Elatine triandra
Élatine à trois étamines
Règne | Plantae |
---|---|
Classe | Equisetopsida |
Sous-classe | Magnoliidae |
Super-ordre | Rosanae |
Ordre | Malpighiales |
Famille | Elatinaceae |
Genre | Elatine |
Elatine triandra, l’Élatine à trois étamines, est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Elatinaceae et du genre Elatine, originaire d'Eurasie mais naturalisée en Afrique et en Amérique du Nord. Il s'agit d'une très petite plante annuelle, amphibie, à petites fleurs blanches à rougeâtres, poussant dans les milieux humides voire inondés. Elle est souvent plantée en aquarium.
Description
Appareil végétatif
C'est une plante annuelle, amphibie, très petite, de 2 à 15 cm de haut, à tiges étalées-radicantes[2], richement ramifiées, térébrantes, faibles, les entre-nœuds courts. Les feuilles sont opposées ; les stipules sont caduques, triangulaires ou ovales-lancéolées, de 0,7 à 1 mm, membraneuses, l'apex aigu ; le pétiole mesure 0,5 à 3 mm ou est absent ; le limbe foliaire est ovale-oblong ou lancéolé à linéaire-lancéolé, long de 3 à 10 mm et large de 1,5 à 3 mm, submembraneux, glabre adaxialement, la base atténuée, le bord entier, l'apex obtus ; les nervures latérales ont deux ou trois paires minuscules[3].
Appareil reproducteur
Les fleurs sont axillaires, solitaires, sessiles, subsessiles ou brièvement pédicellées, le pédicelle mesurant 0,3 à 0,4 mm au stade de la fructification. Il y a deux ou trois sépales, ovales, de 0,5(–0,7) mm, coniques à la base, l'apex obtus. Les trois pétales, blancs ou rougeâtres, sont largement ovales ou elliptiques, légèrement plus longs que les sépales. Il y a trois étamines, plus courtes que les pétales. L'ovaire est globulaire comprimé, à trois lobes ; les trois styles sont dressés, libres et courts. Le fruit est une capsule globulaire comprimée, de 1 à 1,5 mm de diamètre, à trois septicides. Les graines sont oblongues, presque droites ou légèrement incurvées, d'environ 0,5 mm, finement et densément réticulées hexagonales[3]. La floraison a lieu de juin à octobre[2].
RĂ©partition
Cette espèce est originaire d'Eurasie. Plus précisément, elle est indigène en Europe du nord et de l'est, à l'ouest de la Russie, et en Extrême-Orient. Sa présence naturelle la plus occidentale est en France métropolitaine, la plus orientale au Japon. Elle est présente naturellement au sud jusqu'en Indonésie, au nord jusqu'en Norvège et en Nouvelle-Zemble. L'espèce a été introduite en Afrique et en Amérique du Nord[5]. C'est une adventice commune dans les rizières du sud et du sud-est de l'Asie, la riziculture ou le commerce des aquariums peuvent donc être responsables de son introduction[4].
Habitat et Ă©cologie
C'est une plante héliophile des assecs. Elle pousse dans les vases exondées des étangs et des mares, dans les fossés, sur substrats argileux à argilo-siliceux. Elle fait partie de la végétation pionnière des sols exondés, une association végétale nommée Nanocyperetalia flavescentis[2]. Elle se rencontre dans les bassins, les ruisseaux, les rizières, les marécages en Chine[3], jusqu'à 2 500 m d'altitude en Amérique du Nord[4].
Menaces et conservation
En France, les populations sont généralement instables et très vulnérables. Elles sont très fluctuantes d'une année sur l'autre, en fonction des niveaux hydriques (mise en assec des étangs, pluviosité ou sécheresse)[2]. L'espèce est classée « en danger » (EN) sur la Liste rouge de la flore vasculaire de France métropolitaine, et au niveau des régions, « en danger critique d'extinction » (CR) en Bourgogne, « en danger » (EN) en Alsace, Franche-Comté, Lorraine, Rhône-Alpes, et « espèce vulnérable » (VU) en Corse[6].
L'espèce est classée comme globalement « sûre » par NatureServe (2014), cependant les populations de certains états des États-Unis et provinces du Canada sont classées comme « en danger critique d'extinction », « en danger » ou « vulnérables ». Le Conseil canadien pour la conservation des espèces menacées (CCCEP 2011+) classe l'espèce comme « sensible », pour le Canada uniquement[7].
