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Enzo Traverso

Biographie

Il naît en 1957 à Gavi. Il grandit dans une « famille catho-communiste » selon ses propres termes[2]. Après avoir étudié l’histoire contemporaine à l’université de Gênes, Enzo Traverso s’installe à Paris, en 1985, où il obtient son doctorat à l’EHESS, en 1989, ayant réalisé une thèse sur les marxistes et la question juive, sous la direction de Michael Löwy[2]. Il travaille pour l’Institut international pour la recherche et la formation entre 1989 et 1991, puis à la BDIC de Nanterre jusqu’en 1995, lorsqu’il est recruté par l’université de Picardie comme maître de conférences. Il est professeur de science politique depuis 2009. Il a aussi enseigné comme chargé de cours à l’université Paris-VIII (1993-1995) et à l’EHESS (1995-1997). Il a été professeur invité dans plusieurs universités en Allemagne (université libre de Berlin), Belgique (université libre de Bruxelles), Italie (université de Macerata, université de Venise), Espagne (université de Valence, université autonome de Barcelone), Argentine (université nationale de La Plata) et Mexique (UNAM, INAH, université Claustro). Il a participé à des colloques et donné des conférences dans plusieurs pays européens et latino-américains, ainsi qu’aux États-Unis et au Canada.

Il est ou a été membre du comité de rédaction et du conseil scientifique de plusieurs revues françaises et étrangères, parmi lesquelles La Quinzaine littéraire (1993-2000), Lignes (2002—), Illusio (2004-), Contretemps (2001-2007). Il a été membre du collectif éditorial de La Fabrique (1998-2008).

Ses recherches portent sur l'histoire politique et intellectuelle du XXe siècle[1], ainsi que sur l'histoire sociale et culturelle des violences du monde contemporain.

Enzo Traverso fut membre de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR)[3] (jusqu'à la disparition de ce mouvement en 2009) et contribuait à ce titre aux publications Rouge et Critique communiste. Il a aussi été membre du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire[4].

Travaux

Il est spécialiste de la philosophie juive allemande, des totalitarismes[5], du nazisme, de l'antisémitisme[6] et des deux guerres mondiales.

Siegfried Kracauer, auquel il a consacré un essai en 1996, et Walter Benjamin, figurent parmi ses références privilégiées[2].

Enzo Traverso analyse les parallèles entre nazisme et stalinisme. Il est attentif aux cycles historiques : Europe entre 1914 et 1945, Révolution française et époque napoléonienne, guerre de Trente Ans. Ses réflexions portent sur la culture de la guerre, le carnavalesque des conflits, la violence faite aux populations[7].

Dans son ouvrage La fin de la modernité juive : Histoire d'un tournant conservateur, publié en 2013, il avance que l’antisémitisme traditionnel aurait disparu en Occident pour laisser place à l’islamophobie[8]. L'hostilité contre les Juifs-Israéliens serait causée par un phénomène qualitativement différent[9].

Publications

En français

  • Les marxistes et la question juive. Histoire d’un dĂ©bat 1843-1943, prĂ©face de Pierre Vidal-Naquet, Paris, PEC-La Brèche, 1990 ; rĂ©Ă©d. Paris, KimĂ©, 1997 (trad. anglaise, allemande, italienne, espagnole, japonaise, turque)[10].
  • Les Juifs et l’Allemagne. De la « symbiose judĂ©o-allemande » Ă  la mĂ©moire d’Auschwitz, Paris, La DĂ©couverte, 1992 (trad. allemande, anglaise, japonaise, italienne, espagnole).
  • Siegfried Kracauer. ItinĂ©raire d’un intellectuel nomade, Paris, La DĂ©couverte, 1994 ; rĂ©Ă©d. 2006 (trad. espagnole).
  • Pour une critique de la barbarie moderne. Écrits sur l’histoire des Juifs et de l’antisĂ©mitisme, Lausanne, Éditions Page 2 (collection «Cahiers libres»), 1997 (trad. anglaise et allemande).
  • L’Histoire dĂ©chirĂ©e. Essai sur Auschwitz et les intellectuels, Paris, Éditions du Cerf, 1997 (trad. allemande, italienne, japonaise, espagnole, tchèque).
  • La violence nazie. Une gĂ©nĂ©alogie europĂ©enne, Paris, La Fabrique, 2002 (trad. anglaise, allemande, italienne, espagnole, nĂ©erlandaise).
  • La pensĂ©e dispersĂ©e. Figures de l’exil judĂ©o-allemand, Paris, Éditions Leo Scheer, 2004 (trad. italienne et espagnole).
  • Le passĂ©, modes d’emploi. Histoire, mĂ©moire, politique, Paris, La Fabrique, 2005 (trad. allemande, espagnole, catalane, italienne, turque).
  • Ă€ feu et Ă  sang. De la guerre civile europĂ©enne 1914-1945, Paris, Éditions Stock, 2007 ; rĂ©Ă©d. sous le titre 1914-1945. La guerre civile europĂ©enne, Paris, Hachette-Pluriel, 2009 (trad. italienne, allemande, espagnole, turc).
  • L’histoire comme champ de bataille. InterprĂ©ter les violences du XXe siècle, Paris, La DĂ©couverte, 2010 ; rĂ©Ă©d. coll. Poche, 2012.
  • Conversation avec RĂ©gis Meyran, OĂą sont passĂ©s les intellectuels ?, Paris, Textuel, 2013[11].
  • La fin de la modernitĂ© juive Histoire d'un tournant conservateur, Paris, La DĂ©couverte, 2013.
  • MĂ©lancolie de gauche : La force d’une tradition cachĂ©e (XIXe – XXIe siècle), Paris, La DĂ©couverte, , 300 p. (ISBN 978-2707190123)[12].
  • Conversation avec RĂ©gis Meyran, Les nouveaux visages du fascisme, Paris, Textuel, , 157 p. (ISBN 978-2845975712)[13].
  • La PensĂ©e dispersĂ©e. Figures de l’exil juif, Paris, Éditions Lignes, 2019, 272 p. (Nouvelle Ă©dition augmentĂ©e de l’ouvrage paru en 2004).
  • PassĂ©s singuliers. Le "Je" dans l'Ă©criture de l'histoire, MontrĂ©al, Lux Éditeur, 2020.
  • RĂ©volution : une histoire culturelle, Paris, La DĂ©couverte, 2022 (ISBN 2348069733)
Direction d’ouvrages collectifs
  • Le totalitarisme. Le XXe siècle en dĂ©bat, (Ă©d. Enzo Traverso), Paris, Seuil, 2001, 928 p. (l’introduction est parue en forme d’ouvrage en italien et en espagnol).
  • Storia della Shoah. La crisi dell’Europa, lo sterminio degli ebrei e la mĂ©moria del XX secolo, (Ă©ditĂ© en collaboration avec Marina Cattaruzza, Marcello Flores, Simon Levis Sullam), Torino, UTET, 2005-2006, 2 vol.
  • Storia della Shoah in Italia (Ă©ditĂ© en collaboration avec Marcello Flores, Simon Levis-Sullam et Marie-Anne Matard-Bonucci), Torino, UTET, 2010, 2 vol.

