit que l'une des deux sources s'est trompĂ©e[35].
  4. Moloney l'appelle « Makanda Vanta ».
  5. « le Katanga poignarde la Zambie[68]. »

Références

  1. (en) Neil Parsons, A New History of Southern Africa, Londres, Macmillan, , 2e Ă©d., p. 181−183.
  2. Moloney 1893, p. 170-181.
  3. Moloney 1893, p. 6-12.
  4. de Pont-Jest 1893.
  5. Konczacki 1986, p. 244.
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  7. Konczacki 1986, p. 246.
  8. Cornevin 1970, p. 19, 147.
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  13. Moloney 1893, p. 13.
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  15. Moloney 1893, p. 199, 205.
  16. Konczacki 1986, p. 251.
  17. Moloney 1893, p. 14.
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  27. Moloney 1893, p. 12.
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Bibliographie

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  • (en) David Gordon, Decentralized Despots or Contingent Chiefs: Comparing Colonial Chiefs in Northern Rhodesia and the Belgian Congo, Durban, University of Natal, coll. « KwaZulu-Natal History and African Studies Seminar », .
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  • Robert Cornevin, Histoire du Congo, Berger-Levrault, , 3e Ă©d. (lire en ligne).

RĂ©cits d'Ă©poque

  • (en) William G. Stairs, African Exploits: The Diaries of William Stairs, 1887-1892, McGill-Queen's University Press, , 423 p. (ISBN 0773516409 et 0853237220).
  • (en) Joseph Moloney, With Captain Stairs to Katanga: Slavery and Subjugation in the Congo 1891-92, Londres, Sampson Low, Marston & Co, (ISBN 9780955393655).
  • RenĂ© de Pont-Jest, « L'ExpĂ©dition du Katanga, d'aprĂšs les notes de voyage du marquis Christian de Bonchamps », Le Tour du Monde, no 17,‎ (lire en ligne)
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