Au niveau mondial, l'espèce est largement répandue et, bien qu'elle soit peut-être en déclin dans certaines parties de son aire de répartition, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ne pense pas qu'un déclin global de la population soit susceptible d'atteindre (ou d'être proche d'atteindre) le seuil de vulnérabilité. Par conséquent, l'espèce est évaluée comme étant de « préoccupation mineure » (LC) par l'UICN[7].
Taxonomie
L'espèce est décrite en premier par Christian Schkuhr en 1791, qui la classe dans le genre Elatine sous le nom binominal Elatine triandra[1] - [5] - [6].
Liste des taxons de rang inférieur
Liste des variétés selon GBIF (23 mai 2021)[8] :
- Elatine triandra var. andina Fassett
- Elatine triandra var. haitiensis Monach.
Synonymes
Elatine triandra a pour synonymes :
- Alsinastrum callitrichoides (Nyl.) Rupr.[5]
- Alsinastrum callitrichoides Rupr., 1860[6]
- Alsinastrum triandrum (Schkuhr) Rupr., 1860[5] - [6]
- Birolia palludosa Bellardi[5]
- Crypta triandra A.Braun ex Walp.[5]
- Crypta triandra (Schkuhr) Nutt., 1818[6]
- Elatine callitrichoides (Nyl.) Kauffm., 1866[5] - [6]
- Elatine callitrichoides Rupr. ex Petrov, 1874[6]
- Elatine chilensis Naudin, 1846[6]
- Elatine gracilis H.Mason[5]
- Elatine hydropiper var. triandra (Schkuhr) Wahlenb.[5]
- Elatine microphylla Griseb.[5]
- Elatine nivalis Speg.[5]
- Elatine inaperta J.Lloyd, 1877[6]
- Elatine orientalis Makino, 1960[5] - [6]
- Elatine oryzetorum Kom.[5]
- Elatine senegalensis Perr. ex A.Chev.[5]
- Elatine tetrandra Maxim.[5]
- Elatine triandra var. callitrichoides Nyl.[5]
- Elatine triandra var. genuina Fassett[5]
- Elatine triandra var. haitiensis Monach.[5]
- Ilyphilos triandrus (Schkuhr) Lunell, 1916[5] - [6]
- Potamopitys inaperta (Lloyd) Kuntze[5]
- Potamopitys triandra (Schkuhr) Kuntze[5]
Usages
L'espèce est utilisée comme plante d'aquarium de premier plan et elle serait bénéfique pour la stabilisation des rivages[7].
Notes et références
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 23 mai 2021
- A. LOMBARD et S. FILOCHE, « Elatine triandra Schkuhr, 1791 », sur cbnbp.mnhn.fr, Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. 2006. Conservatoire botanique national du Bassin parisien, (consulté le )
- (en) « Elatine triandra Schkuhr, Bot. Handb. 1: 345. 1791 », dans Flora of China, vol. 13 (lire en ligne), p. 56
- (en) « Elatine triandra Schkuhr, Bot. Handb. 1: 345, plate 109b, fig. 2. 1789–1791 », dans Flora of North America, vol. 12 (lire en ligne)
- POWO. Plants of the World Online. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet; http://www.plantsoftheworldonline.org/, consulté le 23 mai 2021
- MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 23 mai 2021
- (en) Laura Maiz-Tome (IUCN GSP Fbu), « IUCN Red List of Threatened Species: Elatine triandra », sur www.iucnredlist.org, Liste rouge de l'UICN, (consulté le )
- GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 23 mai 2021
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Référence Catalogue of Life : Elatine triandra Schkuhr (consulté le )
- (en) Référence Flora of China : Elatine triandra (consulté le )
- (en) Référence Flora of North America : Elatine triandra (consulté le )
- (fr+en) Référence GBIF : Elatine triandra Schkuhr (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Elatine triandra Schkuhr, 1791 (TAXREF) (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Elatine triandra Schkuhr (consulté le )
- (en) Référence OEPP : Elatine triandra Schkuhr (consulté le )
- (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Elatine triandra Schkuhr (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Elatine triandra Schkuhr (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Elatine triandra Schkuhr (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Elatine triandraSchkuhr (consulté le )
- (en) Référence World Checklist of Vascular Plants (WCVP) : Elatine triandra Schkuhr (consulté le )
- (en) Référence World Flora Online (WFO) : Elatine triandra Schkuhr (consulté le )