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Eduardo Dhelomme

Eduardo Dhelomme (né en 1922 au Brésil dans la région de São Paulo et mort en 2006 à Cabo Frio) est un peintre et sculpteur franco-brésilien.

Eduardo Dhelomme
Naissance
Décès
Nationalité
Franco-brésilienne
Activité
Mouvement
Œuvres principales
  • Metamorfose (1964)
  • Desenhos e Esculturas (1963)
  • Semis-Oca (2001)
  • Tog booo (2003)
  • Paixango (2005)

Biographie

Né en 1922 près de Sao Paulo au Brésil de parents français, Eduardo Dhelomme est élevé pendant trois ans par sa mère de lait brésilienne, noire. En 1925, il part pour l'Europe, à Lisbonne puis dans la région de Bordeaux. Il peint dès l'âge de douze ans, des paysages et scènes à la Hume, près du bassin d'Arcachon.

Entre 1936 et 1939, il suit l'école d'aviation de Rochefort où il est reçu 4e.

En 1939, la guerre est déclarée et il part comme volontaire. Après la défaite française de 1940, il est envoyé à Port-Vendres pour embarquer vers l'Afrique.

Il est finalement démobilisé en 1942 et retourne à Arcachon, où il épouse Micheline en 1941 avec qui il a sa première fille. Pour se soustraire au service du travail obligatoire, il prend le maquis et participe activement à la Résistance en trouvant des terrains d'atterrissage pour les avions alliés. Vivant en clandestinité, il est alors séparé de sa famille.

En 1947, il se rend à Paris pour travailler et rencontre Suzanne avec qui il se marie. Ils partageront vingt ans de vie et auront quatre enfants ensemble.

Au début des années 1950, il se remet peu à peu à peindre et à sculpter.

Il profite de la vie culturelle parisienne. En 1958, un ami l'introduit dans le cercle des surréalistes. Il côtoie André Breton, Max Ernst, Marcel Duchamp entre autres dans le quartier latin et fréquente en 1959-60 Man Ray et Max Ernst. Il partage un atelier avec un artiste japonais à Paris.

Il commence à exposer à Paris. Lors de son exposition au Salon des surindépendants au Musée d’Art Moderne de Paris, il est repéré par un ambassadeur brésilien et part au Brésil pour participer à la biennale de São Paulo en 1963.

De retour dans son pays natal, sa famille le rejoint, il y reprend un emploi classique. De 1964 à 1967, il dessine des plans de vols pour Air France. En 1967, sa femme décide de revenir en France avec une de leurs filles. C'est la fin de leur union. En 1969, son dernier fils, Joël, rentre aussi. Eduardo profite de ce passage de 6 mois en France pour obtenir son brevet de pilotage.

Il s'installe dans un village de pêcheurs près de Cabo Frio et y rencontre sa muse, Sylvia, avec qui il partage sa peinture et ses sculptures pendant quatre ans. Repéré lors de petites expositions par un marchand français, il délaisse sa cabane et Sylvia pour Sao Paulo. Dans les années 1970, il expose son travail et reçoit en 1975, l'éloge de critiques d'arts tels que Jacob Klintowitz et Antonio Bento.

1975 : l'artiste rencontre sa troisième femme. Il interrompt sa carrière pourtant en plein essor pour fonder une nouvelle famille. Ils ont deux enfants ensemble, mais leur relation tumultueuse le pousse à quitter Sao Paulo au début des années 1980.

De 1982 à 1989, il passe sept ans reclus à Chapuim près de Nova Friburgo, dans la région de Rio. En 1989, de sa rencontre avec sa quatrième femme naît son huitième enfant, Michel. À cette époque, il peint beaucoup mais s'adapte à la demande du marché. Ce n'est qu'en 2001, de retour de maladie, qu'il laisse exploser son propre style. Seul, il peint plus que jamais. C'est sa période « forma e color ».

Début 2006, il meurt d’un cancer généralisé.

Sculpteur : 1962-1965


Exposé au musée d’Art Moderne de Paris en 1962, il a ensuite participé à la 7ème biennale de Sao Paulo en 1963. A l’époque, c’est en tant que sculpteur qu’il est reconnu. Le chêne puis le bois exotique est la seule matière lui permettant de créer et de façonner une orme nouvelle et irréelle, travaillée en ronde bosse. Il crée et façonne des formes nouvelles, élancées, évidées, biomorphes; et fréquente Etienne Hajdu. Il part alors pour le Brésil. Son travail va évoluer. Couleurs et matières vont prendre un caractère nouveau.

