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Evangelicae Historiae Imagines

L’Evangelicae Historiae Imagines est un recueil de gravures portant sur des thèmes religieux, réalisé par Jérôme Nadal en 1593 et gravé par plusieurs graveurs flamands et lui-même.

Evangelicae Historiae Imagines
Image illustrative de l’article Evangelicae Historiae Imagines
Couverture de la première édition, réalisée par Hieronymus Wierix

Auteur JĂ©rĂ´me Nadal,
Bernardino Passeri, Maarten de Vos, Anton II Wierix, Hieronymus Wierix, Johannes Wierix, Karel van Mallery (en), Nicolaes de Bruyn (en), Martin Nuyts, Adriaen Collaert, Jan Collaert II
Pays Provinces-Unies
Préface Diego Jiménez
Directeur de publication JĂ©rĂ´me Nadal
Genre Gravures illustrant la Bible
Version originale
Langue Latin
Titre Evangelicae historiae imagines ex ordine Euangeliorum, quae toto anno in Missae sacrificio recitantur, in ordinem temporis vitae Christi digestae
Éditeur Martinus Nutius
Lieu de parution Anvers
Date de parution 1593

C’est le recueil le plus ancien de ce type qui nous soit parvenu.

Historique

Jérôme Nadal entreprit la réalisation de ce recueil à l'instigation de Ignace de Loyola, qui souhaitait qu'un guide illustré pour apprendre aux novices jésuites la méditation; en effet, dans l'introduction, il explique :

« Pour trouver une plus grande facilité dans la méditation, l'on met une image qui représente le mystère évangélique, et ainsi, avant de commencer la méditation, l'on regardera l'image et remarquera en particulier ce qu'il faut y remarquer, afin de mieux le considérer dans la méditation et pour en tirer tout le parti ; parce que le but de l'image, c'est comme rendre la nourriture plus facile à mastiquer, de façon à n'avoir qu'à la manger ; et sinon, la compréhension cherchera à débattre et avoir du mal à se représenter ce qu'il y a à méditer, malgré tous ses efforts[N 1]. »

Nadal se contentant de rédiger les légendes (en 1573-1574[1]), il commanda les gravures à plusieurs artistes flamands, mais eut beaucoup de mal à en trouver. Finalement, Nadal mourut en 1580 sans voir son entreprise menée à bien.

Ă€ Rome, Bernardino Passeri, Giovanni Battista de Benedetto Fiammeri rĂ©alisent les dessins originaux ; il y en aura Ă©galement neuf de Martin de Vos et un de Hieronymus Wierix[1] : ils sont notĂ©s au pied des gravures comme « inventeurs Â»[2].

En 1586, dans les Pays-Bas, Christophe Plantin, imprimeur à Anvers, cherche des graveurs. Se chargeront de cette tâche : Anton II Wierix, Hieronymus Wierix, Johannes Wierix, Karel van Mallery (en), Nicolaes de Bruyn (en), Martin Nuyts, Adriaen Collaert, et Jan Collaert[3] - [2].

L'ouvrage ne fut ainsi publié de façon posthume que plus de 10 ans plus tard, en 1593, grâce au travail éditorial du père Diego Jiménez. L'éditeur, Martinus Nutius, reçut le privilège du pape Clément III, signé par Vestrius Barbianus le [N 2] pour autoriser la publication des Adnotationes et meditationes, les textes de Jérôme Nadal qui seront accompagnés des gravures[3] - [4].

L'œuvre de Jérôme Nadal s'inscrit dans la réalité historique et littéraire, et dans la tradition et l'enseignement de l'Église[1].

Description

Exemple de gravure, ici de Johannes Wierix : on y voit plusieurs scènes en une, ainsi que leur numérotation accompagnée des légendes au bas du dessin.

L'ouvrage comprend au total 153 gravures au burin, dont 65 signĂ©es par Hieronymus Wierix, 58 par Anton II Wierix, 9 par Johannes Wierix, 11 par Adriaen Collaert, 1 par Jan Collaert, 8 par Karel van Mallery et 1 autre dont l'initiale est un « N. Â»[2], d'après des dessins de Bernardino Passeri et Maarten de Vos.

Les illustrations ont l'originalité de représenter plusieurs scènes sur une même image. Contrairement à la Pièce aux cent florins (ca. 1649, Rembrandt), où l'artiste utilise le simultanéisme pour inclure tout un chapitre de l’Évangile selon Matthieu dans une seule et même scène, plusieurs scènes sont ici mises côte à côte, séparément, quoique bien intégrées dans une seule image. D'ailleurs, les légendes explicitent les différentes scènes représentées[N 3] en faisant des renvois avec des lettres ou des numéros.

Dans un cadre au-dessus de l'image, chaque gravure porte le jour du calendrier de l'Église auquel elle est associée, une citation de la Bible et l'âge du Christ auquel appartient le passage représenté. À droite de ce cadre, il y a un chiffre arabe qui donne l'ordre de l'image dans la vie du Christ par lequel les gravures sont ordonnées. Sous ce chiffre, un autre chiffre romain : il donne l'ordre du sujet selon son apparition dans les Évangiles par lequel Nadal organise ses annotations et méditations[3].

