Espèces du genre Allosaurus
À l'heure actuelle, il y a assez peu d’espèces du genre Allosaurus considérées comme valides même s'il y a eu un assez grand nombre d'espèces potentiellement affectées à ce genre de dinosaures carnosaures depuis sa description en 1877 par Othniel Charles Marsh. Ce genre a été décrit à partir de matériaux provenant de la Formation de Morrison dans l'ouest des États-Unis datant du Jurassique. L'espèce type A. fragilis est actuellement l'une des espèces les plus connues de dinosaures.
Le genre Allosaurus fait partie des noms de dinosaures de la Guerre des os qui a opposé Marsh à Edward Drinker Cope à la fin des années 1800, et sa taxonomie est devenue de plus en plus confuse en raison de cette rivalité, avec plusieurs genres et espèces nommés par Cope et Marsh qui sont désormais considérés comme des synonymes de Allosaurus ou A. fragilis. Depuis la description princeps de l’Allosaurus, les scientifiques ont proposé d'autres espèces trouvées dans des lieux aussi éloignés que le Portugal, la Sibérie, la Suisse et la Tanzanie, et même des fossiles restés pour l'instant sans nom découverts en Australie et en Chine ont également été classés dans ce genre à un moment ou à un autre.
Espèces potentiellement valides
On ne sait pas combien d'espèces d’Allosaurus ont réellement existé. On a considéré depuis 1988 qu'il y a sept espèces potentiellement valides: A. amplexus[1], A. atrox[1], A. europaeus[2], l'espèce type A. fragilis[3], une nouvelle espèce Allosaurus jimmadseni[4] - [5], A. maximus[6] et A. tendagurensis[3]), même si seulement une partie d'entre elles a généralement été considérée comme valide à un moment donné. Il y a eu également à certains moments au moins dix espèces douteuses ou non décrites qui ont été assignées au genre Allosaurus, alors que des espèces qui appartenaient autrefois à des genres différents sont classées aujourd'hui dans le genre Allosaurus. Dans l'étude la plus récente sur les premiers théropodes tétanoures, Thomas R. Holtz Jr. ne considère plus comme espèces valides que A. fragilis (dont ferait partie A. amplexus et A. atrox), « Allosaurus jimmadseni », (comme espèce à décrire) et A. tendagurensis. A. europaeus est encore à classer et A. maximus mis dans le genre Saurophaganax[3]).
A. fragilis est l'espèce type qui a été nommée par Marsh en 1877[7]. Elle est connue par les restes d'une soixantaine d'individus au moins, tous datant du Kimméridgien au Tithonien du Jurassique supérieur et découverts dans la Formation de Morrison répartie sur les États du Colorado, Dakota du Sud, Montana, Nouveau-Mexique, Oklahoma, Utah et Wyoming[3]). Les détails de l'humérus du premier A. fragilis découvert ont été utilisés comme base de reconnaissance du genre pour les théropodes de Morrison[8], mais la découverte de « A. jimmadseni » fait que ce ne pourra plus être le cas au niveau des espèces[4]. En effet, A. fragilis a toujours été difficile à définir sur la base de son holotype fragmentaire et limité, et les auteurs ont formulé différentes propositions pour redéfinir les espèces sur un meilleur matériel[1] - [8].
Les restes de l'actuel AMNH 5767, à savoir trois vertèbres, une coracoïde et un métatarsien ont servi à Coppe pour définir l'espèce type de son nouveau genre Epanterias[9] en 1878. Mais, en 1988, Gregory S. Paul l'a replacé dans l'espèce A. amplexus qui incluait aussi A. maximus (qui plus tard passera dans le genre Saurophaganax)[1]. Après le travail de Paul, Holtz en fera simplement un A. fragilis de grande taille.
Des restes fossiles portugais ont été décrits en 1999 à partir d'ossements référencés MHNUL/AND.001, comprenant un squelette partiel, avec un os carré, des vertèbres, des côtes, un gastralia, des arcs hémaux ou chevrons, des os des hanches et des membres postérieurs. Ce spécimen a été considéré comme un A. fragilis[10], mais la découverte ultérieure d'un crâne partiel et de vertèbres cervicales (ML 415) dans la partie Porto Novo datant du Kimméridgien de la Formation de Lourinhã, a été à l'origine de la création d'une nouvelle espèce : A . europaeus. Il diffèrait des autres espèces d’Allosaurus par des détails du crâne[2]. Toutefois, de nouvelles découvertes montrent qu'il s'agit bien d'un A. fragilis comme décrit à l'origine[11].