Peintre gestuel, puis abstrait : 1966-1976

Peintre réaliste affirmé, ce n’est qu’à la fin des années 1960 qu'Eduardo Dhelomme est reconnu pour sa peinture gestuelle. Dans la lignée de Tobey, Pollock et Mathieu, il exprime à cette époque et grâce à un geste fort et à des couleurs tranchantes son non-conformisme.

Entre 1970 et 1975, il réapparaît avec un style plus ferme. Il s’est épanoui. Il se crée un monde nouveau, surréaliste et laisse libre cours à ses visions subconscientes. Les ombres propres et portées, les objets insolites, oniriques et toutes sortes de déformations visuelles animent ses toiles. Il expose alors dans des galeries de Rio et ses sculptures entrent au Musée d’Art Contemporain de Rio jusqu’en 1982.

Son élan est arrêté par son troisième mariage qui l’écarte durablement des pinceaux.

Ci-contre un article de la revue Última Hora, Section Art rédigé par Antonio Bento, Rio de Janeiro,15 mai 1969. “Brasileiros da escola de Paris: Cicero dias, Eduardo Dhelomme e Antonio Bandeira”.

"Les brésiliens de l’école de Paris. Rio expose ce mois-ci trois artistes brésiliens de l’école de Paris. Cicero Dias à la “petite galerie”, Eduardo à la “galerie IBEU” et Antônio Bandeira à la “galerie Bonino”. Les 3 peintres s’incorporent dans un internationalisme qui porte la marque de la capitale française.

Focus sur Eduardo Dhelomme

L’éducation artistique de ce peintre s’est déroulée en France durant de longues années. Il est passé d’une abstraction informelle à une peinture calligraphique dont Mathieu et Pollock furent les prédécesseurs. Mais, ce qui le distingue particulièrement de l’art brésilien, c’est la prédominance de sa thématique musicale. Sa peinture gestuelle est moins gratuite que celle de ses maîtres. Dhelomme fonctionne en conséquence et donne à ses tableaux une structure similaire à celle d’une composition musicale. Il crée une série de symphonies Scherzos et Rythmes. Ses premiers « sinfonia in blue » et « Pastoral » sont des œuvres exécutées autant dans le chromatisme que dans le déliement des formes et dessins rythmiques. Les scherzos aussi me paraissent très bien élaborés puisque la vivacité rythmique de ces travaux offrent une similitude avec les partitions musicales de ce genre."

Puis un autre article paru dans "Folha da tarde", Eduardo Dhelomme na Aliança Francesa, 27 Septembre 1973. Eduardo Dhelomme expose à l’Alliance Française.

"Cet artiste brésilien, de formation artistique française, où il a habité plus de trente ans et a fréquenté les plus grands surréalistes de Paris comme Max Ernst, Marcel Duchamp, Hans Arp entre autres, est revenu au Brésil en 1963. À la suite d'une série de problèmes personnels, il s’est réfugié près de Cabo Frio (région de Rio de Janeiro) où il s’est consacré entièrement à son oeuvre et a inventé sa nouvelle forme d’expression. « Dans ses oeuvres antérieures, il y avait une série d’influences d’autres artistes français, mais maintenant il est Eduardo Dhelomme lui-même et je crois qu’il a créé une nouvelle école de peinture. Elle est composée d’un peu de surréalisme, d’hyperréalisme, de gestuelle et des formes abstraites qui nous rappellent aussi ses sculptures (puisque Dhelomme est aussi sculpteur). Actuellement, peu d’artistes sont de véritables techniciens, mais Dhelomme fait partie de cette minorité. "

Peintre abstrait lyrique : 2001-2005

Il faut attendre les années 2000 pour qu’émerge son propre style : une peinture abstraite lyrique, haute en couleur, issue en partie du surréalisme. L’artiste refuse les contraintes et les formats de ses premières toiles (95x75 cm) quadruple en quatre ans : ses dernières productions atteignent 230 sur 130 cm.

Voltare - Eduardo Dhelomme | 2005 - 230 x 130 cm

Dans les dernières toiles de cette collection, la maturité de son travail et son expérience se conjuguent à une force juvénile étonnante. À travers modes et années, il a su amplifier la profondeur et la force qu’il donne à sa peinture.

