Dixtuor
En musique, un dixtuor, après le nonette, désigne :
- un ensemble de dix chanteurs ou instrumentistes,
- une Ă©criture musicale Ă dix parties solistes, avec ou sans accompagnement,
- une œuvre de musique de chambre pour dix musiciens de genre et de forme très variés.
Origine du terme français
La paternité du terme « dixtuor » revient au compositeur Ange Flégier[1] - [2], qui l'utilise pour la première fois pour son Dixtuor, créé aux Concerts-Rouge en 1898[3] et publié vers 1899[4].
Ensemble musical
Mozart, dans ses divertissements ou ses sérénades utilise parfois l'écriture pour dixtuor comme dans son Divertimento no 4, en si♠majeur, K. 186, pour 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 cor anglais, 2 cors et 2 bassons[5].
Quand l'ensemble est formé de cinq fois deux mêmes instruments, le dixtuor est souvent appelé « double quintette ». La Suite persane (1909) d'André Caplet par exemple, basée sur des thèmes orientaux originaux, est écrite pour un « double quintette à vent », soit 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 cors et 2 bassons[6]. La cinquième Petite symphonie de Darius Milhaud est dédiée à la même formation, mais la quatrième est un « dixtuor (ou double quintette) à cordes » pour 4 violons, 2 altos, 2 violoncelles et 2 contrebasses, parfois jouée par un orchestre à cordes.
En 1906, Georges Enesco compose un Dixtuor Ă vent[7].
L'Hymne (1920) d'Arthur Honegger est un dixtuor Ă cordes[7].
Jean Françaix a composé une pièce appelée Dixtuor, pour quintette à cordes et quintette à vent (1987).
Le dixtuor peut aussi se faire accompagnateur
- d'un de ses musiciens :
- Lied et Scherzo pour double quintette Ă vent dont un cor principal de Florent Schmitt[8],
- d'une autre formation ou d'un soliste extérieur :
- la Messe pour chœur mixte et double quintette à vent de Stravinsky (1er quintette : 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 bassons ; 2e quintette : 2 trompettes et 3 trombones)[9],
- le Concerto pour violoncelle et instruments à vent (dixtuor à vent composé de 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 1 cor et 1 trompette) de Jacques Ibert[10],
- la Petite Valse européenne, pour tuba et double quintette à vent de Jean Françaix[11],
- le concerto Kaleidophone, pour violon et double quintette Ă vent de Patrice Sciortino[12].
Notes et références
- « Larousse mensuel illustré : revue encyclopédique universelle / publiée sous la direction de Claude Augé », sur Gallica, (consulté le )
- « La Vedette : politique, sociale et littéraire... », sur Gallica, (consulté le )
- Œuvres musicales de Ange Flégier de 1866 à 1915 (lire en ligne), p. 5
- Ange Flégier (1846-1927), Dixtuors. Basson, cor, clarinette, flûte, hautbois, quintettes à cordes (lire en ligne)
- « Divertimento in B-flat major, K.186/159b (Mozart, Wolfgang Amadeus) - IMSLP », sur imslp.org (consulté le )
- « Suite persane pour deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux cors et deux bassons (André Caplet) », sur Bru Zane Media Base (consulté le )
- Montalembert et Abromont 2010, p. 203.
- Florent Schmitt (1870-1958), Lied et scherzo. Op. 54, (lire en ligne)
- « Messe, Igor Stravinsky », sur brahms.ircam.fr (consulté le )
- Winther 2004, p. 363.
- « Petite valse européenne », sur www.jeanfrancaix.com (consulté le )
- Patrice Sciortino, Kaleidophone, (lire en ligne)
Bibliographie
- Rodney Winther, An Annotated Guide to Wind Chamber Music : For Six to Eighteen Players, Miami, Warner Bros Publications, coll. « Donald Hunsberger Wind Library », (ISBN 0-7579-2401-8).
- Eugène de Montalembert et Claude Abromont, Guide des genres de la musique occidentale, Paris, Fayard / Lemoine, , 1309 p. (ISBN 978-2-213-63450-0).