Le travail de Daniel Chure sur les Allosauridés de la Formation de Morrison est à l'origine, directe ou indirecte, de « A. jimmadseni » et A. maximus. « A. jimmadseni » est le nom proposé pour une nouvelle espèce d'Allosauridé de cette formation, espèce basée sur la découverte d'un squelette presque complet avec son crâne[4] - [12]. A. sp. 2, comme il est également connu, diffère de A. fragilis par plusieurs détails anatomiques comme un os jugal (l'os de la pommette), avec un bord inférieur droit et ne se trouve que dans le secteur de Salt Wash de la Formation de Morrison, alors qu’A. fragilis n'est présent que dans le secteur du Brushy Basin plus élevé[13]. A. maximus a été inventé par David K. Smith pour le Saurophaganax maximus de Chure, un taxon créé par Chure en 1995 pour un Allosauridé géant toujours de la Formation de Morrison, dans l'Oklahoma. Ces restes étaient déjà connus sous le nom de Saurophagus, mais ce nom avait déjà été utilisé et Chure avait voulu proposer une alternative[14]. Smith, dans son étude de 1998, a conclu que S. maximus n'était pas été suffisamment différent d’Allosaurus pour se voir attribué un genre distinct, mais il était justifié de lui donner sa propre espèce, A. maximus[6]. Cette réaffectation a été rejetée dans la revue la plus récente sur les Tétanoures primitifs[3]. On retrouve également un A. maximus chez Paul (1988), mais il s'agit simplement d'une erreur typographiques pour A. amplexus[1].
Le nom d’A. tendagurensis a été donné en 1925 par Werner Janensch après la découverte d'une partie d'un tibia (HM 67) dans les roches du Kimméridgien à Tendaguru, dans la région de Mtwara, en Tanzanie[15]. Cette espèce n'a obtenu que peu d'appui au cours des dernières années, les avis sur son identité allant d'une espèce valide d’Allosaurus[3], à un tétanoure primitif[16] ou plus vaguement à un théropode[17]. Même si son identité est obscure, il s'agissait d'un grand théropode, atteignant peut-être 10 mètres de long et 2,5 tonnes de poids[18].
Annexes
Articles connexes
- Voir Allosaurus
Références taxinomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Allosaurus fragilis, Marsh (1877)
- (en) Référence Paleobiology Database : Allosaurus jimmadseni, Chure et al. (2006)
- (en) Référence Paleobiology Database : Allosaurus tendagurensis, Steel (1970)
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Species of Allosaurus » (voir la liste des auteurs).
- (en) Gregory S. Paul (trad. de l'anglais), Predatory Dinosaurs of the World, New York, Simon & Schuster, , 464 p. (ISBN 978-0-671-61946-6, LCCN 88023052), « Genus Allosaurus », p. 307–313
- (en) Octávio Mateus, Paleontology and Geology of the Upper Jurassic Morrison Formation, Albuquerque, New Mexico, New Mexico Museum of Natural History and Science, coll. « New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin, 36 », , 123–129 p., « The large theropod fauna of the Lourinha Formation (Portugal) and its similarity to that of the Morrison Formation, with a description of a new species of Allosaurus »
- (en) Thomas R., Jr. Holtz, The Dinosauria, Berkeley, University of California Press, , 2nd éd., 71–110 p. (ISBN 0-520-24209-2)
- (en) Daniel J. Chure, A new species of "Allosaurus" from the Morrison Formation of Dinosaur National Monument (Utah–Colorado) and a revision of the theropod family Allosauridae, Columbia University, coll. « Ph.D. dissertation »,
- D. J. Chure, R. Litwin, S. T. Hasiotis, E. Evanoff, et K. Carpenter (2006). The fauna and flora of the Morrison Formation: 2006. In J. R. Foster & S. G. Lucas (eds), Paleontology and Geology of the Upper Jurassic Morrison Formation. New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin 36:233-249
- (en) David K. Smith, « A morphometric analysis of "Allosaurus" », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 18, no 1,‎ , p. 126–142 (DOI 10.1080/02724634.1998.10011039)
- (en) Othniel Charles Marsh, « Notice of new dinosaurian reptiles from the Jurassic formation », American Journal of Science and Arts, vol. 14,‎ , p. 514–516
- (en) James H., Jr. Madsen, "Allosaurus fragilis": A Revised Osteology, Salt Lake City, Utah Geological Survey, coll. « Utah Geological Survey Bulletin 109 », , 2nd éd. (1re éd. 1976)
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- (es) (en) Elisabete Malafaia, « Nuevos restos de Allosaurus fragilis (Theropoda: Carnosauria) del yacimiento de Andrés (Jurásico Superior; centro-oeste de Portugal) », Cantera Paleontológica,‎ , p. 255–271 (lire en ligne [PDF])
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- (en) Oliver W.M. Rauhut, « Post-cranial remains of "coelurosaurs" (Dinosauria, Theropoda) from the Late Jurassic of Tanzania », Geological Magazine, vol. 142, no 1,‎ , p. 97–107 (DOI 10.1017/S0016756804000330)
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- (en) Mickey Mortimer, « And the Largest Theropod Is.... », The Dinosaur Mailing List, (consulté le )