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Eustache Granier

Eustache Granier ou Grenier, également parfois appelé Garnier ou Grener selon les sources et les auteurs, né vers 1071 et mort en 1123, seigneur de Césarée et de Sidon, est un chevalier croisé qui prit part à la première croisade. Il fut connétable et vice roi de Jérusalem.

Eustache Ier Granier
Titres de noblesse
Seigneur de Césarée
-
Successeur
Comte de Sidon
-
Successeur
Eustache II Granier (d)
Biographie
Décès
SĂ©pulture
Activité
Conjoint
Emma (d)
Enfants

Origine

On ne connaît pas son nom exact, les mentions contemporaines de ce chevalier sont en latin, et le nomment Granarius[1], Garnier[2] Garnerius, Granerius[3] - [4], Graniers[5], Garnerius, Granarius selon des actes signés de sa propre main en 1110 et 1120[6] respectivement, ou encore Granerius selon un acte personnel du 5 mai 1116 repris dans le cartulaire du Saint-Sépulcre[7] - [8], ni son lieu de naissance ni sa famille d'origine, mais Guillaume de Tyr[5] en fait un noble franc, né vers 1071, qui aurait accompagné Hugues II de Saint-Pol durant la Première Croisade.

« Je trouve plusieurs familles de ce nom de Granier ou Grenier en France (...) Il est malaisé de deviner si Eustache était originaire d'Aquitaine ou de Picardie, ou même de Flandres » écrit Du Cange[9]. Il ajoute : « Besly, en son Histoire des comtes de Poitou, rapporte un titre expédié du temps du roy Robert, en l'Aquitaine, de Gauterius, cognomento Granerius (...) Il est fait mention de Bertrand Garners, chevalier, (...) en Limousin, en l'an 1219. Un titre de Thierry, évêque d'Amiens, de l'an 1147, parle d'Alelmus cognomine Granarius, chevalier, qui estoit seigneur du lieu nommé Le Grenier près de la chaussée de Picquigny. Il estoit filz de Pierre Grenier, qui fit quelques biens à l'abbaye de Saint-Acheul, au diocèse d 'Amiens. »[9].

Nicolas Despars, de Meyere, Paul André Roger le disent originaire des Flandres ou de l'Artois[10].

Origine contestée

Selon le Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique (1810), par Louis Mayeul Chaudon, il est appelé "Dagrain" ou "d'Agrain"[11]. Cette hypothèse, reprise à l'époque contemporaine par un auteur régional[12], apparue en 1810 à l'initiative du célèbre auteur de mémoires apocryphes Jean-Louis Giraud-Soulavie[13], et a été depuis contestée.

Biographie

Chevalier, il devient seigneur de Césarée, après la prise de cette place par les Croisés en 1101[9].

Il est cité pour la première fois en 1105 à la troisième Bataille de Rama où il est décrit comme l'un des quatre vassaux principaux du Roi Baudouin Ier de Jérusalem.

Selon Foucher de Chartres, Eustache, surnommé l'épée et le bouclier de la Palestine, était « un homme preux, de noble caractère », et Guillaume de Tyr dira qu'il était « un homme sage et prudent, avec une grande expérience des questions militaires ».

Il est un des envoyés de Baudouin II pour négocier entre Guillaume Jourdain et Bertrand de Toulouse, tous deux fils de Raymond de Saint-Gilles, qui se disputaient la possession de Tripoli.

En 1109 il assiste au siège de Tripoli, dont Bertrand de Toulouse, comte de Provence, prit le gouvernement.

En 1110, Baudouin II lui donne, en plus de la seigneurie de Césarée, la seigneurie de Sidon, actuelle Saïda, une des principales baronnie du royaume de Jérusalem, après la prise de cette ville.

Il prend part à l'importante convocation de la chevalerie, comme les principaux vassaux du royaume, puis au siège raté de Shaizar, et en 1111, à celui de Tyr, victorieux, en y supervisant la construction de machines d'assaut.

[réf. nécessaire]

En 1120, il est présent au conseil de Naplouse, organisé par Baudouin II, durant lequel les lois du royaume de Jérusalem furent établies[14].

En , à la suite de la capture du roi Baudouin II, il fut élu par les barons pour gouverner le royaume de Jérusalem, en qualité de bailli (régent)[9].

le , à la tête des armées du royaume de Jérusalem, emportant la Vraie Croix, il repousse une attaque des Fatimides d'Égypte à Ibelin.

Il meurt peu après, le [9]. Il fut enterré à l'abbaye Sainte-Marie à Jérusalem[14].

Famille et descendance

Il avait épousé Émelote (ou Hermeline ou Emma) nièce du patriarche Arnoulf de Rœux plus connu sous le nom de Arnoul de Chocques[9]. Par son mariage il ajoute ainsi Jéricho à ses domaines. Sa femme se remariera avec Hugues II du Puiset, comté de Jaffa.

De son premier mariage avec Eustache Granier, ils eurent deux fils et une fille :

  • Agnès Granier, femme d'Henry de Milly, dit le Buffle, frère du seigneur de Naples.

Selon Guillaume de Tyr, GĂ©raud et Gautier Ă©taient jumeaux.

