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El Kseur

El Kseur (en kabyle: Leqser, en tifinagh: ⵍⴻⵇⵙⴻⵔ, en arabe : القصر) est une commune d'AlgĂ©rie et le chef-lieu Ă©ponyme d'une daĂŻra de la wilaya de BĂ©jaĂŻa, en Kabylie. Elle se trouve Ă  24 km au sud-ouest de BĂ©jaĂŻa, Ă  100 km Ă  l'est de Tizi Ouzou et Ă  116 km au nord-est de Bouira.

El Kseur
El Kseur
Mairie d'El Kseur
Noms
Nom arabe القصر
Nom amazigh ⵍⴻⵇⵙⴻⵔ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
RĂ©gion Kabylie
Wilaya BĂ©jaĂŻa
DaĂŻra El Kseur
(chef-lieu)
Président de l'APC
Mandat
M. Gherbi Lyes
2022-2027
Code postal 06003
Code ONS 0631
DĂ©mographie
Population 29 842 hab. (2008[1])
DensitĂ© 317 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 36° 41′ 04″ nord, 4° 51′ 08″ est
Altitude Min. 48 m
Max. 82 m
Superficie 94,06 km2
Localisation
Localisation de El Kseur
Localisation de la commune dans la wilaya de BĂ©jaĂŻa.
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El Kseur
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El Kseur
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El Kseur

    GĂ©ographie

    Situation

    Le territoire de la commune d'El Kseur est situĂ© Ă  20 km au sud ouest de la ville de BĂ©jaia, dans la vallĂ©e de la Soummam, Ă  mi-chemin entre la haute et la basse Kabylie.

    Relief

    Le relief d'El kseur est caractérisé par son aspect montagneux. En effet, la ville est située dans une vallée étroite au pied du mont Ibarissen, qui constitue le dernier massif rocheux de la chaîne du Djurdjura à l'Est avant le massif du Gouraya. Un lit de rivières important qui sépare le centre ville à la cité Berchiche l'une des plus anciennes cités de la ville.

    Hydrographie

    Le rĂ©seau hydrographique renferme un grand bassin versant Ă  savoir le bassin de l’Oued-Soummam. La ville d'El kseur est alimentĂ© en eau par le barrage de Tichy-haf situĂ© dans la localitĂ© de Bouhamza. Le barrage est alimentĂ© par les eaux de pluie et de fonte du manteau nival du Djurdjura. Il est dotĂ© d’une capacitĂ© de stockage de 150 millions de m3 et il alimente la wilaya de BĂ©jaĂŻa Ă  raison de 20 000 m3/jour.

    Climat

    La ville d' El Kseur bĂ©nĂ©ficie d'un climat tempĂ©rĂ© et humide avec un hiver doux caractĂ©ristique des zones mĂ©diterranĂ©ennes et une pluviomĂ©trie importante, comme toutes les villes de la moitiĂ© Est du littoral algĂ©rien. En raison des massifs montagneux qui entourent la ville, il neige chaque annĂ©e en hiver entre dĂ©cembre et fĂ©vrier pour les hautes altitudes de plus 600 m.

    Données climatiques à El Kseur.
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 7,7 7,6 8,5 10,1 13,1 16,6 19,3 20,2 18,5 15 11,2 8,4 12,9
    Température moyenne (°C) 12,1 12,3 13,1 14,7 17,6 21 24 24,8 23,2 19,7 15,8 12,7 17,6
    Température maximale moyenne (°C) 16,4 16,8 17,7 19,3 22 25,3 28,7 29,3 27,8 24,3 20,3 16,9 22,1
    Précipitations (mm) 99,7 85,9 100,4 70,7 41,2 16,2 5,8 13 40,4 89,5 99,7 135 767,5
    Source : Hong Kong Observatory, statistiques de 1968 à 1990 ; relevés de la station météorologique de Béjaïa[2].

    Transports

    La commune est traversée par la ligne de chemin de fer qui relie Béjaïa à Alger et dessert la gare d’El Kseur-Oued Amizour, située sur le territoire de la commune[3].

    Le réseau de transport routier de la commune comprend essentiellement deux routes nationales : la route nationale 12 (dite route de la Kabylie) qui relie les deux métropoles régionales de Béjaïa et Tizi Ouzou et la route nationale 26 qui relie Béjaia à Alger par M'Chedallah, dans la wilaya de Bouira. À un niveau plus local, la commune est traversée par les chemins de wilaya 21 et 34[4].