Traductions en anglais

  • The Marxists and the Jewish question. The history of a Debate (1843-1943), Humanities Press, New Jersey, 1994, traduit par Bernard Gibbons, (ISBN 0-391-03806-0)
  • The Jews & Germany: From the "Judeo-German Symbiosis" to the Memory of Auschwitz, U. of Nebraska Press, Lincoln, 1995, traduit par Daniel Weissbort.
  • Understanding the Nazi Genocide: Marxism after Auschwitz, Pluto Press, Londres, 1999, traduit par Peter Drucker.
  • The Origins of Nazi Violence, New Press, 2003, traduit par Janet Lloyd.
  • The End of Jewish Modernity, Pluto Press, Londres, 2016, traduit par David Fernbach.
  • Fire and Blood: The European Civil War, 1914–1945, Verso, 2016[14]
  • Left-Wing Melancholia: Marxism, History, and Memory (New Directions in Critical Theory), Columbia University Press; 2nd Revised ed., 2017, (ISBN 978-0231179423)[15] - [16].
  • The Jewish Question: History of a Marxist Debate, Brill, Leyde, 2018

Articles

Notes et références

  1. « Enzo Traverso | History Cornell Arts & Sciences », sur history.cornell.edu (consulté le )
  2. Jean Birnbaum, « Enzo Traverso, la lucidité d’un « vaincu » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (de) Ralf Hanselle, In der Ideologenhöhle, fr.de, 26 mars 2009
  4. « Adhérents du CVUH », sur blogspot.fr (consulté le ).
  5. « Enzo Traverso : « Un post-fascisme autoritaire et xénophobe » », sur Politis.fr, 20170215 20:15 (consulté le )
  6. Nidal Taibi, « Enzo Traverso : "Nos historiens restent enfermés dans leur univers" », sur www.marianne.net, (consulté le )
  7. Le Figaro littéraire du 10 mai 2007
  8. Régis Soubrouillard, « "La Revue du crieur" : le meilleur (et le pire) de Mediapart » - Marianne, 14 juin 2015.
  9. « Nous avons rencontré Enzo Traverso », (consulté le )
  10. Thierry Mesny, « Enzo Traverso, Les marxistes et la question juive : histoire d'un débat (1843-1943) », Raison présente, vol. 97, no 1,‎ , p. 185–187 (lire en ligne, consulté le )
  11. Sara Ben Larbi, « Enzo Traverso, Où sont passés les intellectuels ?. Paris, Éd. Textuel, coll. Conversations pour demain, 2013, 108 pages », Questions de communication, no 24,‎ , p. 291–294 (ISSN 1633-5961, lire en ligne, consulté le )
  12. Karine Régimbald, « Mélancolie de gauche. La force d’une tradition cachée (XIXe – XXIe siècle), d’Enzo Traverso, Paris, La Découverte, 2016, 232 p. », Politique et Sociétés, vol. 38, no 2,‎ , p. 187–188 (ISSN 1203-9438 et 1703-8480, DOI 10.7202/1062051ar, lire en ligne, consulté le )
  13. Michel-Philippe Robitaille, « Les nouveaux visages du fascisme, d’Enzo Traverso, Paris, Textuel, 2017, 160 p. », Politique et Sociétés, vol. 38, no 1,‎ , p. 193–196 (ISSN 1203-9438 et 1703-8480, DOI 10.7202/1058301ar, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) « Fire and Blood: The European Civil War by Enzo Traverso review – a history to destablise liberal complacency », sur the Guardian, (consulté le )
  15. Étienne Raduly, « Enzo Traverso, Left-Wing Melancholia. Marxism, History, and Memory », Lectures,‎ (ISSN 2116-5289, lire en ligne)
  16. (en) Mark Steven, « Enzo Traverso, Left-Wing Melancholia: Marxism, History, and Memory », Affirmations: of the modern, vol. 5, no 1,‎ , p. 181–189 (ISSN 2202-9885, lire en ligne)

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