« Surgissant de l’inconscient, naît un monde magique fait d’éléments irréels, disposés dans un univers fantastique et surnaturel. Dès la conception, les formes et couleurs sont créées librement, sans contrôle de la raison, obtenues grâce à l’intuition et fruit d’un pur automatisme psychique. Après la conception, commence une aventure consciente : la réalisation, qui est une succession de choix, pour la plupart réfléchis. Les formes se transforment, s’agrandissent, se rejoignent, s’éloignent, se modifient, créent contrastes et harmonies. Tout devient plus raisonné, rationnel. Les recours techniques utilisés tels que la perspective, le clair/obscur amènent des détails plus conscients, rationnels mêlés à des idées abstraites. Je veux donner ici une explication des principes qui m’ont guidés dans ces dernières années de réalisation de mon travail, après une longue période de recherche artistique et de méditation. » Eduardo Dhelomme 2005

  • "Un autre regART", novembre 2005 - Janvier 2006 Paris - Galerie de l'IESA "1ère Station". Exposition collective de 7 peintres brésiliens confirmés et de 7 jeunes peintres français[1] - [2] - [3].
  • « Nouveau souffle brésilien : Eduardo Dhelomme s'expose», octobre 2005, Paris - Exposition individuelle de 15 acryliques sur toile inédites peintes entre 2001 et 2005[4].
  • « Eduardo Dhelomme: 80 ans, Production actuelle», 30 mai 2002. Buzios - Exposition individuelle
  • « Seleção de Obras do Acervo » Avril 1976. Galerie de l'Institut Brésilien IBEU (États-Unis, Brésil) - exposition collective
  • « Dhelomme » 1975 - Galerie de la Maison de France de São Paulo - exposition individuelle
  • « Phase surréaliste » Juin 1972 - Galerie de la maison de France de São Paulo - exposition collective : Eduardo Dhelomme, Bal Moura, Marcia Demange, Isidoro Vasconceles.
  • « Dhelomme » Mai 1969 Galerie de la Maison de France de Rio de Janeiro : exposition individuelle organisée par l'association culturelle franco-brésilienne et Air France.
  • « Eduardo Dhelomme e Tetsuro Arakawa » août 1968 Galerie de l'Institut Brésilien IBEU exposition de deux artistes
  • « Arte Brasileira em coleções Norte-Americanas » Novembre 1966 Galerie de l'Institut Brésilien IBEU exposition collective
  • Salon National des Beaux Arts de Rio de Janeiro, exposition collective, 1964
  • Sculpture Metamorfose 1964, Musée d'Art Moderne de Rio de Janeiro exposition collective
  • « Desenhos e Esculturas » Juillet 1963 Galerie de la maison de France de São Paulo – exposition collective
  • « O Rosto e a Obra » Septembre Galerie de la maison de France de São Paulo - exposition collective
  • VIIe Biennale de São Paulo exposition collective
  • « Salon des sur-indépendants », 1962 Musée d'Art Moderne de Paris
  • Premier prix de peinture, Bordeaux 1935

Critiques

  • Flavio de Aquino, Expo IBEU Copacabana 1968, Convite
  • Rosita Thomas Lopes - Globo 24/08/68 « Aérea e imaterial como são os sentimentos »
  • Pedrosa, Vera. O correio da Manaha 22/08/68 DHELOMME e Arakawa
  • Bento, Antonio. Eduardo Dhelomme Última Hora, Rio de Janeiro, 15 maio. 1969 « Brasileiros da escola de Paris: Cícero Dias, Eduardo Dhelomme e Antonio Bandeira »
  • Klintowitz, Jacob, « Dhelomme expõe, são paisagens inspiradas em suas lembranças ». Jornal Estado de São Paulo, São Paulo, 24/12/75. « Dhelomme pinta o fantástico com a tradição » 19/12/75 Jornal da tarde.
  • Lancellotti, Silvio. Retorno Feliz. Revista Veja. Rio de Janeiro: Editora Abril, 17/12/1975.
  • Walmir Ayala, Jornal do Brasil 1968. Arte na semana, caderno b “un novo pintor japones
  • Galeria Giro Vai Ter
  • Bomfim, Claudia 1969 « A esfuziante pintura de Eduardo Dhelomme” IBEU 1972
  • Jornal da tarde 27/09/72 « Quatro artistas esperam sua visita »
  • 27/09/1973 Folha da tarde, « Eduardo Dhelomme na Aliança Francesa »
  • Consta no dicionário de Arte Contemporânea Brasileira, de Brasileira - 1969
  • Jorge Pontual – Editora Civilização
  • Sócio remido do MAM, Rio de Janeiro

Notes et références

Liens externes

  • Ressource relative aux beaux-arts :
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