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David Brolliet

David Brolliet, né le à Genève, en Suisse, est un collectionneur suisse d’art contemporain.

David Brolliet
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Biographie

Né dans une famille protestante arrivée en Suisse à la révocation de l’Édit de Nantes, David H. Brolliet est le fils de Michèle Clerc de Blonay et de Jean Brolliet, propriétaire de Brolliet et Cie, une entreprise familiale de gestion de fortune et de gestion immobilière fondée en 1903.

Après avoir obtenu son baccalaurĂ©at en France, il part aux États-Unis en 1980 pour poursuivre ses Ă©tudes. Il suit un double cursus en sciences politiques et commerce international Ă  l’American University et Ă  l’universitĂ© de Georgetown Ă  Washington DC d’oĂą il sort diplĂ´mĂ© d’un Bachelor en IntĂ©gration europĂ©enne. Lors de son sĂ©jour aux États-Unis, il fera plusieurs rencontres marquantes dans les milieux diplomatiques et gouvernementaux, notamment celle de Jacques de Larosière de Champfeu, ancien directeur gĂ©nĂ©ral du FMI. Il rencontrera Ă©galement le cĂ©lèbre galeriste Leo Castelli Ă  New York.

De retour en Suisse, il suit des formations dans le secteur bancaire et travaille pour des banques privées japonaises, néerlandaises et suisses. Son expérience la plus significative dans ce secteur restera celle de la Compagnie de Banque et d’Investissement devenue Union Bancaire Privée (UBP). Le banquier Edgar de Picciotto, fondateur de l’UBP, apporte son soutien à David Brolliet lorsque ce dernier décide de ne pas rejoindre les affaires familiales.

L’annĂ©e suivant le dĂ©cès de son père en octobre 1987, David Brolliet crĂ©e une entreprise de communication et de relations publiques, Prestige SA, spĂ©cialisĂ©e dans le secteur du luxe. Il prend le contrĂ´le d’une sociĂ©tĂ© d’évĂ©nementiel dont le producteur français Eddie Barclay est l’un des actionnaires. Une amitiĂ© se lie dès lors entre les deux hommes. Il compte parmi ses mandats la sociĂ©tĂ© Dunhill du groupe horloger Richemont ou encore l’évĂ©nement marocain TrophĂ©e Hassan II de golf. Il s’intĂ©resse au venture-capital et devient investisseur en capital-risque. En 1995, il amĂ©nage un pied Ă  terre Ă  Paris et investit dans le domaine de l’audiovisuel avant de s’orienter vers des projets culturels.

Engagement culturel

Très jeune, David Brolliet s’implique dans la vie politique suisse. Il occupe diffĂ©rentes fonctions au sein du parti libĂ©ral et est Ă©lu conseiller municipal de Genève pour deux mandats dans les annĂ©es 90. Il dĂ©fend notamment le rĂ´le de la culture pour le rayonnement de la ville de Genève et contribue avec son groupe politique Ă  l’achat du bâtiment du MAMCO, musĂ©e d’art moderne de Genève auquel il a donnĂ© et prĂŞtĂ© des Ĺ“uvres importantes. Il siège par ailleurs dans plusieurs conseils d’administration d’institutions culturelles genevoises et internationales. Cet engagement culturel se traduit Ă©galement par son action au sein de l’ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français), association de collectionneurs qui organise le Prix Marcel Duchamp pour la jeune crĂ©ation accueilli par le centre Pompidou. Il rejoint le Conseil d’administration de l’ADIAF pendant plusieurs annĂ©es jusqu’à son dĂ©part de Paris fin 2009 et prĂŞte aux commissaires des expositions de la triennale « De leur temps » des Ĺ“uvres de sa collection[1].

Collection d’art contemporain

Ă€ 18 ans, suite Ă  l’acquisition par son père d’une Ĺ“uvre de l’artiste polonais Mitoraj auprès du galeriste genevois Pierre Huber, il reçoit en cadeau une sculpture de l’artiste lyonnais Jean-Philippe Aubanel. Il commence Ă  se passionner pour l’art contemporain et achète en payant Ă  tempĂ©rament des Ĺ“uvres d’autres artistes de Lyon, de Suisse et d’ailleurs comme John Armleder, Sylvie Fleury, Roman Signer ou Pipiloti Rist[2]. Lorsqu’il arrive Ă  Paris en 1995, il acquiert la nouvelle scène artistique de l’époque : Saâdane Afif, Kader Attia, Wang Du, Richard Fauguet, Marlene Mocquet, Bruno Peinado, Erwin Wurm, Chen Zhen, Mounir Fatmi. Ă€ leurs cĂ´tĂ©s, BarthĂ©lĂ©my Toguo, Romuald Hazoumè, Pascale Marthine Tayou et FrĂ©dĂ©ric Bruly BouabrĂ© firent partie des premiers artistes africains Ă  rejoindre sa collection. Pour l’enrichir et financer l’acquisition de nouvelles Ĺ“uvres, David Brolliet dĂ©cide alors de se sĂ©parer de certaines pièces significatives de sa collection, parmi lesquelles des sculptures de Bernar Venet et de Jean-Michel Basquiat[3].