    Enfin, El Kseur est située à vingt kilomètres au sud-est de l'aéroport de Béjaïa - Soummam - Abane Ramdane.

    Lieux-dits, quartiers et hameaux

    Outre son chef-lieu, El Kseur-ville, la commune est composée des localités suivantes[5] : Akham l'ghars, Ait Abdallah, Ait Sidi Ahmed, Ait Smaïl, Ait Youcef, Aguemoune, Aourir Mehren, Bethlou, Berchiche, Bezi, Bouhamed, Bounour, Bouzoulem, Bounedjamène, Domaine Messaoud, Domaine Ouarirou, Domaine Salhi, Taourirt Saïd Arab, Ibouhatmène, Imekhlef, Ibarissène, Imdounène, Tercha, Tidhiste, Tidekanine, Slim, Ihadaden, M'Larbaa, Tighilt Ougueni, Melariaze, Tala N'Sabone, Laazib, Tissiliouine, Tizi Ougdèle, Tizi Ouzemmour, Melaghaze.

    Urbanisme

    Une vue du quartier de Berchiche, ville d'El-Kseur.

    La construction, depuis les annĂ©es 1980, de plusieurs lotissements a fait d'El Kseur un pĂ´le d'attraction dĂ©mographique, et la ville compte actuellement 20 000 habitants environ. Berchiche, est le quartier le plus bourgeois au nord de la ville, abrite plusieurs lotissements pavillons neufs et trois citĂ©s universitaires Berchiche 1 capacitĂ© de 2500 lits, Berchiche 2 capacitĂ© de 3000 lits, Berchiche 3 capacitĂ© de 2500 lits et la rĂ©alisation d'une future facultĂ© des sciences Ă©conomiques SEGC capacitĂ© pĂ©dagogiques de 14 000 places dans les hauteurs de la citĂ©.

    Toponymie

    À la base, les autochtones appelaient la ville d'El Kseur Iɣil Mɛebed (en Berbère). Par contre, le nom d'El Kseur est issu de l'arabe qasar, en arabe algérien qsar, pluriel qsur, signifiant « palais » ou « village fortifié », berbérisé en Leqser ; la commune tire son nom d'un palais de justice qui a donné sa célébrité à la ville. Une autre hypothèse, plus vraisemblable, donne pour origine du nom la citadelle (qasr) érigée en 1327 lors du siège de Bgayet par les Zianides. Ibn Khaldun en parle d'ailleurs dans son ouvrage "Histoire des berbères"[6].

    Histoire

    PĂ©riode romaine

    Ruines romaines de Tubusuptu, Tiklat, El Kseur.

    Sur le territoire d'El Kseur, Ă  km au lieu-dit de Tiklat, se trouvent les ruines romaines de l'antique Tubusuctu (ou Tubusuptu). Cette colonie romaine Ă©tait destinĂ©e aux vĂ©tĂ©rans de la VII lĂ©gion d'Auguste. Elle fut fondĂ©e en 27 av. J.-C. Actuellement, il reste de nombreux vestiges, notamment les Grands Thermes, très bien conservĂ©es, les citernes qui pouvaient contenir jusqu'Ă  15 000 m3 d'eau et des mosaĂŻques en très bon Ă©tat mais qui ne sont toujours pas conservĂ©es dans un musĂ©e[7].

    Période de la colonisation française

    Durant la colonisation, El Kseur fut en 1872 un centre de peuplement européen. De nombreux Alsaciens et Lorrains s'y installèrent, surtout après la défaite française de 1870 face à la Prusse. Ce sont près de 470 colons qui s'installèrent à El Kseur qui prit le nom de Bitche. Ce nom ne restera pas longtemps puisque El Kseur ou Ighil Maabed reprendront le dessus. Aujourd'hui encore le quartier colonial est bien présent, il se trouve sur la route nationale, près de la mairie notamment.

    Guerre d'Algérie

    Pendant la guerre d'Algérie, El Kseur a été parmi les premières régions en Kabylie à rallier le FLN dès 1954, un groupe de militants du FLN de la région ont rejoint le maquis; c'est ce qu'on appela «le groupe d'El Kseur» de la Wilaya III au sein duquel, il y avait Salhi Hocine, Tahar Amirouchen, Khatri Madjid, Arezki Oukmamou et son frère Hocine, Mokrane Harani, Kamel Chikhi, Larbi Touati et tant d'autres. Ils deviendront tous, des officiers importants au sein de l'ALN[8]. El Kseur a été le théâtre de plusieurs batailles opposant l'armée coloniale aux maquisards de la wilaya III. Face à la menace d'attaques répétitives des maquisards algériens, l'armée française mit en place des zones interdites afin de couper les maquisards de la population et ainsi de les priver de soutien logistique et d’approvisionnement . Ces zones militaires ont été mis en place en 1955, dans la région des Aurès d'abord puis étendues en Kabylie, et dans le reste de l'Algérie.

