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Kader Attia

Kader Attia né le à Dugny (Seine-Saint-Denis en France) est un artiste français d'origine algérienne.

Kader Attia
Kader Attia en 2015.
Naissance
Nationalité
français
Activité
artiste
Représenté par
Galerie Nagel Draxler (d), Lehmann Maupin Gallery (d)
Lieux de travail
Distinctions
Abraaj Group Art Prize (d) ()
Prix Joan-MirĂł ()
Site web

Biographie et parcours

Né en France à Dugny (Seine-Saint-Denis), de parents d'origine algérienne, Adelkader Franck Attia grandit à Garge-les-Gonesses/Sarcelles. Son enfance fut baignée dans un milieu cosmopolite et pluriculturel où les religions catholiques, juives et musulmanes se mélangeaient. Kader Attia, qui a la double nationalité, est profondément marqué par les différents allers-retours qu'il effectue entre sa banlieue et l'Algérie (Bab El Oued) avec sa famille.

Dès l'âge de onze ans, il commence à travailler sur le marché de Sarcelles afin de financer ses cours de football. L'ambiance du marché, faite de rencontres et d’échanges, contraste fortement avec les bancs de l’école qui ne l'attirent que peu ; c'est pourtant son professeur de dessin qui le poussera à aller aux portes ouvertes des Arts Appliqués de Paris, ainsi qu'au Louvre. Une fois son baccalauréat obtenu, il suit une formation à l’école Duperré dont il obtient le diplôme en 1993, puis il effectue un an aux Beaux-Arts de Barcelone (1994), avant de partir effectuer un service civil au Congo-Brazzaville durant deux ans. Ce séjour le marquera, c'est au Congo que ses premières photos furent exposées.

Son retour à Paris en 1997 lance alors Kader Attia dans le début d'une production artistique poursuivie à Berlin où il réside actuellement.

Lauréat en 2016 du prix Marcel-Duchamp, il expose à cette occasion le film-essai Réfléchir à la mémoire, dans lequel des entretiens de chirurgiens et psychanalystes alternent avec des images de personnes amputées, un miroir étant disposé de manière à faire croire que le membre disparu existe toujours.

Depuis 2017, Kader Attia dirige La Colonie barrée, un lieu qu'il a créé et qu'il souhaite dédier au partage. La ligne curatoriale apparaît comme "décoloniale": il accueille des évènements militants en soutien à différentes causes communautaires et/ou minoritaires ethniques; Parole d'honneur (le média des Indigènes de la République)[1] ou encore les évènements du collectif Décoloniser les arts, critiqué pour ses positions racialistes et "décoloniales"[2].

Ĺ’uvre

Kader Attia est un témoin de son époque et voit dans l'art un moyen d'expression et de réflexion sur les questionnements qui lui sont chers, tels que la difficulté à vivre entre les cultures occidentale et orientale, l'islam comme repli communautaire, ou bien la relation complexe qu'entretient la culture dominante, celle de la consommation, avec l'identité réfractaire des pays émergents. Sa volonté première est d’interroger le spectateur sur la société actuelle et ses dérives identitaires[3].

« Je cherche à déclencher un sentiment politique chez le spectateur. Mon travail est comme nous tous confronté à la réalité. Ce qui m’intéresse, c’est lorsqu'une œuvre pose une question politique pas seulement d’un point de vue linguistique, formel, mais plus d’un point de vue éthique. »

L’évolution de son œuvre tend vers une part de poésie plus importante, il fuit la brutalité que revêtent en général les œuvres politiques. Si ses premiers témoignages sont directs (photographies), ses œuvres vont évoluer vers l'installation en passant par la création de la marque Hallal.

« J’essaie maintenant de fuir le caractère peut-être un peu trop criard, trop bruyant que l’on trouve dans les œuvres d’art à caractère politique en général et dans mes travaux qui remontent à quelques années. »

Kader Attia entretient une relation particulière avec l'architecture et s’intéresse fortement aux travaux de Michel Foucault et Le Corbusier, comme l'atteste l’œuvre : Construire, déconstruire, reconstruire : Le Corps utopique.

