European Data Relay Satellite System
L'European Data Relay Satellite System (« Système de relais de données par satellite européen ») ou EDRS est un projet de charge utile à bord d'une constellation de satellites de télécommunications placés en orbite géostationnaire développé par l'Agence spatiale européenne et dont le rôle est d'assurer le relais entre les satellites en orbite terrestre basse et les stations terriennes. Les satellites peuvent ainsi en permanence transmettre leurs données aux stations au sol via les satellites EDRS sans avoir à attendre de survoler celles-ci.
Contexte
Le projet EDRS fait partie du programme ARTES (composant ARTES 7) de l'Agence spatiale européenne consacré à la recherche dans le domaine des télécommunications spatiales. Deux satellites portant une charge utile EDRS ont été déployés en 2016 et 2019 et un troisième devrait compléter la couverture en 2020[1]. L'EDRS doit jouer un rôle analogue à celui du réseau de satellites TDRS développé initialement par la NASA pour permettre à la navette spatiale américaine d'être constamment en contact avec les stations au sol ainsi qu'aux systèmes russe Loutch et chinois Tianlian. L'EDRS prend la suite du satellite relais expérimental Artemis également développé par l'ESA mais qui n'assure une couverture que sur une partie limitée du globe terrestre. Les principaux utilisateurs d'Artemis aujourd'hui sont ENVISAT, les infrastructures orbitales européennes liées à la Station spatiale internationale (ATV et Columbus) et le satellite ADEOS-II développé en coopération avec le Japon.
Le développement de la charge utile EDRS se fait dans le cadre d'un partenariat public-privé mis en place en octobre 2011 entre l'ESA et Airbus Defence and Space. Selon les termes de ce contrat Airbus est chargé du déploiement et de la mise en œuvre du système pour une période de quinze ans. La première mission de EDRS est de relayer les données des satellites Sentinel-1 et Sentinel-2 du programme Copernicus. Le service baptisé SpaceDataHighway doit être progressivement étendu via le programme Globenet[2].
Caractéristiques techniques
EDRS présente deux spécificités par rapport aux autres systèmes de satellites relais. D'une part, il n'utilise pas des satellites dédiés mais se présente sous la forme de charge utile hébergée par des satellites de télécommunications commerciaux. D'autre part les relais EDRS utilisent pour leurs liaisons avec les satellites un terminal de communication par laser développé avec le soutien de l'agence spatiale allemande DLR par la société Tesat Spacecom. Ce système doit être également installé à bord des satellites dont les données sont relayées mais il présente l'avantage de permettre un débit instantané particulièrement élevé de 1,8 Gbit/s (et 40 téraoctets par jour)[2].
Déploiement
EDRS-A, premier relais du réseau EDRS, est placé en orbite en tant que charge utile du satellite de télécommunications Eutelsat 9B lancé le 30 janvier 2016 et positionné au niveau de la longitude 9° Est à la verticale de Libreville au Gabon. Il est déclaré opérationnel en novembre 2016.
Le deuxième composant EDRS-C est lancé à bord du satellite Hylas 3 qui devait être déployé au printemps 2017. Il le sera finalement en août 2019 et occupe la longitude 31° Est au-dessus de l'Ouganda.
Le lancement d'un troisième relais EDRS-D, positionné à 132° Est au nord de la Papouasie, est programmé pour 2020. Contrairement à ses prédécesseurs, il emporte plusieurs terminaux laser pour lui permettre de communiquer simultanément avec plusieurs satellites[2].
Notes et références
- (en) « Lancement réussi pour EDRS-C », sur www.esa.int (consulté le )
- (en) Stefan Barensky, « EDRS est déclaré opérationnel », Aerospatium,