Tombé amoureux du Sénégal en 2015, il se rend à la Biennale de Dakar en 2016 où il rencontre, entre autres, les artistes sénégalais Kemi Bassene, Badou Diak, Fally Sène Sow, Ndoye Douts, Soly Cissé et le grand maître Viyé Diba qui rejoignent sa collection. Plus tard, il rencontre le photographe Antoine Tempé qui réalise son portrait.

En 2018, le public dĂ©couvre sa collection lors de l’exposition « Collection David H. Brolliet, Genève : 40 ans de passion » Ă  la Fondation Fernet-Branca Ă  Saint-Louis en France rassemblant des Ĺ“uvres de grands noms de l’art contemporain comme Jacques VilleglĂ©,Wim Delvoye, Cindy Sherman, Olafur Eliasson, Takashi Murakami, Robert Mapplethorpe[4]. Parmi la sĂ©lection figurent Ă©galement des artistes africains de renom tels qu’Abdoulaye KonatĂ©, Romuald Hazoumè, Ousmane Dia, Omar Ba, Seydou KeĂŻta. Les visiteurs et la presse sont enthousiastes[5]. David Brolliet dĂ©cide alors de donner un nouveau virage Ă  sa collection dont le cĹ“ur est dĂ©sormais essentiellement composĂ© d’art contemporain africain. Elle rend compte de « la diversitĂ© des langues et des cultures du continent », selon le collectionneur suisse.

À partir de 2019, la capitale sénégalaise devient la base de la collection David Brolliet Genève-Dakar en Afrique[6]. Il acquiert un appartement dans le quartier de Mermoz de Dakar. Depuis, il aménage ce lieu hybride entre espace privé et public pour pouvoir y présenter des œuvres de designers et d’artistes sénégalais, ces acquisitions récentes auprès de la nouvelle génération d’artistes ayant pour vocation de rester sur place au Sénégal, David Bolliet envisageant d’en faire une donation au pays. Le projet prévoit en outre d’accueillir des créateurs en résidence et d’organiser des expositions, conférences et événements culturels.

David Brolliet entretient des relations privilégiées avec les artistes qu’il collectionne[7]. « Cette proximité avec les artistes est une des caractéristiques de ce collectionneur qui n’achète pas d’œuvre sans avoir préalablement rencontré l’artiste », écrivent Véronique Hillereau et Yann Rudler, commissaires de l’exposition David Brolliet à la Fondation Fernet-Branca.

Expositions

La collection David Brolliet a Ă©tĂ© exposĂ©e du 27.05.18 au 30.09.18 Ă  la Fondation Fernet Branca Ă  Saint-Louis en France sous le titre « Collection David H. Brolliet, Genève : 40 ans de passion ».

Un film documentaire de 60 minutes rĂ©alisĂ© par le collectif de rĂ©alisateurs Creativtv a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  l’occasion de cette exposition. Pendant dix ans, le collectif a suivi les pĂ©rĂ©grinations de David Brolliet et raconte le quotidien d’une gestion de collection Ă  travers une sĂ©rie d’interviews rĂ©alisĂ©es lors des grands Ă©vĂ©nements d’art internationaux tels qu’Art Basel, la FIAC ou la Biennale de Venise[8], des rencontres entre le collectionneur et les artistes dans leurs ateliers et la visite d’une partie de sa collection privĂ©e dans son appartement parisien.

Pour l’exposition panafricaine itinérante « Prête-moi ton rêve » organisée par la Fondation pour le Développement de la Culture Contemporaine Africaine (FDCCA), il prête une œuvre vidéo de Mounir Fatmi intitulée Nada - Danse avec Les Morts qui a été montrée à Casablanca en 2019, à Abidjan en 2020 et à Dakar en 2021. David Brolliet y est également intervenu lors de conférences.

Notes et références

  1. « La collection David Brolliet, rĂ©vĂ©lation africaine », Art Media Agency, #334, 11 mars 2022, p.86
  2. « Collector’s Eye: David Brolliet », The Art Newspaper, 16 juin 2018
  3. « Ce n’est pas un TOC, mais c’est difficile Ă  gĂ©rer », La Tribune de Genève, 18 juillet 2018, p.24
  4. « David Brolliet ou l’art de la collection », Le Temps, 18 septembre 2018
  5. « Portrait d’un Suisse en collectionneur », Le Monde, 30 aoĂ»t 2018
  6. « David Brolliet prĂ©sente une Ĺ“uvre de Mederic Turay », L’Hebdo du Quotidien de l’art, 21 fĂ©vrier 2020
  7. « David Brolliet, un collectionneur qui rĂŞve d’art et d’Afrique », La Gazette Drouot, 5 novembre 2020
  8. « A Collector’s Eye », Harper’s BAZAAR Art, printemps 2019, p.82-85

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