Dispositif de concentration de poisson
Un dispositif de concentration de poisson (DCP) est un systĂšme flottant, naturel ou construit par l'homme, qui concentre en certains points des ocĂ©ans la faune pĂ©lagique superficielle (les rĂ©cifs artificiels ne sont donc pas classĂ©s comme DCP). Il permet d'amĂ©liorer la pĂȘche en crĂ©ant un Ă©cosystĂšme temporaire artificiel . Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1981 Ă HawaĂŻ.
Il existe des dispositifs ancrés et d'autres dérivants.
Fonctionnement
Les dispositifs construits les plus Ă©lĂ©mentaires sont constituĂ©s d'un mouillage (corps mort, ligne de quelques dizaines Ă plusieurs centaines de mĂštres et flotteur). Ces DCP sont mouillĂ©s au-delĂ de la bande cĂŽtiĂšre ; assez rapidement (surtout dans les zones tropicales) la partie supĂ©rieure de la ligne et le flotteur sont colonisĂ©s par des algues ou des alevins, qui sont Ă l'origine de l'apparition d'un Ă©cosystĂšme complet autour duquel il est possible de venir rĂ©guliĂšrement pĂȘcher les espĂšces propres Ă la consommation humaine.
Les DCP sont couramment utilisĂ©s aux Antilles, dans le Pacifique sud et en Asie et dans lâocĂ©an indien ; des essais ont Ă©tĂ© conduits en MĂ©diterranĂ©e (Corse, notamment).
Impact sur la faune marine
La pĂȘche industrielle du thon utilise de tels dispositifs dĂ©rivants qui lui permettent la capture de 50 % de ses quotas annuels. Les DCP mettent en danger la pĂ©rennitĂ© des populations de thons, car ils attirent beaucoup de juvĂ©niles, de jeunes thons qui n'ont pas encore pu se reproduire[1]. Les prises annexes d'espĂšces parfois protĂ©gĂ©es telles que tortues, sĂ©laciens et mammifĂšres marins ont poussĂ© Greenpeace Ă en demander l'interdiction dĂšs 2011[2]. Ces autres animaux pris par les pĂȘcheurs sont souvent rejetĂ©s Ă la mer, mais ne survivent pas nĂ©cessairement Ă leur remise Ă l'eau[1].
Les Ă©paves dĂ©rivantes, telles que les bois rejetĂ©s en mer par les fleuves, sont un exemple de ces dispositifs naturels bien connus de la pĂȘche artisanale. Il existe « des dizaines de milliers de DCP » construits Ă la dĂ©rive, selon l'ancien chercheur de l'Institut de recherche pour le dĂ©veloppement, Alain Fonteneau, ce qui crĂ©e un problĂšme de pollution[1].
Ces systĂšmes dĂ©rivants sâĂ©chouent naturellement sur les cĂŽtes et des ong comme Oceanika aux seychelles[3] mettent en Ćuvre des moyens et des hommes pour les ramasser afin de protĂ©ger le corail et les plages .
Aucune étude scientifique n'a été menée pour évaluer la proportion de simple concentration de biomasse préexistante et celle de l'augmentation réelle de la biomasse.
Notes et références
- France 2, « Cash Investigation - PĂȘche industrielle : gros poissons en eaux troubles », sur france.tv, (consultĂ© le )
- Greenpeace Canada, « Greenpeace dĂ©voile une vidĂ©o choc sur les pratiques destructrices de la pĂȘche au thon », sur Greenpeace, (consultĂ© le ) : « Greenpeace fait campagne au niveau international pour faire interdire toute pĂȘche dans la rĂ©gion des Pacific Commons et faire interdire l'utilisation de DCP dans lâOuest et le Centre du Pacifique lors de la rĂ©union de la WCPFO. »
- (en) « oceanika ONG », sur www.oceanika.ong (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) DCP aux Maldives
- (en) Les DCP peuvent ils mettre en danger les thons tropicaux ?
- (en) DCP Ă Hawaii, USA
- (en) DCP du New South Wales, Australie
- (en) DCP dans les Ăźles du Commonwealth (Northern Mariana Islands), USA
- (en) V. Bhavani, Fish Aggregating Devices Information Sources, FAO, 2004, Rome
- PĂȘches thoniĂšres et DCP (Tahiti DCP 2011)