Eustache I, (1071-1123), comte de Sidon et seigneur de Césarée.
X1) Émelote (ou Hermeline ou Emma) de Chocques, (1094-?), nièce du patriarche Arnoulf de Roeux, plus connu sous le nom de Arnoul de Chocques. 
├1:> Géraud Granier, (1101-1171), comte de Sidon.
│    X1) Agnès de Bures (1101-?).
│    ├1:> Gautier, (1137-?).
│    └2:> Renaud, (1133-1204).
│         X1) Agnès de Courtenay, (1133-1185).
│         ├1:> Gautier, (1166-1199).
│         └2:> Jean, (1168-?).
│         X2) Helvise d'Ibelin, (1185-1216).
│         └1:> Balian, (1192-?).
│              X1) Ida de Reynel, (?-1254).
│              ├1:> Julien, (1222-1275) épouse Euphémie de Barbaron, de la lignée arménienne Héthoumienne, descendante des Lusignan, souverains de Jérusalem.
│              └2:> Gilles, (1224-?).
│              X2) Marguerite de Brienne, (?-1254).
│              ├1:> Fémie, (1170-?).
│              │   X1) Eudes de Saint-Omer, (?-?).
│              └2:> Agnès, (1171-?).
│                  X1) Raoul de Saint-Omer, (?-?).
│                  └1:> Eschive de Tibériade, (1196-1265).
│                       X1) Eudes de Montfaucon, (?-?).
│                       └1:> Simone de Mompelgard, (1235-?).
│                            X1) Philippe d'Ibelin, (1230-1304).
├2:> Gautier Granier, (1102-1154), seigneur de Césarée.
│    X1) Eschiva de Tibériade (1102-?).
│    └1:> Gautier II (Walter II), (?-1183).
│    X2) Julienne ? (1101-?).
│    └1:> Hugues, (1132-1168).
│         X1) Isabelle von Gauthman, (1150-1177).
│         └1:> Julianne, (?-1216).
│              X1) Guy de Beyrouth, (1160-1186).
│              └1:> Gauthier, (1175-1229).
│                  X1) Marguerite d'Ibelin, (1175-1240).
│                  ├1:> Jean, (?-1241).
│                  │    X1) Alix de Montaigu, (1175-1240).
│                  │    └1:> Marguerite, (?-?).
│                  │         X1) Jean l'Alleman, (?-?).
│                  │         └1:> Nicolas l'Alleman, (?-?).
│                  │              X1) Isabelle d'Ibelin, (?-?).
│                  └2:> Fémie, (?-?).
│                      X1) Jean de Gibelet, (?-1263).
│                      └1:> Alix, (?-?).
│                           X1) Richard de Dampierre, (1275-1310).
│                           └1:> Eudes, (?-?).
│                                X1) Alix d'Ibelin, (?-?).
│              X2) Aymar de Leyron, (?-1219).
└3:> Agnès Granier
     X1) Henry de Milly, dit le Buffle
     â””1:> ?.

Notes et références

  1. Albert d'Aix, I. XI, c.x ; I. XII, c.vi
  2. Lignage d'outre-mer, Ă©dition Labbe, c.ix; Ă©dition Beugnot, c.xix
  3. Bulletin de la Société des antiquaires de la Morinie, volume 8, 1892, page 481.
  4. Abbé Daniel Haigneré, Les hommes illustres du diocèse de Thérouanne qui après la première Croisade furent au nombre des dignitaires de la terre sainte, article paru dans le Bulletin de la Société des antiquaires de la Morinie, volume 8, 1889, Bulletin de la Société des antiquaires de la Morinie, volume 8, 1892, page 481
  5. Guillaume de Tyr, I. XI, c. xv ; I. XII, c.xiii
  6. "Cartulaire du Saint Sépulcre", publié par l'abbé Jean-Paul Migne, dans sa Patrologie latine, tome CLV, col. 1135, sous le n° XLV.
  7. "Cartulaire du Saint Sépulcre", publié par l'abbé Jean-Paul Migne, dans sa Patrologir latine, t. CLV, col. 1213, sous le n° CXIX.
  8. Abbé Daniel Haigneré, Les hommes illustres du diocèse de Thérouanne qui après la première Croisade furent au nombre des dignitaires de la terre sainte, article paru dans le Bulletin de la Société des antiquaires de la Morinie, volume 8, 1889, volume 8, 1892, page 481 : « On a sa signature, Eustachius Garnerius, en 1110, au bas d'un privilège donné par ce prince en faveur de l'église de Bethléem ; un acte personnel du 5 mai 1116 relatif à la restitution d'une terre et d'un moulin au prieuré de la Sainte-Quarantaine, dans le Cartulaire du Saint-Sépulcre, où il est appelé Eustachius Granerius ; et en 1120, sa signature encore, Eustachius Granarius, au bas d'un acte du roi Baudouin II, portant abolition d'un octroi que l'on payait aux portes de Jérusalem. »
  9. Les Familles d'outre-mer de Du Cange, Charles du Fresne du Cange, E. G. Rey, Imprimerie Impériale, 1869, page 274 à 278.
  10. Jean de Smet Recueil de mémoires et de notices historiques, Volume 1, page 467.
  11. Louis Mayeul Chaudon Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique, Mame frères, 1810, page 298.
  12. Michel Des Chaliards Les Pagels de l'Ardèche et leurs seigneurs, Roudil, 1973, page 42 à 45.
  13. Albin Mazon Histoire de Soulavie, Librairie Fischbacher, 1893, page 94.
  14. (en) Charles Cawley, « Jerusalem, nobility », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016 (consulté le )

Source

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