    Des camps de regroupement de populations, chassĂ©s de leurs villages, ont Ă©tĂ© construits pour contrĂ´ler le mouvement de ces populations. Ă€ El Kseur, dans un premier temps, les montagnards chassĂ©s de leur villages, souvent dans la violence[9], ont dĂ» s'Ă©tablir près de la rivière dans des campements de fortune fabriquĂ©s par leur soin. C'est en 1959 et en 1960, dans le cadre de la rĂ©alisation du Plan de Constantine que des maisons en dur ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es. Elles ont surtout Ă©tĂ© faites Ă  Berchiche, c'est-Ă -dire loin de colons europĂ©ens. Ces camps de regroupement[10] Ă©taient pour certains effroyables. L'ancien premier ministre français sous la prĂ©sidence de Mitterrand, Michel Rocard , alors inspecteur dans l'administration centrale chargĂ© de faire le suivi de ces camps les prĂ©sentaient en 1958 comme des camps de concentration de mort lente. En effet, dans celui d'Ighzer Amokrane, dans la vallĂ©e de la Soummam, près de 1 000 personnes Ă©taient entassĂ©es dans des conditions sanitaires dĂ©plorables, la mortalitĂ© infantile Ă©tait très Ă©levĂ©e et les morts par la faim se comptaient par centaines chaque mois.

    Foyer du scoutisme algérien

    El-Kseur abrite le groupe scout Salhi Hocine, l’un des plus anciens d’Algérie et certainement l’un des rares à être resté en activité permanente depuis sa création en 1943, par Abdelhamid Benzine (27 avril 1926 - 6 mars 2003). Parmi ses jeunes fondateurs figurait Sfaya Saïd, le tout premier « commissaire local ». À l’époque, le groupe s’appelait Thabet, « persévérance », nom qui paraît aujourd'hui prémonitoire au regard de sa longévité. C'est dans les années 1970 que cette dénomination fut remplacée par le nom d’un des membres du groupe, devenu à trente ans l'un des plus jeunes chahids (« martyrs ») d’El-Kseur.

    Né le 14 juin 1928 à el kseur originaire Aït Oussalah Arch abrares douar I3MRANEN, Salhi Hocine fait très tôt ses premiers pas dans le militantisme révolutionnaire à Khemis-Miliana, en compagnie de son camarade de classe Si M'Hamed Bougara (autre futur chahid). En 1944, à son retour dans son village d'El-Kseur, il s’assigne pour tâche le renforcement de la structure du mouvement des Scouts musulmans algériens, auquel sa contribution fait connaître un essor considérable. Sa conduite et son dévouement en font très vite l’élément moteur de cette organisation, qui représente pour lui le cadre d'expression idéal de ses convictions patriotiques. Il tombe au champ d’honneur le 5 mai 1958.

    Plateforme d'El Kseur (11 juin 2001)

    Le , pendant les Ă©vĂ©nements du Printemps noir, des reprĂ©sentants de sept wilayas (Tizi Ouzou, BĂ©jaĂŻa, Bouira, Boumerdès, SĂ©tif, Bordj Bouareridj et Alger) et des universitĂ©s d'Alger se rĂ©unissent Ă  la maison de jeunes Mouloud Feraoun d'El Kseur oĂą ils rĂ©digent une plateforme commune. ComposĂ©e de quinze revendications, elle devient, sous le nom de « plateforme d'El Kseur Â» parfois rĂ©sumĂ© en "la plateforme", la base du mouvement citoyen des Aarchs[11].

    DĂ©mographie

    En 2008, la commune comptait 29 842 habitants. L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1980. La ville d'El Kseur est la cinquième ville de la wilaya de BĂ©jaĂŻa après les villes de BĂ©jaĂŻa, Akbou, Amizour et Kherrata. La ville est aussi une agglomĂ©ration urbaine importante de Kabylie.

    Administration et politique

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2012 2017 Mustapha Aberkane
    2017 en cours Ali Gherbi independant
    Les données manquantes sont à compléter.