Le recueil suit l'ordre des contemplations données par Ignace dans son livret des Exercices spirituels. Il en devient ainsi un complément. Il aide le retraitant à se plonger entièrement dans la scène qu'il contemple. Il s'y rend présent comme s'il y était.

En outre, ces dessins utilisent parfaitement l'art de la perspective, alors révolutionnaire à l'époque. Jérôme Nadal voulait ainsi rendre l'Évangile plus vibrant et séduisant.

Éditions

Édition de 1599 à Rome et en italien de Luigi Zannetti, sans le consentement papal.
Première édition
Deuxième édition
  • (la) JĂ©rĂ´me Nadal (Hieronymo Natali Societate Iesu) et alt., Adnotationes et meditationes in euangelia quae in sacrosancto missae sacrificio toto anno leguntur : cum Euangeliorum concordantia historiae integritati sufficienti: Accessit & Index historiam ipsam Euangelicam in ordinem temporis vitae Christi distribuens, Anvers, Martinus Nutius, .
Troisième édition
Autres Ă©ditions

Jean Moretus, gendre de Plantin, imprima deux autres Ă©ditions en 1606 et 1607 : (la) JĂ©rĂ´me Natal (Jerome Natalis, S. J.), Evangelicae historiae imagines : Ex ordine evangeliorum (gravures avec indication de personnages face aux evangiles en suivant l'annee lithurique avec bref commentaire et meditation), Anvers, Apud Ioannem Moretum, , 636 p. (OCLC 40316610)

À Rome, Luigi Zannetti en fit une édition en 1596 puis en 1599, bien que le privilège papal, concédé à Martin Nutius, eût une durée de 10 ans (soit jusqu'en 1603). Cette œuvre dispose de sa propre couverture, au dos de laquelle est déjà imprimée la première page de texte. Le père Agostino Vivaldi, jésuite et prêtre célèbre à cette époque, en fit la traduction à l'italien, quoiqu'avec de légères modifications dans les commentaires aux gravures. Cette édition fut rééditée à Venise en 1839 dans l'atelier typographique de G. B. Merlo[4].

Selon le père Nicolau, biographe de Nadal, plusieurs traductions manuscrites ont été faites, en français et en espagnol, accompagnées d'estampes de l'édition originale[4].

Notes et références

Notes
  1. Traduction du texte espagnol, lui-même traduit du latin. Texte espagnol : « para hallar mayor facilidad en la meditación se pone una imagen que represente el misterio evangélico, y así, antes de comenzar la meditación, mirará la imagen y particularmente advertirá lo que en ella hay que advertir, para considerarlo mejor en la meditación y para sacar mayor provecho de ella; porque el oficio que hace la imagen es como dar guisado el manjar que se ha de comer, de manera que no queda sino comerlo; y de otra manera andará el entendimiento discurriendo y trabajando de representar lo que se ha de meditar, muy a su costa y con trabajo[1]. »
  2. Le privilège signé est situé p. 9-10.
  3. Elles spĂ©cifient surtout le lieu oĂą elles se dĂ©roulent — ce qui s'appelle la « composition de lieu Â» dans les Exercices spirituels.
Références
  1. (es) José María Torres Pérez, « Génesis del libro Evangelicae historiae imagines », sur dadun.unav.edu, (consulté le ).
  2. (es) « Fiche de l'Evangelicae Historiae Imagines », sur Bibliothèque nationale d'Espagne (consulté le ).
  3. (en) « Fiche et consultation en ligne de l'Evangelicae Historiae Imagines », sur archive.org, (consulté le ).
  4. (es) José María Torres Pérez, « El libro », sur dadun.unav.edu, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Monographies
  • (sv) Maj-Brit Wadell, Evangelicae historiae imagines : Entstehungsgeschichte u. Vorlagen, Göteborg, Acta Univ. Gothoburgensis, , 140 p. (ISBN 978-91-7346-149-8)
  • (es) Miguel Nicolau, JerĂłnimo Nadal, S.I. (1507-1580) : sus obras y doctrinas espirituales, Madrid, C.S.I.C.,
  • A. J. J. Delen, Histoire de la gravure dans les anciens Pays-Bas et dans les provinces belges des origines jusqu'Ă  la fin du XVIII, Paris, Librairie Nationale d'Art et d'Histoire,
Articles
  • (en) Maj-Brit Wadell, « The Evangelicae Historiae Imagines, the designs and their artists », Quaerendo,‎ , p. 279-291 (ISSN 0014-9527, OCLC 888466863)
  • (en) Walter S. Melion, « Memory, place, and mission in Hieronymus Natalis' Evangelicae historiae imagines », Memory et oblivion, Wessel Reinink, Jeroen Stumpel,‎ , p. 603-608 (ISBN 0-7923-4213-5, OCLC 887323105)
  • (es) Alfonso RodrĂ­guez G. de Ceballos, « Las imágenes de la historia evangelica del P. Jeronimo Nadal en el marco del jesuitismo y la contrarreforma », Traza y Baza, no 5,‎ , p. 77-96

Liens externes

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