L'œuvre de Kader Attia peut être décrite comme consistant en une exploration symbolique des traumatismes et des peurs de sa propre enfance. Revendiquant la pluralité de ses appartenances culturelles (culture populaire et culture cultivée, culture des cités, culture de l'enfance…).

MĂ©dias

Kader Attia utilise de nombreux moyens d'expression, qu'il choisit en fonction du sens qu'il donne à son œuvre. Le choix du matériau, malgré l'importance de ceux-ci, ne se décide qu'à la fin de sa réflexion.

À priori donc, la production de Kader Attia n'est ni homogène ni réellement identifiable par son esthétique ou sa forme, l'essence même de chaque projet est le seul lien qui les unit. Chaque œuvre s'inscrit uniquement dans le prolongement d'une réflexion et non sur le perfectionnement d'une technique.

« En recherche permanente, j’aime beaucoup me confronter à des techniques différentes, comme la photo, la vidéo, la peinture, le fer, la céramique, les pigeons de la Biennale de Lyon, les forêts gigantesques d’INFINITIES que j’ai fait tourner au milieu des miroirs à la dernière foire de Bâle, ou encore le restaurant que j’ai envoyé en Chine. A première vue, on peut trouver de très grandes différences entre chacune de mes œuvres »

Photographie

La photographie fut son premier medium et ses premières expositions ne comprenaient alors que ce type d’œuvre. Kader Attia l'employait comme témoin cru de problème sociaux et identitaires. Un des exemples est la mise en scène des travestis et transgenres d'origine algérienne à Paris (La Piste d'atterrissage, 2000-2002).

Installation

L'installation est le moyen d'expression le plus prisé de Kader Attia, la majorité de ses œuvres en sont ; l'emploi des matériaux varie considérablement en fonction de l'effet que veut retranscrire Kader Attia sur le spectateur.

Dessin

Le dessin sert l'artiste dans la conception de ses œuvres mais aussi dans la dénonciation et l'expression du thème de la crise identitaire, mêlant les silhouettes d'hommes et de femmes portant les stigmates de notre société de consommation et d'innombrables logos ou autres signes religieux. Les dessins de Kader Attia ne sont pas exposés mais paraissent dans certains ouvrages qui lui sont dédiés.

Expositions collectives

Expositions personnelles

Childhood #1, cliché pris à la Foire internationale d'art contemporain (FIAC) en 2005.

Liste non exhaustive

Prix et récompenses

Notes et références

  1. « Paroles d'honneur »
  2. « "La Racialisation culturelle", dossier sur La Marchandisation de l'art », Cités n°75, Presses universitaires de France,‎
  3. Brigitte Derlon, Monique Jeudy-Ballini, Kader Attia et Yto Barrada, « Le Maghreb en partage. Entretien croisé avec Kader Attia et Yto Barrada », Perspective. Actualité en histoire de l’art, no 2,‎ , p. 65–80 (ISSN 1777-7852, DOI 10.4000/perspective.7513, lire en ligne, consulté le )
  4. « Rendez-vous culture - Mac Val: «Les racines poussent aussi dans le béton» de l'artiste Kader Attia », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • La collection d’art contemporain, Éditeur : Paris : CitĂ© nationale de l’histoire de l’immigration, Textes Luc Gruson, 2011
  • Kader Attia, Éditions: Zurich : JRP Ringier, Textes de Yves Aupetitallot, 2006
  • Kader Attia, Éditeur: Centro Huarte, Textes RĂ©gis Durand, 2008
  • Pensa, Iolanda (Ed.) 2017. Public Art in Africa. Art et transformations urbaines Ă  Douala /// Art and Urban Transformations in Douala. Genève: Metis Presses. (ISBN 978-2-94-0563-16-6)

Liens externes

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