    Économie

    PĂ´le Ă©conomique

    SituĂ©e Ă  proximitĂ© du chef-lieu de wilaya et du port de BĂ©jaĂŻa, El Kseur est le deuxième pĂ´le Ă©conomique le plus important de la wilaya de BĂ©jaĂŻa par la densitĂ© de son tissu industriel. Sa position gĂ©ographique qui en fait un carrefour de nombreuses voies de communication. Étant la ville la plus importante dans un rayon rĂ©gional, elle est devenue naturellement le centre logistique et commercial de la rĂ©gion de la Kabylie. Ces dernières annĂ©es s'y est dĂ©veloppĂ© un tissu industriel de 40 entreprises rĂ©unies dans une zone industrielle qui s’étend sur près de 150 ha, parmi lesquelles on compte :

    • Cojek Cevital, spĂ©cialisĂ©e dans la fabrication des conserves et des jus.
    • Toudja, spĂ©cialisĂ©e dans la fabrication des jus et des nectars.

    Sport

    El Kseur est une ville de sport qui possède une culture sportive solide, véritable pôle de développement du judo avec le club JSEK, qui forme et mène au plus haut niveau de jeunes judokas.Il est reconnu depuis plusieurs années comme un grand club de formation des talents à l'échelle nationale, tant par son nombre de licenciés et par ses résultats. Le volley-ball qui est le sport roi de la région de Béjaia. Le club « historique » de la ville est l'OEK crée en 1972, qui a très longtemps fait partie de l'élite du championnat d’Algérie de volley-ball. Un El Kseurois sur trois pratique une activité sportive de compétition ou de loisir notamment les randonnées.  

    Culture

    El-kseur a toujours été un centre culturel de premier plan. Ainsi, on fête le Yennayer, célébrant le premier jour de l'an berbère héritée des temps anciens.

    La scène culturelle est animée par son centre culturel et ses associations comme : L 'association touristique et culturelle TIKLAT, l'association 4e art lemri association scientifique lefnar. association tunnel vert. Association culturelle d'art théâtral (Ithran). Le groupe scout salhi hocine qui a toujours anime les grands événements culturels.

    Patrimoine

    Le patrimoine archéologique d'El Kseur comprend[12] :

    • le site antique de Tubusuptu (Tiklat) ;
    • la citadelle mĂ©diĂ©vale des Zianides, Timzizdekt, aujourd'hui dĂ©nommĂ©e Lassouar par les habitants.

    Personnalités

    Notes et références

    1. « Wilaya de Béjaïa : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
    2. (en) « Climatological Information for Bejaia, Algeria », sur www.hko.gov.hk (consulté le ).
    3. (en) « Gare d’El Kseur-Oued Amizour: Algeria », .
    4. « El Kseur : fiche technique », sur le site officiel de la commune.
    5. « Décret no 84-365 du fixant la composition, la consistance et les limites territoriales des communes », Journal officiel de la République algérienne démocratique et populaire, no 67,‎ , p. 1483 (lire en ligne).
    6. Foudil Cheriguen, Toponymie algérienne des lieux habités (les noms composés), Alger, Épigraphe, , p. 98.
    7. Jean-Pierre Laporte a Ă©crit deux articles sur les ruines romaines de Tiklat, Les Grands Thermes de Tubusuptu, 1988
    8. http://www.lexpressiondz.com/actualite/204065-madjid-khatri-le-baroudeur.html
    9. Le témoignage d'un rescapé nous dit que son père fut abattu à bout portant par l'armée française. Il refusait de quitter sa maison, dans le hameau de Bouhamed, et fut tué pour l'exemple.
    10. Un mémoire de GHANEM Zoubir traite de ce sujet, Les déplacés de la guerre d'Algérie dans la vallée de la Soummam de 1955 à 1961, Paris, 2009
    11. Miloud Zaater, L'Algérie de la guerre à la guerre (1962-2003), Paris, L'Harmattan, , 212 p. (ISBN 2-7475-5601-8, lire en ligne), p. 172.
    12. Liste des sites et monuments classés de la wilaya de Béjaïa sur le site du ministère de la Culture.
    13. SĂ©minaire sur le lieutenant Tahar Amirouchen sur depechedekabylie.com
    14. « Séminaire sur le chahid Salhi Hocine », La Dépêche de Kabylie,‎ (lire en ligne, consulté le )

    Voir aussi

    Liens externes

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